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UVI Synth Anthology 4
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Test de l’UVI Synth Anthology 4

Bundle d'instruments virtuels de la marque UVI

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Prix public : 149 € TTC
Test écrit
23 réactions
S’il n’en fallait qu’un ?
8/10
Award Qualité / Prix 2023
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Sorte de résumé du fameux Vintage Vault d’UVI, la Synth Anthology revient dans une mise à jour majeure qui pourrait bien en faire le « go to synth » de pas mal de monde…

Test de l’UVI Synth Anthology 4 : S’il n’en fallait qu’un ?

Comp­tant parmi les plus grands spécia­listes du synthé virtuel, UVI a depuis toujours suivi un credo diffé­rent de la plupart de ses concur­rents : point de modé­li­sa­tion physique ici mais un échan­tillon­nage minu­tieux des synthés les plus légen­daires ou les plus rares qui soient, histoire de ne pas tran­si­ger sur la qualité du rendu sonore. S’ap­puyant sur le fameux moteur UVI Engine qu’on retrouve au cœur de l’UVI Works­ta­tion comme de Falcon, les instru­ments UVI conci­lient de fait sampling et synthèse pour un résul­tat qui a fait la répu­ta­tion du fameux bundle Vintage Vault… Ce dernier n’étant toute­fois pas à la portée de toutes les bourses, UVI a pris l’ha­bi­tude avec la Synth Antho­logy d’en propo­ser une sorte de résumé, tout comme Artu­ria le fait aussi avec l’Ana­log Lab pour sa V-Collec­tion. Or, on aura tort de ne voir dans cette banque qu’un résumé du copieux bundle, car la Synth Antho­logy est aussi un tout-en-un poly­va­lent qui pour­rait bien tenir lieu de seul instru­ment à sons synthé­tiques pour plus d’un home studiste.

Cela est d’au­tant plus vrai qu’avec cette version 4, l’édi­teur a revu son concept de fond en comble. L’opus précé­dent propo­sait plus de 3500 presets issus de 132 modèles de synthés diffé­rents pour une quin­zaine de gigas ? Voici que son remplaçant promet près de 4800 presets issus de 200 modèles de synthés pour plus de 20 Go de sons ! Or, l’édi­teur ne s’est pas contenté de jouer sur l’ar­gu­ment quan­ti­ta­tif, de nombreuses nouveau­tés fonc­tion­nelles et ergo­no­miques faisant leur appa­ri­tion…

UVI se met quatre !

synthanth - mainCela commence par une refonte complète de l’in­ter­face : on est toujours comme en V3 dans un style vecto­riel mini­ma­liste mais le bleu élec­trique et l’orange acidulé sur fond anthra­cite cèdent la place à des nuances de bleus et de blancs sur un fond bleu foncé, tandis que quelques petites touches de couleurs pastels viennent ça et là réhaus­ser discrè­te­ment le tout. Sobriété ? Sobriété ! Person­nel­le­ment, je trouve cela plutôt convain­cant d’au­tant que l’or­ga­ni­sa­tion de l’in­ter­face s’avère très logique, ce qui n’est pas un mal vu la fausse simpli­cité du logi­ciel…

L’on­glet Main qui vous accueille présente l’es­sen­tiel d’un preset en juxta­po­sant les repré­sen­ta­tions vecto­rielles des synthés char­gés sur chacun des deux Layers qui le composent. Vous pouvez ici chan­ger leur volume à chaque comme leur mapping sur le clavier, mais vous accé­dez aussi à cinq poten­tio­mètres Macro dont les affec­ta­tions varie­ront suivant le preset.

Un clic sur une des deux repré­sen­ta­tions permet d’ac­cé­der à l’édi­tion de layer que nous allons détailler

Comme une double couche à l’in­té­rieur…

synthanth - editPour chacun des deux layers, on peut évidem­ment choi­sir la source parmi l’im­pres­sion­nant cata­logue du logi­ciel. Ce choix passe par un navi­ga­teur qui se résume hélas à une simple arbo­res­cence : dans la colonne de gauche, on sélec­tionne un type de synthèse, ce qui permet ensuite d’ac­cé­der à tous les types d’ins­tru­ments dispo­nibles pour cette dernière, puis enfin aux patches.

synthanth - browserPas de sélec­tion multiple, pas d’ex­clu­sion, pas de tags descrip­tif du son (clean, saturé, swell, etc.) ou de moteur de recherche : tout cela est plutôt rustique fonc­tion­nel­le­ment, sachant que le navi­ga­teur global de presets ne fait pas mieux : il se résume à une arbo­res­cence qu’on parcourra par type d’ins­tru­ments ou par machine, ce dernier clas­se­ment ne présen­tant qu’un faible inté­rêt quand on cherche un son. 

Pour se faire pardon­ner, notons qu’UVI nous grati­fie tout de même d’un système « intel­li­gent » pour navi­guer par simi­la­rité. La fonc­tion est la bien­ve­nue même si elle ne compense pas malgré tout les lacunes du navi­ga­teurs…

synthanth - similarity

synthanth - insertfxReve­nons toute­fois à l’édi­tion propre­ment dite : on dispose ici d’une enve­loppe de volume, d’un filtre multi­mode réson­nant flanqué aussi de son enve­loppe, mais aussi d’une section Pitch & Voicing et d’un Unison. À côté de plusieurs para­mètres, on remarque des petits cercles de couleur qui indiquent qu’il peut être assi­gné à une modu­la­tion à choi­sir parmi 4 et para­mé­trables au bas de la fenêtre : on dispose en effet de 2 FLO et 2 séquen­ceurs à pas.

Et c’est tout ? Que nenni car sur la droite du panneau, on remarque une pastille nommée FX. Un clic sur cette dernière et nous voici dans la section d’ef­fets du Layer, laquelle propose un Wave­sha­per, un Flan­ger, un Phaser, un Chorus et un EQ, sans oublier les quatre départs vers la section d’ef­fets globale de l’ins­tru­ment : nous y revien­drons.

synthanth - stepTant que nous sommes sur le layer, préci­sons qu’un clic sur un des modu­la­teurs permet d’ac­cé­der à son para­mé­trage, qu’il s’agisse d’un LFO ou d’un séquen­ceur à pas. Il n’y a pas grand-chose à dire sur ce qui nous est proposé là, tout comme sur l’on­glet suivant qui propose les outils de séquençage. On parle ici d’un arpé­gia­teur dans le plus pur style de ce à quoi UVI nous a habi­tués : simple, complet, effi­cace.

synthanth - mainfxPanneau suivant ? Les effets globaux, c’est-à-dire les quatre bus d’en­voi où nous attendent la réverbe algo­rith­mique SPARK, un proces­seur à convo­lu­tion, Dual Delay et Feed­back, un filtre à peigne réson­nant… Trois effets pour le bus Master complètent le tout : une satu­ra­tion, un EQ et un maxi­mi­zeur…

synthanth - mpeEnfin, l’ul­time panneau nous permet d’ac­cé­der aux préfé­rences du logi­ciel : le débat­te­ment du pitch bend notam­ment… mais aussi la mise en fonc­tion de la compa­ti­bi­lité MPE. Car oui, Synth Antho­logy 4 est compa­tible MPE et gère donc l’af­ter­touch comme le pitch bend poly­pho­nique, ce qui le rend parti­cu­liè­re­ment expres­sif pour ceux qui ont la chance de dispo­ser de contrô­leurs compa­tibles. Tempé­rons cette bonne nouvelle toute­fois puisque les 4000 presets, seuls 35 ont été pensés pour cet usage.

Au rendez-vous du gros son

Comme vous le voyez, pour un « petit » produits, Synth Antho­logy vous donne de quoi faire, le meilleur étant la qualité sonore qui sort de tout cela. Le parti pris « real thing » d’UVI paye en effet sur ce point tandis que les nombreuses possi­bi­li­tés pour trai­ter ou animer le son ne donnent jamais l’im­pres­sion qu’on se trouve face à des samples trop raides.

Voyez ces quelques exemples qui rendent grâce à l’ex­cellent travail de sound design réalisé par les gens d’UVI :

SynthAnth – Bass – Andro­meda
00:0000:09
  • SynthAnth – Bass – Andro­meda00:09
  • SynthAnth – Bass – Daikin00:09
  • SynthAnth – Bass – Doom Bass00:09
  • SynthAnth – Bass – Ever­las­ting Crush00:09
  • SynthAnth – Bass – Momen­tum00:09
  • SynthAnth – Lead – Drunk Circuits00:08
  • SynthAnth – Lead – English Rose00:08
  • SynthAnth – Lead – Hive Mind00:08
  • SynthAnth – Lead – Hybrid Analog00:08
  • SynthAnth – Lead – Power Elec­tric00:08
  • SynthAnth – Lead – Soloh00:08
  • SynthAnth – Lead – Voya­ger00:08
  • SynthAnth – Rhythm & arp – AKSNoise00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Coli­bri00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Four Drive00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Future Paris00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Impe­rial Mod00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Manners00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Note Tension00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Sub Reli­gion00:09


Plutôt convain­cant, non ? Est-ce que cela en fait pour autant le « Go to synth » dont on rêvait ? Oui et non… Oui pour quan­tité d’uti­li­sa­teurs car la qualité audio qui nous est propo­sée comme les possi­bi­li­tés de person­na­li­sa­tion font vrai­ment de Synth Antho­logy 4 un instru­ment qui suffira à l’écra­sante majo­rité usages. Et non parce que le pendant de cette simpli­cité demeure malgré tout l’im­passe sur quelques formes de synthèse complexes, comme la synthèse granu­laire : si vous cher­chez ce genre de sons paysages qui se meuvent sur 30 secondes, ce n’est pas ici que vous allez les trou­ver, et il faudra au mieux comp­ter sur les arpé­gia­teurs, les modu­la­tions et le delay pour aller vers ce genre de sons.  On est donc bien face à un synthé pour compo­ser et produire la plupart des musiques, mais pas forcé­ment face à l’ou­til ultime pour faire de la recherche sonore et faire de la musique expé­ri­men­ta­le… à moins d’uti­li­ser la banque dans Falcon et de béné­fi­cier alors des outils extrê­me­ment puis­sants de ce dernier en termes de synthèse ou de script…

Surtout, on peste un peu sur la grosse lacune de l’UVI Engine depuis des années : son navi­ga­teur de presets trop basique. Que ce soit au niveau des patches ou des sources sonores, on se sent souvent frus­tré de dispo­ser d’une telle richesse sonore et de devoir aller à la pêche du son que l’on cherche à défaut d’un outil de navi­ga­tion un peu plus évolué… Alors bien sûr, la fonc­tion de sugges­tion de sons simi­laires est un bon ajout, mais encore faut-il trou­ver le premier son qui s’ap­proche de ce que l’on veut avant de pouvoir l’em­ployer, sachant qu’on manque alors cruel­le­ment d’at­tri­buts pour le faire. On adore­rait dispo­ser d’un vrai navi­ga­teur comme on en trouve dans les produits Output par exem­ple… Vu que c’est un défaut qui revient fréquem­ment dans les produits de l’édi­teur, la ques­tion se pose toute­fois de savoir si cette limi­ta­tion n’est pas une limi­ta­tion de l’UVI Engine lui-même, au quel cas on espère qu’UVI aura à coeur de le faire évoluer sur ce point.

Ultime petit regret enfin : quand bien même il s’agit d’une « Synth antho­logy », on aurait adoré que le concept voit un peu plus large pour inté­grer quelques sources plus acous­tiques ou élec­troa­cous­tiques, UVI ayant quelques très belles choses dans son cata­logue à ce sujet… Cela rendrait à coup sûr cette Antho­logy encore plus poly­va­lente et lui permet­trait de donner le change à son prin­ci­pal concur­rent Analog Lab.

Conclu­sion

La messe est dite en une ving­taine de Go pour 150 euros : cette Synth Antho­logy 4 est l’un des plus fameux tout-en-un qu’on puisse trou­ver actuel­le­ment sur le marché parce que l’ins­tru­ment sonne vrai­ment bien cepen­dant qu’il est loin d’être limité en termes de trai­te­ments comme de possi­bi­li­tés d’édi­tion ou de modu­la­tion. Certes, on aurait bien aimé que le concept s’aven­ture un peu au-delà de la seule collec­tion de synthés et on aurait surtout aimé, face à autant de contenu, qu’UVI bosse un peu plus les fonc­tions de recherche de son instru­ment, mais force est de consta­ter que le rapport qualité/puis­sance/prix fait de cette quatrième Antho­logy un très bon plan qui pour­rait suffire à nombre de compo­si­teurs ou produc­teurs en termes de son synthé­tiques. Bravo pour ça !

8/10
Award Qualité / Prix 2023
Fabrication (?) : France
Points forts
  • Un tout-en-un réjouissant par sa simplicité…
  • …et sa polyvalence
  • Le gros son est là !
  • Nombreuses possibilités d’édition et de traitements
  • La compatibilité MPE
  • La navigation par similarité
  • Le prix
  • Un excellent « Go to synth » pour les compositeurs et producteurs…
Points faibles
  • …mais peut-être pas le synthé qui comblera les sound designers
  • On adorerait que les sources sonores s’élargissent aux instruments acoustiques et électroacoustiques
  • Les navigateurs sommaires ne sont pas à la hauteur de la richesse du contenu...
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.