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Edirol PCR-800
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Test du PCR-800 d'Edirol

Clavier maître MIDI 61 touches de la marque Edirol appartenant à la série PCR

Test écrit
Touches de maître

Au pays des claviers maîtres, la bataille fait rage. Parmi les aspirants à la couronne, la marque Edirol tente de tirer son épingle du jeu en proposant une nouvelle gamme de contrôleurs avec encore plus de fonctionnalités et l’aftertouch…

Au pays des claviers maîtres, la bataille fait rage. Parmi les aspi­rants à la couronne, la marque Edirol tente de tirer son épingle du jeu en propo­sant une nouvelle gamme de contrô­leurs avec encore plus de fonc­tion­na­li­tés et l’af­ter­tou­ch…

Comme les précé­dentes, la nouvelle gamme se décline en 3 modèles ayant les mêmes fonc­tions et dont seule la taille du clavier les diffé­ren­cie : le PCR-300 (37 touches), le PCR-500 (49 touches) et le PCR-800 (61 touches), modèle testé aujour­d’hui.

Aspect et qualité de fabri­ca­tion

PCR-800

La première chose qui saute aux yeux au débal­lage, c’est que c’est beau et classe. Le fond de panneau de contrôle en imita­tion alu brossé, les têtes chro­mées des boutons, le gris foncé légè­re­ment grainé du capo­tage, tout concours à une belle esthé­tique et une ambiance plutôt pro. D’au­tant que la qualité de fabri­ca­tion semble bien au rendez-vous. Ici, pas de fader désaxé ou qui bouge dans sa glis­sière. Les boutons rota­tifs sont fermes sur leur axe et les join­tures de pièces parfaites. Le poids de la bête indique qu’Edi­rol n’a pas cher­ché à faire des écono­mies sur l’épais­seur des plas­tiques. Un gage de longé­vité et de résis­tance, y compris aux aléas de la scène. Si l’on ajoute que le contact avec les plas­tiques est agréable et ne donne pas une sensa­tion de « cheap », on frise­rait le sans-faute si le panneau supé­rieur n’avait pas tendance à légè­re­ment s’en­fon­cer quand on presse les pads. Rien de gênant : on loupe de peu la perfec­tion.

La seconde chose qui saute aux yeux est la profu­sion de contrô­leurs ! 9 poten­tio­mètres rota­tifs, 9 faders (les utili­sa­teurs de simu­la­tions d’orgues à tirettes vont être ravis), un bouton rota­tif « value », 38 boutons munis de LEDs, dont 18 mini­pads, le clas­sique joys­tick de pitch-bend et modu­la­tion et enfin grande origi­na­lité sur un clavier maître : un cross-fader !

Autre inno­va­tion auda­cieuse, mais ô combien judi­cieuse : le bouton de mise en marche et les connexions se trouvent désor­mais non plus à l’ar­rière, mais sur le flanc gauche. Un bonheur d’ac­ces­si­bi­lité et pour posi­tion­ner le clavier en home-studio.

Bref, tant côté look que qualité de fabri­ca­tion, c’est du tout bon.

Instal­la­tion & manuel

Qui est Edirol?

Edirol est la divi­sion audio et vidéo de Roland, marque légen­daire du monde du synthé­ti­seur et inven­teur des groo­ve­box. Rappe­lons égale­ment que la firme est très instal­lée dans le monde de la guitare et des effets avec sa marque Boss. Les produits audio d’Edi­rol se posi­tionnent du côté grand public, plutôt vers le haut du panier en termes de qualité, suffi­sam­ment pour trou­ver parfois leur place dans un usage profes­sion­nel. Les anciens PCR étaient de bons produits. Mais des exem­plaires de la première série (PCR-30, 50 et 80) ont connu des problèmes de fiabi­li­tés. Un défaut de série, ça arrive (voir l’af­faire récente des batte­ries de portables Sony), mais toutes les marques ne réagissent pas de la même façon. Edirol a tout simple­ment effec­tué des échanges stan­dards gratuits, même sur les produits ache­tés d’oc­ca­sion. Ceci est normal et même légal en cas de défaut de fabri­ca­tion, mais toutes les marques ne le pratiquent pas avec autant d’em­pres­se­ment. La série PCR-M qui a suivi avait réglé ce défaut de fiabi­lité et les utili­sa­teurs en sont appa­rem­ment très satis­faits.

La procé­dure d’ins­tal­la­tion est clas­sique et aisée : on installe le driver, on branche le PCR-800 avec le câble USB fourni, Windows le recon­naît et l’ins­talle. C’est prêt. Sous Mac OS, il semble que la procé­dure soit tout aussi simple. Une gigan­tesque feuille dépliable décrit clai­re­ment les deux instal­la­tions étape par étape pour chacun des OS et même le plus débu­tant en infor­ma­tique musi­cale devrait comprendre ces indi­ca­tions claires. Le manuel est bien fait. Chaque point est parfai­te­ment expliqué et la rédac­tion comme la mise en page sont très claires. Il effec­tue un tour complet du PCR et donne des détails sur les commandes MIDI. Ces détails, certes succincts, devraient s’avé­rer précieux pour les débu­tants en MIDI. Bien sûr, le débu­tant complet ne fera proba­ble­ment pas l’im­passe sur un appren­tis­sage des bases de la norme MIDI, notam­ment grâce aux excel­lents dossiers d’Au­dio­fan­zine, mais ce manuel devrait bien les aider.

Fonc­tion­na­li­tés et utili­sa­tion

Rappe­lons tout d’abord qu’un clavier maître MIDI ne produit pas de son. Il n’in­tègre en effet aucun module sonore, au contraire d’un synthé­ti­seur. Son rôle est d’en­voyer des ordres (les messages MIDI) à des modules sonores (synthé­ti­seurs, sampleurs) pour que ceux-ci produisent le son. Ces modules sonores peuvent être hard­ware (maté­riels) ou logi­ciels (instru­ments virtuels notam­ment). Un clavier maître est donc une sorte de télé­com­mande.

Avec la profu­sion des contrô­leurs, les claviers maîtres ne se contentent plus de comman­der des géné­ra­teurs de son, mais servent égale­ment à contrô­ler séquen­ceurs, effets, etc. C’est le cas avec le PCR-800 qui possède de plus une touche V-Link permet­tant de contrô­ler des appa­reils Edirol concer­nant l’image et le V-Jing avec une synchro­ni­sa­tion entre l’au­dio et les effets vidéo. Cette touche propose égale­ment le « Dyna­mic Mapping ». Qu’est-ce que c’est ? Une fonc­tion d’ave­nir : elle permet­tra au PCR d’af­fec­ter auto­ma­tique­ment les para­mètres les plus signi­fi­ca­tifs d’un logi­ciel à ses contrô­leurs, un peu à la manière de l’au­to­map des Remote SL de chez Nova­tion ou de l’ACT Edirol/Cake­walk. Pour l’ins­tant, Roland et Cake­walk négo­cient avec les autres acteurs du marché et notam­ment Stein­berg pour faire du dyna­mic mapping un stan­dard univer­sel, et ce d’au­tant plus aisé­ment que l’ar­chi­tec­ture de la tech­no­lo­gie VST de Stein­berg le permet. Souhai­tons que ces discus­sions entre concur­rents abou­tissent vite, le public ayant tout à y gagner.

Connexions

On a bien sûr la prise USB qui permet de connec­ter le PCR à un ordi­na­teur et tout comme ses prédé­ces­seurs, il dispose égale­ment de prises MIDI IN et MIDI OUT. Mais il y a du nouveau ! Sur les versions précé­dentes, les prises MIDI servaient à deux choses :

1– D’in­ter­face MIDI/USB : échange de messages MIDI entre l’or­di­na­teur et un péri­phé­rique externe par le canal du PCR

2– contrôle direct d’un appa­reil MIDI lorsque le clavier n’était pas bran­ché en USB
PCR-800

Désor­mais, en plus de ses fonc­tions, on dispose d’une fonc­tion MIDI merger permet­tant de mélan­ger les signaux entrant et sortant avec ceux du PCR. Cette fonc­tion avec des réglages évolués ouvre bien des possi­bi­li­tés dans des confi­gu­ra­tions MIDI complexes. Ajou­tons à la liste des connexions les clas­siques entrées pour pédale sustain et pédale à contrô­leur conti­nue (expres­sion ou volume). Rappe­lons enfin côté virtuel que le PCR présente plusieurs ports : les PCR 1 et 2 plus l’en­trée MIDI, ce qui s’avère souvent pratique pour contrô­ler indé­pen­dam­ment deux logi­ciels qui demandent le même canal MIDI. On pourra par exemple spéci­fier comme source le port 1 pour tout ce qui est contrôle de son séquen­ceur et le port 2 pour contrô­ler les instru­ments virtuels ou encore le clavier sur le port 1 et les contrô­leurs sur le port 2. À quoi vient encore s’ajou­ter le port MIDI IN/OUT.

Double clavier

Les nouveaux PCR intègrent une fonc­tion qu’on trou­vait sur les séries A-xx de Roland, il s’agit des claviers Upper et Lower. De quoi s’agit-il ? En fait, le clavier physique contient deux claviers logiques, chacun compor­tant son propre canal MIDI. Par une simple touche, on passe immé­dia­te­ment d’un « clavier » à l’autre, donc d’un canal à l’autre. Mais ce n’est pas tout, on peut aussi faire jouer les deux simul­ta­né­ment. C’est ce qu’on appelle le laye­ring : une touche jouée sur le clavier enverra l’ordre sur les deux canaux MIDI à la fois. De quoi cumu­ler les sons de deux synthé­ti­seurs. Gros effets garan­tis. On peut égale­ment split­ter le clavier : la partie basse jouant sur un canal MIDI, la partie haute sur un autre canal. La note de sépa­ra­tion en deux du clavier étant évidem­ment para­mé­trable.

Vive le bouton value !

Bouton Value

On a vu que la fonc­tion upper/lower permet de passer instan­ta­né­ment d’un canal MIDI à l’autre, très utile pour les gens qui font du live. Géné­ra­le­ment, le chan­ge­ment de canal MIDI sur les claviers maîtres, et parti­cu­liè­re­ment les USB, n’est pas un modèle de rapi­dité. Ici, le nouveau bouton rota­tif « value » vient faire notre bonheur. Il s’agit d’un potard sans fin couplé à quatre boutons. Le premier affecte le réglage du canal MIDI et il suffit que ce bouton soit enclen­ché pour qu’on change immé­dia­te­ment de canal MIDI par simple rota­tion de l’en­co­deur value. Je ne vois pas de système plus rapide pour chan­ger de canal. Ce bouton permet aussi de chan­ger de la même façon de ‘con­trol mapping’ (mémoire compor­tant les réglages des contrô­leurs : boutons, potards rota­tifs, faders…) afin de para­mé­trer le type de message envoyé, le canal MIDI et le port (PCR 1 ou 2 ou les deux). C’est ce qu’on appe­lait autre­fois les « memory sets » sur les anciens PCR. Ils sont d’ailleurs réuti­li­sables sur les nouveaux PCR, comme on le verra plus loin…

À la diffé­rence des anciens memory sets, les control map ne concernent que les contrô­leurs, le clavier et le joys­tick ne sont plus affec­tés. Est-ce un défaut ? Proba­ble­ment pas, on conserve les deux modes d’uti­li­sa­tion des modèles précé­dents. Les contrô­leurs peuvent agir sur un port et un canal MIDI spéci­fique indé­pen­dam­ment les uns des autres et du clavier ou tout le monde peut travailler sur le même canal MIDI. Si on dédie le PCR au contrôle d’un seul instru­ment virtuel à la fois, on choi­sira le second mode (tout le monde sur le même canal). Si l’on désire contrô­ler plusieurs instru­ments ou logi­ciels à la fois, on choi­sira l’in­dé­pen­dance. Le PCR-800 comporte 16 mémoires de control map et est livré avec des confi­gu­ra­tions pour Sonar, Logic et Protools LE qu’on pourra éditer ou rempla­cer à son goût, notam­ment en télé­char­geant sur le net.

Le bouton Value permet égale­ment le chan­ge­ment de patch (de la même façon que le canal MIDI ou le control map) et une dernière fonc­tion est affec­tée par défaut au chan­ge­ment de banque, mais peut être redé­fi­nie à son goût par l’uti­li­sa­teur. Les boutons de sélec­tion de fonc­tions sont agréables et réac­tifs et le bouton value au le contact caou­tchouté est très rapide à tour­ner, d’une souplesse idéale et réagit préci­sé­ment, d’au­tant qu’il est légè­re­ment cranté. On peut juste regret­ter que les crans ne soient pas un tout petit peu plus fermes pour assu­rer plus de préci­sion sur des chan­ge­ments à la volée en live.

Contrô­leurs et PCR Editor

PCR-800

Le para­mé­trage des contrô­leurs peut se faire direc­te­ment sur le PCR en passant en mode d’édi­tion ou par le logi­ciel PCR Editor fourni (PC et Mac). Il va sans dire que la simpli­cité du travail par le logi­ciel est sans commune mesure avec l’édi­tion directe, phéno­mène que connaissent bien tous ceux qui ont para­mé­tré des surfaces de contrôle MIDI. Le prin­cipe est tout simple : on ouvre éven­tuel­le­ment un control map (ou un ancien memory set puisque ceux-ci sont utili­sables), soit à partir du disque dur, soit en l’im­por­tant de la mémoire du PCR, on édite chaque contrô­leur, on enre­gistre sur le disque dur et on renvoie dans la mémoire du clavier. L’édi­tion des contrô­leurs est enfan­tine pour peu que l’on ait des connais­sances en MIDI. Si on para­mètre direc­te­ment sur le PCR, sans utili­ser le logi­ciel, c’est un peu plus compliqué, comme toujours. De ce côté-là, le contrô­leur serait dans la norme si son affi­cheur à LEDs ne compor­tait pas quatre carac­tères au lieu des trois plus habi­tuels sur ce genre de produits. Ça n’a l’air de rien, mais ça rend les messages beau­coup plus clairs, dimi­nuant ainsi la prise de tête qu’est géné­ra­le­ment le para­mé­trage à la main d’ap­pa­reils MIDI. De toute façon, à part néces­sité excep­tion­nelle de repro­gram­ma­tion en l’ab­sence d’or­di­na­teur ou maso­chisme parti­cu­liè­re­ment déve­loppé, on ne voit pas pourquoi quiconque s’enquiqui­ne­rait à program­mer son PCR à la main alors qu’il y a un logi­ciel aussi simple.

Clavier et contrô­leurs

Le clavier s’avère très agréable. Rappe­lons qu’il s’agit d’un semi-lourd, type synthé. Il est réac­tif et je ne ressens plus la légère impres­sion de mollesse que j’avais avec le PCR-M. Les touches sont peut-être un tout petit peu glis­santes, mais rien de rébar­ba­tif et cela devrait s’at­té­nuer après un temps d’uti­li­sa­tion. Il est vrai que je suis en plus désor­mais habi­tué à un vrai piano. On n’at­teint pas le confort des meilleurs claviers que j’ai utili­sés, mais on est nette­ment dans le haut de la caté­go­rie pour les claviers de moins de 400 €, loin devant M-Audio, EMU, Evolu­tion ou Fatar, peut-être proche des produits Nova­tion, bien que ceux-ci soient souvent un peu légers à mon goût. De plus, le clavier est très peu bruyant, même sur les fortes attaques (ce qui n’était pas le cas du CME qui émet­tait une désa­gréable réso­nance de plas­tique). La dyna­mique est bonne et on dispose de 12 courbes de vélo­cité, de quoi adap­ter le PCR à son jeu.

After­touch

Qu’est-ce que l’Af­ter­touch ?

Lorsqu’un joue une note sur un clavier, celui-ci envoie un signal MIDI NOTE ON accom­pa­gné d’un niveau de vélo­cité en fonc­tion de la force (ou plus exac­te­ment la vitesse) à laquelle la touche a été jouée. Avec l’af­ter­touch, un appui supplé­men­taire sur la touche va envoyer un autre message qui sera un contrôle continu, c’est-à-dire qu’il va varier en fonc­tion de la pres­sion exer­cée sur la touche. Ainsi, vous jouez une  note, puis en pres­sant plus forte­ment la touche déjà enfon­cée, vous faites varier un para­mètre du son.

A l’ins­tar des l’UF-x et contrai­re­ment à ses prédé­ces­seurs, le PCR-800 dispose de l’af­ter­touch, chose encore trop rare sur un clavier à ce prix.

Géné­ra­le­ment, surtout sur les claviers peu chers, l’af­ter­touch est un peu bour­rin. Sensé être un contrôle continu d’une valeur entre 0 et 127, il a souvent tendance à être du tout ou rien et n’est pas évident à contrô­ler, ce qui limite le nombre de types de para­mètres du synthé auxquels on peut l’af­fec­ter, par exemple l’am­pli­tude d’un oscil­la­teur secon­daire.

Sur le PCR, l’af­ter­touch est éton­nam­ment progres­sif pour un clavier de ce prix. Véri­fié sous Absynth où de belles barres hori­zon­tales vous indiquent le niveau du contrô­leur envoyé, on s’aperçoit qu’on peut faire varier l’af­ter­touch de 0 à 127 avec pas mal de préci­sion et de douceur. De quoi s’of­frir une belle expres­si­vité ou multi­plier le nombre de para­mètres de synthèses que l’on pourra contrô­ler avec, par exemple l’ou­ver­ture d’un filtre. Évidem­ment, on n’at­teint pas la préci­sion d’un poten­tio­mètre linéaire ou rota­tif, mais ce n’est pas l’objet de l’af­ter­touch. Notez qu’on peut para­mé­trer deux types d’af­ter­touch : le chan­nel pres­sure et le poly­pho­nic key pres­sure. Les férus de MIDI appré­cie­ront.

Mais le clavier n’est pas le seul à pouvoir émettre un signal d’af­ter­touch. C’est égale­ment le cas des pads.

Des pads ! Des pads ! Oui, mais…

Pads

Car une des nouveau­tés sur cette série des PCR-x00 est la présence de 18 pads. Bon, disons-le tout de suite, le terme de pads est peut-être un tout petit peu usurpé. D’ailleurs, Edirol ne les appelle pas ainsi. Ceux-ci ne sont pas d’une substance caou­tchou­teuse comme ceux d’une mpc ou même d’un SP-x0x de Boss/Roland, mais se rapprochent plus du plas­tique sans être tout à fait rigides. En fait, malgré la petite décep­tion de ne pas avoir des pads plus « gomme », force est de consta­ter que ceux-ci s’avèrent plutôt agréables au contact et à l’usage et ils répondent parfai­te­ment bien.

Par contre, la grosse décep­tion vient du fait qu’ils ne soient pas dyna­miques. On règle la vélo­cité à laquelle ils émettent et basta. Bien qu’ils soient très réac­tifs, on leur préfé­rera donc l’uti­li­sa­tion comme boutons pour contrô­ler son séquen­ceur et comme déclen­cheurs d’évè­ne­ments (notam­ment des boucles) en jeu live. Le fait qu’ils permettent d’en­voyer du message After­touch est précieux, même si celui-ci n’est pas aussi précis que celui du clavier. On peut même choi­sir entre quatre courbes de réponse d’af­ter­touch à la manière des courbes de vélo­cité !

Poten­tio­mètres

Les poten­tio­mètres rota­tifs et linéaires, au nombre de 9, sont très agréables à utili­ser. La course des poten­tio­mètres linéaires (ou faders) a été augmen­tée par rapport aux versions précé­dentes en passant à près de 6 cm. Ils s’avèrent telle­ment précis qu’on peut envi­sa­ger de faire un peu de mixage avec. Oh bien sûr, on est loin d’une vraie surface de contrôle de mixage. Pour qui ne possède pas une telle surface de contrôle, ces faders dépannent pas mal. Pour du contrôle de para­mètres d’ins­tru­ments virtuels ou pour rééqui­li­brer rapi­de­ment ses sources en live, ils font parfai­te­ment l’af­faire. Termi­nons en disant qu’ils procurent une agréable sensa­tion de fermeté sous les doigts (ce qui aide gran­de­ment à la préci­sion) tout en restant suffi­sam­ment souples pour permettre des mouve­ments à la volée. Leur cabo­chon légè­re­ment caou­tchou­teux est, malgré sa petite taille, très agréable au toucher, bien plus que des plas­tiques durs.

Potentiomètres linéaires

Le cross­fa­der est égale­ment précis, quoique beau­coup plus souple. Il ne permet­tra pas du vrai Djing, ne rêvons pas, d’au­tant qu’il ne doit pas être conçu pour résis­ter aux trai­te­ments d’un scrat­cheur fou. Mais il est précieux de dispo­ser enfin d’un fader hori­zon­tal sur un clavier maître. Il pourra jouer son rôle de cross­fa­der pour du mix simple en soirée, nombreux sont désor­mais les instru­ments virtuels où l’on trouve à l’écran des faders hori­zon­taux. Les utili­sa­teurs de Reak­tor me compren­dront à demi-mot, surtout en rappe­lant que le cross fader peut permettre de comman­der les tran­si­tions entre les snap­shots ! Miam !

Quant aux poten­tio­mètres rota­tifs, la première et seule chose qu’on regrette est évidem­ment qu’ils ne soient pas sans fin. Mais sur un clavier à ce prix… Ils sont malgré tout aussi agréables et précis que les faders. De plus, Edirol leur a ajouté une fonc­tion assez inté­res­sante : le clic central virtuel. Sur les surfaces de contrôle dédiées au mixage, un appui sur un poten­tio­mètre rota­tif « ramène » celui-ci en posi­tion centrale. Ici, évidem­ment, pas de clic ni de recall, mais on peut para­mé­trer une zone neutre autour du point central : dans un angle d’en­vi­ron 10° autour de celui-ci, le bouton n’en­voie plus de commande et reste à la valeur médiane (64). Idéal pour un reca­lage express en live ou pour recen­trer un pano­ra­mique.

Autres contrô­leurs

Pitch bend

L’es­sen­tiel des autres boutons est dédié aux contrôle et para­mé­trage du PCR lui-même. Ils sont pour la plupart situés dans la partie gauche, près du potard Value. Notons tout de même la présence de quatre boutons de trans­port (Stop, play, record et retour au début) que l’on pourra para­mé­trer pour d’autres fonc­tions. Ils sont comme tous les autres boutons du PCR, munis d’une LED, ce qui s’avère bien pratique. On peut tout de même signa­ler 3 boutons iden­tiques sous le cross­fa­der. En bref, les contrôles ne manquent pas ! On peut juste regret­ter le mélange de boutons de contrôles et de boutons de para­mé­trages et de fonc­tions. Il aurait été plus judi­cieux d’un point de vue ergo­no­mie de les sépa­rer en deux groupes, mais sans doute moins d’un point de vue esthé­tique. Tous ces boutons ont un toucher vrai­ment agréable. Les LEDs sont discrètes, peut-être un tout petit peu trop. Ça fait plus classe qu’un aspect sapin de Noël ou jacky touch, mais j’ai une légère inquié­tude quant à leur parfaite visi­bi­lité sous un puis­sant projec­teur de scène. Reste le joys­tick de pitch-bend et modu­la­tion cher aux produits Roland. Côté pitch bend, rien à redire : il est précis, fonc­tion­nel et expres­sif. Côté modu­la­tion, je suis plus réservé. Si l’on dispose de préci­sion, le retour par ressort ne permet pas, à contra­rio des molettes, de conser­ver la posi­tion tout en jouant des deux mains. Si le joys­tick permet des varia­tions rapides et conjointes du pitch et de la modu­la­tion, la molette offre préci­sion et main­tien de posi­tion. Ques­tion de goût. On ne pour­rait pas avoir les deux ? Ben non.

Quoi d’autre ?

Il y aurait encore beau­coup de points à abor­der. Par exemple la H-Acti­vity qui permet d’en­voyer à Proo­tols LE le message « 90 00 7F » toutes les 500 ms. Le fait aussi que les possi­bi­li­tés d’af­fec­ta­tion de messages MIDI aux contrô­leurs est très vaste : note, contrôle continu (CC#), RPN, NRPN, After­touch, modu­la­tion, pitch bend, program change, bank change (MSB ou LSB), SysEx (system exclu­sive), contrôle de tempo et même des « free messages » que l’on para­mètre en toute liberté. Le PCR peut aussi envoyer des messages d’hor­loge et contrô­ler le tempo. On dispose aussi de fonc­tions avan­cées comme la tech­no­lo­gie FPT qui opti­mise l’uti­li­sa­tion de la bande passante USB en fonc­tion de la quan­tité de données MIDI à faire tran­si­ter, un para­mé­trage avancé du merger, un bouton pour désac­ti­ver les contrô­leurs ou encore un bouton panic envoyant un ordre géné­ral de silence sur tous les canaux en cas de soucis ou satu­ra­tion MIDI (suite à une boucle par exemple). Au contraire de certains produits comme les BCx de Behrin­ger, le PCR semble dispo­ser de possi­bi­li­tés MIDI exhaus­tives. En tout cas, je n’ai décelé aucune lacune au cours de ce test.

Côté logi­ciels

Outre le PCR Editor, le PCR-x00 est livré avec le pack « Cake­walk LE » compre­nant Sonar LE, Project5 LE et Dimen­sion LE.

Sonar LE est une version allé­gée de Sonar Home Studio, limité à 64 pites audio (il y a déjà de quoi faire) et est fourni avec une suite d’ef­fets de base (reverb, delay, dyna­mique, filtre, chorus…) effi­caces et faible­ment consom­ma­teurs en ressources, mais qu’on rempla­cera avan­ta­geu­se­ment avec les nombreux free­wares de qualité qu’on trouve aujour­d’hui. De quoi démar­rer en tout cas, surtout que Sonar LE, même s’il ne béné­fi­cie évidem­ment pas des puis­santes fonc­tions d’un Produ­cer Edition et de la tech­no­lo­gie ACT, permet déjà un sacré travail.

Project5 LE est une version égale­ment allé­gée du séquen­ceur élec­tro de Cake­walk. Par rapport à la version complète, il dispose d’une banque de patterns plus réduite et est égale­ment limité en nombre de pistes. Par contre, il conserve le puis­sant arpé­gia­teur et de nombreuses fonc­tions essen­tielles de son grand frère.

Dimen­sion LE est une version light du sampleur Dimen­sion Pro de Cake­walk qui donne d’ex­cel­lents résul­tats avec des tailles d’échan­tillons pour­tant modestes (donc, peu gour­mandes en mémoire).

Enfin, si l’offre d’ef­fets est assez basique, les instru­ments virtuels comportent en plus de Dimen­sion LE un certain nombre de produits très inté­res­sants comme le Cyclone, un groo­ve­sam­pler simple et créa­tif, le sampleur DS864 simple et effi­cace, la boîte à rythmes style analo­gique nPulse, perfor­mante pour l’élec­tro, le petit sampleur percus­sif Velo­city et le superbe Psyn II, un synthé style analo­gique dont j’ai déjà dit le plus grand bien dans le test de Sonar.

Tout cela consti­tue un pack complet, de qualité et cohé­rent. Le débu­tant y trou­vera tous les outils pour s’ini­tier aux diffé­rents aspects de la MAO et réali­ser ses premières produc­tions et le home-studiste bien équipé aura quelques outils supplé­men­taires inté­res­sants dans sa besace. Sans comp­ter que la poli­tique tari­faire de Cake­walk offre la possi­bi­lité d’up­gra­der vers les versions supé­rieures avec une belle écono­mie. Saluons la démarche consis­tant à four­nir un véri­table pack de logi­ciels fonc­tion­nels et non des versions d’éva­lua­tion ou une collec­tion de free­wares (suivez mon regard…).

Le PCR et l’ACT

Edit

L’ACT ou Active Tech­no­logy Control est un système déve­loppé par Cake­walk dans ses versions récentes de Sonar et désor­mais inté­gré dans la dernière mise à jour de Project5 (la toute fraîche version 2.5). Pour en savoir plus, je vous invite à vous réfé­rer à mon test de Sonar 6 paru sur Audio­fan­zine. Rappe­lons en deux mots qu’il s’agit d’un système permet­tant à une surface de contrôle d’in­ter­agir de façon intel­li­gente avec les logi­ciels en prenant le contrôle des éléments selon le contexte. Dans la fenêtre projet ou la console d’un séquen­ceur, la surface de contrôle travaillera sur le contrôle du mixage. Cliquez sur l’éga­li­seur et vous le contrô­lez avec votre surface. Ouvrez un effet ou un instru­ment virtuel et c’est lui que vous allez contrô­ler. Ce système s’avère très effi­cace et perfor­mant, et s’il est encore amélio­rable, il a repré­senté un sacré bond dans l’in­té­gra­tion logi­ciel-contrô­leur MIDI, relé­guant le MIDI learn aux archaïsmes.

C’est encore plus vrai lorsqu’un module a été spéci­fique­ment déve­loppé pour la surface de contrôle comme c’est le cas pour les nouveaux PCR lesquels s’in­tègrent parfai­te­ment bien dans Sonar et Project5. On dispose d’énormes faci­li­tés pour exploi­ter plei­ne­ment l’en­semble des contrôles et boutons dispo­nibles. Par exemple, un des trois boutons situés sous le cross­fa­der peut faire office de « shift » pour l’en­semble des pads, multi­pliant ainsi par deux leurs fonc­tions possibles. Et avec le confort procuré par les contrô­leurs du PCR, on arrive à une sensa­tion proche d’un synthé 100% hard­ware. Rappe­lons toute­fois que l’ACT n’est pas implé­menté dans les versions LE. Si vous les utili­sez, cela ne vous empê­chera évidem­ment pas d’uti­li­ser le PCR comme surface de contrôle, mais sans béné­fi­cier de la souplesse et des vastes possi­bi­li­tés offertes par l’ACT. On ne peut pas tout avoir. En revanche, pour ceux qui possèdent les « grosses » versions de Sonar ou de Project5, c’est le pied !

Conclu­sion

Ces nouveaux PCR sont très sédui­sants. Propo­sant profu­sion de contrô­leurs de très bonne qualité, ils s’avèrent un excellent un choix dans l’offre actuelle de claviers maîtres MIDI/USB munis de contrôles. Là où les claviers maîtres font souvent penser à des outils un peu froids, on a presque l’im­pres­sion d’avoir dans les mains un véri­table instru­ment dès qu’on le connecte à ses synthé­ti­seurs virtuels préfé­rés. Avec la possi­bi­lité de faire un peu de mixage, on a un clavier double fonc­tion pour un prix contenu et large­ment justi­fié. Les trois tailles de clavier permettent en outre de satis­faire des besoins assez larges en fonc­tion de la place dont on dispose, de son budget et de ses talents de clavié­riste.

Pour ma part, c’est mon prochain achat. Et je rêve, au vu de ce que montre Edirol avec ce produit, à un futur monstre à 88 touches, toucher marteau, total recall, potards sans fin et écrans LCD à un prix Edirol.

[+] Esthé­tique
[+] Confort et plai­sir d’uti­li­sa­tion
[+] After­touch et exhaus­ti­vité MIDI
[+] Profu­sion des contrôles
[+] Pack logi­ciel crédible
[+] Prix

[-] Pas d’ali­men­ta­tion par pile
[-] Le tout plas­tique (mais pour le prix, hein)
[-] Les « pads » sans vélo­cité
[-] L’éter­nel joys­tick de modu­la­tion

Les touches de fonction de l'Edirol PCR-800 Contrôles assignables sur l'Edirol PCR-800 Clavier de l'Edirol PCR-800
Le crossfader de l'Edirol PCR-800 Edirol PCR-800 Courbes de vélocité sur l'Edirol PCR-800
Les faders de l'Edirol PCR-800
Touches de fonction MIDI sur l'Edirol PCR-800

Points forts
  • Esthétique
  • Confort et plaisir d'utilisation
  • Aftertouch et exhaustivité MIDI
  • Profusion des contrôles
  • Pack logiciel crédible
  • Prix
Points faibles
  • Pas d'alimentation par pile
  • Le tout plastique (mais pour le prix, hein)
  • Les "pads" sans vélocité
  • L'éternel joystick de modulation
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