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Audio Touch C-Buss
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Test de l'AudioTouch C-Buss

Test écrit
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La symbiose analogique/virtuel

En matière de compresseur hardware, les « nouveautés » tournent bien trop souvent autour du même thème : la déclinaison d’une machine mythique ayant déjà fait ses preuves. Heureusement, à de rares occasions, une belle surprise frappe à votre porte. C’est d’autant plus vrai en ce qui concerne le sujet d’aujourd’hui, car pour le coup, l’innovation était à deux pas de chez moi…

Il était une fois…

Pour para­phra­ser Coluche, « c’est l’his­toire d’un mec », un AFien comme vous et moi, que j’ai rencon­tré il y a quelques années lors d’un apéro AF dans notre belle ville de Mont­pel­lier. À l’ins­tar de votre humble servi­teur, Paul est un passionné de son à la limite du Geek. Nous avons donc très vite sympa­thisé autour de quelques chopines en discu­tant de « matos » jusqu’à pas d’heure. Nous nous sommes revus par la suite à maintes reprises, notam­ment dans son superbe studio qui en ferait baver plus d’un, croyez-moi. Le tour­billon de la vie faisant son œuvre, je suis parti une paire d’an­nées tritu­rer du son à Bruxelles, mais nous n’avons jamais perdu contact.

À mon retour dans le sud de la France, c’est tout natu­rel­le­ment que nous nous sommes retrou­vés à l’oc­ca­sion d’un concert d’amis que nous avions en commun. C’est à ce moment-là que Paul me parla pour la première fois de son projet un peu fou sur lequel il travaillait depuis quelque temps en asso­cia­tion avec un ingé-son/élec­tro­ni­cien : la concep­tion d’un compres­seur analo­gique haut de gamme contrô­lable par plug-in. Imagi­nez un peu, les quali­tés sonores du monde hard­ware alliées à la souplesse du monde virtuel ! Un an plus tard, il me fit la démons­tra­tion d’un proto­type plei­ne­ment fonc­tion­nel qui m’épous­tou­fla. Entre-temps, j’avais inté­gré l’équipe de pigistes de notre « site de rencontre ». Ce qui nous amène au test d’aujour­d’hui, une façon évidente de boucler la boucle.

Bien, vous pouvez ranger vos mouchoirs et couper les violons, car j’at­taque pour de bon. Et atta­chez vos cein­tures, ça risque de secouer !

Atypique Atti­tude

AudioTouch C-Buss

Comme vous l’au­rez compris, Audio­Touch est un nouveau construc­teur basé dans la région Mont­pel­lié­raine qui présente son premier produit, j’ai nommé le C-Buss. Entiè­re­ment conçu et réalisé en France, ce dernier est un compres­seur stéréo analo­gique de type VCA contrôlé de manière numé­rique et pilo­table via MIDI grâce à un plug-in, donc direc­te­ment depuis votre DAW. Ce rack 19 pouces 1U est livré dans une solide mallette en plas­tique rigide faite sur mesure qui contient égale­ment le câble d’ali­men­ta­tion ainsi qu’une clé USB renfer­mant l’ins­tal­leur du plug-in (formats VST/RTAS/AAX/AU pour Mac et PC en 32 et 64-bit) et la docu­men­ta­tion au format PDF en français.

Dès le débal­lage, le C-Buss impose sa singu­la­rité. En effet, la face avant ne comporte qu’un seul et unique poten­tio­mètre qui servira à effec­tuer l’en­semble des réglages. Chacun des para­mètres dispose d’un bouton central de sélec­tion avec LED de couleur rouge ainsi qu’une couronne de LEDs blanches indiquant le réglage actuel. Ce n’est qu’une fois la LED centrale éclai­rée que le poten­tio­mètre contrôle le para­mètre. Si ce système de fonc­tion­ne­ment peut paraître dérou­tant au début, il s’avère très vite diable­ment effi­cace ! D’au­tant que l’en­semble des LEDs permet de voir très rapi­de­ment où l’on en est, et ce, même loin de la bête ou dans des condi­tions de faible lumi­no­sité.

AudioTouch C-Buss

Hormis cela, nous retrou­vons les grands clas­siques de la compres­sion (seuil, temps d’at­taque et de relâ­che­ment, ratio et Makeup Gain), mais avec quelques subti­li­tés… Tout d’abord au niveau du temps d’at­taque. Le C-Buss propose des temps fixes de 30 , 10 , 3 , 1 , 0.3 , 0.1 , 0,03 et même 0.01 milli­se­conde ! Autant dire qu’il y a de quoi faire et dans le monde hard­ware, 0.01 ms c’est rapide, très rapide, large­ment de quoi faire des dégâts si l’on n’y prend pas garde, mais bien réglé cela devient une arme redou­table. En ce qui concerne le temps de relâ­che­ment, les temps dispo­nibles sont 1.2, 0.9 , 0.6 , 0.4 , 0.3 , 0.2 , 0.1 et 0.05 seconde, sans comp­ter un mode auto­ma­tique. Là encore, il y a large­ment de quoi faire groo­ver et respi­rer votre compres­sion. Le ratio, quant à lui, dispose des rapports 1.5, 2, 4, 6, 8 et 10 pour 1, ainsi qu’un mode limi­teur.

Rien qu’avec tout cela, il y a de quoi bien s’amu­ser. Mais Audio­Touch ne s’en tient pas là et nous offre égale­ment un réglage du mélange entre le signal traité et le signal source ainsi qu’un para­mètre baptisé Dyness qui est « simple­ment » un side­chain interne permet­tant d’ex­clure les fréquences basses du circuit de détec­tion avec pas moins de 3 pentes diffé­rentes pour le filtre. Le tout est effi­cace et digne des compres­seurs hard­ware les plus complets du marché. Et le plus beau c’est que ça conti­nue avec une fonc­tion unique dans son genre, le bouton Isoso­nic qui bascule les courbes du Dyness de façon à « forcer » le circuit de détec­tion à être plus sensible aux fréquences situées dans le haut médium. Ce mode s’avère parti­cu­liè­re­ment utile sur les signaux de type voix ou guitare en donnant un contrôle du haut médium tout en préser­vant le bas médium et les graves.

 

AudioTouch C-Buss

La cerise sur le gâteau, c’est le switch Vintage qui change la topo­lo­gie interne du compres­seur pour bascu­ler en mode feed­back et rajou­ter des trans­for­ma­teurs pour un son plus « coloré ». Au passage, vous remarque­rez sur le synop­tique que le bypass (acces­sible via le bouton idoine) est un véri­table bypass physique qui relie direc­te­ment les entrées aux sorties, et ce, même hors tension. Joli !

Pour complé­ter le tableau, un dernier switch enclenche le circuit de side­chain externe. En ce qui concerne les indi­ca­teurs visuels, le C-Buss n’est pas en reste avec des vumètres à LEDs pour les niveaux d’en­trées et de sorties (5 LEDs chacun par canal) et la réduc­tion de gain (10 LEDs, −2 dB par LED). Enfin, le C-Buss dispose d’une mémoire interne permet­tant de stocker et de rappe­ler en un clin d’œil jusqu’à 21 présets utili­sa­teur.

Autant de fonc­tion­na­li­tés aussi bien pensées dans un simple rack une unité, ça force le respect !

AudioTouch C-Buss

Passons main­te­nant à la face arrière. Nous y retrou­vons les entrées et sorties stéréo ainsi que les entrées symé­triques du side­chain externe (stéréo s’il vous plaît !), le tout sur des embases XLR. C’est égale­ment là que se situe l’en­trée et la sortie MIDI sur Din 5 broches qui permet­tront la commu­ni­ca­tion avec le plug-in. Avant de parler de ce dernier, sachez que le petit sélec­teur rouge à côté de la connec­tique MIDI sert à assi­gner un numéro MIDI à la bestio­le… Car il est possible de chaî­ner en MIDI jusqu’à 16 unités de C-Buss et de pilo­ter chacune d’entre elles par une instance du plug-in.

Déve­loppé en parte­na­riat avec Orosys, une autre société française plus connue sous la marque Two Notes Engi­nee­ring avec son fameux Torpedo, le plug-in servant à pilo­ter le C-Buss apporte une souplesse d’uti­li­sa­tion sans équi­valent dans le monde analo­gique. Repre­nant peu ou prou le design de la face avant, il donne accès à l’en­semble des para­mètres. Les réglages sont sauve­gar­dables à l’in­fini sous forme de présets qu’il est possible d’ex­por­ter afin de les parta­ger avec d’autres utili­sa­teurs. À ce propos, la bête est livrée avec une grosse ving­taine de présets d’usine. Et bien évidem­ment, vos réglages seront sauvés avec les sessions de votre DAW. En matière d’in­té­gra­tion d’un appa­reil analo­gique dans le monde numé­rique c’est tout simple­ment le rêve absolu ! Fini les petites feuilles volantes où l’on note les réglages afin de pouvoir retrou­ver ses petits lors de l’ou­ver­ture ulté­rieure d’un projet, ici nous avons droit au recall instan­tané !

AudioTouch C-Buss

Une fois sélec­tion­nés les ports MIDI utili­sés et le numéro de l’unité à pilo­ter, il suffit d’ac­ti­ver la synchro­ni­sa­tion depuis le plug-in et les réglages sont trans­fé­rés vers le C-Buss, un voyant bleu à droite de l’en­gin indiquant alors que la synchro est active. En parlant de ça, sachez qu’il est possible de choi­sir à l’ou­ver­ture du plug-in d’en­voyer les réglages de ce dernier vers l’unité hard­ware, ou au contraire de récu­pé­rer sur le plug les para­mètres actuels de la bestiole. D’autre part, une fois la synchro­ni­sa­tion active, la commu­ni­ca­tion est bidi­rec­tion­nelle, c’est-à-dire que toute modi­fi­ca­tion sur le plug-in sera immé­dia­te­ment repor­tée sur le C-Buss et qu’in­ver­se­ment, un chan­ge­ment sur l’unité sera reflété au sein du plug-in. Rendez-vous compte, il est donc possible d’uti­li­ser l’au­to­ma­tion de votre DAW pour pilo­ter votre compres­seur hard­wa­re… Enfan­tin et on ne peut plus effi­cace à l’usage ! Si en plus vous dispo­sez d’une surface de contrôle MIDI avec suffi­sam­ment de poten­tio­mètres et de switches, le contrôle devient véri­ta­ble­ment un régal.

Quelques petits bémols cepen­dant… Il aurait été agréable d’avoir direc­te­ment au sein du plug-in un retour visuel pour les niveaux d’en­trées et de sorties ainsi que pour la réduc­tion de gain. D’autre part, une fonc­tion de compa­rai­son A/B aurait encore ajouté à la souplesse d’uti­li­sa­tion. Enfin, une fonc­tion MIDI Learn pour une assi­gna­tion aisée des para­mètres à un contrô­leur MIDI aurait été la bien­ve­nue. Ceci étant, la stabi­lité de l’en­semble plug-in/hard­ware est exem­plaire et certains des points soule­vés pour­ront faire l’objet d’une simple mise à jour logi­cielle.

Sur le plan sonore, le C-Buss se situe clai­re­ment dans le haut du panier. On pense direc­te­ment à des compres­seurs de légende comme l’API 2500, le SSL G4000 ou le Neve 33609. Cette machine n’a pas à rougir face à ses aînés et se paye même le luxe d’ap­por­ter sa propre empreinte sonore comme vous pour­rez le consta­ter dans les exemples sonores suivants…

Chauf­feur de Bus

Comme son nom l’in­dique, le C-Buss est avant tout destiné à trôner en inser­tion de bus. C’est donc tout natu­rel­le­ment que nous débu­te­rons cette séance d’écoute par un bus batte­rie.

01 Drums dry
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  • 01 Drums dry 00:42
  • 02 Drums modern 00:42
  • 03 Drums vintage 00:42
  • 04 Drums vintage hard 00:42
  • 05 Drums trash 00:42
  • 06 Drums trash NY 00:42
  • 07 Drums auto­ma­tion 00:42

Sur l’exemple « Drums-modern », la réduc­tion de gain oscille entre 0 et −8 dB. Un temps d’at­taque de 3 ms et un ratio modéré de 4:1 permettent de préser­ver l’as­pect dyna­mique des crêtes tout en contrô­lant le reste. Le premier niveau de Dyness épargne la grosse caisse, et la caisse claire gagne en pêche, ce qui provoque une belle sensa­tion de profon­deur. Le char­ley s’in­tègre mieux aux autres éléments et sur la fin, les toms gagnent un supplé­ment d’âme avec une réso­nance accrue. Le C-Buss apporte ainsi une jolie cohé­sion à l’en­semble tout en restant trans­pa­rent.

Si nous bascu­lons en mode Vintage sans rien toucher aux réglages précé­dents (« Drums-vintage »), le compres­seur travaille encore plus en douceur avec 0 à −6 dB de réduc­tion de gain. L’ajout des trans­for­ma­teurs audio rend les aigus plus agréables avec des harmo­niques vivantes.

Le sample « Drums-vintage-hard » illustre un temps d’at­taque plus court (0.1 ms) ainsi qu’un ratio plus élevé (8:1) pour une réduc­tion de gain de 0 à −10 dB. Un temps de relâ­che­ment adapté permet de caler l’am­biance au groove. La couleur des trans­for­ma­teurs se fait ici encore plus présente.

« Drums-trash » ne donne pas dans la dentelle comme son nom l’in­dique. L’at­taque ultra-rapide de 0.01 ms et le ratio de 10:1 ne laissent aucune chance aux crêtes. Ces réglages ne sont pas réel­le­ment utili­sables en l’état (quoiqu’en guise d’ef­fet ponc­tuel, pourquoi pas ?), mais lorsque nous dosons le trai­te­ment avec parci­mo­nie grâce au para­mètre de mélange entre le signal source et le signal compressé (« Drums-trash-NY ») cela prend un tout autre inté­rêt.

Enfin, l’exemple « Drums-auto­ma­tion » montre ce que l’on peut obte­nir en utili­sant simple­ment l’au­to­ma­tion sur le para­mètre de mixage signal source/signal traité.

Testons main­te­nant la bestiole sur le bus master d’un morceau.

08 Master dry
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  • 08 Master dry 00:33
  • 09 Master modern 00:33
  • 10 Master vintage 00:33
  • 11 Master vintage hard 00:33
  • 12 Master vintage hard 2 00:33

Avec un temps d’at­taque très court (0.01 ms), un ratio faible (1.5:1) et un seuil rela­ti­ve­ment élevé (« Master-modern »), le C-Buss agit de façon modé­rée (-2 à −6 dB) sans réel­le­ment déna­tu­rer la dyna­mique. Le gain sur les crêtes permet de rehaus­ser l’am­biance, ce qui accen­tue l’ef­fet « 3D » en trans­pa­rence.

Sur l’exemple « Master-vintage », le compres­seur travaille beau­coup plus avec −4 à −10 dB de réduc­tion de gain. Le mode Vintage apporte une jolie colo­ra­tion avec des aigus moins agres­sifs et un bas plus dense. L’ef­fet « glue » fonc­tionne ici à merveille.

Si nous tapons un peu plus fort (« Master-vintage-hard ») afin d’ob­te­nir une réduc­tion entre −4 et −14 dB, les trans­for­ma­teurs s’en donnent à cœur joie. La ligne de synthé basse devient rugueuse à souhait et malgré tout, la dyna­mique est encore là même si l’on perd un peu en profon­deur.

Le dernier extrait (« Master-vintage-hard-2 ») est clai­re­ment outran­cier. Avec −10 à −20 dB, ça pompe sévère, mais quelle belle colo­ra­tion !

Pour­sui­vons notre écoute avec le C-Buss placé en tête d’un bus de voix.

13 Voix­Buss dry
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  • 13 Voix­Buss dry 00:54
  • 14 Voix­Buss vintage 00:54
  • 15 Voix­Buss iso 00:54

Avec juste une touche de compres­sion (0 à −1 dB sur les chœurs, −4 dB sur le chant Lead), le sample « Voix­Buss-vintage » illustre une nouvelle fois l’ap­port en cohé­sion sonore. Les graves semblent plus « pleins » et le chant Lead passe au premier plan.

Si nous enclen­chons le mode Isoso­nic Dyness, le C-Buss travaille plus (0 à −6 dB) et pour­tant nous gagnons en douceur, car le haut médium de la voix Lead devient moins agres­sif.

Tant qu’à y être, regar­dons ce que l’en­gin peut donner sur une voix seule…

16 Voix­Solo dry
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  • 16 Voix­Solo dry 00:20
  • 17 Voix­Solo vintage 00:20
  • 18 Voix­Solo vintage iso 00:20

Il est très facile de gagner en contrôle de la dyna­mique (-2 à −10 dB) tout en appor­tant un peu de colo­ra­tion comme nous pouvons le consta­ter sur le sample « Voix­Solo-vintage ». Mais nous pouvons aller encore plus loin grâce à l’Iso­so­nic Dyness (« Voix­Solo-vintage-iso »). La réduc­tion de gain est plus dras­tique (-8 à −18 dB) et pour­tant nous gagnons en douceur.

Passons main­te­nant à une prise de guitare acous­tique.

19 Gtr dry
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  • 19 Gtr dry 00:44
  • 20 Gtr 1 00:44
  • 21 Gtr 2 00:44
  • 22 Gtr trash 00:44
  • 23 Gtr trash less 00:44

Dans le premier exemple traité, nous gagnons en corps sans trop attaquer les crêtes. Ceci est dû à un temps d’at­taque très lent (30 ms), un ratio rela­ti­ve­ment élevé (8:1), un relâ­che­ment rapide (0.2 s), et surtout au mode Isoso­nic Dyness qui préserve le bas du spectre et tient en laisse le haut médium. Pour preuve, l’ex­trait suivant (« Gtr-2 ») est plus agres­sif et bien moins équi­li­bré alors que la seule diffé­rence de réglage est l’ab­sence d’Iso­so­nic Dyness.

En tapant plus fort avec en prime le mode Vintage, nous obte­nons une très belle couleur, mais qui est diffi­ci­le­ment utili­sable telle quelle (« Gtr-trash »). Heureu­se­ment, nous pouvons avoir le meilleur des deux mondes, entre équi­libre et colo­ra­tion, via la fonc­tion de mélange signal source/signal traité (« Gtr-trash-less »).

Le C-Buss est égale­ment à l’aise en présence d’une basse élec­trique.

24 Bass dry
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  • 24 Bass dry 00:12
  • 25 Bass attack 00:12
  • 26 Bass auto­re­lease 00:12

« Bass-attack » présente un sérieux gain en agres­si­vité. Le Dyness permet aux fréquences graves de rester indemnes. Une basse ainsi trai­tée ressor­tira forcé­ment au sein d’un mix.

« Bass-auto­re­lease » est quant à lui beau­coup plus contrôlé. Le relâ­che­ment auto­ma­tique fonc­tionne à merveille et le résul­tat s’in­sé­rera mieux en guise de colonne verté­brale d’un mix.

Pour finir, voyons ce que nous pouvons obte­nir sur une prise piano stéréo.

27 Piano dry
00:0001:23
  • 27 Piano dry 01:23
  • 28 Piano bass 01:23
  • 29 Piano bass vintage 01:23
  • 30 Piano bass vintage iso 01:23

Le premier exemple (« Piano-bass ») avec 0 à –8 dB de réduc­tion de gain nous donne bien la main sur la dyna­mique. Le Dyness permet de donner plus de puis­sance aux graves. Remarquez au passage cette sensa­tion d’élar­gis­se­ment stéréo !

Sur « Piano-bass-vintage », le C-Buss travaille moins, ce qui préserve plus l’in­ten­tion du jeu. Le mode Vintage délivre une nouvelle fois une belle colo­ra­tion. Et comme précé­dem­ment, le Dyness donne de la dimen­sion dans le grave.

Le dernier sample (« Piano-bass-vintage-iso ») utilise la fonc­tion Isoso­nic Dyness. La réduc­tion de gain se fait plus vivace et le son semble s’élar­gir du fait du travail dans le haut médium qui laisse la place aux aigus et aux graves.

Conclu­sion

Avec un tarif de 2990 € TTC, le C-Buss s’adresse avant tout aux profes­sion­nels de l’au­dio. Et il a de sacrés argu­ments pour séduire les gros studios comme les project-studios plus modestes ! Poly­va­lent au possible, il est autant à l’aise pour contrô­ler la dyna­mique en toute trans­pa­rence que pour appor­ter du punch et de la vie aux pistes les plus fades, et ce, grâce à des fonc­tions inno­vantes et super­be­ment mises en œuvres. Si l’on ajoute au tableau la faci­lité d’in­té­gra­tion au monde numé­rique via le plug-in et le gain de temps de travail qui en résulte, ça devient carré­ment un « no-brai­ner » tant cette machine est unique en son genre. Bref, le C-Buss mérite ample­ment un Award de l’in­no­va­tion.

À ce stade de la lecture, vous vous dites peut-être que j’en fais un poil trop parce que je connais l’un des concep­teurs… J’ai d’ailleurs moi-même long­temps ques­tionné mon objec­ti­vité à cause de cela. Au final, j’en suis arrivé à la conclu­sion que si la bestiole avait été médiocre, ça n’au­rait pas été rendre service que d’en dire du bien tant les répu­ta­tions se font vite dans notre petit milieu. Par consé­quent, je crois sincè­re­ment que j’au­rais refusé d’écrire cet article si le C-Buss n’avait pas été à la hauteur. Mais tel n’est pas le cas. C’est donc avec plai­sir que j’ai passé un mois à tortu­rer ce beau joujou afin de pondre ces quelques lignes. J’ose espé­rer que tout le monde en aurait fait autant à ma place.

Comme d’ha­bi­tude, je vous invite à télé­char­ger les exemples sonores (format FLAC) afin de mieux vous faire une idée du poten­tiel de cette machine. D’autre part, sachez qu’Au­dio­Touch orga­nise une tour­née des studios pros afin de présen­ter le C-Buss au public (cf. cette news). Si vous avez la chance d’ha­bi­ter à proxi­mité de l’une des étapes de cette tour­née, n’hé­si­tez pas une seule seconde à faire le dépla­ce­ment, vous m’en direz des nouvelles !

 

Inter­view

AudioTouch C-Buss Paul Viguier

Paul Viguier, l’un des deux hommes à la tête d’Au­dio­Touch, a eu la gentillesse de bien vouloir se prêter au petit jeu des ques­tions/réponses pour les membres d’Au­dio­Fan­zine. En voici la trans­crip­tion :

Nantho : Salut Paul ! Pour­rais-tu te présen­ter en quelques mots ?

Paul : J’ai commencé en tant qu’au­teur/compo­si­teur et je cher­chais un studio avec du maté­riel « à atti­tude » pour enre­gis­trer mes compos sur Mont­pel­lier. N’en ayant pas trouvé, j’ai décidé de monter le mien. Je ne suis pas un « Pro » de l’Au­dio, je travaille dans les « gros systèmes » infor­ma­tiques la jour­née…

N : Si j’ai bien compris, tu travailles avec un asso­cié, Patrice. Comment vous êtes-vous rencon­trés et surtout comment en êtes-vous venus à monter Audio­Touch ensemble ?

P : Mon asso­cié s’ap­pelle Patrice Valorge. C’est un ancien ingé­nieur du son profes­sion­nel qui a fait la première session de la SAE française. Nous sommes tous deux fans de Bruce Spring­steen et nous nous sommes rencon­trés sur un forum dédié à cet artiste. Il est passé chez moi cher­cher des CD « pirates » et a vu qu’une belle table Amek trônait dans un beau Home-Studio chez moi…

N : Parle-nous de la genèse du C-Buss.

P : J’avais commandé deux cartes PCB pour me souder une copie d’un compres­seur stéréo que j’au­rais placé en sortie de ma Sound­craft 3200 qui n’en a pas. Patrice est tombé sur ces PCB par hasard au studio et m’a proposé d’en faire un truc origi­nal, un peu « custom ». Il est repassé 10 jours après avec un compres­seur inté­grant le même recall que celui qu’on trouve aujour­d’hui sur le X-Rack de chez SSL ! Je lui ai dit « Asseyons-nous un moment, j’ai toute une liste d’idées et de sons en tête que j’ai­me­rais trou­ver dans une seule machi­ne… ». 4 ans plus tard, on lançait le C-Buss.

N : Pour­rais-tu nous en dire plus au sujet de cette curio­sité qu’est le mode Isoso­nic Dyness ?

P : L’Iso­so­nic Dyness est une idée de Patrice : pourquoi ne pas avoir des fréquences qui seraient plus « soumises » à la compres­sion ? On a donc cher­ché quelles pour­raient être ces fréquences et comment les implé­men­ter dans une machine 1 unité de haut. Avec ce rajout sur le mode Dyness, il est plus facile de contrô­ler les instru­ments dont les fréquences médiums sont primor­diales. Je pense aux guitares (sèches ou élec­triques), les voix, etc.

Les bêta-tests de l’été dernier, en Live surtout, ont été surpre­nants : j’ai prêté une machine à un super sondier « Live » de la région. Je pensais retrou­ver le C-Buss sur le master de sa table ou un bus batte­rie. Mais au bout d’une dizaine de dates, je retourne le voir lors d’un concert qu’il sono­ri­sait et il avait placé le C-Bus en Vintage mode avec le Dyness et Isoso­nic sur un bus de voix, faisant ressor­tir les « harmo­niques de gorge » des chan­teurs/chan­teuses.

N : Tu as présenté le C-Buss pour la première fois au public lors de la dernière session des Audio Days. Comment s’est passée cette rencontre et quels ont été les retours ?

P : C’est assez curieux de se présen­ter dans un salon sans n’avoir jamais effec­tué de commu­ni­ca­tion : personne, même les impor­ta­teurs ou les passion­nés, ne nous connais­saient. Nous avions installé notre stand avec 3 machines et 2 PC portables (sous Cubase et ProTools) avec un plug chacun, et un casque dispo­nible sur chaque station de test. La veille du salon, plusieurs construc­teurs présents s’amu­saient avec les C-Buss, nous rassu­rant un peu pour les jours suivants.

Le public a été très surpris de se retrou­ver nez à nez avec une machine incon­nue, avec une inter­face nouvelle en façade et un plug-in qui contrôle et se fait contrô­ler par le rack… Mais nous n’avons quasi­ment eu que des bons retours. Les seules remarques venaient du fait qu’il « fallait » une seconde version qui intè­gre­rait conver­tis­seurs et MIDI dans un seul et même câble USB. Nous y songeons pour l’ave­nir…

N : 2014 commence sur les chapeaux de roues pour Audio­Touch avec une tour­née des studios profes­sion­nels (cf. cette news) pour faire décou­vrir le C-Buss au public. Comment vont se dérou­ler ces sessions ?

P : Le studio qui accueille la session aura préa­la­ble­ment relié le C-Buss sur son patch, et la connexion MIDI sera faite avec la station infor­ma­tique du lieu. De là, on s’amu­sera à faire passer diffé­rents groupes de pistes à travers le compres­seur, sur des titres propo­sés par le studio et/ou par les ingés sons qui seront passés essayer l’en­gin. Les présets « usine » seront char­gés, défor­més, enre­gis­trés. Les testeurs se servi­ront du plug-in ainsi que de la face avant. Ils pour­ront poser leurs ques­tions et nous soumettre leurs idées pour les prochains modèles. Des échanges de passion­nés à passion­nés en gros. On a hâte d’y être !

N : Pour finir, pour­rais-tu nous donner quelques indices en ce qui concerne les projets futurs d’Au­dio­Touch ?

P : Sans trop en révé­ler, nous allons, courant 2014, propo­ser un deuxième modèle, mono cette fois-ci, avec une tech­no­lo­gie de compres­sion diffé­rente (pas à VCA j’en­tends), avec des parti­cu­la­ri­tés déjà présentes sur le C-Buss (Vintage mode, contrô­lable via plug-in et chaî­nable avec le C-Buss), mais avec quelques parti­cu­la­ri­tés propres à ce modèle aussi…

Un grand merci à Paul pour cet entre­tien. Souhai­tons à ces arti­sans du son une longue vie remplie d’aussi belles initia­tives que le C-Buss !

Award Innovation 2014
Points forts
  • Large palette sonore, du subtil au violent, de la transparence au coloré
  • Effets « Glue » et « 3D »
  • Modes Dyness et Isosonic innovants et utiles
  • Connectique XLR pour tout
  • Bypass hardware
  • LEDs facilitant la visualisation de loin comme dans l’obscurité
  • Souplesse apportée par le plug-in (recall, automation, etc.)
Points faibles
  • Pas de comparaison A/B sur le plug-in
  • Pas de MIDI Learn non plus
  • Absence de retour visuel pour les niveaux et la réduction de gain sur le plug-in
  • Il me faut le rendre…

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