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Kush Audio Novatron
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Test du compresseur logiciel Kush Audio Novatron

Compresseur logiciel de la marque Kush Audio

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Test écrit
16 réactions
Bombe à compression
9/10
Award Innovation 2017
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Né à la fin des années 2000, Kush Audio s'est d'abord fait connaître dans le milieu de l'audio pro avec du matériel hardware.

Test du compresseur logiciel Kush Audio Novatron : Bombe à compression

Curieu­se­ment, leur premier joujou n’était pas une créa­tion origi­nale, il s’agis­sait d’une modi­fi­ca­tion d’un proces­seur déjà exis­tant, le Fatso d’Em­pi­ri­cal Labs. Baptisé UBK Fatso, l’en­gin a su séduire bon nombre d’in­gé­nieurs du son dont votre servi­teur. J’ai la chance de possé­der l’un des premiers modèles et je vous assure que cette belle bête n’est pas prête de quit­ter mon studio ! Fort de ce succès, Kush Audio a depuis commer­cia­lisé plusieurs produits hard­ware (Clari­pho­nic, Elec­tra, etc. ) qui ont conti­nué à alimen­ter leur excel­lente image atypique. Et l’his­toire ne s’ar­rête pas là puisque Gregory Scott, alias UBK, le « cerveau » de la marque, a su très tôt (2011) se démarquer de la concur­rence en attaquant égale­ment le marché du côté « virtuel » de la force, fait pas si répandu que cela chez les construc­teurs de maté­riel « physique ». Je dois avouer que je n’avais jamais pris la peine de tester l’un de leurs plug-ins jusqu’à présent. Je m’en vais donc aujour­d’hui réta­blir cette « injus­tice » en passant sur le grill leur petit dernier : le compres­seur logi­ciel Nova­tron.

Kush que c’est ?

Dispo­nible pour Mac et PC en 32 et 64 bits aux formats VST, AU et AAX, mais malheu­reu­se­ment pas VST3, Nova­tron requiert impé­ra­ti­ve­ment une clé physique iLok 2 ou 3, ce qui ne manquera pas d’en faire rager certains… D’au­tant que d’autres plug-ins signés Kush Audio proposent le système d’au­to­ri­sa­tion iLok lié direc­te­ment à l’or­di­na­teur, mais passons.

Novatron

Arbo­rant une robe châtain du plus bel effet, l’in­ter­face graphique demeure claire et fonc­tion­nelle malgré ses dimen­sions fixes. Cette dernière met d’em­blée en évidence les réglages qui sont au coeur de la spéci­fi­cité du bestiau. Car non, Nova­tron n’est pas un plug-in de compres­sion comme les autres. En effet, pour conce­voir ce joujou, monsieur Scott a eu l’idée de modé­li­ser les cent premières micro­se­condes de la réponse aux tran­si­toires typiques de certains compres­seurs hard­ware de légende. Ainsi, les constantes tempo­relles et la réac­tions aux tran­si­toires peuvent évoluer de la violence carac­té­ris­tique des compres­seurs à FET à la force tranquille d’une archi­tec­ture Vari-Mu, en passant par le claquant type d’un VCA, et ce, de façon conti­nue indé­pen­dante pour l’at­taque et le relâ­che­ment. Ce concept nova­teur profite donc de la souplesse du monde virtuel pour offrir un trai­te­ment de la dyna­mique forte­ment inspiré du meilleur de l’ana­lo­gique sans pour autant tomber dans le mimé­tisme bête et méchant. Chapeau bas ! Au-delà de cette parti­cu­la­rité, Nova­tron propose bien d’autres frian­di­ses…

Le potard central « Compress » ajuste le seuil ainsi qu’un algo­rithme d’auto-gain censé éviter de trop fortes varia­tions du volume sonore perçu. Atten­tion cepen­dant, cet algo­rithme ne dispense pas d’ajus­ter le volume en sortie afin de pouvoir compa­rer conve­na­ble­ment le signal source avec le signal traité. En fait, il s’agit là d’une fonc­tion permet­tant de ne pas voir le niveau varier outre mesure lorsque vous attaquez l’en­gin avec fougue.

Afin de gérer les niveaux d’en­trée et de sortie, Nova­tron dispose de poten­tio­mètres « Input » et « Output » jouis­sant d’un champ d’ac­tion de +/- 18 dB. À l’usage, cette plage me semble un peu courte pour la sortie car cela ne permet pas toujours de compen­ser la diffé­rence de niveau avec le signal source. Dommage.

Ques­tion ratio et knee, ce compres­seur présente trois modes de fonc­tion­ne­ment aux noms suffi­sam­ment évoca­teurs : 

  • « Mix » – ratio bas avec soft knee ;
  • « Limit » – ratio de 6:1 avec knee moyen ;
  • « Punish » – ratio élevé avec hard knee.

Concer­nant la colo­ra­tion du signal, Nova­tron n’est pas en reste.

Il y a tout d’abord les sliders dosant la satu­ra­tion pré-compres­sion (modé­li­sée à partir d’un trans­for­ma­teur géné­rant des harmo­niques impairs) et post-compres­sion (transfo géné­rant des harmo­niques pairs). Ces derniers sont parti­cu­liè­re­ment utiles pour « pétrir » les tran­si­toires en amont et en aval de la compres­sion à propre­ment parler. Notez qu’un bouton « Link » permet de régler les deux circuits ensemble sans affec­ter les ratios rela­tifs, ce qui est diable­ment effi­cace ! Seul regret, l’ab­sence d’un switch pour bypas­ser complè­te­ment cette section.

Attack

Si cela ne suffit pas à vos envies de colo­riage sonore, le potard « Tone Shift » permet d’en­clen­cher un circuit pré- et post-compres­sion de façon à malaxer la couleur tonale du rendu. Comme les noms le laissent suppo­ser, « Dark » rabote genti­ment le haut du spectre sauce API 525, « Airy » joue sur l’as­pect aérien tendance LA2A et « Flat » court-circuite cet étage de trai­te­ment. 

Un mot à présent sur les retours visuels dispo­nibles. Comme souvent chez Kush Audio, le Nova­tron est plutôt avare en données chif­frées, ce qui n’est pas forcé­ment un mal puisque cela invite à l’uti­li­sa­tion de nos chères esgourdes. Ceci étant, le vu-mètre baptisé « Energy Delta » indique les niveaux d’en­trée et de sortie grâce à deux aiguilles virtuelles respec­ti­ve­ment verte et jaune. Ce cadran est fran­che­ment pratique pour s’af­fran­chir rapi­de­ment de la balance entre le volume perçu du signal source et celui du signal traité. De plus, un deuxième cadran affiche la réduc­tion de gain. Notez toute­fois que celui-ci fonc­tionne selon le prin­cipe d’un vu-mètre et renseigne donc sur la réduc­tion RMS (à la manière d’un LA2A), pas sur la réduc­tion des crêtes.

Ce tour d’ho­ri­zon du Nova­tron pour­rait encore s’éta­ler sur plusieurs para­graphes, mais je sens que vous êtes impa­tients d’en­tendre ce que la bestiole a concrè­te­ment dans le ventre. Aussi, je me permets de prendre un petit raccourci en citant pêle-mêle les derniers détails d’im­por­tance :

  • Potard « Blend » pour mélan­ger le signal traité au signal source ;
  • Side­chain interne / externe avec filtrage HPF jusqu’à 3 kHz ;
  • Over­sam­pling débrayable d’un clic pour l’en­semble des instances d’une même session ;
  • Bouton d’in­ver­sion de phase ;
  • Fonc­tion Linked/Unlin­ked pour chaî­ner les canaux lors de l’uti­li­sa­tion sur une piste stéréo ;
  • Gestion­naire de presets et de banques de presets pratique ;
  • Presets parti­cu­liè­re­ment bien faits ;
  • Pas de fonc­tion de compa­rai­son A/B…

Pour finir, sachez que le Nova­tron est plutôt bien opti­misé puisqu’il ne consomme que 0,5% avec l’over­sam­pling sur ma machine de guerre (Mac Pro fin 2013 Hexa­coeur Xeon 3,5 GHz – 32 Go DDR3) et 0,2% en mode économe. Seule ombre au tableau, une instance induit 219 samples de compen­sa­tion de latence, ce qui n’est pas la mort en soi en situa­tion de mixage mais qui sera gênant pour une utili­sa­tion en live. 

Bien, il est grand temps de passer à notre séance d’écou­te…

Kush Inves­ti­ga­tion

Commençons avec une voix :

01 Vox dry
00:0000:12
  • 01 Vox dry 00:12
  • 02 Vox Control 00:12
  • 03 Vox Growl 00:12
  • 04 Vox Bico­lor 00:12

Le premier extrait se réduit à la source dans son plus simple appa­reil.

Delta

Le deuxième utilise une instance du Nova­tron pour bien tenir la bride de ce chant (mode Limit, attaque mi-FET mi-VCA, relâ­che­ment FET, compres­sion au 3/4, Tone Shift Airy, satu­ra­tion In 30%, satu­ra­tion Out 40%, filtre side­chain à 96 Hz). J’ai volon­tai­re­ment ramené les exemples au même volume sonore perçu de façon à pouvoir mieux compa­rer mais sachez qu’ici, la plus haute crête se voit dimi­nuer de près de 5 dB.

Pour le troi­sième extrait, le Nova­tron est réglé de façon à colo­rer le signal en lui donnant plus de corps (mode Mix, attaque FET, relâ­che­ment mi-VCA mi-Vari-Mu, compres­sion au 3/4, Tone Shift Dark, satu­ra­tion In 13%, satu­ra­tion Out 55%, filtre side­chain à 250 Hz). La réduc­tion de gain atteint 5,6 dB.

Enfin, deux instances du plug-in travaillent en série sur le dernier sample. C’est certai­ne­ment un poil outran­cier, mais avouez que cette voix possède alors beau­coup plus de person­na­lité qu’à l’ori­gine, non ?

Passons à un bus de batte­rie acous­tique :

05 Drum Bus dry
00:0000:14
  • 05 Drum Bus dry 00:14
  • 06 Drum Bus Dark 00:14
  • 07 Drum Bus Punch 00:14

Le sample estam­pillé « Dark » illustre l’em­ploi d’une seule instance du Nova­tron (mode Punish, attaque FET, relâ­che­ment Vari-Mu, compres­sion au 3/4, Tone Shift Dark, satu­ra­tion In 50%, satu­ra­tion Out 60%, filtre side­chain à 235 Hz) pour assom­mer les médiums et le haut du spectre au profit de la grosse caisse. La réduc­tion de gain maxi­mum est de 3,6 dB. Pour l’ex­trait suivant, un second Nova­tron (mode Limit, attaque VCA, relâ­che­ment mi-VCA mi-Vari-Mu, compres­sion à 47%, Tone Shift Flat, satu­ra­tion In 14%, satu­ra­tion Out 12%, filtre side­chain à 15 Hz) permet de rega­gner en punch. La réduc­tion de gain passe alors à 1,3 db.

Enchai­nons avec une batte­rie élec­tro­nique :

08 Fire­thief Drums dry
00:0000:22
  • 08 Fire­thief Drums dry 00:22
  • 09 Fire­thief Drums Flat 00:22
  • 10 Fire­thief Drums Dark 00:22
  • 11 Fire­thief Drums Airy 00:22
  • 12 Fire­thief Drums Dark Airy Flat 00:22
  • 13 Fire­thief Drums Flat Airy Dark 00:22
  • 14 Fire­thief Drums Flat Dark Airy 00:22

Ici, trois instances du plug-in sont à l’oeuvre : un sur le bus, un sur le kick et un sur la snare. Je ne vais pas vous détailler les réglages de chacun d’eux, sachez juste que les suffixes des extraits indiquent le seul chan­ge­ment entre chaque exemple, à savoir le réglage « Tone Shift » de chaque instance en respec­tant l’ordre Bus / Kick / Snare. Les diffé­rences de colo­ra­tion sont subtiles mais bel et bien présentes.

Pour­sui­vons avec un arpège de synthé :

15 Fire­thief Synth dry
00:0000:34
  • 15 Fire­thief Synth dry 00:34
  • 16 Fire­thief Synth Flat 00:34
  • 17 Fire­thief Synth Dark 00:34
  • 18 Fire­thief Synth Airy 00:34
  • 19 Fire­thief Synth Click­Less 00:34
  • 20 Fire­thief Synth Drive 00:34

Comme toujours, le premier extrait se résume au signal source. Sur les trois suivants, outre le chan­ge­ment du réglage « Tone Shift », une attaque modé­rée mi-VCA mi-Vari-Mu couplée à un relâ­che­ment ultra-rapide et une petite dose de satu­ra­tion (In à 17%, Out à 30%) permettent de réduire les crêtes de un à deux déci­bels sans pour autant trop rogner sur le « clic » de chaque note. À l’in­verse, avec une attaque ultra-courte (0,1 ms) et un relâ­che­ment entre VCA et Vari-Mu, l’exemple suivant s’at­taque forte­ment aux tran­si­toires pour une réduc­tion de 3,5 dB. Enfin, le dernier extrait est assez extrême avec beau­coup de distor­sion et une réduc­tion de gain de 7,6 dB. Notez qu’ici le Nova­tron opère en mode stéréo « Unlin­ked », ce qui fait joli­ment vaciller l’image stéréo de cet arpège et le rend un poil plus vivant.

Dans un style tout aussi extrême, le Nova­tron malmène à présent une ligne de basse synthé­tique :

21 Fire­thief Bass dry
00:0000:12
  • 21 Fire­thief Bass dry 00:12
  • 22 Fire­thief Bass wet 00:12

Avec une réduc­tion de gain de près de 8 dB, cette basse ainsi trai­tée pourra se caler où l’on veut dans le mix. Cerise sur le gâteau, la couleur sonore appor­tée par les trans­for­ma­teurs colle parfai­te­ment à l’es­prit « téné­breux » de la ligne mélo­dique. Que demande le Peuple ?

Avant de passer au clou du spec­tacle, voyons ce que donne la bête sur un bus de guitares élec­triques :

23 Gtr Dry
00:0000:18
  • 23 Gtr Dry 00:18
  • 24 Gtr Bite 00:18

À l’ori­gine, il faut bien recon­naître que cette ryth­mique manque cruel­le­ment de mordant. Qu’à cela ne tienne, une instance du Nova­tron avec un temps d’at­taque lent sauce Vari-Mu et un relâ­che­ment rapide à mi-chemin entre un compor­te­ment FET et VCA permet de rendre le tout beau­coup plus « saignant » en un tour­ne­main. De plus, le trai­te­ment stéréo en mode « Unlin­ked » apporte une fois de plus un je-ne-sais-quoi de chaloupé du plus bel effet. Simple, effi­cace, que deman­der de plus ? 

Jusqu’ici, la bestiole s’est montrée diable­ment habile tant du point de vue de la colo­ra­tion du signal que de celui du manie­ment de la dyna­mique. Mais je vous ai réservé le meilleur pour la fin…

25 The Fire­thief dry
00:0000:53
  • 25 The Fire­thief dry 00:53
  • 26 The Fire­thief Glue 00:53
  • 27 So Pretty dry 00:26
  • 28 So Pretty Dancing 00:26
Release

Sur le premier titre, une seule instance est insé­rée sur le bus master. Ici, le mode Punish et les trans­for­ma­teurs ne font pas semblant de travailler mais un savant dosage du mélange entre le signal source et le signal traité rend la chose limpide et permet de renfor­cer agréa­ble­ment la sensa­tion de cohé­sion du mix. Joli !

Sur le second titre, le Nova­tron sert à revi­go­rer la ryth­mique un poil lisse. Nous passons tout bonne­ment d’un mix plat à un morceau qui groove. Tout simple­ment génial !

Pour conclure cette session d’écoute, sachez qu’au delà de ses quali­tés sonores indé­niables, ce Nova­tron est vrai­ment très agréable à utili­ser. Malaxer la dyna­mique avec cet outil devient une simple forma­lité et donne des résul­tats d’une effi­ca­cité confon­dante avec en sus un fort joli grain. 

Kush toujours, tu m’in­té­res­ses…

Comme quoi, même en s’ins­pi­rant du sacro-saint maté­riel audio analo­gique, il est encore possible d’in­no­ver ! Nova­tron est un outil puis­sant et ô combien effi­cace ! Ça groove, ça claque, ça colle, ça contrô­le… Bref, ça vie et c’est beau.

Gregory

Avec ce compres­seur virtuel, Kush Audio affirme haut et fort que la guéguerre oppo­sant hard­ware et soft­ware a fait long feu et qu’il est grand temps de passer à autre chose. La poro­sité entre ces deux mondes existe bel et bien, monsieur Gregory Scott l’a clai­re­ment compris. J’es­père qu’il conti­nuera encore long­temps à bous­cu­ler les habi­tudes du milieu de l’au­dio pro avec ses beaux joujoux. Et si au passage cela pouvait pous­ser d’autres construc­teurs / déve­lop­peurs à faire de même, ce ne serait pas pour me déplai­re…

Bien entendu, je vous invite comme toujours à télé­char­ger la version d’éva­lua­tion de ce plug-in afin de tester la bête sur vos propres projets. Mais prenez garde car à la fin des dix petits jours, vous risquez fort de vous retrou­vez plus léger de $149… À moins que vous n’op­tiez pour l’offre d’abon­ne­ment donnant accès à l’en­semble des plug-ins de la marque, auquel cas il vous en coûtera $9,99 par mois.

Télé­char­gez les extraits audio (format FLAC)

  • Novatron
  • Delta
  • Attack
  • Release
  • Gregory

 

9/10
Award Innovation 2017
Points forts
  • Concept innovant
  • Simple d'utilisation
  • Efficacité du traitement de la dynamique
  • Qualité des couleurs sonores
  • Un compresseur qui groove
  • Belle interface graphique claire et fonctionnelle
  • Cadran "Energy Delta" fort utile
  • Gestionnaire de presets bien pensé
  • Presets didactiques
  • Consommation CPU raisonnable
Points faibles
  • Dongle iLok obligatoire
  • Période d'essai limitée à 10 jours seulement
  • Pas de format VST3
  • Latence non nulle
  • Interface non redimensionnable
  • Absence de fonction de comparaison A/B
  • Pas de bypass pour les transformateurs
  • Plage de réglage du niveau en sortie un peu juste

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