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Slate Digital FG-Stress
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Test du compresseur logiciel Slate Digital FG-Stress

Compresseur logiciel de la marque Slate Digital

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Le couteau suisse virtuel de la compression ?
9/10
Award Valeur sûre 2017
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Annoncé en mai 2016 sous le nom de FG-Swiss, puis rebaptisé FG-Stress quatre mois plus tard suite à un accord de licence avec Empirical Labs, le moins que l'on puisse dire c'est que le dernier joujou en date de Slate Digital a su se faire désirer ! Cette émulation officielle du Distressor est-elle à la hauteur de la réputation de "couteau suisse des compresseurs" de son illustre modèle ? Après plus de deux mois d'utilisation intensive, voici mon avis sur la question…

Test du compresseur logiciel Slate Digital FG-Stress : Le couteau suisse virtuel de la compression ?

État des lieux

Dispo­nible sous Mac OS X (10.7 mini­mum) et Windows (7 mini­mum) en 32 et 64 bits aux formats VST (2 & 3), AU et AAX, le FG-Stress est un module de compres­sion pour le Virtual Mix Rack signé Slate Digi­tal. Par consé­quent, il hérite des avan­tages et incon­vé­nients propres à ce VMR : dongle physique iLok 2 impé­ra­tif, obli­ga­tion de l’uti­li­ser au sein du rack virtuel, inter­face non redi­men­sion­nable, fonc­tion de compa­rai­son A/B, chaî­nage de plusieurs instances au sein d’une seule inter­face, etc. Notez égale­ment que même s’il est possible d’ins­tal­ler unique­ment les modules VMR que vous possé­dez / souhai­tez, il est néces­saire de télé­char­ger la tota­lité du bundle sur le site de l’édi­teur, soit la baga­telle de plus d’un giga­oc­tet… Voilà, c’est dit, nous pouvons passer au FG-Stress à propre­ment parler.

À l’ins­tar du Distres­sor maté­riel sur lequel il est calqué, le FG-Stress est rela­ti­ve­ment simple au niveau des réglages. Il reprend donc la plupart des para­mètres de son illustre aïeul mais, VMR oblige, au format rack 500. Dans l’ordre, nous avons de haut en bas les réglages suivants :

  • Gain d’en­trée – « Input » ;
  • Temps d’at­taque – « Attack » ;
  • Temps de relâ­che­ment – « Release » ;
  • Niveau de sortie – « Output » ;
  • Ratio (1:1, 2:1, 3:1, 4:1, 6:1, 10:1 / Opto, 20:1, Nuke) ;
  • Filtre HP fixe pour le circuit de détec­tion ;
  • Filtre « Band Empha­sis » à 6 kHz pour le circuit de détec­tion ;
  • Bouton « Link » pour chaî­ner les canaux sur des pistes stéréo ;
  • Filtre HP à 80 Hz pour filtrer le rendu ;
  • Switch « Dist 2 » pour ajou­ter une distor­sion harmo­nique paire ;
  • Switch « Dist 3 » pour ajou­ter une distor­sion harmo­nique impaire ;
  • Poten­tio­mètre « Mix » pour le dosage entre le signal source et le signal traité.

Et là, les plus atten­tifs d’entre vous doivent se deman­der : mais où est passé le « British Mode » du Distres­sor EL8-X ? Eh bien, monsieur Slate a tout simple­ment décidé de faire l’im­passe sur celui-ci car le module VMR gratuit The Mons­ter fait déjà la blague. En effet à la base, le « British Mode » est censé repro­duire le fameux mode « ALL » du 1176, ce que fait juste­ment « The Mons­ter ». Il aurait été sympa­thique d’avoir cela direc­te­ment au sein du module FG-Stress, mais comme le « monstre » est gratuit, ce n’est pas si grave. De plus, le potard « Mix » est un judi­cieux ajout par rapport à la version maté­rielle, alors ne boudons pas notre plai­sir. 

Double FG Stress

Au rayon des petites décep­tions, en voici deux de plus. Tout d’abord, les presets, bien que très bien faits, ne sont pas « neutres », c’est-à-dire que ces derniers entraînent systé­ma­tique­ment une sensa­tion de volume perçu plus impor­tante et nous savons que cela ne faci­lite pas le juge­ment de la perti­nence d’un trai­te­ment de la dyna­mique. Dernier point noir navi­gant dans les mêmes eaux, la fonc­tion de lien inversé entre les potards « Input » et « Output » lorsque l’on main­tient la touche « Shift » enfon­cée ne sert stric­te­ment à rien puisqu’elle ne conserve pas la diffé­rence de gain rela­tive entre les deux réglages. C’est vrai­ment dommage car si c’était le cas, cette fonc­tion serait juste­ment diable­ment effi­cace pour éviter que l’uti­li­sa­teur soit floué par le chan­ge­ment de volume lors de la mani­pu­la­tion de l’un de ces para­mètres. Notez que ce problème était déjà présent sur le FG-116 lors de la sortie du VMR…

Avant de passer aux exemples sonores, finis­sons ce chapitre par une note posi­tive. Comme d’ha­bi­tude avec les modules VMR, le FG-Stress n’im­plique aucune compen­sa­tion de latence. De plus, la consom­ma­tion du CPU est très raison­nable avec seule­ment 0,3% sur ma machine de guerre (Mac Pro fin 2013 Hexa­coeur Xeon 3,5 GHz – 32 Go DDR3).

Stress test

Il est courant de lire ça et là sur la toile que c’est lors de trai­te­ments extrêmes que les plug-ins montrent leurs limites face au monde maté­riel. Or, le Distres­sor origi­nal a la répu­ta­tion de faire des « ravages » sur les batte­ries lorsqu’on le pousse dans ses retran­che­ments. Du coup, n’y allons pas par quatre chemins et attaquons cette session d’écoute en tortu­rant un bus de batte­rie à grands coups de FG-Stress :

01 After That Drums dry
00:0000:12
  • 01 After That Drums dry 00:12
  • 02 After That Drums 20 1 00:12
  • 03 After That Drums Nuke 00:12
  • 04 After That Drums Nuke Dist3 00:12
  • 05 After That Drums Nuke Dist3 Attack 00:12
  • 06 After That Drums Nuke Dist3 Attack Dry Wet 00:12

Le premier extrait se résume comme d’ha­bi­tude au signal source dans son plus simple appa­reil. Sur le deuxième, une instance du plug-in (ratio de 20:1, temps d’at­taque et de relâ­che­ment ultra-courts et filtre HP enclen­ché pour le circuit de détec­tion) mène la vie dure à cette ryth­mique… Et ce n’est qu’un début ! Le troi­sième exemple illustre l’uti­li­sa­tion du fameux ratio Nuke. Comme j’ai pris la peine d’har­mo­ni­ser les sensa­tions de volume perçu, la diffé­rence avec l’ex­trait précé­dent peut paraître diffi­cile à perce­voir, mais les oreilles les plus aver­ties note­ront tout de même qu’ici, la « sauva­ge­rie » typique du modèle maté­riel est bel et bien de la partie. Cet FG-Stress est rapide et peut frap­per très fort, un régal ! Le sample suivant se voit affu­blé en sus du mode « Dist 3 » qui vient joli­ment salir le rendu d’un grain plus sombre. Pour l’exemple n°5, j’ai sensi­ble­ment allongé le temps d’at­taque histoire de récu­pé­rer le « clic » des impacts. Enfin, l’ex­trait n°6 illustre l’uti­li­sa­tion du poten­tio­mètre « Mix » afin de mélan­ger la pâte sonore précé­dente avec le signal source. Nous obte­nons ainsi un rendu claquant avec un ajout de pers­pec­tive par rapport au signal source seul, un peu comme si nous avions ajouté une prise d’am­biance. Inté­res­sant, n’est-ce pas ?

Chan­geons à présent de ligne et passons à un bus dont le chauf­feur est un poil moins agres­sif…

07 After That Gtr dry
00:0000:22
  • 07 After That Gtr dry 00:22
  • 08 After That Gtr Control 00:22
  • 09 After That Gtr Heavy 00:22

L’exemple doté du suffixe « Control » montre comment une seule instance du FG-Stress utili­sée en mode « Opto » peut genti­ment tenir la bride de ces guitares ryth­miques. L’ex­trait suivant, quant à lui, emploie des réglages légè­re­ment plus radi­caux afin de donner plus de person­na­lité à ces grattes un peu trop propres sur elles. 

Passons à présent à une ligne de basse :

10 After That Bass dry
00:0000:11
  • 10 After That Bass dry 00:11
  • 11 After That Bass Control 00:11
  • 12 After That Bass Clic 00:11
  • 13 After That Bass Dirty 00:11
  • 14 After That Bass Growl 00:11

Vous connais­sez la chan­son, le premier sample n’est autre que le signal source. Sur le deuxième, le FG-Stress en mode « Opto » permet d’agréa­ble­ment contrô­ler la dyna­mique de cette basse. À l’in­verse, pour le troi­sième extrait, j’ai cher­ché à faire ressor­tir l’at­taque des notes de façon rela­ti­ve­ment trans­pa­rente. Avouez que le résul­tat vaut le détour, non ? Bien entendu, il a fallu essayer de salir cette basse trop sage. L’exemple « Dirty » avec le mode « Dist 3 » est peut-être cari­ca­tu­ral mais le résul­tat est là. Pour quelque chose de plus subtil, il suffit de jouer avec le potard « Mix » du plug-in, comme c’est le cas sur le dernier extrait.

Finis­sons cette séance d’écoute avec des voix. D’abord, un « chant » déjà torturé à la base :

15 Vox dry
00:0000:12
  • 15 Vox dry 00:12
  • 16 Vox wet 00:12

Ici, deux instances du plug-in sont utili­sées en série au sein du VMR : la première sert à calmer les crêtes et la seconde apporte un peu de couleur au rendu. Simple et effi­cace.

17 Fire dry
00:0000:09
  • 17 Fire dry 00:09
  • 18 Fire 6 1 00:09
  • 19 Fire Opto 00:09

Cette fois-ci, l’idée est vrai­ment de frei­ner les ardeurs de ce chant beau­coup trop dyna­mique. Avec un ratio de 6:1 ou en mode « Opto », le FG-Stress remplit à chaque fois l’objec­tif avec panache et rendra donc cette voix beau­coup plus facile à inté­grer dans un mix.

20 Louis dry
00:0000:50
  • 20 Louis dry 00:50
  • 21 Louis wet 00:50

Enfin, sur ces derniers extraits, le nouveau bébé de Slate permet de domp­ter l’éner­gie de cette voix tout en lui donnant un côté rock fort bien­venu pour un rendu « in your face » du plus bel effet sans pour autant sacri­fier la finesse du chant en fin de phrasé. Ici, les modes « Opto » et « Dist 3 » montrent une fois de plus qu’ils forment une combi­nai­son diable­ment effi­cace !

Compa­rai­son n’est pas raison…

Après cette session d’écoute ô combien édifiante, il est temps d’abor­der la ques­tion que tout le monde se pose : que vaut ce FG-Stress par rapport au reste ?

FG Stress

Commençons par la compa­rai­son avec le modèle hard­ware. Je n’ai malheu­reu­se­ment pas la chance de possé­der un Distres­sor. Ceci étant, c’est un engin que je connais très bien pour l’avoir maintes fois croisé en studio et pour moi, le verdict est sans appel : l’équipe de Steven Slate a clai­re­ment réussi son coup ! Ce FG-Stress n’a vrai­ment pas à rougir face à son illustre aïeul. Du point de vue de la gestion de la dyna­mique, la bestiole se comporte exac­te­ment comme je m’y atten­dais, et niveau colo­ra­tion, c’est égale­ment un sans faute à mes yeux comme à mes oreilles. Bref, qu’il s’agisse d’ob­te­nir la compres­sion violente « in your face » carac­té­ris­tique du célèbre joujou d’Em­pi­ri­cal Labs ou que vous souhai­tiez un trai­te­ment plus trans­pa­rent, mais pour­tant pas dénué de carac­tère, le FG-Stress assu­mera fière­ment sa filia­tion avec le « couteau suisse des compres­seurs ».

Il convient à présent de s’in­ter­ro­ger face à la concur­rence virtuelle, à commen­cer par le propre bébé logi­ciel d’Em­pi­ri­cal Labs, j’ai nommé l’Arou­sor. Votre servi­teur a eu l’oc­ca­sion de tester ce dernier pour votre site préféré il y a un peu plus d’un an main­te­nant et j’ai donc pu me faire un avis clair sur ce « face à face » : il n’a tout simple­ment pas lieu d’être. Cette réponse peut vous paraître frus­trante, mais je vous assure que je le pense sincè­re­ment car le FG-Stress et l’Arou­sor ne sont tout simple­ment pas les mêmes produits. En effet, le premier se veut une réplique fidèle du Distres­sor et, mis à part l’ap­pa­ri­tion du réglage « Mix » et l’ab­sence du mode « British », Slate n’a rien ajouté ou retran­ché. Ainsi, le FG-Stress conserve la plupart des avan­tages et incon­vé­nients du modèle maté­riel, à savoir un outil intui­tif qui sonne mais qui ne fait pas dans l’in­ter­ven­tion chirur­gi­cale. A contra­rio, l’Arou­sor s’ins­pire du Distres­sor mais se propose d’al­ler plus loin que celui-ci. De fait, les options de filtrage du circuit de détec­tion, le dosage fin de la satu­ra­tion et surtout le réglage « AtMod » permettent de sculp­ter plus fine­ment le signal. Toute­fois cela a un prix : l’Arou­sor est beau­coup moins direct dans son utili­sa­tion et les rendus sonores s’éloignent faci­le­ment du son typique d’un Distres­sor.

Mora­lité, il n’y a pas de combat entre ces deux babioles : si vous souhai­tez quelque chose de fidèle à l’ori­gi­nal, mieux vaut opter pour le FG-Stress, mais si vous souhai­tez aller plus loin, c’est l’Arou­sor qui s’im­pose.

Pour finir ce para­graphe, il convien­drait d’évoquer les autres chal­len­gers virtuels. Malheu­reu­se­ment, je n’ai pas eu l’oc­ca­sion de tester ces derniers et je ne peux donc décem­ment pas m’ex­pri­mer sur le sujet. Ceci étant, mon petit doigt m’a dit qu’il se pour­rait qu’au moins un autre de ces joujoux me passe entre les mains en début d’an­née prochaine, affaire à suivre…

Conclu­sion

Bien entendu, la perfec­tion n’est pas de ce monde. Le passage obligé par le VMR implique forcé­ment du bon (compa­rai­son A/B, chaî­nage de plusieurs instances au sein d’une seule inter­face, etc.) comme du moins bon (inter­face non redi­men­sion­nable, nom unique de vos inserts quel que soit le contenu du VMR, etc.). De plus, la fonc­tion de lien inversé entre les potards « Input » et « Output » est toujours aussi mal fichue qu’à l’époque de la sortie de ce rack virtuel. Enfin, même si le module gratuit « The Mons­ter » permet de faire passer la pilule, il est dommage que cet FG-Stress n’in­tègre pas direc­te­ment le « British Mode » présent sur les modèles EL8-X (https://fr.audio­fan­zine.com/compres­seur-de-studio/empi­ri­cal-labs/distres­sor-mono-el8-x/).

Ceci étant dit, il n’en demeure pas moins que la bestiole est un sacré­ment bon compres­seur ! Sa pâte sonore et son compor­te­ment font honneur à l’illustre machine qu’il émule. Quant au rapport faci­lité d’uti­li­sa­tion / résul­tat concret, il est tout simple­ment remarquable. 

Comme d’ha­bi­tude, cet avis n’en­gage que moi et j’in­vite tout ache­teur poten­tiel à télé­char­ger la version d’éva­lua­tion afin de se forger sa propre opinion. Pour ma part, le FG-Stress a direc­te­ment pris une place de choix dans mon arse­nal virtuel de trai­te­ments de la dyna­mique, chose suffi­sam­ment rare pour être souli­gnée.

Tarif public moyen : 175 €

Crédits

Les exemples audio 01 à 14 sont issus de la pré-produc­tion du titre After That de Noir, mon petit projet musi­cal en cours de gesta­tion que vous pouvez décou­vrir ici.

Quant aux deux derniers extraits, ils s’ap­puient sur la magni­fique voix de Louis Guiyoule sur Peace Of Mind, titre phare de son premier EP que j’ai eu la chance d’en­re­gis­trer aux côtés de mon ami de toujours, Romain Castéra. Je vous invite à décou­vrir le clip de ce véri­table petit bijou à cette adresse.

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

FG Stress
Double FG Stress
9/10
Award Valeur sûre 2017
Points forts
  • Distressor virtuel digne de ce nom
  • Facilité d'utilisation
  • Mode "Opto" splendide
  • Options de coloration harmonique efficaces
  • Fonction "Link"
  • Filtre "Band Emphasis"
  • Ajout du potentiomètre "Mix"
  • Comparaison A/B
  • Latence nulle
  • Consommation CPU raisonnable
Points faibles
  • Dongle physique iLok 2 obligatoire
  • Uniquement utilisable au sein du VMR
  • Absence du "British Mode"
  • Presets pas "neutres"
  • Lien inversé "Input" / "Output" mal fichue
  • Interface non redimensionnable
  • Poids de l'installeur

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