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Battery 4 tape-t-il fort ?

Avec la quatrième version de son «sampleur de batterie», inclus dans les deux éditions de Komplete 9 et aussi disponible séparément, que nous propose Native Instruments ? Réponses.

En 2001, l’édi­teur Native Instru­ments met sur le marché Battery, un échan­tillon­neur de percus­sions suivant les pas de LoopA­Zoid, un logi­ciel créé par NeXoft, qui offrait 48 canaux, 64 voix de poly­pho­nie, huit sorties et d’autres fonc­tions d’au­tant plus appré­ciées que le logi­ciel était gratuit. L’équipe de NeXoft a ensuite travaillé avec les déve­lop­peurs de Native afin de propo­ser un outil plus puis­sant, dédié à l’im­port et aux modi­fi­ca­tions de sons de batte­rie et percus­sions, et payant. La première version de Battery offrit donc 54 pads, 128 voix (stéréo ou mono), plusieurs confi­gu­ra­tions de sorties, une inter­face décou­lant de LoopA­Zoid mais plus intui­tive, de nombreuses possi­bi­li­tés de trai­te­ments et de resyn­thèse, ainsi que plus de 600 Mo de samples et kits prêts à l’em­ploi. Le logi­ciel était compa­tible Mac et PC, autant en version auto­nome que sous forme de plug-in (VST2, DXi, Mas) et pouvait impor­ter plusieurs formats à plusieurs réso­lu­tions (Wave et Aiff 8, 16, 24 et 32 bits aux formats LM4, Akai S1000 et S3000, Sound­Font, LoopA­Zoid et Reak­tor).

Machine de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
OS 10.8.3
Native Instru­ments Battery 4.0.1
Logic 9.1.8

Les updates se sont succédé, Battery 2, en 2004 (72 pads, 256 voix stéréo, moteur audio 32 bits, gestion de nouveaux formats, biblio­thèque de 3,5 Go, etc.), puis Battery 3 en 2006 (128 pads, plus de 12 Go de samples, plus de 100 kits, nouveaux effets, etc.). Puis rien.

Il a donc fallu attendre sept ans avant de voir débarquer une nouvelle version, inté­grée à Komplete 9 (normale et Ulti­mate) ou dispo­nible en version indé­pen­dante du bundle de l’édi­teur. Il est vrai qu’entre-temps, l’édi­teur a sorti Maschine, et bien d’autres solu­tions de batte­ries virtuelles.

Intro­du­cing Native Instru­ments Battery 4

Le logi­ciel, vendu 199 euros (update à 99 euros), est compa­tible Mac et PC, à partir de Windows 7 et Mac OS 10.7, et dispo­nible sous forme d’ap­pli­ca­tion auto­nome ou sous diffé­rents formats de plug-ins (y compris AAX natif, mais pas encore RTAS). On peut le télé­char­ger direc­te­ment depuis le site de l’édi­teur sous forme d’un paquet de 3 Go qui, une fois décom­pressé et installé, occu­pera presque 4 Go sur le disque dur. On est loin des 600 Mo de la version d’ori­gine, mais pas exac­te­ment aux 12 Go de la 3. Il ne faudrait pas oublier que Native utilise depuis fort long­temps son propre algo­rithme de compres­sion de données, permet­tant de réduire de façon signi­fi­ca­tive le poids des fichiers sans amoin­drir la quali­té…

Native Instruments Battery 4

Sont instal­lés l’ap­pli­ca­tion, les plugs, les manuels (dont un français, merci pour les non-anglo­ger­ma­noja­po­noes­pa­no­philes), les Kits et les samples. Le manuel spécia­le­ment dédié à la clas­si­fi­ca­tion des kits en fonc­tion de leur adéqua­tion à un style ou à un autre, Battery 4 Library Manual English.pdf, n’a pas été reconnu tout de suite, étant installé non pas avec les autres, mais dans le dossier de la Library elle-même (que l’on peut placer où on le souhaite). Un nouveau scan de la biblio­thèque (Rescan dans Prefe­rences>Library) a remé­dié au problème. On appré­cie l’at­ten­tion de ce clas­se­ment, c’est un sacré gain de temps quand on cherche à avoir le son précis d’un genre précis. Il est aussi évident que c’est un moyen d’uni­for­mi­ser la produc­tion si l’on ne fait que suivre à la lettre cette nomen­cla­ture.

De la nouveauté en Battery

Il n’est pas ques­tion ici de refaire un test complet de Battery, puisqu’on trouve sur Audio­fan­zine les tests de la première version et de la deuxième. Manque, il est vrai, Battery 3 dont voici quelques-uns des chan­ge­ments par rapport à ses prédé­ces­seurs (sans rappe­ler ceux déjà mention­nés, et incluant ceux des 3.1, 3.2, etc.) : moteur audio revu et corrigé, matrice redi­men­sion­nable, nouvel éditeur, multief­fet, un time-stretch par pad (aussi nommé Cell), gestion de nouveaux formats (dont Apple Loops et Acid), mode Drum dans Satu­ra­tor, nouvelle réverbe à convo­lu­tion, code couleur des Cells, support 64 bits, etc.

Native Instruments Battery 4

Ce qui frappe d’abord à l’ou­ver­ture de Battery 4 est la refonte totale de l’in­ter­face graphique. On est débar­rassé de l’in­ter­face vert mili­taire et des aplats roses, violet, bleu turquoise, etc. pour une livrée dans les domi­nantes grises et un ensemble de couleurs fluo (vite, mes Pébéo Studio…) en trans­pa­rence et contour des Cells, ce qui n’est pas forcé­ment un gain visuel : il est parfois diffi­cile de diffé­ren­cier le rouge du orange ou du rose… Ce n’est que grâce à leur réper­cus­sion dans la partie édition (on y revien­dra) que l’on peut être sûr du code couleur (qui, rappe­lons-le, sert avant tout à iden­ti­fier une famille d’échan­tillons, par exemple tous les kicks). Autre amélio­ra­tion, la gestion du glissé-déposé à quasi­ment tous les étages : pour dépla­cer une Cell, pour assi­gner la sortie de la Cell à l’un des quatre Buss ou au Master, etc. La dispa­ri­tion des boutons géné­raux de Solo et Mute ne pose pas problème, puisqu’en cliquant sur l’en­tête de colonne ou rangée, on sélec­tionne l’en­semble des Cells y figu­rant.

La dispo­si­tion globale est aussi revue, la partie gauche gagnant un espace regrou­pant les onglets Library, Files et Auto­ma­tion. Ques­tion biblio­thèque, l’édi­teur adopte le système mis en place sur FM7/8, Absynth, Guitar Rig, Kore 2 (bouhou­hou, qu’es-tu deve­nue…) et compa­gnie, ou bien un système créé par la concur­rence, on ne sait plus trop bien (si quelqu’un se souvient avec préci­sion qui a commencé, merci de l’in­diquer dans le forum suivant ce test). On se retrouve donc avec un système multi­tag par famille (Drums, Percus­sion, Sound Effects), puis types (par exemple, Acous­tic Drum Kits, Analog Drum Kit, etc.) et l’ac­cès aux programmes corres­pon­dants aux multi­choix. Ce système est très inté­res­sant pour la recherche d’échan­tillons, les entrées multiples (tota­le­ment confi­gu­rables par l’uti­li­sa­teur) et possi­bi­li­tés d’écoute (avec option en boucle) ainsi que le menu Info permet­tant un gain de temps certain lorsque l’on navigue dans des To de fichiers Wav, Aiff et compa­gnie.

Native Instruments Battery 4

Le menu Files permet quant à lui de navi­guer dans les diffé­rents espaces de stockage afin de cher­cher puis impor­ter de nouvelles sono­ri­tés (toujours avec pré-écoute). Enfin l’on­glet Auto­ma­tion donne accès à l’un des moyens les plus simples d’as­si­gner un contrô­leur externe ou l’au­to­ma­tion de l’hôte (en cas d’uti­li­sa­tion en tant que plug-in) à quelque fonc­tion que ce soit de Battery 4 : on clique sur Add New, on bouge le contrô­leur et on fait un glissé-déposé sur la fonc­tion/para­mètre désiré, en béné­fi­ciant en plus d’un réglage de plage (on peut ainsi forcer la course complète d’un potard/fader dans une plage limi­tée, par exemple de 36 à 97 même si théo­rique­ment le fader effec­tue une course de 0 à 127). On recon­naît là le meilleur de l’ef­fi­ca­cité et de l’er­go­no­mie de l’édi­teur (ce n’est pas le cas tout le temps et sur tous les produits…). 

Édition puis­sance 4 ?

Native Instruments Battery 4

Ce qui fait la force de Battery (et c’est sa desti­na­tion première, ne l’ou­blions pas), ce sont ses capa­ci­tés d’édi­tion très pous­sées. Au fur et à mesure des mises à jour, elles ont augmenté, et c’est bien sûr valable aussi pour le quatrième du nom. On retrouve un système d’on­glets permet­tant de navi­guer entre les diffé­rentes pages. Main, tout d’abord, qui regroupe les enve­loppes (volume, cinq ou trois segments et pitch, quatre ou deux), le dosage d’ac­tion de la vélo­cité sur le volume et/ou la hauteur, le filtre, un compres­seur « one knob », les deux départs d’ef­fets (vers délai et réverbe) et l’on retrouve le choix du moteur audio, Sampler ou Stretch. Le premier béné­fi­cie de deux modes, Stan­dard (en utili­sa­tion DFD ou non) ou Vintage (avec plusieurs décli­nai­sons MP-60 ou S1200, faisant évidem­ment réfé­rence aux mythiques Akai MPC60 et E-mu SP-1200). Voici un exemple de clap de TR-808 sans aucun effet, lu dans l’ordre en mode Stan­dard, puis Vintage S1200 sans filtrage, S1200 Filter Low, puis MP-60.

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Le Stretch gagne quant à lui le Time Machine Pro, nette­ment plus perfor­mant que les algos précé­dents, qui étaient le point faible du logi­ciel dans ce domaine (et de Kontakt, bien entendu).

Du côté des effets, les nouveau­tés sont nombreuses : B4 ajoute en effet à son réper­toire déjà bien garni les EQ (dans la section Master) et compres­seur de bus de la série Solid Mix (voir le test de ladite ici), la satu­ra­tion de bande dispo­nible main­te­nant dans Kontakt, Guitar Rig and Co., ainsi que le Tran­sient Master, idéal pour le travail sur des sons percus­sifs (test complet ici).

Native Instruments Battery 4

L’on­glet Modu­la­tion propose les deux LFO à quatre formes d’onde, synchro, redé­clen­che­ment, etc., l’en­ve­loppe de modu­la­tion (de trois à cinq segments avec réglage de courbe), et les huit slots permet­tant de choi­sir source et desti­na­tion, avec réglage d’in­ten­sité et inver­sion de pola­rité.

La page Setup permet le para­mé­trage de toutes les subti­li­tés du logi­ciel, de la réponse au Midi entrant à la gestion des voix, d’un Huma­nize à un délai Midi, ainsi qu’à un moteur d’ar­ti­cu­la­tion, offrant d’as­si­gner auto­ma­tique­ment à un son des Flas, Roll, Buzz Roll, etc., avec réglages d’at­taque et de decay.

Passons à l’Edi­tor, dans lequel on retrouve la possi­bi­lité de créer ses bouclages, le nombre de layers dési­rés, toujours par glissé-déposé depuis le bureau ou le navi­ga­teur (super­po­si­tion de plusieurs échan­tillons au sein d’une même Cell répon­dant à des plages réglables de vélo­cité). C’est là aussi que l’on se rend compte que B4 ne gère toujours pas le Slicing, un vrai manque à notre époque, de même que l’im­port d’un fichier compor­tant plusieurs sons et son mappage auto­ma­tique après recon­nais­sance des tran­si­toires. C’est un point qui pour­rait faire pencher la balance en la défa­veur du logi­ciel…

Native Instruments Battery 4

Enfin l’on­glet Master offre une section de filtrage complète, un autre compres­seur (au choix Clas­sic, Pro, Solid Bus ou Side-Chain Bus Comp), un Tran­sient Master, une Satu­ra­tion et un Limi­ter, le tout étant proposé pour chaque bus (quatre en tout) et la sortie Master, en toute indé­pen­dance, chapeau, puis­sant, merci. On y ajoute la réverbe soit algo­rith­mique, soit à convo­lu­tion (avec un bon nombre d’IR, sachant qu’on peut aussi impor­ter les siennes, rebravo) et le délai, et l’on dispose là d’un bel arse­nal qui, combiné aux puis­santes fonc­tions d’édi­tion, assure des possi­bi­li­tés créa­tives assez éten­dues…

Avant de passer au bilan, voici quelques exemples de kits. On pourra aussi écou­ter les démos de l’édi­teur, et si j’ai bien cru comprendre, une version de démo devrait voir le jour inces­sam­ment.

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Bilan

Il y a plusieurs façons de voir les choses, selon que l’on possè­dera ou non une Komplete, que l’on voudra ou non en acqué­rir une, que l’on possè­dera ou non un autre logi­ciel de synthèse et resyn­thèse de sons de batte­rie.

Futurs ache­teurs de Komplete ou d’un update, Battery 4 est inclus dans les deux versions (normale et Ulti­mate), réjouis­sez-vous, à cheval donné, etc. (sans aucune notion péjo­ra­tive à ce stade). Posses­seurs de Battery 3 ou précé­dent, l’up­date vous coûtera 99 euros, à vous de voir, l’ajout des nouveaux effets et de nombreux kits peut en valoir la chan­delle. Vous retrou­ve­rez tout ce que vous aimez dans le logi­ciel, avec des fonc­tions amélio­rées (le glissé-déposé, par exemple). Le manque de fonc­tions « modernes » peut aussi vous dissua­der.

Suppo­sons main­te­nant que vous ne dispo­siez pas d’un tel type de logi­ciel. Si l’on consi­dère Battery 4 en tant que plug-in, il remplira parfai­te­ment ses fonc­tions au sein de votre DAW préfé­rée. Certes, pas de slicing, pas d’échan­tillon­nage à la volée, mais des sons, du trai­te­ment et de l’er­go­no­mie. Main­te­nant, Battery 4 est aussi proposé en tant qu’ap­pli­ca­tion auto­nome. Et là, on voit tout de suite ce qui manque : pas de séquen­ceur incor­poré. Et il faut dire que la concur­rence fait très fort à ce niveau : que l’on songe aux poly­ryth­mies offertes par le séquen­ceur de Tremor de FXpan­sion, par exemple (voir ici). Autre remarque impor­tante : Battery 4 ne fait pas de synthèse, ni de modé­li­sa­tion. Donc bien garder en tête qu’il ne travaillera que sur du sample. Certes, il le fait excel­lem­ment bien.

Bref. Même si l’ou­til est indé­nia­ble­ment puis­sant, ergo­no­mique, très bien doté en sons, il affi­chera rapi­de­ment des limites clai­re­ment iden­ti­fiées, qu’il faudra contour­ner en utili­sant d’autres logi­ciels équi­va­lents. Qui eux-mêmes ne pour­ront pas forcé­ment faire tout ce que peut Battery 4… Quadra­ture du cercle ? On pour­rait rêver d’une fusion Maschine/Battery 4. Mais cela revien­drait pour l’édi­teur à ne plus avoir au cata­logue qu’un seul produit au lieu de deux. Et comme tout le monde ne peut pas s’of­frir une Komplete ou une Maschi­ne…

Points forts
  • Nouvelle interface
  • Gestion du glissé-déposé
  • Nouveaux effets (Solid Mix, Transient Master, etc.)
  • Toujours très puissant
  • Bibliothèque très copieuse
  • Rendu des Cells en interne (Render Cell In Place)
  • Excellent navigateur
  • Inclus dans Komplete
  • Import multiformat
  • Compatible avec les Cells et les Kits de B3 et B2
Points faibles
  • Toujours pas d’échantillonnage à la volée
  • Pas de Slice...
  • Adios les kits acoustiques et percussions multisamplés
  • Abandon officiel du support de Windows XP et de Snow Leopard
  • Pas de vélocité à la souris sur les Cells
  • Couleurs finalement pas forcément très lisibles
  • Est-il encore pertinent à l’heure des Maschine, Tremor, Geist, Spark, etc. ?

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