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Nagra ARES M
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Test du Nagra Ares-M

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C'est dans la poche !

La marque Nagra est, dans le domaine des enregistreurs portables, une légende qui a fait le bonheur de générations de journalistes de terrain et des structures de production audiovisuelle. Bien évidemment, cette firme n'a pas manqué son passage à l'ère du numérique, comme en atteste cet Ares-M.

Numé­rique, ça signi­fie aussi minia­tu­ri­sa­tion. Et c’est donc d’un enre­gis­treur minia­ture (à peine plus grand qu’un iPod) dont nous allons parler aujour­d’hui. L’ARES M est avant tout destiné au repor­tage broad­cast, mais cet appa­reil de haut vol ne se limite pas à cet usage.

Nagra Ares-M

Tour de la bête et premières impres­sions

L’ARES-M est un enre­gis­treur numé­rique sur mémoire interne de 1 Go capable d’en­re­gis­trer dans de multiples formats allant du PCM linéaire en 16 bits 48 000 Hz (enre­gis­tre­ment sans compres­sion) au MPEG à très forte compres­sion. Il se présente sous la forme d’un boîtier de 125 × 53 × 23 mm pesant 150 g (sans le micro et avec les piles). Il est muni d’une prise USB (hélas USB 1) pour le trans­fert des fichiers sur ordi­na­teur.

 

Mon premier contact avec l’ARES-M a été au SIEL sur le stand Nagra. J’ai été très séduit par la présen­ta­tion très soignée de cet appa­reil tenant faci­le­ment en main, au design sobre, élégant et très profes­sion­nel. Les fini­tions sont irré­pro­chables avec des accos­tages parfaits des diffé­rentes pièces et des boutons parfai­te­ment inté­grés. On voit tout de suite qu’on est dans le maté­riel pro.

 

Ceci s’est confirmé à l’AES où les gens de Nagra ont eu la gentillesse de nous prêter un modèle, non seule­ment pour réali­ser cet essai, mais aussi pour faire des inter­views sur le salon afin de les publier sur Audio­Fan­zine. Si nous n’en avons pas diffusé, c’est que le contenu (souvent en anglais) s’avé­rait peu perti­nent pour la majo­rité des membres. La qualité d’en­re­gis­tre­ment, quant à elle, s’est avérée irré­pro­chable. Outre des inter­views sur le salon, j’ai profité de l’ARES-M pour réali­ser des enre­gis­tre­ments d’am­biance, notam­ment dans le métro. Tout ceci s’est fait sans la docu­men­ta­tion ! En effet, je n’ai eu celle-ci (de même que les nombreux acces­soires) qu’à la fin du salon. Autant dire que la prise en main est parti­cu­liè­re­ment aisée.

Contenu du package

Ache­ter un ARES-M n’est pas juste ache­ter un appa­reil. Nagra a bien fait les choses en livrant un pack complet compor­tant de nombreux acces­soires. Ache­tez, débal­lez, enre­gis­trez ! Vous avez tout ce qu’il faut sous la main pour travailler immé­dia­te­ment, y compris les piles ! Déli­cate atten­tion suffi­sam­ment rare pour être souli­gnée.

Le pack comporte :

  • L’ARES-M
  • un micro stéréo à élec­tret
  • un câble USB pour la connexion sur ordi­na­teur qui sert aussi d’ali­men­ta­tion.
  • une alimen­ta­tion univer­selle avec prises Europe, Grande-Bretagne et US,
  • un câble XLR avec connexion adap­tée au connec­teur de l’ARES-M,
  • une bonnette antivent pour le micro à élec­tret,
  • une paire de piles alca­lines 1,5 V,
  • un « holster », housse en cuir pour le trans­port à la cein­ture de l’ARES-M et du micro,
  • une carte d’iden­ti­fi­ca­tion avec puce. Cette carte est unique pour chaque appa­reil dont le proprié­taire est inscrit dans les bases de données de Nagra. En cas de vol, Nagra peut ainsi retrou­ver le légi­time proprié­taire.

Le seul et unique « reproche » que l’on puisse faire à cet ensemble est que la boîte elle-même est peu fonc­tion­nelle. Si elle emballe parfai­te­ment l’ARES-M, elle pourra diffi­ci­le­ment servir à trans­por­ter son pack d’ac­ces­soires sur le terrain, même en dépan­nage. Il faudra logique­ment s’équi­per d’un petit sac ou d’une petite mallette.

 

Boutons facade

Toujours en chipo­tant, on peut éven­tuel­le­ment déplo­rer que la housse ne permette pas le trans­port de l’ARES-M avec le micro bran­ché. Pour le ranger, il faut sépa­rer le micro que l’ap­pa­reil et chacun vient prendre place dans un empla­ce­ment réservé. Si l’on gagne un peu de longueur en rangeant ainsi le micro, le chas­seur de son perd ainsi quelques précieuses secondes s’il veut sortir l’ARES-M en urgence pour enre­gis­trer un événe­ment à la volée. Mais c’est déjà beau de dispo­ser d’une telle housse dont la rigi­dité semble bien proté­ger l’ap­pa­reil des chocs et autres frot­te­ments et c’est la qualité de l’en­semble offert qui pousse à être toujours un peu plus exigeant (qui a dit « pinailleur » ?)

 

Par contre, tout le reste est irré­pro­chable (si tant est que les « reproches » précé­dents soient rece­vables). On peut noter par exemple la qualité et l’ap­pa­rente soli­dité du XLR, de toute évidence prévu pour affron­ter les rigueurs du repor­tage de terrain. Il a même la longueur parfaite pour tenir un micro à bout de bras avec l’ARES-M dans la poche sans risquer de s’em­mê­ler les pinceaux avec un câble bala­deur. De plus, il semble bien solide sans pour autant être rigide.

 

Tout respire le sérieux d’une étude atten­tive du concept et la qualité de réali­sa­tion. Par exemple, toutes les prises de l’ARES-M sont dotées de cabo­chons amovibles en caou­tchouc qui empêchent des entrées de pous­sière. À noter que sur le modèle de prêt qui m’a été fourni, celui de la prise casque avait disparu. J’ai cru à un manque de soli­dité de ces cabo­chons, mais après plusieurs mois d’usage, ceux des prises line out et USB n’ont pas bougé d’un poil, bien qu’ils aient pas mal servi. Je suppose donc que celui de la prise casque a été enlevé par un utili­sa­teur le trou­vant gênant. Il est vrai que ces cabo­chons sont parfois un peu agaçants quand on veut bran­cher rapi­de­ment. Par contre, leur présence est une garan­tie de dura­bi­lité de la prise.

 

La première impres­sion sur la bête est donc excel­lente. À l’achat, on a tout ce qu’il faut pour travailler immé­dia­te­ment et tout respire la qualité.

Fonc­tion­ne­ment de l’ap­pa­reil

La philo­so­phie de fonc­tion­ne­ment de l’ARES-M repose sur des « templates ». Ceux-ci sont des presets compor­tant un certain nombre de réglages. Il est ainsi facile de sauter de l’un à l’autre pour dispo­ser de la confi­gu­ra­tion adéquate selon ce qu’on enre­gistre, pour quoi et avec quel maté­riel.

 

Au niveau des templates de fichiers, on dispose de 10 mémoires pour lesquelles on déter­mine :

  • Le nom (6 carac­tères)
  • Le format d’en­co­dage : RAW-MPEG1L2, RAW-MPEG1L3 (mp3) BWF-MPEG1L2, WAV-PCM16, BWF-PCM16, WAW-uLAW ou WAV-G729a.
  • La fréquence d’échan­tillon­nage (de 8 à 48 kHz selon les formats choi­sis)
  • Le débit et modes mono/stéréo
  • L’ex­ten­sion de fichier (3 carac­tères)
Boutons latéraux

La docu­men­ta­tion a beau­coup progressé au fil du temps. La dernière version reçue en PDF avec les mises à jour de l’OS n’est cepen­dant toujours pas un modèle de péda­go­gie. Par exemple, l’en­semble des infor­ma­tions concer­nant une même fonc­tion peut être réparti dans plusieurs chapitres.

 

L’ARES-M permet un impor­tant choix de langues dont le français, mais la docu­men­ta­tion ne fait réfé­rence qu’aux titres de menus en anglais, c’est dommage. La traduc­tion des fonc­tions n’étant pas litté­rale, cela ne rend pas le repé­rage aisé. Au point de se deman­der au début s’il n’est pas plus simple d’uti­li­ser direc­te­ment l’ap­pa­reil en anglais.

 

La docu­men­ta­tion est donc un point à amélio­rer, bien qu’il ne puisse être quali­fié de point noir. En effet, elle permet d’uti­li­ser l’ARES-M sans grande diffi­culté. Disons que vu la qualité géné­rale du produit, on se serait attendu à un peu mieux.

 

L’ap­pa­reil dispose de plusieurs entrées, d’un micro inté­gré et il est possible de bran­cher des micros externes. Pour les gérer, on a égale­ment des mémoires qui permettent de sélec­tion­ner auto­ma­tique­ment un ensemble de réglages compor­tant :

  • Le nom
  • Le type (micro incor­poré, micro Nagra externe, micro dyna­mique externe ou entrée ligne)
  • Le gain d’en­trée
  • Un gain « boost » pour micro externe de +19 ou 34 dB
  • Une alimen­ta­tion du micro pour micro externe. Il s’agit unique­ment d’une alimen­ta­tion 3V pour les micros à élec­tret. Pas d’ali­men­ta­tion fantôme pour un micro statique. Dommage, mais ne rêvons pas. Avec un si petit appa­reil alimenté unique­ment par deux piles 1,5V !
  • Acti­va­tion du filtre coupe bas (à 100 Hz)

On dispose de nombreux autres réglages comme le préfixe des noms de fichiers (4 carac­tères) à partir desquels les fichiers seront numé­ro­tés, par exemple USER0001 (par défaut) ou encore le dossier de travail puisqu’on peut stocker les fichiers dans diffé­rents dossiers.

Fonc­tion de montage

Montage

Eh oui, l’AREM-M dispose d’une fonc­tion permet­tant de réali­ser des montages sur ses fichiers son. Enfin, monta­ge… Ici, pas de copier/coller ou de glis­ser/dépla­cer. Il s’agit essen­tiel­le­ment de couper les parties super­flues d’un fichier. Comment ça se passe ? On a le dessin de la forme d’onde du fichier à l’écran. On place un repère A, un repère B et on coupe. Depuis les évolu­tions récentes de l’OS, on dispose désor­mais d’un undo et même d’un histo­rique, de marqueurs de postions, etc. C’est effi­cace. La coupe se fait sans brusque saut de son. Sur une inter­view enre­gis­trée dans un envi­ron­ne­ment à fort bruit de fond irré­gu­lier (salon), les points de montage restent inau­dibles, comme si de petits cross­fades (inau­dibles) s’ajou­taient auto­ma­tique­ment.

 

L’er­go­no­mie de navi­ga­tion dans le fichier n’est pas des plus simples et lorsqu’on est habi­tué à la souplesse de l’or­di­na­teur, à la magie du clic ou d’une jog-shut­tle, le montage sur l’ARES-M s’avère plutôt fasti­dieux. Mais la fonc­tion peut bien dépan­ner. Par exemple, j’ai pu dans le train en rentrant de l’AES réali­ser pratique­ment tout le montage d’une inter­view réali­sée pendant le salon. Il s’agis­sait d’en­le­ver les silences, les redon­dances, etc. À l’ar­ri­vée, j’ai obtenu un fichier tout à fait satis­fai­sant, prêt à diffu­ser. Plutôt donc une solu­tion de dépan­nage qui ne peut pas prétendre à la souplesse et à l’er­go­no­mie du montage sur ordi­na­teur, mais bien pratique à avoir. D’au­tant que pour quelqu’un en dépla­ce­ment prolongé, elle permet de faire le ménage à l’in­té­rieur même des fichiers et ainsi de gagner de l’es­pace mémoire.

Boutons et presets

Nagra from China ?

L’ARES-M est fabriqué  en Chine dans une usine d’où sortent égale­ment deux autres produits très simi­laires d’ap­pa­rence : L’AEQ qu’on trouve en France et l’In­fo­me­dia qu’on trouve sur le marché asia­tique. Peut-être d’autres. Cepen­dant, à plus d’un titre, L’ARES-M reste bel et bien un produit Nagra. Toute la partie analo­gique (préam­pli et conver­sion) est signée de la firme suisse et ne se retrouve pas sur les « clones ». Une sacrée diffé­rence. De plus, selon Nagra France, en arri­vant de Chine, les ARES-M sont testés en Suisse où ils subi­raient en outre quelques modi­fi­ca­tions dont on n’a pas voulu me donner le détail. De plus, l’AEQ (et je suppose l’In­fo­me­dia) ne dispose que 500 Mo de mémoire contre 1 Go pour l’ARES-M, mais c’est certai­ne­ment sur la qualité sonore que la diffé­rence se fait. Le fait que ce soit le direc­teur tech­nique et commer­cial de Nagra France qui m’ait signalé l’exis­tence de l’In­fo­mé­dia alors que je l’in­ter­ro­geais sur l’AEQ montre qu’il ne consi­dère pas ces produits comme de réels concur­rents. Ils méritent peut-être le coup d’oeil pour les gens pour qui le prix de l’ARES-M est hors de portée, mais il ne faut pas s’y trom­per : on n’achè­te­rait pas ainsi un clone dont seuls la marque et le prix chan­ge­raient. En outre, Nagra four­nit de fréquentes mises à jour de l’OS de l’ARES-M. Depuis que j’ai commencé le test en mai 2006, on est passé de la version 2.6 à la version 3.13 de l’OS avec beau­coup d’amé­lio­ra­tions comme l’in­té­gra­tion de nouveaux formats, l’ajout de la fonc­tion pause pendant l’en­re­gis­tre­ment, l’ajout d’undo dans l’édi­teur, etc. On peut douter que les construc­teurs de produits plus ‘entrée de gamme’ soient aussi réac­tifs. Sans comp­ter par la suite la ques­tion du support et de la main­te­nance.

Ce n’est pas le point fort de l’ARES-M. En tout cas pour quelqu’un comme moi de culture plutôt musique et studio. Peut-être les personnes habi­tuées au maté­riel broad­cast sont-elles plus à l’aise.


Comme je l’ai dit plus haut, la prise en mains en enfan­tine et il est extrê­me­ment facile de réali­ser des enre­gis­tre­ments avec l’ARES-M. D’au­tant plus que les systèmes de templates et presets permettent d’ac­cé­der immé­dia­te­ment à des confi­gu­ra­tions person­nelles adap­tées à chaque type d’en­re­gis­tre­ment que l’on réalise. De même, il y a pas mal de choses bien pensées. Par exemple, l’al­lu­mage et l’ar­rêt de l’ap­pa­reil se font par une pres­sion de quelques secondes sur le bouton play/stop, de même qu’un arrêt d’en­re­gis­tre­ment. Ainsi, on ne risque pas de fausse mani­pu­la­tion, de déclen­che­ment intem­pes­tif dans la poche ou d’ar­rêt inopiné de l’ap­pa­reil en plein enre­gis­tre­ment.

 

Par contre, certaines choses comme la dispo­si­tion des boutons ou de certaines fonc­tions sont plus discu­tables. Il faut un peu de temps pour s’y habi­tuer.

 

La chose vrai­ment ratée (il y en a, eh oui) est le bouton REC pour l’en­re­gis­tre­ment. Il est placé sur le flanc gauche de l’ap­pa­reil et il faut le faire coulis­ser vers le haut pour déclen­cher l’en­re­gis­tre­ment. Cette manoeuvre est malai­sée, surtout pour un droi­tier qui aura natu­rel­le­ment tendance à tenir l’ap­pa­reil dans la main droite et aurait bien aimé avoir ce bouton sous le pouce (les gauchers devraient se réjouir, par contre). De même, pour une raison qui m’échappe, les posi­tions du bouton OK à gauche et Cancel à droite me semblent inadé­quates. Peut-être que pour moi, « cancel » s’ap­pa­rente à un retour arrière ? Que la touche ‘échap­pe’ sur les claviers d’or­di­na­teurs est à gauche alors que ‘Entrée’ est à droite ? Il m’eut semblé plus logique de suivre cette dispo­si­tion. L’ARES-M aurait-il été conçu par un gaucher, ou faut-il y voir la pâte cultu­relle chinoise ? Rien de ceci n’est rédhi­bi­toire. Mais c’est dommage sur un appa­reil qui frise par ailleurs la perfec­tion.

À noter pour ceux qui ont déjà acquis cet appa­reil qu’avec les mises à jour récentes de l’OS, on peut désor­mais mettre l’en­re­gis­tre­ment en pause.

Écran, auto­no­mie et mémoire

Ecran

L’écran est plutôt bien fait et clai­re­ment lisible. On y trouve toutes les infor­ma­tions et il est même agréable avec son affi­chage bleu vif sur fond noir. Hélas, il se montre bien diffi­cile à lire en plein soleil. Un appui sur une touche permet bien d’ob­te­nir une surillu­mi­na­tion de quelques secondes, mais celle-ci se montre parfois insuf­fi­sante.

 

Bref, l’er­go­no­mie globale de l’ARES-M se montre correcte, sans plus. On est loin de la complexité de certains appa­reils de repor­tage et l’es­sen­tiel des fonc­tions est facile d’ac­cès, bien que certaines choses restent nette­ment perfec­tibles.

 

Un point par contre sur lequel Nagra a fait très fort, c’est sur l’op­ti­mi­sa­tion de la consom­ma­tion d’éner­gie. Nagra annonce 10 heures d’uti­li­sa­tion avec deux piles 1,5 V. J’avoue ne pas avoir mesuré le temps exact, mais j’ai plutôt l’im­pres­sion que, à contra­rio de la plupart des construc­teurs four­nis­sant des données opti­mistes, ils seraient plutôt en dessous de la vérité. Bref, l’ap­pa­reil consomme très peu et offre une longue durée d’uti­li­sa­tion avec un simple jeu de piles.

 

On peut par contre regret­ter le choix de la mémoire interne au lieu d’un lecteur de cartes amovibles SD card, Memory stick et consorts. D’autres appa­reils de la gamme proposent cette solu­tion, mais on n’est plus du tout dans le format de poche. Par contre, on peut penser que l’ab­sence de lecteur de cartes et donc de système méca­nique, des frot­te­ments et de point d’en­trée de pous­sière, est plutôt un gage de fiabi­lité. Cet appa­reil est à priori destiné à fonc­tion­ner plus ou moins en tous terrains, ou en tout cas à être promené partout au fond d’une poche ou d’un sac.

 

Quoi qu’il en soit, voici un petit aperçu des temps d’en­re­gis­tre­ment possibles selon le format de fichier.

Wav-PCM 16 bits 48k mono 2h53 Mp3 44.1k 320 kbps stéréo 6h56
Wav-PCM 16 bits 48k stéréo 1h26 Mp3 44.1k 192 kbps stéréo 11h34
Wav-PCM 16 bits 44.1k mono 3h06 Mp3 44.1k 128 kbps mono ou stéréo 13h53
Wav-PCM 16 bits 44.1k stéréo 1h34 Mp3 44.1k 32 kbps mono 69h26

Les temps en mpeg I Layer 2 sont simi­laires aux temps mp3.

Côté son

C’est quand même un point essen­tiel d’un enre­gis­treur ! J’ai commencé le test avec comme micro une capsule signée Pana­so­nic (même si elle est estam­pillée Nagra). Très bon son. Les essais sur diffé­rentes sources (ambiances, instru­ments, voix) étaient plus que probants. Avis partagé par tous ceux qui ont eu l’oc­ca­sion de s’amu­ser avec moi avec l’ARES-M, que ce soit des amateurs n’y connais­sant pas forcé­ment grand-chose ou des gens nette­ment plus aver­tis comme Denfert et Duch64. Vos oreilles pour­ront en juger d’elles-mêmes avec les diffé­rents extraits audio.

 

Prises

J’ai cepen­dant au bout d’un certain temps constaté un léger déséqui­libre perma­nent dans la stéréo, le côté droit étant systé­ma­tique­ment plus fort de quelques dB que le gauche.

J’en parle donc à mon inter­lo­cu­teur chez Nagra qui me dit « il doit y avoir un petit problème sur cette capsule. De toute façon, on va bien­tôt avoir les nouvelles capsules signées LEM qui seront bien meilleures et j’ai­me­rais que vous termi­niez le test avec ». Qu’à cela ne tienne. J’ai donc reçu la nouvelle capsule (vendue en option, 175 € HT). Et là, fran­che­ment, la claque ! Le son offre une excel­lente défi­ni­tion. Il était déjà plutôt bon avec la capsule Pana­so­nic, mais une fois qu’on essaye la LEM, on est bluffé par la capa­cité d’un si petit système à obte­nir une telle fidé­lité d’en­re­gis­tre­ment.

 

Une fois de plus, cet avis n’est pas simple­ment person­nel, il s’est montré unani­me­ment partagé par tous ceux qui ont eu l’oc­ca­sion d’en­tendre l’ARES-M en action. Entendre un extrait sonore est une chose. Entendre d’abord la source, puis son enre­gis­tre­ment quelques minutes plus tard est autre­ment révé­la­teur. Or, tous ceux qui ont fait cette expé­rience avec moi ont été impres­sion­nés par la qualité d’en­re­gis­tre­ment et de resti­tu­tion. Bref, côté son, l’ARES-M est fidèle à la répu­ta­tion de Nagra et se montre irré­pro­chable.

 

Reste un petit problème d’usage lié au son : les capsules sont telle­ment sensibles qu’elles captent le moindre frot­te­ment de la main sur le corps de l’ap­pa­reil. Ceci s’avère vite gênant lorsqu’on souhaite enre­gis­trer des sons de faible volume, donc avec un gain impor­tant sur l’en­trée micro. Nagra propose une housse en cuir (ou simili) doublée qui permet de réduire ce problème de bruits de frot­te­ment. Je n’ai pas pu la tester : lorsque l’ap­pa­reil m’a été remis, il n’exis­tait qu’un premier proto­type de housse qui n’était pas très pratique. Bien sûr, ce problème ne se pose plus dès qu’on utilise un micro externe avec le câble fourni. Mais il est dommage que Nagra ne propose pas une petite suspen­sion ou une sorte de ‘silent bloc ’ pour mieux isoler la capsule. Peut-être à l’ave­nir ?

Utili­sa­tion

Cable

Le micro inté­gré ne fait pas des merveilles. Il est plus adapté à la prise de notes vocales, mais pourra servir en dépan­nage en cas d’ou­bli ou de panne du micro externe pour ne pas manquer un scoop. Après tout, on entend parfois à la télé ou la radio des extraits sonores bien pires que ce que permet ce micro. Le haut-parleur inté­gré ne vous permet­tra pas de vous réga­ler de la musique que vous avez enre­gis­trée. Il permet surtout de se repé­rer dans les fichiers enre­gis­trés sans avoir à bran­cher de casque.

 

L’AGC, ou ‘Auto­ma­tic Gain Control’, permet un ajus­te­ment auto­ma­tique du gain d’en­trée du micro, ce qui s’avère parti­cu­liè­re­ment pratique pour réali­ser des enre­gis­tre­ments lorsque les niveaux sonores sont très variables. Notez qu’il ne s’agit pas d’un compres­seur. L’AGC agit direc­te­ment sur le gain du préam­pli.

Le VOR, ou ‘Voyce Opera­ting Recor­ding’ (déclen­che­ment à la voix en français), dispose de plusieurs para­mètres, par exemple la possi­bi­lité que chaque démar­rage d’en­re­gis­tre­ment génère un nouveau fichier ou conti­nue le fichier commencé. On peut aussi régler au bout de combien de temps l’ap­pa­reil s’ar­rête lorsqu’on descend sous le seuil de déclen­che­ment d’en­re­gis­tre­ment. L’ARES-M dispose d’une mémoire tampon réglable de 3 ms à 3 secondes. Ce réglage permet de déter­mi­ner la durée enre­gis­trée avant l’ap­pui sur le bouton record. On béné­fi­cie d’un gestion­naire de fichiers évolué, avec dossiers et sous dossiers.

 

Extraits audio

Les fichiers ont été enre­gis­trés en PCM 16/44.1 ou en Mpeg 1 layer II. Ils ont juste été norma­li­sés, puis conver­tis en mp3 128 kbps. Aucun autre trai­te­ment ne leur a été appliqué.

Conclu­sion

Housse

Comme on pouvait s’y attendre, Nagra nos propose avec l’ARES-M un enre­gis­treur de poche aux quali­tés réel­le­ment profes­sion­nelles. Destiné à la radio, il peut s’avé­rer un compa­gnon précieux pour bien d’autres usages (chas­seurs de sons, musi­ciens, ingé­nieurs du son…) Il n’est pas exempt de défauts, notam­ment au niveau ergo­no­mie qui reste par certains aspects assez peu intui­tive et une dispo­si­tion des boutons peu appro­priée. Rien de rédhi­bi­toire, mais l’ap­pa­reil n’est pas un modèle de confort d’uti­li­sa­tion.

 

Par contre, il est très complet et ses quali­tés, tant au niveau de la fabri­ca­tion que sonores, sont indé­niables. Souli­gnons aussi le suivi assuré par Nagra four­nis­sant régu­liè­re­ment des mises à jour de l’OS qui apportent des amélio­ra­tions signi­fi­ca­tives.

Ce produit est donc un vrai petit bijou qu’il faut hélas payer au prix fort. Prix qui n’est pas inco­hé­rent à l’échelle du maté­riel broad­cast, mais consé­quent pour un porte­feuille de musi­cien. Pour ma part, j’ai craqué !

Award Valeur sûre 2006
Points forts
  • Compacité
  • Excellence sonore
  • Qualité de fabrication
  • Autonomie
  • Package complet
Points faibles
  • L'ergonomie
  • La mémoire non extensible (1Go)
  • Pas de suspension pour les micros capsule
  • Le prix de la qualité
  • Crumble cat 3 posts au compteur
    Crumble cat
    Nouvel·le AFfilié·e
    Posté le 04/02/2013 à 09:16:51
    J'ai besoin d'enregistrer des interviews prises en intérieur, au coin du feu, avec mon interlocuteur dans un fauteuil et moi dans un autre, chacun avec son micro fixé. Est-ce que ce magnétophone convient à cela ? Comment gérez-vous la question des micros dans le cadre d'interviews longues, de manière que ni moi ni l'interviewé n'ayons à tenir le micro ou le magnéto ? Car j'imagine que la capsule LEM ne convient que si le reporter tient en main le magnéto, le dirige vers lui puis vers son interlocuteur, n'est-ce pas ? Ce matériel convient-il donc quand il est posé sur une table avec deux micros externes qui partent de lui (et dans ce cas, quels micros conseilleriez-vous ?) ? Ou bien faut-il viser pour cela un enregistreur de plus haut niveau, peut-être plus lourd ? Je précise que j'ai besoin d'une qualité d'enregistrement diffusable en radio.
    Merci d'avance de votre éclairage.

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