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GForce Software M-Tron Pro IV
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Test du GForce M-Tron Pro IV

Expandeur virtuel généraliste de la marque GForce Software

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Test écrit
18 réactions
GForce donne le Tron
8/10
Award Valeur sûre 2023
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Longtemps considéré comme le meilleur Mellotron virtuel du marché, le M-Tron de GForce s’est vu disputer son titre au cours des dernières années. Il fallait répondre à tout cela et c’est tout l’enjeu de cette quatrième mouture…

D’une grande rareté (le M400, modèle le plus popu­laire, n’a été produit qu’à 2000 exem­plaires dans le monde dont il ne reste que quelques centaines en état de marche) et d’une grande fragi­lité (chaque patch implique l’usage de 35 bandes magné­tiques lues par 35 magné­to­phones et il faut entre­te­nir tout cela), le Mello­tron est à n’en pas douter l’un des instru­ments de musique les plus fasci­nants qui soient. Et ce n’est pas seule­ment parce qu’on le consi­dère à juste titre comme l’an­cêtre du sampler, mais parce qu’il jouit, comme peu d’ins­tru­ments, d’une poly­va­lence et d’une iden­tité sonore abso­lu­ment folles. Recon­nais­sables entre mille, les nombreux instru­ments qu’on trouve sur les claviers Mello­tron conti­nuent d’être utili­sés pour cette patine qu’ils donnent depuis plus de 50 ans à quan­tité de titres, sachant que si les nombreuses solu­tions de simu­la­tion de bandes permettent de s’ap­pro­cher de cette pâte sonore, l’émo­tion qui émane des bandes origi­nales demeure sans équi­va­lents.

De cela on comprend que l’enjeu de recréer un Mello­tron ne tient pas seule­ment dans telle ou telle fonc­tion­na­lité, mais plutôt dans le fait de dispo­ser du plus de bandes origi­nales possible, et qu’elles soient parfai­te­ment entre­te­nues, ce qui est la grande spécia­lité de GFor­ce… Reste que la supré­ma­tie de l’édi­teur a été remise en ques­tion récem­ment, par Artu­ria notam­ment, parce qu’à défaut de pouvoir se battre sur le terrain du contenu, l’édi­teur greno­blois a bossé celui des fonc­tion­na­li­tés, offrant notam­ment la possi­bi­lité d’im­por­ter ses propres samples pour les Mello­tro­ni­ser… Bref, GForce se devait de répondre à cela, comme aux nombreux Mello­tron sortis ici et là chez UVI, IK Multi­me­dia, Toon­tracks ou encore aux Mello­troïdes (Waves­fac­tory New Mello) et aux recréa­tions hard­ware qu’on a vu fleu­rir ici ou là : outre des patches pour les prin­ci­paux claviers de scènes et arran­geurs, on notera que la marque Mello­tron, rache­tée, a accou­ché d’un M4000D applaudi par la critique, même s’il est entiè­re­ment numé­rique et atro­ce­ment cher…

Les attentes pour ce M-Tron IV sont par consé­quent assez grandes. Voyons ce qu’il en est, en sachant que nous testons ici le bundle M-Tron Pro Complete qui, pour 400 £ TTC, propose toutes les banques addi­tion­nelles de l’ins­tru­ment, sachant que ce dernier est lui dispo­nible pour deux fois moins cher…

Et pour rappe­ler à tout le monde ce dont nous parlons, voici d’em­blée un petit medley de quelques fameux morceaux qui ont emprunté ses sons au Mello­tron :

Clas­siques-Mtron
00:0001:17

Grosse refonte

m-troninterfaceLe moins que l’on puisse dire en ouvrant cette quatrième version, c’est qu’il y a eu du chan­ge­ment du côté de l’in­ter­face ! Préci­sons en premier lieu qu’elle est désor­mais libre­ment redi­men­sion­nable par cliqué/glissé et qu’elle s’avère à la fois cohé­rente et lisible même si elle n’a plus grand chose à voir avec ce qu’on peut trou­ver sur un Mello­tron. Si la partie basse de la fenêtre où nous attendent le tradi­tion­nel sélec­teur de patches et ses trois potards (Volume, Tone et Pitch) évoque encore l’ori­gi­nal, toute la partie haute a été repen­sée pour accueillir au mieux les nombreuses nouvelles fonc­tions de cette V4.

m-tronbrowserAu sommet de la fenêtre, on accède au nouveau navi­ga­teur de presets, autre­ment plus complet que l’an­cien, puisqu’il est multi­cri­tère : on peut ainsi sélec­tion­ner une banque, une caté­go­rie d’ins­tru­ments, un type de patches ou un timbre, en sachant que ceux deux derniers argu­ments peuvent être combi­nés de manière exclu­sive ou inclu­sive. Voilà qui n’était pas du luxe, pas plus que le moteur de recherche ou la préécoute dont on dispose pour navi­guer dans les milliers de sons qui peuvent s’ac­cu­mu­ler lorsqu’on dispose de toutes les banques addi­tion­nelles de l’ins­tru­ment…

Imho­Tape

m-trontapeJuste en dessous sont affi­chés les deux « layers » A et B où l’on pourra d’un clic char­ger un son via un autre navi­ga­teur de sources, assez semblable à celui des presets. Il est à noter que tout ce qui suit en dessous permet d’édi­ter les para­mètres du layer qu’on aura sélec­tionné, ou bien des deux en cliquant sur le bouton Link. Ces para­mètres exis­taient pour la plupart dans les précé­dentes versions de M-Tron

On ne s’at­tar­dera donc pas trop sur les enve­loppes de volume ou du filtre multi­mode qui ne sont pas une nouveauté, ni même sur les inté­res­santes fonc­tions « Half-speed » ou « Break » (via la molette de modu­la­tion, vous pouvez frei­ner jusqu’à l’ar­rêt le « moteur » qui fait varier le son jusqu’au tape stop) pour rele­ver ce qui change.

m-tronlfoEt on commen­cera par la modé­li­sa­tion du pleu­rage et du scin­tille­ment de la bande dont on dispose désor­mais, avec un inté­res­sant para­mètres Insta­bi­lity qui permet d’ajou­ter un peu d’aléa­toire dans le trai­te­ment, à la façon du RC-20 de XLN Audio. Gageons que si les bandes de base du M-Tron n’étaient pas assez Lo-Fi pour vous, vous avez le loisir de les dégra­der sensi­ble­ment avec cette section où GForce refait son retard sur le Mello­tron V…

Le LFO fait aussi un bon petit bond en avant en offrant désor­mais plusieurs formes d’ondes que vous pour­rez adou­cir et surtout plusieurs desti­na­tions : Pitch, Filter, Pan ou Level… Voilà qui agran­dit signi­fi­ca­ti­ve­ment le terrain de jeu même si on demeure loin, très loin, des sections de modu­la­tion dantesques propo­sées par Artu­ria…

Voyez ce que tout cela donne sur un ensemble de clari­nettes avec d’un côté l’usage de la section Tape et de l’autre l’usage du LFO sur le filtre et le pano­ra­mique :

Clari­net­te­Ba­sic
00:0000:07
  • Clari­net­te­Ba­sic00:07
  • Clari­net­te­WOW­FLUT­TER00:07
  • Clari­net­te­MOD00:07

Tout cela est convain­cant même si on notera que l’édi­teur n’a hélas pas inclus de compen­sa­tion de gain auto­ma­tique sur sa section de satu­ra­tion…

FXtron

Notons aussi que le filtre multi­mode qu’on trou­vait déjà en V3 dispose à présent d’un second mode « variable state » qui offre plus d’in­sta­bi­lité et donc plus de vie tandis qu’en lieu et place du simple Delay et de l’ef­fet Ensemble dont on dispo­sait autre­fois, on nous propose désor­mais une section d’ef­fets bien plus complète.

m-tronfxsection

Globale, mais affec­table à toute ou partie des deux layers (compre­nez que chaque layer ne dispose pas de sa propre section), cette dernière reprend le Delay et le chorus Ensemble qui dispose d’un nouveau mode, mais y ajoute enfin une réverbe, et une section préam­pli qui permet­tra de faire satu­rer le signal, elle aussi la bien­ve­nue…

Là encore, voici quelques exemples avec les mêmes clari­nettes des diffé­rents petits nouveaux :

Clari­net­teEN­SEM­BLE2
00:0000:07
  • Clari­net­teEN­SEM­BLE200:07
  • Clari­net­te­RE­VERB00:07
  • Clari­net­te­SA­TU­RATE00:07

m-tronperformanceSigna­lons pour finir que M-Tron offre désor­mais la possi­bi­lité de rajou­ter sept demi-tons au clavier, ce qui sera pratique pour faire des claviers split­tés entre les deux layers, tandis que l’ins­tru­ment dispose de nouveaux para­mètres du côté des contrôles : on peut régler l’im­pact de la vélo­cité sur le filtre et le volume tout comme celui de l’af­ter­touch poly­pho­nique sur le filtre et le break. Last but not least, une fonc­tion Rewind peut désor­mais être acti­vée pour émuler le rembo­bi­nage des bandes passées les 8 secondes qu’of­frait chaque magné­to­phone sur l’ori­gi­nal.

Voyez ce que ça donne au niveau de l’usage de la vélo­cité sur l’am­pli­tude et le filtre avec cette ligne de basse :

BASS-velo­ci­teOFF
00:0000:09
  • BASS-velo­ci­teOFF00:09
  • BASS-velo­cite00:09
  • BASS-velo­ci­te­FIL­TE­ROFF00:09
  • BASS-velo­ci­te­FIL­TE­RON00:09

 Quant à l’af­ter­touch, voyez cette même ligne à la guitare cette fois, sachant que le CC sert à faire varier la vitesse de lecture tandis que la fonc­tion Rewind va fort logique­ment empê­cher les stac­ca­tos d’être joués :

GUITAR­dry
00:0000:09
  • GUITAR­dry00:09
  • GUITAR-brea­kaf­ter­touch(2)00:09
  • GUITAR-brea­kaf­ter­tou­chRE­WIND00:09

 

Monte le Tron

Vous le voyez : le moins que l’on puisse dire en consi­dé­ra­tion de la V3, c’est que GForce n’a pas chômé. M-Tron, qui n’était à l’ori­gine qu’un bête lecteur de samples, offre en effet nette­ment plus de possi­bi­li­tés aujour­d’hui, que ce soit en termes de trai­te­ments, de modu­la­tion ou de jeu. Il garde surtout un avan­tage abso­lu­ment déter­mi­nant sur tous ses concur­rents : il est le seul à propo­ser une telle collec­tion de bandes origi­nales, sachant que cette matière première, plus que toutes les possi­bi­li­tés de trai­te­ment ou d’édi­tion, est de très loin ce qui importe le plus pour un Mello­tron virtuel. Voyez d’ailleurs ces quelques exemples audio pour vous convaincre que le son est là :

Cello
00:0000:07
  • Cello00:07
  • Cham­ber­lin­Voices00:07
  • Funky­Gui­tar00:07
  • Guitar00:09
  • Mega­tron00:07
  • Piano00:07
  • Pond Drops00:07
  • Punch Brass00:07
  • Sax00:07
  • Vibes00:07

Préci­sons-le d’ailleurs : même si le M-Tron a une person­na­lité Vintage marquée, cela ne l’em­pêche pas d’être très perti­nent pour faire des choses plus modernes :

Trap­Tron
00:0000:20

Notez que le M-Tron vaut aussi pour les très nombreuses boucles déli­cieu­se­ment vintage qu’il contient :

ChaCha­Cha
00:0000:09
  • ChaCha­Cha00:09
  • Dixie00:09
  • Guitar00:09
  • Jazz­band(2)00:09

L’usage de ces dernières est toute­fois un brin labo­rieux : si l’édi­teur a fait le choix de ne pas utili­ser de Time Stretch pour les synchro­ni­ser au tempo, ce qui est compré­hen­sible d’un point de vue de puriste, il ne docu­mente pas pour autant ni les tempos ni les signa­tures ryth­miques de ses dernières dans l’in­ter­face. De fait, il faut char­ger la banque et s’amu­ser à trou­ver soi-même sur quel tempo l’ali­gner : c’est bien lourd ! Sans quoi, on se retrouve par exemple avec ça :

Wrong­TEMPO
00:0000:09

Et ce n’est sans doute pas le seul reproche que l’on fera à l’ins­tru­ment puisque, sans discon­ve­nir de la très nette supé­rio­rité de GForce sur ses concur­rents en matière de contenu, on pourra toute­fois lui adres­ser bien des reproches sur le plan fonc­tion­nel.

Peut mieux faire ?

C’est un fait : on en veut toujours plus et même si ce M-Tron a consi­dé­ra­ble­ment progressé sur les plans du trai­te­ment et de l’édi­tion, on ne peut s’em­pê­cher de penser à ce que serait le M-Tron parfait.

C’est d’abord un M-Tron qui propo­se­rait non pas seule­ment une section d’ef­fet globale, mais aussi une section d’ef­fets pour chacun de ses deux layers, histoire de pouvoir appliquer deux valeurs de delays diffé­rentes au deux sons par exemple. C’est aussi un M-Tron qui propo­se­rait nette­ment plus d’ef­fets : proces­seur à convo­lu­tion, trai­te­ments dyna­miques ou spec­tral, effet à modu­la­tion, bitcru­sher, etc. Et c’est encore un instru­ment qui devrait offrir plus de choix dans sa matrice de modu­la­tion : il n’y a pas de raison que tous les para­mètres ou presque ne puissent pas être assi­gnés à un LFO ou une enve­loppe.

Par ailleurs, puisque le respect des specs de l’ori­gi­nal n’a de toute façon plus lieu d’être depuis long­temps, on aime­rait dispo­ser d’un layer de plus comme chez Artu­ria, et surtout de la possi­bi­lité d’im­por­ter ses propres fichiers WAV pour les mello­tro­ni­ser : c’est d’au­tant plus perti­nent que c’est une chose que les posses­seurs d’un vrai Mello­tron peuvent faire en enre­gis­trant leurs propres bandes, mais pas ceux du M-Tron. On se doute bien évidem­ment qu’il s’agit pour GForce de ne pas compro­mettre les ventes de banques addi­tion­nelles, mais à l’heure où la concur­rence le propo­se…

Enfin, même si c’est là une demande qui ne fera pas l’una­ni­mité, j’avoue que j’ai­me­rais person­nel­le­ment dispo­ser d’un sampling un peu plus détaillé de la machine même : bruit des touches, du moteur et des diffé­rentes parties méca­niques qui, de mon point de vue, font aussi parti de l’ins­tru­ment et qu’on trouve juste­ment chez Artu­ria…

Conclu­sion

Très nette­ment supé­rieur à la version précé­dente qu’il améliore sur quan­tité de points, ce M-Tron 4 est loin d’être le Mello­tron moderne dont on rêve­rait sur le plan des fonc­tion­na­li­tés. Il n’en reste pas moins qu’à la faveur de ses nouvelles possi­bi­li­tés, mais surtout de l’ex­haus­ti­vité de ses banques qui fait défaut à toute la concur­rence, il demeure – et de loin – le meilleur choix actuel si vous cher­chez, non pas un instru­ment façon Mello­tron, mais LE vrai Mello­tron qui a écrit, et n’a pas fini d’écrire, les grandes pages de la musique. Et de ce point de vue, le prix auquel il est proposé comme le prix de son bundle, sont parfai­te­ment justi­fiés. On en arrive du coup à ce para­doxe de distin­guer M-Tron par un Award « Valeur sûre » parce qu’en défi­ni­tive, il est le meilleur de sa caté­go­rie pour l’es­sen­tiel, sans pour autant pouvoir lui mettre mieux que 8 sur 10 parce qu’il n’est pas le plus abouti sur les à-côtés fonc­tion­nels. Gageons que M-Tron V aura à cœur de faire chan­ger cela, sans manquer de souli­gner le kiff énorme qu’il y a à jouer avec le nouveau bébé de GForce !

8/10
Award Valeur sûre 2023
Fabrication (?) : Royaume-Uni
Points forts
  • La magie du Mellotron opère !
  • Interface redimensionnable, lisible et cohérente
  • Les fonctions Undo/Redo/Copy/Paste
  • Le nouveau navigateur de presets bien foutu
  • Les nouveaux effets : modélisation du pleurage et du scintillement, filtre à état variable, nouveau chorus, saturation et réverbe
  • Plus de possibilités en termes de modulation
  • Réglage de l’impact de la vélocité et de l’aftertouch
  • Tout ce qu’on aimait dans M-Tron : fonctions Half Speed, Reverse, Break, et surtout…
  • …la richesse du contenu qui ridiculise toute la concurrence ! Parce que l’important dans un Mellotron, c’est d’abord les bandes !
Points faibles
  • Rythmiques non syncronisables et dont ni le tempo ni la signature ne sont indiqués
  • Une unique section d’effets globale… et rudimentaire
  • Juste deux layers
  • Pas d’import de samples
  • Pas de sampling des parties mécaniques (touches, moteur, etc.)
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.