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Jasmine S35
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1/7

Test de la Jasmine S35

Guitare acoustique Dreadnought de la marque Jasmine

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Test écrit
4 réactions
Une petite princesse folk

À l’instar de Gibson avec Epiphone, Takamine fait fabriquer en Indonésie des petites guitares acoustiques pas chères sous le doux nom de Jasmine. Que reste-t-il de ces fameuses électro-acoustiques dans ce modèle d’entrée de gamme indonésien dépourvu de préampli ?

L’In­do­né­sie fabrique des guitares pas chères depuis plus de 15 ans, et leurs chaînes de produc­tion sont main­te­nant bien rodées, y’en a même qui disent que leurs ouvriers commencent à être payés… Mais pour produire une guitare, et en parti­cu­lier une guitare sèche et la vendre à un tel prix, les écono­mies sont traquées dans les moindres recoins et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Voyons donc ce que la petite prin­cesse nous réserve.

En route pour Disney­land ?

Que les choses soient claires, cette Jasmine est une vraie guitare, bien que dotée d’une table en épicéa contre­plaqué. Son dos et ses éclisses sont en agathis, bois couram­ment utilisé dans les instru­ments d’en­trée de gamme, pour sa sono­rité tout à fait correcte et son prix bas. C’est le même compro­mis qui a été retenu avec l’uti­li­sa­tion du nato pour le manche. Le cheva­let et la touche sont quant à eux, en bois plus noble, j’ai nommé le palis­sandre. Vous pouvez voir que la couleur de la touche n’est pas homo­gène. Un détail qui ne serait sans doute pas passé au contrôle qualité d’une guitare plus onéreuse, mais ce souci n’est qu’es­thé­tique : mieux vaut un bon bois moche qu’un mauvais bois sombre et lisse.

Jasmine S35

La rosace ne fait pas dans la dentelle avec des incrus­ta­tions en plas­tique, mais à ce prix, il ne faut pas s’at­tendre à des miracles. Concer­nant le pick­guard de forme « goutte d’eau », il peut paraître faci­le­ment rayable sur les photos, mais le plas­tique de protec­tion était encore en place. Les sillets, comme sur la majo­rité les modèles d’en­trée de gamme, sont eux aussi en plas­tique, pompeu­se­ment nommés « os synthé­tique » et celui du cheva­let est compensé pour garan­tir la justesse des notes sur l’en­semble du manche. 

La tige de réglage du manche se trouve sous la rosace pour que le tech­ni­cien puisse faci­le­ment régler l’ins­tru­ment si néces­saire.

Côté pratique toujours, l’at­tache-cour­roie est idéa­le­ment vissée sur le manche lui même. Très utile si vous jouez souvent debout, sauf si votre sangle possède des attaches en plas­tique, car celles-ci risquent de ne pas pouvoir se plaquer contre le manche et augmen­ter ainsi l’in­cli­nai­son de l’ins­tru­ment vers le sol.

L’en­semble est donc en demi-teinte, avec une fini­tion globa­le­ment satis­fai­sante, et une impres­sion de fragi­lité diffi­cile à objec­ti­ver. Toute­fois, rien de rédhi­bi­toire n’est à déplo­rer, ce qui est déjà une petite victoire dans cette gamme de prix.

Jasmi(mi)ne(s)

Jasmine S35

Le manche est dans la tradi­tion Taka­mine, très rond, épais mais d’une largeur réduite, conve­nant parfai­te­ment aux petits doigts. Les amateurs de jeu en « pouce par dessus » seront comblés. Ceux qui préfèrent utili­ser la posi­tion acadé­mique pour les barrés et ceux qui ont de grandes paluches (comme votre servi­teur), le seront beau­coup moins. 

Aucune frette ne dépasse et le collage du manche paraît bien réalisé. Le vernis­sage satiné est réussi, et confère une glisse tout à fait agréable.

Les méca­niques quant à elles, sont joli­ment chro­mées mais l’illu­sion n’est que visuelle, car dès qu’on les actionne, on est loin de la douceur d’uti­li­sa­tion de méca­niques à bain d’huile et l’ac­cor­dage précis requiert un peu de patience. Malgré cela, la petite Asia­tique semble plutôt bien tenir l’ac­cord.  

Une prin­cesse à cares­ser

Jasmine S35

Comme souvent, les cordes d’ori­gine (des Phopher, incon­nues au bataillon, qui semblent être des copies de D’Ad­da­rio Phos­phor Bronze) sont proches de l’exé­crable, ce qui fausse obli­ga­toi­re­ment le test. En effet, la brillance et la profon­deur s’en trouvent réduites. Le nouvel acqué­reur devra donc chan­ger celles-ci dare-dare.

Mais concen­trons-nous tout de même sur le son de la petite Indo­né­sienne. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cette Jasmine donne bonne impres­sion en sonnant fort, avec des graves présents. Mais (il y a toujours un mais en entrée de gamme) les médiums semblent un peu en retrait et les aigus, bien que forte­ment présents, sont peu défi­nis.

Le strum­ming explose, comme vous pouvez l’en­tendre sur l’ex­trait suivant :

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J’ai utilisé un média­tor épais (1,14 mm) pour le test et le résul­tat aurait sans doute été meilleur avec un média­tor plus fin. D’un point de vue pure­ment subjec­tif, on a un peu la sensa­tion de jouer sur une élec­tro-acous­tique bran­chée, avec une attaque omni­pré­sente et des queues de notes en retrait. Cette petite préfè­re­rait-elle qu’on la caresse ? Voyons avec l’ex­trait suivant en picking :

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Jasmine S35

Sa bonne projec­tion est un atout sérieux en picking et le manque de médiums se fait moins ressen­tir. Le bour­don sonne plein, avec un sustain tout à fait correct. Les aigus semblent égale­ment plus précis, bref, elle semble bien plus convain­cante en ballade qu’en rock. 

Véri­fions cela avec un petit riff :

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On retrouve les aigus légè­re­ment agaçants déjà consta­tés dans l’es­sai en strum. Et pour­tant la guitare était bien réglée, les cordes suffi­sam­ment éloi­gnées du manche pour ne pas friser. Encore une fois, diffi­cile de tran­cher avec les cordes d’ori­gine. Toute­fois, on se rend bien compte que cette guitare n’aime pas qu’on lui « rentre dedans » et préfère un jeu en douceur pour s’ex­pri­mer sous son meilleur jour. Elle peut même se montrer chaleu­reuse si on maîtrise parfai­te­ment l’at­taque.

Une prin­cesse au cœur tendre

À 149 € envi­ron, avec sa bonne présence sonore, son manche qui ravira les petites mains et son apti­tude au jeu aux doigts, la petite prin­cesse est une parfaite candi­date pour trôner sous le sapin. Je la conseille­rais en parti­cu­lier à la gent fémi­nine, qui devrait être séduite par son côté doux et chaleu­reux tant qu’on n’at­taque pas trop fort. En somme, une guitare pour jouer du folk, plutôt décon­seillée à ceux qui se prennent pour Pete Town­shend.

Merci à Guitar Street de nous avoir accueillis dans leur maga­sin.

 

Points forts
  • Manche étroit pour les petits doigts
  • Bonne présence sonore
  • Vernis agréable au toucher
Points faibles
  • Manche épais
  • Aigus brouillons
  • Mécaniques cheap
  • N’aime pas être violentée
  • Will Zégal 73346 posts au compteur
    Will Zégal
    Will Zégal
    Posté le 11/12/2013 à 12:23:22
    Citation :
    Je la conseillerais en particulier à la gent féminine, qui devrait être séduite par son côté doux et chaleureux tant qu’on n’attaque pas trop fort.

    Bingo ! Point macho ! :bravo2:
  • Rv 47 posts au compteur
    Rv
    Nouvel·le AFfilié·e
    Posté le 11/12/2013 à 17:49:40
    1.14mm ? :8O: Thrasher ! :-D
  • FloSon 277 posts au compteur
    FloSon
    Posteur·euse AFfamé·e
    Posté le 11/12/2013 à 21:23:24
    x
    Hors sujet :
    @Will Zégal: Héhé, j'étais sûr de me prendre des coups de manche dans le ... en écrivant une telle phrase. Le tout est de savoir si j'aime ça ou pas...

    @RV: je suis démasqué ;-) Même pour accompagner une chanteuse "cool", je n'arrive pas à jouer avec un plectre mou.
    Certains esprit mal placés (dont je ne fais pas partie) trouveront peut être une raison psychanalytique à ce phénomène.
  • Will Zégal 73346 posts au compteur
    Will Zégal
    Will Zégal
    Posté le 12/12/2013 à 13:56:08
    x
    Hors sujet :
    Citation :
    Le tout est de savoir si j'aime ça ou pas...

    Petit coquin, va... :-D

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