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Epiphone Jerry Cantrell Wino Les Paul Custom
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Test de l'Epiphone Jerry Cantrell « Wino » Les Paul Custom

Guitare de forme LP de la marque Epiphone appartenant à la série Jerry Cantrell

Test écrit
12 réactions
In « Wino » veritas ?
9/10
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Si nous avions perdu tout espoir d’un jour poser les doigts sur la Gibson « Wino », quelle ne fût pas notre surprise en apprenant qu’une version Epiphone était en préparation ! Un coup de fil et quelques semaines plus tard, nous voici à patienter devant le showroom Gibson de Paris, prêts à obtenir les réponses à toutes nos questions (et aux vôtres !) concernant cette nouvelle Epiphone « Wino ».

Test de l'Epiphone Jerry Cantrell « Wino » Les Paul Custom : In « Wino » veritas ?

La Les Paul à Jerry !

Guita­riste du groupe de Grunge Alice in Chains, Jerry Cantrell est célèbre pour son énorme son de guitare, dès les premiers albums du groupe. Il a très tôt eu droit à un modèle signa­ture chez G&L, une sorte de Super-Strat équi­pée d’un unique micro cheva­let. Plus tard, l’ar­tiste a été contacté par David Fried­man, patron et concep­teur des amplis du même nom, rela­tion qui a abouti à une série d’am­plis signa­tures. Il y a presque un an, Jerry Cantrell a été appro­ché par Gibson qui a sorti une repro­duc­tion exacte d’une de ses Les Paul Custom, celle qu’il a surnom­mée « Wino ». Fini­tion Murphy Lab, édition limi­tée à 100 exem­plaires et tarif frôlant les 9 000 €, inutile de préci­ser que cette repro­duc­tion de « Wino » n’était pas desti­née à tout le monde.

Que les fans de Jerry Cantrell sèchent leurs larmes puisque l’ar­tiste a égale­ment déve­loppé des modèles signa­ture chez Epiphone ! Le guita­riste a en effet légè­re­ment person­na­lisé une Les Paul Prophecy et a conçu avec la marque une version Epiphone de la « Wino ». C’est cette dernière que j’ai eu la chance d’avoir sur les genoux lors de mon dernier passage au Showroom Gibson de Paris. Sur la mezza­nine du showroom, en haut de l’es­ca­lier en coli­maçon, trônent deux étuis Epiphone floqués au nom du guita­riste. Ça met dans l’am­biance. J’ac­tionne les loquets assu­rant la ferme­ture du premier étui pour commen­cer le test.

EpiphoneJJWino-21À l’ou­ver­ture du bel étui Epiphone portant le nom « Jerry Cantrell », la « Wino » Les Paul Custom est très belle. Le colo­ris est très joli, l’ac­cas­tillage doré brille bien et l’ins­tru­ment fait vrai­ment envie. Je le sors de son écrin protec­teur et commence l’ins­pec­tion. La nouvelle tête « Kala­ma­zoo » a de nouveau répondu présente, ça fait plai­sir. Le vernis semble bien appliqué sur l’en­semble de la guitare, rien ne bave, même aux croi­se­ment des diffé­rents filets. Chaque élément est bien à sa place, les bords de frettes sont bien polis et la guitare inspire une certaine robus­tesse.

Le corps de la « Wino » est en acajou et il possède neuf chambres de réso­nance dont le but est surtout d’al­lé­ger l’ins­tru­ment. Le corps est recou­vert d’une table en érable. Il s’agit d’une table « plain », sans motifs ni figures. Le manche est collé au corps. Il est égale­ment en acajou et il est sculpté selon le profil « Cantrell Custom Taper », un profil assez fin et très agréable à prendre en main. La tête est rappor­tée ce qui offre un maxi­mum de soli­dité mais n’est pas très esthé­tique. La touche au rayon de 12 pouces est en ébène et elle accueille des repères « Blocks » en pear­loid et 22 frettes médiums Jumbo pour un diapa­son tradi­tion­nel de 24.75 pouces.

L’ac­cas­tillage est doré et intègre un cheva­let Tune-o-Matic et un cordier Stop­Bar. Ce sont des pièces Epiphone Lock­tone qui se bloquent. On trouve égale­ment des méca­niques estam­pillées Grover ; ce sont des Roto­ma­tic au ratio de 18:1. Elles assurent un accor­dage précis et fiable. Le sillet Graph Tech permet aux cordes de bien rega­gner leur posi­tion « zéro » après des gros bends et concourt donc aussi à l’ex­cel­lente tenue d’ac­cord de l’Epi­phone « Wino ». Enfin, les boutons de poten­tio­mètres sont les Black Speed Knob.

Si la version Gibson dispose d’un capteur Fish­man Power­bridge dissi­mulé dans le cheva­let, cette version Epiphone est réduite à son plus simple appa­reil. La confi­gu­ra­tion élec­tro­nique est très simple mais cache quand même quelques spéci­fi­ci­tés.EpiphoneJJWino-5 On trouve deux micros humbu­ckers contrô­lés par un volume et une tona­lité chacun en plus du tradi­tion­nel sélec­teur à trois posi­tions, entouré du fameux « poker chip » noir label­lisé « Rythm/Treble ». Le micro manche est un AlNiCo Clas­sic PRO que nous connais­sons bien pour l’avoir retrouvé dans nombre de modèles Epiphone passés entre nos mains. Il possède un capot doré. Le micro cheva­let est une version Epiphone du célèbre 498T de Gibson ; il est baptisé 98T PRO. Ce dernier ne dispose pas de capot, il est laissé nu ce qui confère à la guitare un look très parti­cu­lier en plus d’avoir un impact direct sur le son. On sent avec cette sélec­tion de micros et leur fini­tion respec­tive, que la marque a souhaité s’ap­pro­cher au maxi­mum de l’ins­tru­ment origi­nal de Jerry Cantrell, c’est sympa. La guitare d’époque était très proba­ble­ment équi­pée du couple 490R – 498T, Epiphone a donc conçu un micro s’ap­pro­chant au maxi­mum du 498T. 

Bien qu’il s’agisse d’un modèle signa­ture, les détails visuels rela­tifs à Jerry Cantrell ne sont pas très nombreux. La plaque qui dissi­mule l’ac­cès au truss-rod est gravée du nom Jerry Cantrell inscrit en italique. Le dos de la tête porte le logo de l’ar­tiste qu’on retrouve égale­ment sur ses amplis signa­tures chez Fried­man, le fameux « JJ » imprimé en lettres capi­tales. Après avoir méti­cu­leu­se­ment inspiré l’Epi­phone « Wino », j’al­lume le petit Marshall DSL15 du showroom et c’est parti pour le test sonore.

EpiphoneJJWino-3

Here comes the Roos­ter

Comme à mon habi­tude, je commence par jouer la guitare à vide. Les neuf chambres de réso­nance n’y sont proba­ble­ment pas étran­gères, mais l’ins­tru­ment résonne et projette beau­coup à vide, c’est très surpre­nant. Le manche et le corps vibrent bien, c’est souvent le signe d’une luthe­rie soignée et d’une bonne sélec­tion de bois. Je commence par écou­ter longue­ment la « Wino » en son clair afin d’avoir une idée plus précise de ce qu’elle a dans le ventre. Le son est bien équi­li­bré en fréquences et la guitare a une person­na­lité sonore assez douce et chaleu­reuse. C’est d’ailleurs assez éton­nant (dans le bon sens du terme) mais le son du micro manche rappelle un peu celui d’une ES-335 avec ce côté légè­re­ment aérien et riche en basses fréquences. La posi­tion inter­mé­diaire est très sympa égale­ment avec une couleur très funky et un bon équi­libre entre les deux micros. Le micro cheva­let amène beau­coup de détails et se marie très bien avec le micro manche qui apporte une couleur plus douce et feutrée. Je passe sur le micro cheva­let, le fameux 98T PRO qui s’est montré plutôt effi­cace en son clair bien qu’il dispose d’une résis­tance de sortie assez élevée. On peut quand même s’en sortir en jouant aux doigts ou en flat-picking et obte­nir un joli son clair bourré de détails. Ce micro possède une belle défi­ni­tion mais me supplie quand même de passer en son crunch. Je m’exé­cute en restant sur le canal clair de l’am­pli mais avec le réglage de gain sur sa valeur maxi­male.

EpiphoneJJWino-14Le son crunch révèle une autre person­na­lité de l’Epi­phone « Wino », un côté plus vintage, plus Blues. Le micro manche a une belle ouver­ture qu’il est très facile de maîtri­ser grâce aux poten­tio­mètres CTS de volume et de tona­lité. On retrouve un grain très bluesy qui rappelle les blues­men affi­cio­na­dos de la Les Paul (Gary Moore, Joe Bona­massa, Eric Clap­ton, Ronnie Wood …). La posi­tion inter­mé­diaire reste très bluesy mais on retrouve ce carac­tère un peu funky décou­vert en son clair. Le mariage des deux micros est une nouvelle fois très réussi et rassemble le côté très détaillé du micro cheva­let et la couleur très vintage du micro manche. Le micro cheva­let possède une bonne dose d’ai­gus (ce n’est pas pour me déplaire) qu’on peut relier sans nul doute à l’ab­sence de capot sur ce micro. Cela lui procure une ouver­ture et une présence assez remarquables. En jouant la guitare avec une attaque plus franche, on fait ressor­tir le carac­tère tran­chant de ce micro, c’est très chouette. Même en son crunch avec un niveau de gain très modéré, j’ai constaté avec bonheur que l’ins­tru­ment déve­lop­pait un sustain assez impor­tant.

Clean all pickups
00:0003:41
  • Clean all pickups03:41
  • Crunch all pickups03:37
  • Lead all pickups05:01
Drop-D Riffing
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Je change de canal pour la dernière partie de ce test : le son (bien) saturé. Les deux micros se sont montrés très réac­tifs à la mani­pu­la­tion du réglage de volume ce qui est une bonne chose. J’ai pu passer très faci­le­ment d’un son presque clair à une énorme satu­ra­tion par simple rota­tion du poten­tio­mètre de volume.EpiphoneJJWino-18 En grosse satu­ra­tion, le micro manche conserve ce carac­tère crémeux et ouvert, avec de belles attaques bien défi­nies. La posi­tion inter­mé­diaire est un peu plus anec­do­tique. Dans ce registre elle sera plus exploi­table si on souhaite un équi­libre parti­cu­lier entre les deux micros pour des passages bien spéci­fiques. Je passe la belle « Wino » en Drop-D pour décou­vrir ce que le micro cheva­let a sous le coude. Encore une belle surprise. Le côté précis et dyna­mique du 98T PRO est accen­tué par le gros niveau de gain. Le micro encaisse très bien ce type de sons et conserve toutes les quali­tés décrites plus haut. La guitare déve­loppe une certaine épais­seur typique des Les Paul qu’on entend surtout dans les gros riffs en accords de puis­sance. On ne retrouve pas litté­ra­le­ment LE son de Jerry Cantrell mais plutôt un très joli son de Les Paul (qu’on peut bien sûr asso­cier à Jerry Cantrell). 

Alice sans les chaînes

Epiphone semble depuis quelques années appor­ter un soin parti­cu­lier aux instru­ments signa­tures. J’ai eu entre les mains les modèles Joe Bona­massa et Jared James Nichols (testés dans nos colonnes) ainsi que les modèles Björn Gelotte et désor­mais Jerry Cantrell : le constat est iden­tique pour chaque guitare. Luthe­rie et fini­tions impec­cables, choix de micros judi­cieux et méca­niques Grover, rien ne manque. Comme les autres modèles signa­tures, la Jerry Cantrell « Wino » Les Paul Custom (qui porte ce surnom à cause de sa couleur Wine Red de l’ins­tru­ment origi­nal) est four­nie en étui rigide de très bonne facture. Cet étui porte le blason Epiphone ainsi que le nom Jerry Cantrell imprimé en lettres capi­tales légè­re­ment vieillies. Propo­sée au tarif de 849 €, étui compris, la guitare a un très bon rapport qualité/prix. Elle est solide, robuste, bien finie, bien équi­pée, et de plus elle est très jolie. What ese ?

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9/10
Points forts
  • Finitions au top
  • Micros de très bonne facture
  • Lutherie impeccable
  • Étui stylé et bienvenu
  • Guitare attachante et originale
Points faibles
  • On aurait préféré un manche en une pièce, en regard du prix
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)


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Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)