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Naviguons les amis !

Pacifica, un nom qui fait penser à la plage, l'océan et le soleil. Si naviguer des heures durant au gré du vent, armé uniquement de votre courage et de votre canne à pêche est votre « dada », eh bien vous allez être déçu, car il ne s'agit pas d'un nouveau banc de test pour Chasse et Pêche, mais bel et bien de la guitare commercialisée depuis 1990 et conçue par Yamaha Guitar Development Hollywood. 22 ans se sont écoulés depuis la première du nom, je me demande quelles sont les nouveautés apportées par la firme. C'est avec le sourire et quelques réserves que je pars en quête de l'océan.

Le Paci­fique à portée de main

Yamaha Pacifica PAC611HFM

Arrivé sur l’île de la rédac’, on me trans­met l’ins­tru­ment et je découvre qu’elle est livrée dans un somp­tueux Gigbag en carton estam­pillé Yamaha. Atten­tion ! Ce système de protec­tion biodé­gra­dable dispa­raî­tra à la première averse. Je lui ôte sa housse écolo­gique et aperçois sa jolie fini­tion bapti­sée : « Root Beer », en réfé­rence à la bois­son gazeuse à base d’ex­traits végé­taux dont les Améri­cains sont friands (et ce sont bien les seuls). Son vernis trans­lu­cide laisse entre­voir la table en érable flammé surplom­bant son corps en aulne. Son manche vissé en érable est muni d’un vernis miel glossy, accom­pa­gné d’un placage de tête assorti au corps (baptisé : Matching Head­stock), lui confé­rant un aspect vintage. Sa touche, quant à elle, est en palis­sandre avec un radius de 350mm et 22 frettes. Le pick­guard « Tortoise » colle parfai­te­ment aux couleurs de la guitare. Pour l’es­thé­tique, c’est un sans faute !

Yamaha Pacifica PAC611HFM

Côté tech­nique, les desi­gners ont frappé fort. La tête est équi­pée de méca­niques Grover auto-bloquantes ainsi que d’un sillet en téflon, qui assu­re­ront un accor­dage stable et une plus longue durée de vie de vos cordes. Pour les grands costauds, l’équipe a égale­ment songé à chan­ger les pontets stan­dards pour des pontets en téflons sur le cheva­let. On notera aussi que les cordes sont traver­santes pour un meilleur sustain. Pour les formes stra­toï­dales, nous sommes habi­tués à pas mal de confi­gu­ra­tions : SSS, HSS, HSH, etc. (H pour Humbu­cker et S pour Single coil). Mais ici, nous avons un para­mé­trage diffé­rent : Un P90 en posi­tion manche et un double bobi­nage en cheva­let. Faisons les présen­ta­tions. Le P90 (rien à voir avec l’arme à feu) est un SP90 signé Seymour Duncan, décrit comme une repro­duc­tion fidèle des premières savon­nettes, c’est-à-dire un son typé « Fat » et un haut niveau de sortie. L’autre micro est un S.D.Custom 5 (le chiffre corres­pond tout simple­ment aux aimants : Alnico V), il s’agit en fait d’un « Clas­sic 59's » modi­fié pour avoir un son moins saturé et plus vintage.

Look inside !

Yamaha Pacifica PAC611HFM

La carros­se­rie étant de belle facture, je me demande à quoi ressemble l’in­té­rieur. La plaque arrière est main­te­nue par trois vis que je retire sans le moindre mal. Le câblage est à peu près propre (ils auraient pu mettre des serres câbles). Les poten­tio­mètres ne sont pas ce qu’il y a de mieux, mais j’ap­pré­cie que Yamaha ait opté pour un conden­sa­teur en Poly­pro­py­lène à la place des tradi­tion­nels céra­miques. 

L’heure du câlin

Yamaha Pacifica PAC611HFM

Main­te­nant que nous avons fait connais­sance, il est temps de jouer avec elle. Malgré l’ajout d’une table en érable, le poids reste raison­nable (envi­ron 3Kg). Que je sois en posi­tion assise ou debout, les échan­crures épousent bien mon corps et la rendent très agréable. N’ai­mant plus les manches vernis (être casse-pieds est un métier !), je partais avec un handi­cap, mais je me suis juré de rester objec­tif jusqu’à la fin du test ! Eh bien j’ai eu raison de conti­nuer, il est fin et agréable, je dirais même que c’est une « auto­route ». La main glisse tout le long sans  accroc.

Je commence par frap­per « Wonder­wall », le son est orienté haut médium, ce qui est normal avec le couple aulne/érable, heureu­se­ment que le palis­sandre amène un peu de douceur dans ce monde de « bright ».

Yamaha Pacifica PAC611HFM

En acous­tique, elle se révèle dyna­mique avec une bonne réso­nance. Toutes les harmo­niques sonnent, le réglage d’usine est bien réalisé et l’ac­tion est assez basse. Il est temps de la bran­cher pour véri­fier si elle sonne aussi bien ampli­fiée qu’à vide. Pour bien démar­rer, j’al­lume mon éter­nel JTM45 (on ne me chan­gera pas), connecté à un 2×12'' Green­back, un petit PG57 en face, it’s time to play ! Je retrouve le son et la dyna­mique qu’on avait en acous­tique. Les micros retrans­crivent assez bien les nuances de jeu avec un côté « Midrange » que l’on appré­ciera ou non. Amateurs de sons modernes, passez votre chemin, cette petite perle est orien­tée Blues/Rock vintage. En pous­sant le gain de l’am­pli, je peux jouer un petit « Cocaine » et pour les plus fous un « Paint in Black ». Le poten­tio­mètre de tona­lité est un Push-Pull, qui permet de split­ter le Humbu­cker afin d’avoir le petit côté brillant d’un Single Coil. 

Histoire de voir si la belle peut s’en sortir avec un ampli plus moderne, je décide de la bran­cher au Mesa Boogie F50 (ampli à lampes muni de deux canaux) et le test est concluant ! Sur le canal clean, la gratte garde un son assez chaud avec le P90. J’ajoute un peu de réverbe et le son est propice à un petit arpège Clap­to­nien. Sur le canal drive, le micro cheva­let est mordant comme j’aime. Le split se révèle très utile, car le Custom 5 est chargé en basses, donc j’ac­tive le Push-Pull pour faire la ryth­mique et je le retire pour frap­per mon solo, me faisant ainsi gagner quelques dB et plus de chaleur. 

clean­neck
00:0000:19
  • clean­neck00:19
  • clean­mid00:19
  • clean­bri00:20
  • clean­bri­push00:19
  • satu­manche00:17
  • satu­mi­lieu00:17
  • satu­che­va­let00:17
  • satu­che­va­let­push00:17

Que cela soit en acous­tique ou bran­chée, j’ai eu beau­coup de plai­sir à jouer avec. Son manche fin et ses réglages simples la rendent facile d’ac­cès. 

Ça donne quoi ?

Cette Paci­fica PAC611HFM est une bonne surprise pour ce début d’an­née 2012. Sa poly­va­lence vous permet­tra de jouer des ballades roman­tiques jusqu’au Hard Rock, en passant par le Blues, le Rock cali­for­nien, le Ska et j’en passe. Malheu­reu­se­ment pour les grands costauds amateurs de Heavy Metal, grosse satu­ra­tion et son moderne, cette guitare n’est pas pour vous. Comme toutes bonnes choses, la qualité a un prix, et cette demoi­selle est affi­chée au prix public de : 677 €. Ajou­tons que pour ce prix, on aurait quand même aimé avoir une vraie housse.

Points forts
  • La finition
  • L'ergonomie
  • Le son
  • Les mécaniques auto-bloquantes
  • Sillet et pontets en téflon
Points faibles
  • Pas de gigbag

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