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Sugar Bytes Egoist
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Test du Sugar Bytes Egoist

Autre instrument virtuel de la marque Sugar Bytes

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Test écrit
14 réactions
Egoïste prodigue
9/10
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Grand spécialiste du multi-effet à pattern, Sugar Bytes revient avec Egoist, une groove-box logicielle qui slice avec une rare générosité pour transformer le plus fadasse des fichiers audio en groove infernal.

En vis-à-vis des nombreux éditeurs qui n’en finissent plus d’ému­ler des EQ et des compres­seurs vintage pour faire leur beurre, les alle­mands de Sugar Bytes ont toujours misé sur l’ori­gi­na­lité, jouis­sant du coup d’une iden­tité forte dans le petit monde de l’au­dio. Parmi leur produits phares, on se souvient notam­ment de plusieurs multi-effets dont Effec­trix ou Turnado, et de Cyclop, un synthé basse orienté Dubs­tep, autant de plug-ins qui avaient ravi Slee­pless pour leur origi­na­lité et leur effi­ca­cité. Bref, inutile de dire que cet Egoist avait de quoi nous faire dres­ser le sour­cil et tendre l’oreille, d’au­tant qu’il se situe à la confluence de plusieurs réali­sa­tions de l’édi­teur dans les concepts qu’il exploite. 

Première tranche d’Egoist

Dispo­nible en version auto­nome comme en plug-in VST et AU pour Mac ou PC aux formats 32 et 64 bits, le soft s’or­ga­nise en 4 onglets verti­caux, ou plutôt 3 si l’on consi­dère que le dernier onglet est lié aux préfé­rences du logi­ciel.

Sugar Bytes Egoist

Baptisé Slicer, le premier onglet vous permet de char­ger n’im­porte quel fichier audio et de le décou­per en 16 portions, le soft dispo­sant d’un algo de détec­tion des tran­si­toires à la sensi­bi­lité réglable pour vous simpli­fier le décou­page, cepen­dant que chaque marqueur déli­mi­tant les slices est déplaçable à la souris. En marge de ce petit ReCycle, on trouve de quoi trans­po­ser la tona­lité du fichier audio et éditer les slices dans leur ensemble : leur niveau de sortie (une sorte de compres­seur/expan­deur) ainsi que leur enve­loppe et leur longueur.

Sous cette fenêtre édition, un Step Sequen­cer de 16 pas (mais on peut réduire sa longueur via deux bornes) vous permet de défi­nir, pour chaque pas, le slice concerné, son sens de lecture, sa trans­po­si­tion, son octave, son attaque, son déclin et son volume (ne manque qu’un petit Pan…), sachant qu’il est possible de muter ou non chaque pas. Sur la partie droite, on trou­vera enfin en-vis-à-vis de chaque partie des commandes pour déca­ler toutes les valeurs vers le haut ou le bas, la droite ou la gauche, et la façon dont le logi­ciel lit la séquence : dans le sens normal ou inverse, dans le sens normal puis inverse ou enfin de façon aléa­toire. Evidem­ment, des fonc­tions de copier/coller et de remise à zéro du pattern sont aussi de la partie, tandis que chaque étage se voit affu­blé d’une icône figu­rant un ‘dé’. Sans surprise, un clic sur cette dernière génère aléa­toi­re­ment une séquence pour la ligne concer­née, permet­tant de faire inter­ve­nir le hasard de manière simple et de tomber sur des choses très inté­res­santes en quelques clics. Souvent remi­sée au rang des petits plus sympa­thiques, cette fonc­tion n’a rien d’anec­do­tique dans Egoist et on la retrouve à diffé­rents étages du logi­ciel dans chacun des onglets qui le composent, comme nous allons le voir avec le deuxième panneau : Bass/Beat.

Bass kicking

Sugar Bytes Egoist

Le panneau vous donne accès, comme son nom l’in­dique, à un synthé basse et une boîte à rythmes rudi­men­taire, puisque se résu­mant à 3 éléments (kick, snare et hi-hat) sur 16 pas obli­ga­toires, alors que la séquence de la basse peut, pour sa part, être réduite. On pourra s’éton­ner d’une telle limi­ta­tion mais c’est fina­le­ment ce qui permet à Egoist de produire des grooves carrés en toutes circons­tances, même si j’au­rais préféré pour ma part jouir d’un peu plus de lati­tude de ce côté : quand on a goûté aux possi­bi­li­tés d’un Tremor de ce côté, dur de reve­nir à un cadre plus rigide.

Se résu­mant à trois éléments, les rythmes demeu­re­ront basiques mais cela permet au panneau de confi­gu­ra­tion de la boîte à rythmes d’être extrê­me­ment simple à confi­gu­rer : on y sélec­tion­nera un kit où l’on pourra choi­sir le son à jouer pour chacun des trois éléments, régler son volume et son pitch, tandis que deux commandes globales de volume et d’at­taque permettent encore de jouer sur l’en­semble. Dans le séquen­ceur, on dispose pour chaque case de trois états : pas de son, coup moyen et coup fort. Bref, c’est rustique mais ça a le mérite d’être très simple à utili­ser et de produire des résul­tats qui font mouche à tous les coups.

Côté basse, on n’aura pas droit à plus de fiori­tures mais à un petit synthé rudi­men­taire basé sur un oscil­la­teur à forme d’onde en scie ou carré et qui embarque un filtre multi­mode modu­lable (Scie ou Sweep) et un drive. A la faveur de ces derniers, vous pour­rez ainsi évoluer dans un registre à la TB-303 : basique certes, mais de bon goût. Pour ce qui est de la séquence, on retrouve le même prin­cipe que pour la partie Slice, à ceci près qu’en lieu et place des sliders défi­nis­sant quel slice est joué sur quel pas, on dispose d’icônes figu­rant les diffé­rentes sortes de note : quart de pas, demi-pas, pas entier, liée au pas suivant, avec ou sans Glide, etc.  Seul regret : si un para­mètre permet de régler la Root Note pour accor­der la basse aux slice, on aurait adoré que cette détec­tion se fasse de manière plus auto­ma­tique, au moyen d’un algo de recon­nais­sance du pitch. On aurait égale­ment appré­cié dispo­ser d’ou­til pour contraindre les notes dans une gamme préci­se…

Sugar Bytes Egoist

Comme pour la partie Slice, on dispose en marge de la basse comme de la partie Beat de tout ce qu’il faut pour jouer sur l’ordre de lecture de la séquence, la déca­ler, la copier-coller ou évidem­ment lui mettre un bon petit coup de dé.

Jetons les dés, donc, et à la faveur d’un double 6, passons par la case départ, touchons 20 000 € et retrou­vons nous dans l’on­glet suivant : Effects

Effec­trix light

C’est ici que l’on va pouvoir épicer nos slices, notre basse et notre rythme au moyen de 7 proces­seurs d’ef­fets ou trai­te­ments : un filtre multi­mode réso­nant, un delay, une réverb, un bit-crusher/down sampler, un chorus, un simu­la­teur d’ar­rêt de bande (tape stop) et un looper.

Sugar Bytes Egoist

On retrouve ici la même orga­ni­sa­tion que dans tout le reste du soft, avec un séquen­ceur 16 pas (ou moins) permet­tant de program­mer la mise en ou hors service des 7 effets embarqués dans le soft tandis que la partie supé­rieure permet d’édi­ter le para­mé­trage de chaque proces­seur, de façon très simple et très graphique : pour l’es­sen­tiel, chaque effet se règle au moyen d’un simple pad X/Y, avec un petit visuel très clair en guise de contrôle. Et évidem­ment, on retrouve les ici et là les petits dés pour mettre un peu de chaos dans tout cela.

Pas grand-chose à dire donc sur cette section si ce n’est qu’on aurait voulu plus de choix encore dans les effets comme on en dispose dans Effec­trix, et surtout qu’on aurait adoré dispo­ser d’une telle section pour chaque élément et non d’une seule section globale, bien qu’elle soit acti­vable et désac­ti­vable pour chaque partie. Egoist en aurait certes été plus riche mais au prix toute­fois d’une plus grande complexité : Sugar Bytes a pris le parti de la simpli­cité et il serait bien mal venu de le leur repro­cher car cela permet au soft de demeu­rer simple, intui­tif, et surtout, incroya­ble­ment ludique.

Mais aussi

Sugar Bytes Egoist

Évidem­ment, dans le sillage de son iden­tité élec­tro, Egoist dispose de tout ce qu’il faut pour stocker vos patterns, et les agen­cer en Part puis en Song. En mode Pattern, vous pouvez ainsi stocker 16 patterns rappe­lable d’une touche, cepen­dant qu’en mode Part, vous pouvez enre­gis­trer 6 progres­sions de 8 patterns chacune, lesquelles pour­ront être agen­cées sur les 16 pas du mode Song.

Préci­sons que côté Live, la zone basse dédiée au stockage des patterns/parts pourra égale­ment se trans­for­mer en clavier pour déclen­cher les diffé­rentes portions du Slicer, tandis qu’un MIDI Learn est acces­sible d’un simple clic droit sur toutes les commandes d’édi­tion du logi­ciel.

Finis­sons avec l’on­glet Egoist qui donne accès aux diverses préfé­rences MIDI ou audio du logi­ciel. Rien de bien inté­res­sant à dire là-dessus si ce n’est sur le para­mètre Slice Time Base qui peut modi­fier assez dras­tique­ment la façon dont le logi­ciel fonc­tionne : en mode Note, le timer est basé sur la longueur d’un pas, en mode Clock, il est basé sur la longueur des slices.

Conclu­sion

Extrê­me­ment simple à prendre à main, Egoist n’a pas son pareil pour méta­mor­pho­ser la plus banale des boucles audio en groove qui tue, en offrant des résul­tats qui sont, dans la grande majo­rité des cas, très inté­res­sants et exploi­tables. Certes, on aurait parfois voulu que le soft soit un poil plus sophis­tiqué, notam­ment du côté des effets ou encore de la boîte à rythmes qui demeure très rudi­men­taire. Mais la chose se serait traduite par une plus grande complexité, nuisant sans doute à la prise en main ultra simple de cette petite merveille de fun.

Parmi les choses inté­res­santes, on appré­ciera surtout la grande place lais­sée au hasard avec tous ces petits dés qui permettent, à diffé­rents étages du logi­ciel, de partir dans des direc­tions souvent très surpre­nantes et pleines d’à-propos. 

Évidem­ment, si la musique élec­tro­nique n’est pas votre truc, Egoist perd gran­de­ment de son inté­rêt, mais si vous cher­chez un petit labo de recherche élec­tro-groo­vis­tique simple à prendre en main, que ce soit pour accou­cher d’idées neuves ou plus simple­ment pour faire du remix, le prix de 99 € réclamé par Sugar Bytes me semble être un inves­tis­se­ment que vous ne regret­te­rez proba­ble­ment pas.

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9/10
Points forts
  • Fuuuuuuun !
  • Extrêmement simple et intuitif

  • Un ensemble complet pour créer des grooves
  • Fonctionne à partir de n’importe quel matériau audio
  • Résultats très pertinents dans l’ensemble
  • 
Le système de dés à tous les niveaux pour faire intervenir le hasard
  • 
Qualité audio de l’ensemble : ça sonne bien !
  • 
Des presets bien sympas à tous les niveaux


Points faibles
  • Pas de possibilité de séquencer le pan
  • 
Beat obligatoirement sur 16 pas
  • 
Pas de contrainte de gamme sur la bassline, ni de détection de gamme sur le slicer
  • 
Une seule section d’effets globale 

Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.