Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
12 réactions
L’octaver Boss, troisième du nom
7/10
Partager cet article

Bien qu’elle porte la mention 5, la nouvelle pédale Boss OC-5 est le troisième octaver développé par la marque nipponne. La première version commercialisée de 1982 à 2003, a été remplacée par la célèbre OC-3 Super Octave que vient donc à son tour remplacer cette nouvelle OC-5, sobrement baptisée « Octave ». La pédale hérite du coloris marron qu’on associe à l’octaver, mais décliné ici dans une finition légèrement pailletée assez jolie.

Vintage et Poly sont sur un bateau

Nouvelle mouture de l’oc­ta­ver Boss, l’OC-5 reprend quand même les sono­ri­tés du grand clas­sique du genre qu’est l’OC-2. La pédale dispose de deux modes de fonc­tion­ne­ment : Vintage et Poly. Le mode Vintage déve­loppe donc les sono­ri­tés clas­siques de l’OC-2 qui ne permet de jouer que des notes seules alors que le mode Poly, comme sur l’ OC-3 d’ailleurs, auto­rise un jeu en accord.

OC-5-12Les contrôles sont assez basiques et intui­tifs, on retrouve les réglages suivants : 

  • Direct Level : ajuste le niveau du signal direct venant de la guitare
  • +1 Oct Level: ajuste le niveau du signal une octave au-dessus
  • –1 Oct Level : ajuste le niveau du signal une octave en-dessous
  • –2 Oct / Range : réglage dont la fonc­tion dépend du mode engagé ; en mode Vintage, il ajuste le niveau du signal 2 octaves en-dessous et en mode Poly il déter­mine la largeur de bande du signal –1 Octave. Tout à gauche, seule la note la plus grave de l’ac­cord est prise en compte et plus on tourne le potard vers la droite, plus on augmente la largeur de bande qui sera trai­tée.
  • Un petit sélec­teur métal­lique à deux posi­tions placé sous la rangée de potards permet de bascu­ler entre les deux modes. 

Un switch à deux posi­tions situé au-dessus de la pédale permet de choi­sir entre basse ou guitare, selon l’ins­tru­ment que l’on souhaite bran­cher. Enfin, l’OC-5 offre deux sorties sépa­rées : une bapti­sée « Output » qui donne à entendre l’ef­fet d’oc­tave, et l’autre dénom­mée "Direct Out” avec laquelle on n’en­tend que le son direct prove­nant de la guitare. En termes d’uti­li­sa­tion, on n’est pas trop débous­solé et on arrive rapi­de­ment à obte­nir le son recher­ché. Le boîtier de la pédale a lair solide, à limage des produits Boss, toujours bien réali­sés, fiables et à l’épreuve de la scène. Les fiches jack et les potards inspirent soli­dité et confiance et le foot switch semble taillé pour affron­ter les tour­nées dans les condi­tions les plus extrêmes. Mention spéciale pour Boss qui, comme la marque new-yorkaise Elec­tro Harmo­nix, prend le soin de four­nir une pile 9 volts avec toutes ses pédales. 

Oh c’est cinq !

On commence par jouer cette petite OC-5 sur un son clair, en mode Vintage. Le son est effec­ti­ve­ment bien vintage et rappelle forte­ment l’OC-2, première version de l’oc­ta­ver de Boss.

 

L’oc­tave supé­rieure sonne vrai­ment bien et génère cette sono­rité si parti­cu­lière qui fait penser légè­re­ment à un son d’orgue quand le signal direct de la guitare est présent aussi. L’oc­tave infé­rieure est assez déce­vante et pas très précise. La pédale a un peu de mal à détec­ter les notes les plus graves que ce soit pour la guitare ou la basse. C’est dommage. Cette octave infé­rieure reste quand même large­ment exploi­table, il faut juste veiller à ne pas descendre trop bas. Le potard –2 Oct génère une sono­rité qui est vite trop grave et ne fonc­tionne pas très bien en son clair. En ne choi­sis­sant d’en­tendre que l’oc­tave infé­rieure, sans le son direct, le rendu est assez synthé­tique et très éloi­gné de ce qu’on peut obte­nir avec un POG d’Elec­tro Harmo­nix. Le mode Vintage n’au­to­ri­sant un jeu qu’en note à note, on s’em­presse de passer en mode Poly. Les accords sont quant à eux très bien pris en charge et dévoilent toute leur richesse avec les deux octaves en même temps (supé­rieure et infé­rieure). On conserve cette sono­rité d’orgue si typique et qui fonc­tionne très bien en son clair. Sans plus attendre on attaque les sons satu­rés en commençant par le crunch, toujours fourni par notre tête Marshall SV20H.

OC-5-8L’ef­fet prend tout de suite une autre dimen­sion avec de la satu­ra­tion. L’oc­tave infé­rieure s’ouvre davan­tage et amène ce côté lourd que l’on cherche avec un octa­ver. Le son s’épais­sit et s’en­ri­chit, c’est un bonheur. Les harmo­niques ressortent davan­tage grâce à l’oc­tave supé­rieure et on peut trou­ver, en mélan­geant les deux octaves, des sono­ri­tés très inspi­rantes. En mode Poly, le potard Range permet de régler assez fine­ment le rendu de l’oc­tave infé­rieure. Néan­moins, cette dernière reste un peu trop vague, on sent que la pédale a du mal à détec­ter la note encore une fois. La sono­rité d’orgue est accen­tuée avec la satu­ra­tion, et on obtient avec unique­ment l’oc­tave supé­rieure et le son direct, des sono­ri­tés très punchy qui feront bien ressor­tir des lignes mélo­diques ou des riffs note à note. On augmente un peu le volume de l’am­pli avant d’en­clen­cher notre fidèle Xotic BB Preamp et c’est parti pour les grosses satu­ra­tions.

Avec une satu­ra­tion plus franche, on prend encore plus de plai­sir. Les riffs joués en note à note deviennent simple­ment énormes, avec une belle présence. Les bends sont égale­ment magni­fiés, chaque petit mouve­ment du poignet est accen­tué par les octaves. Atten­tion cepen­dant à ne pas jouer d’ac­cords trop complexes, la pédale aura du mal à les détec­ter et ils sonne­ront un peu faux. Les lignes mélo­diques jouées sur les frettes les plus hautes sonnent elles aussi très bien ; plus les notes sont aigües, plus cette sono­rité d’orgue devient présente et cela confère un aspect vrai­ment origi­nal au son, tout en l’en­ve­lop­pant d’une nappe dans les basses. 

Envoyez la Fuzz !

OC-5-2Un effet indis­so­ciable de l’oc­tave est la fuzz ; Jimi Hendrix l’avait tout de suite entendu et a décidé de marier ces deux effets assez tôt dans sa carrière. Là encore, l’OC-5 se montre parti­cu­liè­re­ment effi­cace. Le côté rugueux de notre Big Muff est démul­ti­plié et le son devient simple­ment énorme dès qu’on enclenche l’oc­ta­ver. Un des aspects très agréables de cet effet est de donner une impres­sion de lour­deur au son, sans que l’on soit obligé d’ac­cor­der sa guitare cinq tons en dessous du clas­sique Mi stan­dard. 

Si l’oc­tave supé­rieure fait encore des merveilles avec la fuzz en amenant ce côté très psyché­dé­lique à toutes les lignes mélo­diques et solos, l’oc­tave infé­rieure se montre encore un peu capri­cieuse. Il faut doser avec beau­coup de minu­tie ce réglage afin d’ame­ner juste ce qu’il faut pour alour­dir le son sans le surchar­ger. Même constat avec le réglage –2 Oct qui s’avère rapi­de­ment trop grave. Cepen­dant, son utili­sa­tion est inté­res­sante et c’est un réglage qui pourra être utile dans certains cas. C’est dommage que la pédale ait du mal à détec­ter les fréquences les plus basses mais on peut quand même trou­ver le son recher­ché, la course des potards étant suffi­sam­ment longue. 

Le mot de la fin

Propo­sée au prix public conseillé de 139 €, l’OC-5 a un bon rapport qualité-prix. Ses deux modes de fonc­tion­ne­ment permettent de géné­rer les sono­ri­tés vintage du célèbre OC-2 tout en offrant un mode poly­pho­nique qui place la pédale en concur­rence directe avec le POG de chez Elec­tro Harmo­nix. Malgré les quelques diffi­cul­tés de la pédale à détec­ter les notes les plus graves, elle fonc­tionne bien avec une basse ; elle a cepen­dant du mal à être aussi précise que le POG. L’OC-5 est un octa­ver fiable, effi­cace et clas­sique qui trou­vera sa place sur le Pedal­board de tout guita­riste qui cherche ces sono­ri­tés typées orgue et ce côté lourd amené par l’oc­tave infé­rieure.

  • JB
  • JB-2
  • OC-5
  • OC-5-2
  • OC-5-3
  • OC-5-4
  • OC-5-5
  • OC-5-6
  • OC-5-7
  • OC-5-8
  • OC-5-9
  • OC-5-10
  • OC-5-11
  • OC-5-12

 

7/10
Points forts
  • Deux modes de fonctionnement
  • Sonorités très correctes
  • Fiabilité
  • Simplicité d’utilisation
Points faibles
  • Difficulté de la pédale à détecter les notes les plus graves
  • Potard -2 Oct pas très convaincant
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)


Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)