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Project SAM Swing
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Test de ProjectSAM Swing!

Orchestre virtuel de la marque Project SAM

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Prix public : 299 € TTC
Test écrit
21 réactions
Vers le jazzy et au-delà
8/10
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Grand spécialiste de la banque orchestrale aussi symphonique que hollywoodienne, ProjectSAM sort de son domaine de prédilection avec Swing! Au programme : du jazz, mais pas que...

D’Orches­tral Brass à Sympho­bia en passant par True Strike, Project­SAM s’est, en bien­tôt 15 ans, imposé comme une valeur sûre de la banque orches­trale pensée pour la musique de film, télé ou jeu vidéo. Toute­fois, si ce petit marché était autre­fois occupé par peu d’ac­teurs (East­West, VSL, Garri­tan, etc.), l’ar­ri­vée de quan­tité de nouveaux chal­len­gers (Audio­bro, Spit­fire, 8dio, Cine­Samples, Orches­tra Tools, Native Instru­ments, Impact Sound­works, etc.) fait qu’il est aujour­d’hui autre­ment plus disputé. Il ne s’agit plus seule­ment de propo­ser d’ex­cel­lents produits, mais il faut encore que ces produits soient origi­naux, qu’ils se démarquent et apportent quelque chose de neuf.

C’est sans doute pour cela que Project­SAM en est venu à réali­ser Swing! qui, comme son nom le suggère, s’at­taque à un genre éton­nam­ment peu repré­senté sur le marché des banques de samples en regard de l’im­por­tance du genre dans l’his­toire de la musique et de son usage dans les musiques de film. On trouve bien sûr un certain nombre de collec­tions de boucles dédiées au jazz mais il faut alors se conten­ter de phra­sés tous faits, tandis qu’au rayon des banques multi­sam­plées, l’offre se réduit à peau de chagrin. En dehors d’ins­tru­ments solos qui peuvent évidem­ment être utili­sés dans le genre (batte­ries, contre­basses, pianos, cuivres, orgues), les collec­tions d’ins­tru­ments se résument pour l’es­sen­tiel au Jazz & Big Band de Garri­tan (orchestre complet), au Broad­way Big Band de Fable Sound (section cuivre) et au Jazzis­tic et au Gypsy Jazzy d’UVI (petites forma­tions Jazz). Mention­nons d’ailleurs que Gypsy Jazzy est, à ma connais­sance, la seule banque qui se soit inté­res­sée au jazz manouche jusqu’à l’ar­ri­vée du Swing! qui nous occupe.

ProjectSAM Swing!

Le jazz est au programme donc, et plus géné­ra­le­ment la musique jazzy (c’est le mot préci­sé­ment employé par l’édi­teur) utili­sée pour les BO de films. Il est impor­tant de souli­gner la nuance car vous ne trou­ve­rez pas ici une banque couvrant tous les courants et sono­ri­tés du jazz, mais une collec­tion d’ins­tru­ments et de multis vous permet­tant de retrou­ver les couleurs de styles bien parti­cu­liers. Ne pensez donc pas au Out to Lunch d’Eric Dolphy mais plutôt à la Panthère Rose de Mancini, ni même au Take Five de Dave Brubeck ou aux solis de Char­lie Chris­tian mais à la guitare manouche de Django Rein­hart, et, de manière géné­rale, à toute la musique qu’on utilise dès qu’on veut évoquer les années 30 et 40 à l’écran… Ça et bien d’autres choses comme on s’en rend compte après avoir installé et auto­risé la banque de 18 Go, utili­sable dans Kontakt comme dans Kontakt Player.

Quand le jazz est là… la java aussi !

Comme de coutume avec Project­SAM, la banque propose d’un côté une collec­tion d’ins­tru­ments rangés par caté­go­ries, et de l’autre des multis assem­blés et program­més avec soin pour être immé­dia­te­ment jouables en live.

ProjectSAM Swing!

Ces derniers portent des noms plus ou moins évoca­teurs et permettent de se faire une idée du péri­mètre stylis­tique de la banque. Or, en jouant avec eux, on se rend compte que Swing! voit beau­coup plus large que son nom ne le lais­sait suppo­ser.

Si West Side et Trench Coat lorgnent ainsi ouver­te­ment vers le big band et si Django nous renvoie effec­ti­ve­ment à la musique du célèbre guita­riste, Aloha s’aven­ture vers les ambiances hawaïennes avec son ukulele et son Lap Steel, tandis que Place du Tertre nous sert de la musette à grands coups d’ac­cor­déon et de piano jouet façon Yann Tier­sen, et que les sifflets de Sunny Sunday évoquent la folk mini­ma­liste qu’on utilise aujour­d’hui dans nombre de publi­ci­tés ciblant les hips­ters.

Bref, un joyeux bric-à-brac qu’il convient d’exa­mi­ner en détail en délais­sant le réper­toire Multis pour celui des instru­ments.

L’ar­se­nal

Une bonne quaran­taine de patches nous sont propo­sés dans 7 caté­go­ries dont voici le détail :

  • LEAD INSTRU­MENTS: Big Band Legato / Trum­pet Harmon Legato / Trum­pet Harmon Cup Legato / Nylon Guitar (full range) / Manouche Guitar (gypsy-style, melo­dic range) / Accor­dion 8-Stop / Accor­dion Musette / Harmo­nica / Toy Piano / Whistle Ensemble
  • BIG BAND ENSEMBLE: Big Band Unison / Big Band Tutti / Big Band Tutti Wide Octaves / Big Band Chords (set of 3) / Big Band Gestures / Big Band Bonus Mate­rial
  • SAX SECTION : Sax Ensemble Unison / Sax Ensemble Chords (set of 5) / Sax Ensemble Gestures / Sax Ensemble Bonus Mate­rial
  • BRASS SECTION: Trum­pet Section Mutes / Trum­pet Section High / Trum­pet Solo Harmon / Trum­pet Solo Harmon Cup / Trom­bone Solo
  • RHYTHM SECTION: Strum Chords Manouche Guitar / Strum Chords Nylon Guitar / Strum Chords Ukelele / Double Bass (newly recor­ded, different from Lumina) / Fender Preci­sion Bass / Jazz Drums (brushes) / Finger Snaps
  • OTHER INSTRU­MENTS: Lap Steel Single Notes / Lap Steel Maj6 Chords / Pedal Steel Maj Chords / Pedal Steel Phrases / Low Ensemble featu­ring Trom­bone / Low Ensemble featu­ring Contra Bassoon
  • TEMPO SYNC GROOVES: Jazz Drums Grooves (3 tempo sets) / Manouche Guitar Grooves (4 tempo sets) / Nylon Guitar Grooves (3 tempo sets) / Ukelele Grooves (1 tempo set)

Comme on le voit, ce sont les vents qui prédo­minent, avec une orien­ta­tion Big Band, ainsi que les guitares et assi­mi­lés. Et en marge de choses atten­dues (contre­basse, batte­rie jouée aux balais), les surprises sont nombreuses, confor­mé­ment à ce que lais­saient penser les multis : Pedal Steel et Lap Steel, ensemble de siffleurs, harmo­nica, accor­déons, piano jouet.

ProjectSAM Swing!

À l’in­verse, on pourra s’éton­ner de certaines absences, à commen­cer par celle du piano, pour­tant si impor­tant dans tant de musiques jazzy et dans le jazz tout court. Dans la mesure où l’ins­tru­ment pour­rait à lui seul faire l’objet d’une banque dédiée, on peut comprendre le choix de Project­SAM, d’au­tant qu’il existe déjà une offre consé­quente en la matière, que ce soit en piano jazz ou honky tonk.

En vis-à-vis d’un Ukulele ou des Lap Steel/Pedal Steel un peu hors-cadre de mon point de vue, on déplo­rera en revanche l’ab­sence de pas mal d’ins­tru­ments qui auraient pour­tant mérité leur place dans cette optique jazzy. Swing! ne propose ainsi pas de flûte traver­sière (pour la musique du Saint, vous repas­se­rez), ni de vibra­phone, et on ne peut pas dire qu’il offre de quoi abor­der serei­ne­ment le style Nouvelle Orléans (pas de fanfare ni de banjo). Dans le contexte de la musique jazzy pour l’écran, il manque aussi une batte­rie frap­pée aux baguettes ainsi qu’un assor­ti­ment de percus­sions typique du genre (vibras­lap, triangle, timbales, claves, etc.), et plus encore, un violon et une clari­nette. Car si Swing! a convoqué Django sur la partie guitare, Stéphane Grap­pelli comme Hubert Rostaing restent aux abon­nés absents : impos­sible donc de partir dans les Nuages du Hot Club de Fran­ce… C’est d’au­tant plus dommage qu’il n’existe pas, sur le marché, de banque de violon perti­nente pour ce style parti­cu­lier et que le Gypsy Jazzy d’UVI demeure très limité de ce côté.

Ne nous foca­li­sons pas toute­fois sur ce qui manque pour nous concen­trer sur ce qu’on nous propose et sur les choix qui ont été faits par Project­SAM en matière de mapping et de scripts.

Let’s swing!

ProjectSAM Swing!

On sent très clai­re­ment à l’usage de chacun des instru­ments que Project­SAM a cher­ché la simpli­cité et l’ef­fi­ca­cité plutôt que l’ex­haus­ti­vité. Les guitares propo­sées sont ainsi loin d’of­frir toutes les nuances des instru­ments Efimov ou Acous­tic­Samples, que ce soit en termes de vélo­ci­tés ou d’ar­ti­cu­la­tions. Quant à la section Big Band, pour­tant la plus déve­lop­pée, elle sera loin de faire de l’ombre à la Broad­way Big Band de Fable Sounds (autre­ment plus chère il est vrai) ou des instru­ments de Sample Mode­ling. Plutôt que de repro­duire des instru­ments en inté­gra­lité, Project­SAM a en effet pris le parti de ne garder que les arti­cu­la­tions emblé­ma­tiques du genre et de recou­rir au besoin à des boucles (grooves de batte­ries et ryth­miques de Ukulele ou de guitare prêts à l’em­ploi), ce qui permet d’abor­der des tech­niques carac­té­ris­tiques et de gran­de­ment simpli­fier la prise en main comme la program­ma­tion.

De fait, les inter­faces graphiques sont toujours très épurées tandis qu’au­cune banque ne fait appel au moindre keys­witch. Pour gérer les diffé­rentes arti­cu­la­tions, l’édi­teur a préféré miser soit sur des splits de clavier (on accède à tel type d’ar­ti­cu­la­tion sur telle ou telle octave), soit sur la molette de modu­la­tion, soit sur les splits de vélo­cité : suivant qu’on joue piano, normal ou forte, on accède à tel ou tel type d’ar­ti­cu­la­tion.

Ce dernier système ravira sans doute les pianistes accom­plis dispo­sant d’un clavier de contrôle de qualité. Toute­fois, pour les mauvais clavié­ristes (dont je fais partie) ou ceux dont le clavier n’est pas un modèle de préci­sion (dont je fais partie aussi), inutile de dire que la chose est moins enthou­sias­mante et rend le jeu diffi­cile. Elle l’est d’au­tant moins que certains mappings suivent une logique étrange. Sur l’har­mo­nica, on dispose ainsi des arti­cu­la­tions suivantes à mesure que la vélo­cité augmente : Stac­cato Piano, Swell, Long Normal et Saccato Forte, ce qui s’avère assez compliqué à jouer et oblige à faire beau­coup de choses à la souris. Enfin, on regret­tera un manque de cohé­rence dans le sampling de certains instru­ments : c’est ainsi que la guitare nylon dispose inex­pli­ca­ble­ment de plus de décli­nai­sons d’ac­cords que la guitare manouche, ce qui est agaçant lorsqu’on voudrait doubler l’une avec l’autre.

Ces cas sont toute­fois rela­ti­ve­ment rares et il faut admettre qu’on prend dans l’en­semble beau­coup de plai­sir avec ces instru­ments vu que tout sonne merveilleu­se­ment bien. Non seule­ment l’édi­tion des samples comme leur bouclage est des plus propres, mais les instru­ments propo­sés témoignent d’une excel­lente direc­tion artis­tique.

Les cuivres sont pêchus et brillants comme il se doit tandis que les guitares font montre d’un carac­tère qui fait défaut à pas mal de guitares virtuelles : l’usage de boucles est une vraie bonne idée de ce point de vue pour préser­ver le groove du musi­cien, et il ne s’avère pas trop limi­ta­tif vu que ces dernières sont décli­nées, du moins sur le modèle nylon, en majeur/mineur, septième majeur/mineur, dimi­nué/septième dimi­nué et sixième mineur. Du coup, sans trop se fati­guer, on parvient vite à assem­bler des choses crédibles, à plus forte raison quand Project­SAM a parsemé ses instru­ments de petites arti­cu­la­tions qui, au détour d’une mesure et à peu de frais, font leur petit effet : runs, swells, trilles, falls, etc.

Enre­gis­trés soit dans la même salle de concert que Sympho­bia, soit en studio, tous les instru­ments proposent un réglage permet­tant de jouer sur le mixage des micros pour doser la quan­tité de 'pièce’, tandis qu’il est possible d’ajus­ter l’en­ve­loppe comme la vitesse de lecture du sample, ce qui sera utile pour exacer­ber ou atté­nuer l’at­taque de certains instru­ments.

À titre d’exemple, voici quelques bidouilles que j’ai pu faire, sans avoir à suer des heures sur la program­ma­tion MIDI comme sur le mixage.

On commence avec une ambiance très holly­woo­dienne, qui donne l’oc­ca­sion d’en­tendre la contre­basse, la batte­rie et la trom­pette bouchée mais aussi les ensembles de cuivres dont les pêches sont plutôt convain­cantes :

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Chan­ge­ment d’am­biance avec cette valse qui fleure bon la cari­ca­ture de Mont­martre : accor­déon musette, piano jouet et siffle­ments. On senti­rait presque le vin blanc sur le zinc…

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ProjectSAM Swing!

Ukulele, LapS­teel et Pedal­Steel permettent évidem­ment de gagner en exotisme pour évoquer, c’est selon, un Hawai de carte postale ou la campagne profonde améri­caine.

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Finis­sons enfin avec du jazz manouche qui met bien en avant les guitares ryth­mique et solo et montre que la banque peut tout à fait servir dans des contextes plus contem­po­rains, façon musique « manHouse ».

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Conclu­sion

Dur de ne pas être emballé par ce Swing! qui répond à une attente éton­nam­ment peu consi­dé­rée par les éditeurs du marché en dehors d’UVI, Garri­tan ou Fable Sound et qui, sans tomber dans le piège rigide de la boucle, propose un excellent rapport qualité/simpli­cité avec un son irré­pro­chable. Sans trop d’ef­forts, on parvient ainsi à produire des choses très convain­cantes, à la lisière des clichés que les réali­sa­teurs adorent convoquer lorsqu’il s’agit de poser une atmo­sphère en très peu de temps.

Que ce soit pour évoquer la belle époque, le jazz de l’âge d’or holly­woo­dien, dres­ser des ambiances améli­pou­li­nesque ou encore faire des balades qui ravi­ront les hips­ters, Swing! se révèle fort utile, ce qui ne l’em­pêche pas toute­fois de présen­ter certains défauts.

Sans même parler du choix de mappings parfois un peu dérou­tants, on a ce senti­ment que la banque part un peu dans tous les sens au risque de survo­ler les genres qu’elle aborde. Pouvoir faire des ambiances hawaïennes grâce au ukulele et au laps­teel n’est certes pas désa­gréable, mais on aurait préféré dispo­ser d’un violon manouche pour faire honneur au titre.

Quant au rapport qualité/prix, il me semble ni bon ni mauvais en regard du nombre d’ins­tru­ments embarqués, de leurs limites, du rapport simpli­cité/résul­tats et des services que pourra donc rendre cette banque au compo­si­teur. Quitte à ce que ce soit plus cher, on espère d’ailleurs que Project­SAM aura la bonne idée de pour­suivre dans cette voie et de nous propo­ser un Swing! Plus Plus encore plus exhaus­tif, car il y a vrai­ment de quoi faire.

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8/10
Points forts
  • Rareté des styles abordés
  • Qualité sonore
  • Direction artistique
  • La simplicité de mise en oeuvre
  • Les multis prêts à l’emploi
Points faibles
  • Lacunes dans les instruments présentés par rapport à ce que laisse supposer le mot Swing, alors que des choses plus dispensables sont présentes
  • Pourquoi diable la guitare manouche et la guitare nylon ne proposent-elles pas les mêmes accords ?
  • Choix de mapping discutables
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.