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Modartt Pianoteq 4
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Test du Modartt Pianoteq 4

Test écrit
84 réactions
Pianoteq passe la 4e
9/10
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Nouvelle évolution ou simple mise à jour, en tout cas la version 4 de Pianoteq débarque, et l’on est impatient de savoir ce qu’elle ajoute au précurseur du piano virtuel totalement modélisé.

En ce qui concerne les instru­ments virtuels censés repré­sen­ter, recréer, émuler des instru­ments acous­tiques réels, on connaît les solu­tions à base d’échan­tillons, celles utili­sant des tech­niques hybrides, échan­tillons et modé­li­sa­tion par exemple et celles n’uti­li­sant que la modé­li­sa­tion. Tout type d’ins­tru­ment peut béné­fi­cier de l’une ou l’autre, mais c’est le piano qui nous inté­resse aujour­d’hui, à la faveur de la sortie de la version 4 de Piano­teq, le premier piano n’uti­li­sant que de la modé­li­sa­tion, signé Modartt, et dont la première version remonte à 2006.

Depuis plusieurs mois, nous avons commencé à passer en revue les diffé­rentes versions virtuelles des pianos, ce qui permet d’ef­fec­tuer des compa­rai­sons entre diffé­rentes approches, tech­niques et savoir-faire (un élément à ne pas mino­rer), et en parti­cu­lier les Ivory II Grand Pianos et Upright Pianos de Synthogy, les Granny Piano, Bowed Grand Piano, Plucked Grand Piano, Emotio­nal Piano et Mont­cla­rion Hall Piano de Tone­ham­mer, le Alicia’s Keys de Native Instru­ments et les Kawai Ex-Pro, Old Black Grand et autres 88 notes d’Acous­tic­sampleS. On pourra aussi lire un compa­ra­tif incluant l’Add-On Ele dédié aux Rhodes et Wurlit­zer sur cette page.

Et l’on trou­vera aussi sur Audio­fan­zine d’autres tests de pianos plus anciens, comme les Galaxy Pianos II de Best Service, un compa­ra­tif entre l’Akous­tik Piano de Native et The Grand 2 de Stein­berg ainsi que celui de la version 3.5 de Piano­teq

On se consacre donc aujour­d’hui à la version 4 dudit Piano­teq et à ses nouveau­tés.

Intro­du­cing Modartt Piano­teq 4

Modartt Pianoteq 4

Vendue 399 euros (dans sa version Pro, 249 dans sa version Stan­dard et 99 dans sa version Play à venir), Piano­teq 4 est dispo­nible via télé­char­ge­ment sur le site de l’édi­teur, télé­char­ge­ment qui sera très rapide puisque le fichier ne pèse qu’à peine 20 Mo, modé­li­sa­tion oblige. Notons que l’up­grade à partir de n’im­porte quelle version précé­dente (d’une même version à l’autre, par exemple de Stan­dard 3 à Stan­dard 4) n’est vendue que 29 euros, une poli­tique tari­faire très basse que l’on ne rencontre que plutôt rare­ment.

Machine de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
OS 10.6.8
Logic Pro 9.1.7
Modartt Piano­teq 4.0.2

Le logi­ciel est bien entendu compa­tible Mac et PC, mais aussi Linux (bravo) et est fourni en tant que plug VST, AU et RTAS, et sous forme d’ap­pli­ca­tion auto­nome (stan­da­lone) et dispo­nible pour systèmes 32 et 64 bits, et est protégé via un numéro de série. On télé­char­gera aussi les nouvelles versions des Add-Ons gratuits KIViR et Bells, l’un appor­tant de nombreux instru­ments histo­riques (des piano­fortes à un CP80 Yamaha), l’autre toutes sortes d’ins­tru­ments à base de cloches. Au menu, un nouveau piano, des nouveaux effets, un petit « module » et quelques fonc­tion­na­li­tés.

Du cosmé­tique au fonc­tion­nel et vice versa

Modartt Pianoteq 4

Nouveau piano, donc, modé­lisé d’après un Stein­way D (pour tous les détails des tech­niques et procé­dés mis en œuvre, voir les précé­dents bancs d’es­sai sur les produits de l’édi­teur), et dispa­ri­tion des C3 et M3 inclus dans les versions anté­rieures. On dispose donc main­te­nant d’un piano Grand D4 (le fameux Stein­way) et d’un Grand K1, le modèle créé de toutes pièces par Modartt (non, ce n’est pas un Kawai). À la diffé­rence des anciens modèles, l’édi­teur a inclus de très nombreux présets, permet­tant de choi­sir rapi­de­ment un instru­ment en fonc­tion du style ou du genre abordé. Bien sûr, il serait dommage de ne pas adap­ter, grâce aux nombreuses fonc­tion­na­li­tés, le piano très préci­sé­ment à sa main et son oreille.

Notons à ce propos un nouvel outil de cali­bra­tion, permet­tant d’ajus­ter via un proces­sus semi-auto­ma­tisé à la fois la vélo­cité Note-On, la vélo­cité Note-Off et l’ac­tion de la pédale de sustain (il est conseillé de dispo­ser d’une pédale à contrôle continu plutôt qu’in­ter­rup­teur). Les diffé­rents points sur les courbes obte­nues peuvent être retou­chés, et les résul­tats obte­nus peuvent être sauve­gar­dés (un plus de cette version est l’in­clu­sion de la fonc­tion Save As le plus souvent possible).

Quelques fonc­tion­na­li­tés ont disparu, comme le réglage Quadra­tic Effect (ou a-t-il été inté­gré de façon dyna­mique/intel­li­gente ?) ou dépla­cée, comme le Sound Speed qui se retrouve dans la page de gestion des cinq micros, ou l’EQ qui béné­fi­cie main­te­nant d’un grand écran de program­ma­tion, permet­tant de placer autant de points que l’on veut et dispo­sant de présets (et de possi­bi­lité d’en sauve­gar­der).

Modartt Pianoteq 4

Autre grand chan­ge­ment, la gestion des effets ; en effet, ceux-ci sont main­te­nant regrou­pés dans un multi-effet à trois slots plus un dédié à la nouvelle réver­bé­ra­tion à convo­lu­tion, offrant plusieurs impul­sions de bonne qualité, ainsi que la possi­bi­lité d’im­por­ter les siennes au format Wave, bien vu. Les trois autres slots peuvent être confi­gu­rés libre­ment, avec possi­bi­lité d’in­ver­ser la posi­tion (pratique quand on a déjà effec­tué de nombreux réglages) et de sélec­tion­ner entre sept effets diffé­rents, Tremolo, Wah (tout deux déjà présents dans les versions précé­dentes), Chorus, Flan­ger, Delay, Amp et Comp. Si tous ne sont pas a priori prévus pour les pianos acous­tiques (quoiqu’on puisse très bien envi­sa­ger toutes sortes d’usage, notam­ment en musique à l’image ou en musique contem­po­raine), ils enri­chi­ront avec bonheur les sono­ri­tés des Add-Ons. Chaque effet dispose bien sûr de ses réglages et présets (les effets tempo­rels dispo­sant d’une synchro). Une fois la fenêtre fermée, un petit indi­ca­teur en bas de l’in­ter­face à droite permet­tra de toujours savoir quels slots sont actifs et quel type d’ef­fet est installé. Le Limi­ter a quant à lui migré direc­te­ment sur la sortie (on peut le désac­ti­ver en cliquant sur la lettre L de l’in­di­ca­teur de niveau).

Modartt Pianoteq 4

Autre nouveauté, le module Mallet Bounce permet­tant de para­mé­trer le rebond d’une mailloche, ou de baguettes, avec para­mètres de sensi­bi­lité à la vélo­cité, de retard initial, de déclin du retard, de la vélo­cité plus une fonc­tion « huma­ni­sa­tion ». Un ajout fort bien venu, puisqu’il pourra être appliqué avec réus­site sur les sono­ri­tés de Cimba­lom (mais aussi sur d’autres moins évidentes au départ, pour des effets spéciaux).

Voici un extrait sur une phrase de Cimba­lom, d’abord sans, puis avec. 

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Du son

Modartt Pianoteq 4

Reve­nons à nos pianos, et au nouveau modèle. Les précé­dents tests sur les pianos utili­sant de l’échan­tillon­nage ou des modèles hybrides ont fait entendre pour la plupart des Stein­way, on pourra donc compa­rer les diffé­rents fichiers d’une même pièce.

Avant toute chose, la grande force de la modé­li­sa­tion, sa gestion de la dyna­mique sans aucun à coup, ni chan­ge­ment intem­pes­tif de timbre ou saut de vélo­cité.

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On peut aussi appré­cier la réso­nance sympa­thique, via cet exemple faisant entendre quelques notes jouées par-dessus un accord plaqué mais non entendu, les notes faisant vibrer les cordes dont les étouf­foirs sont ainsi en posi­tion haute (un prin­cipe utilisé en musique contem­po­raine).

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Modartt Pianoteq 4

Malgré toutes leurs quali­tés, les concur­rents pur sampling ou hybrides n’ar­rivent pas à lutter sur ces points parti­cu­liers…

On va conti­nuer avec quelques exemples plus musi­caux, notam­ment cette pièce de Rimski-Korsa­kov, utili­sant le programme D4 Clas­si­cal Recor­ding BA, puis le D4 Clas­si­cal BA (moins réver­béré).

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Toujours dans la douceur, avec le programme D4 Impres­sio­nist :

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Un autre exemple le fait entendre dans une sono­rité plus punchy et présente, avec le préset D4 Bebop. 

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Autre ambiance sonore, ce boogie, et un préset D4 Jazz puis d’un D4 Out Of Tune trafiqué, qui place­rait presque le modèle entre 1/4 de queue et piano droit.

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Même préset D4 Jazz, puis D4 Clas­si­cal pour un exemple utilisé dans quasi tout les tests de pianos virtuels.

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L’exemple suivant utilise deux pianos, l’un pour la ryth­mique, l’autre pour le thème (D4 Clas­si­cal et K1 Close Mic).

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Bilan

Indé­nia­ble­ment, le D4 est un argu­ment de poids dans la moti­va­tion d’un choix entre piano modé­lisé-piano échan­tillonné. Sans comp­ter ce qui fait vrai­ment la force du Piano­teq, c’est-à-dire le réalisme de la réponse au jeu et le compor­te­ment sonore du piano (réso­nance sympa­thique, réponse à la vélo­cité, pédales, géné­ra­tion des harmo­niques, etc.). La nouvelle réverbe à convo­lu­tion fait aussi son effet, en donnant un espace aux sono­ri­tés parfois sèches du piano, avec un réalisme agréable, en tout cas plus probant que la réverbe précé­dente. Les effets seront aussi parfai­te­ment adap­tés aux modé­li­sa­tions de pianos élec­triques et élec­tro-acous­tiques, voire aux clave­cins, cimba­lom et autres « claviers » plus rares, pour des sono­ri­tés du type de celles utili­sées par John Barry, Morri­cone ou Roy Budd.

Modartt Pianoteq 4

Cepen­dant, il reste parfois à l’oreille comme un senti­ment d’in­com­plé­tude, notam­ment dans le registre grave, parfois trop clair. Et de temps en temps, certaines attaques semblent aussi trop présentes. Mais ce senti­ment est nette­ment moins présent que dans les versions précé­dentes. 

Bref, ce qui est évident, c’est que les versions « pur sampling » en revanche sont main­te­nant dépas­sées. De son côté, Piano­teq 4 montre encore une nouvelle avan­cée dans cette approche unique qu’est la modé­li­sa­tion, avec une réus­site indé­niable, sans atteindre encore la perfec­tion. Ce qu’on peut dire aussi, sur des critères diffé­rents, des versions hybrides à base d’échan­tillons et de modé­li­sa­tion. Il reste du chemin à parcou­rir pour les deux approches, mais quel progrès quand même, depuis les premières versions utili­sant l’une et l’autre tech­niques. Une version de démo est dispo­nible sur le site de l’édi­teur, n’hé­si­tez pas à l’es­sayer si vous êtes à la recherche d’un piano virtuel, il y a de fortes chances que l’ins­tru­ment vous séduise.

9/10
Points forts
  • Son
  • Réalisme sans égal de la réponse au jeu
  • Nouveau modèle D4
  • Module Mallet Bounce
  • Nouveaux effets
  • Outil de calibration
  • Réverbe à convolution
  • Nombreux présets
  • Quatre pédales
  • Sustain progressif
Points faibles
  • Son manquant parfois un peu de corps
  • Certaines attaques

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