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UVI Rotary
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Test de UVI Rotary, simulateur de cabine à haut-parleurs rotatifs

Simulateur de HP rotatifs logiciel de la marque UVI

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Test écrit
38 réactions
Leslie du soft
8/10
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Principalement connu pour ses synthés virtuels à base de samples et pour son impressionnant sampler virtuel Falcon, UVI s'est aussi fendu de quelques excellents plug-ins d'effets. Et c'est dans ce cadre qu'après la réverb Sparkverb, le delay Relayer et le chorus Thorus nous arrive Rotary qui, comme son nom l'indique, simule la cabine à HP rotatifs popularisée par la société Leslie.

Test de UVI Rotary, simulateur de cabine à haut-parleurs rotatifs : Leslie du soft

Cela faisait un moment que l’idée de faire une vraie belle Leslie virtuelle trot­tait dans la tête des gens d’UVI. C’était en effet ce qui manquait prin­ci­pa­le­ment à Char­lie, leur chouette banque de B-3 samplé sortie en 2003. Du coup, lorsqu’Ar­naud Sicard d’Acous­tic­samples, colla­bo­ra­teur régu­lier d’UVI, s’est équipé de sa propre Leslie 122 dans l’op­tique d’amé­lio­rer son excellent B-5, l’oc­ca­sion était donnée de se coller au projet, Arnaud four­nis­sant samples et mesures de la bête tandis qu’UVI se char­ge­rait d’en faire une modé­li­sa­tion digne de ce nom avec une belle inter­face comme ils savent si bien le faire. Le jeu en valait d’au­tant plus la chan­delle que trois produits béné­fi­cient à la fin de ce travail : Falcon, le sampler phare d’UVI, le B-5 d’Acous­tic­samples et le Rotary qui nous occupe, donc. Moi je dis : youpi !

Il était une fois la Leslie

Avant toute­fois de nous jeter sur ce dernier, un petit rappel s’im­pose à l’in­ten­tion des débu­tants et des curieux. En 1937, un élec­tro­ni­cien du nom de Donald Leslie achète un des orgues Hammond qu’il a l’ha­bi­tude de vendre et de répa­rer dans la boutique où il travaille. Son but est d’ob­te­nir un ersatz accep­table d’un orgue à tuyaux, mais il est déçu par le manque de coffre de l’ins­tru­ment une fois chez lui. Convaincu que l’écar­te­ment des diffé­rents tuyaux dans l’es­pace joue pour beau­coup dans ce problème, il se met en quête d’un système permet­tant de repro­duire cela au moyen d’un haut-parleur rota­tif (encore que ce ne soit pas le HP qui tourne réel­le­ment, ce qui pose­rait des problèmes de câbles). Au terme de nombreuses expé­riences, il décide même de split­ter le signal en deux pour l’adres­ser à deux dispo­si­tifs rota­tifs : deux pavillons pour les aigus (Horns), et un tambour pour les basses (Drum), entraî­nés par un même moteur via un jeu de cour­roies à deux vitesses de rota­tion possibles pour produire deux effets nommés Chorale (vitesse lente) et Tremolo (vitesse rapide). Or, comme tambour et pavillons ne font pas le même poids et en fonc­tion de la tension des cour­roies, on observe une diffé­rence de vitesse entre les deux dispo­si­tifs cepen­dant que la force d’iner­tie se réper­cute sur les temps d’ac­cé­lé­ra­tion et de décé­lé­ra­tion de l’un et de l’autre. De ces diffé­rences naissent mille-et-une nuances lorsqu’on passe d’un mode à l’autre, et qui font que l’ef­fet produit par la Leslie est bien plus riche et complexe que ne le sont la plupart des effets à modu­la­tion. C’est d’au­tant plus vrai que l’étage d’am­pli­fi­ca­tion comme les inter­ac­tions acous­tiques avec le cais­son jouent gran­de­ment sur le son obtenu.

Évidem­ment, l’in­ven­tion de Donald ne trans­forme pas l’orgue Hammond en orgue à tuyaux, mais le son obtenu est extrê­me­ment inté­res­sant, permet­tant d’avoir un usage musi­cal de l’ef­fet Doppler, soit quelque chose qui tient à la fois du trémolo et du vibrato, tout en ajou­tant de l’épais­seur au son. Pas du tout convaincu par l’in­ven­tion, Laurens Hammond refuse de commer­cia­li­ser l’in­ven­tion que Donald lui présente, pous­sant ce dernier à se lancer seul et à rencon­trer le succès que l’on sait, bien au-delà de l’usage de l’orgue jazz et blues. À partir des années 60, on l’uti­lise ainsi sur de la guitare élec­trique (Buddy Guy, George Harri­son, David Gilmour, Jimi Hendrix), sur de la voix (John Lennon) ou du piano (Richard Wright) et certains construc­teurs ne tardent pas à vouloir repro­duire l’ef­fet au format pédale. C’est ainsi que naitra, entre autres, la célèbre Uni-Vibe de Vox, deve­nue un effet à part entière en marge des simu­la­tions de Leslie plus réalistes qu’on trouve aujour­d’hui.

Voyage en cabine

UVI Rotary : Interface

Dispo sous Mac et PC aux formats Audio Units, AAX et VST, le logi­ciel est comme d’ha­bi­tude avec l’édi­teur protégé par iLok logi­ciel ou maté­riel. Vous dispo­sez ainsi de 3 licences à utili­ser comme bon vous semble, que vous dispo­siez ou non d’un dongle USB, ce qui est suffi­sam­ment souple pour ne gêner aucun utili­sa­teur tout en garan­tis­sant à UVI de ne pas voir son bébé piraté une semaine après sa sortie.

Passée la phase d’au­to­ri­sa­tion, on se trouve donc face à l’in­ter­face du logi­ciel qui s’avère des plus sédui­santes en conci­liant deux univers graphiques très diffé­rents. Regrou­pant les commandes de base de l’ef­fet, la partie infé­rieure présente un panneau de bois photo­réa­liste évoquant notre chère Leslie tandis que dans la moitié supé­rieure et dans les para­mètres avan­cés, c’est le flat design qui est à l’hon­neur, dans le sillage des plug-ins précé­dents d’UVI.

Commençons cette visite par le bas donc, avec une première ligne qui propose le fameux switch permet­tant d’ar­rê­ter la rota­tion (break qui veut dire frein) ou de la mettre en service en mode Tremolo ou Chorale, sachant que la vitesse de chaque mode est para­mé­trable en Hz. On se réjouit de voir que la plage couverte va de 0,10 Hz à 10 Hz, ce qui se traduit par 6 à 600 tours/minute et offre pas mal de possi­bi­li­tés, de la modu­la­tion la plus sage à la plus exci­tée. Juste en dessous, quatre potards permettent de gérer l’am­pli­fi­ca­tion, soit le niveau du gain en entrée et en sortie avec possi­bi­lité de faire satu­rer l’étage, et celui du tambour comme des pavillons.

UVI Rotary : Advanced settings

La partie supé­rieure de l’in­ter­face permet de choi­sir le modèle de Leslie émulé (122,145, 30, 722, 760, 950, 16), mais surtout de confi­gu­rer le posi­tion­ne­ment des micros qui l’en­re­gistrent : leur distance, leur écar­te­ment, leur orien­ta­tion et leur aligne­ment. Tout cela passe par un graphique très simple à comprendre même s’il n’est pas forcé­ment repré­sen­ta­tif de la façon dont beau­coup d’in­gés son enre­gistrent une Leslie (un couple en haut pour capter les pavillons en stéréo, et un unique micro en bas). Rensei­gne­ments pris, il semble que les deux micros que l’on voit de dessus « cachent » en fait deux autres micros, UVI ayant modé­lisé une prise de son faite avec deux micros sur les pavillons et deux micros sur le tambour.

En cliquant sur le petit engre­nage à droite du navi­ga­teur de preset, on accède aux réglages avan­cés de l’ef­fet. C’est ici qu’on préci­sera pour les pavillons comme pour le tambour les temps d’ac­cé­lé­ra­tion et de décé­lé­ra­tion (de 100 ms à 10 s) et qu’on déter­mi­nera leur person­na­lité sonore via leur courbe de réponse en fréquences et leur direc­ti­vité. C’est encore sur cette page qu’on pourra régler dans le détail la réverb de la pièce, la diffu­sion de l’en­ceinte ou qu’on acti­vera la compen­sa­tion de la latence liée aux micros virtuels.

Bref, l’en­semble est plutôt complet sans en faire trop non plus et s’il n’est pas possible comme dans le Melda MRotary de gérer jusqu’à 6 haut-parleurs et de dispo­ser d’un EQ dyna­mique et d’une matrice de modu­la­tion de dingo, souli­gnons que Rotary propose une inter­face autre­ment plus claire et simple à prendre en main, en se concen­trant sur l’es­sen­tiel : le son.

Rotary Club

Comme pour Thorus, le plug-in impres­sionne en effet par son excellent rendu sonore, quelle que soit la source qu’on lui soumet. Pas de glitch, pas de bizar­re­ries au niveau du spectre : Rotary sonne vrai­ment très bien et de manière crédible. Voici ce que ça donne sur un orgue :

organ dry
00:0000:13
  • organ dry 00:13
  • organ 1 00:13
  • organ 2 00:13
  • organ 3 00:13

Mais voyez que ça marche très bien aussi sur d’autres sources :

rhodes dry
00:0000:12
  • rhodes dry 00:12
  • rhodes 1 00:12
  • rhodes 2 00:12
  • guitar dry 00:30
  • guitar 1 00:30
  • guitar 2 00:30
  • guitar 3 00:30

Parmi les réus­sites du plug-in, on notera le réalisme des effets d’ac­cé­lé­ra­tion et de décé­lé­ra­tion : on sent vrai­ment l’iner­tie des axes qui mettent du temps à atteindre leur vitesse maxi­male comme à s’ar­rê­ter.

00:0000:00

Et même si ce n’est pas la voca­tion première de Rotary, on peut même le pous­ser vers des choses plus « sound desi­gnesques ». Voyez ce qu’il en est avec cette boucle de batte­rie par exemple :

Drums dry
00:0000:14
  • Drums dry 00:14
  • Drums 1 00:14
  • Drums 2 00:14
  • Drums 3 00:14

Tout ça pour 80 balles, ce qui est assu­ré­ment moins cher qu’une vraie Leslie et offre l’énorme avan­tage de prendre beau­coup moins de place. Ce qui est moins cher aussi que ses concur­rents directs chez PSP ou Melda qui souffrent pour le premier d’une inter­face assu­ré­ment moins enga­geante et pour le second d’un son moins convain­cant selon moi, notam­ment dans les aigus. Alors quoi ? Tien­drait-on la Leslie virtuelle ultime ? Non, tout de même pas, à trois petites choses près.

UVI Rotary : Mic Settings

La première n’est pas bien grave puisqu’elle concerne le manuel. Écrit en anglais, ce dernier propose une sympa­thique intro­duc­tion, mais ne fait pas trop d’ef­fort de péda­go­gie par la suite, se conten­tant de laco­niques descrip­tions tech­niques pour des para­mètres qui n’ont rien d’évident au premier abord. Il n’est ainsi pas aisé de comprendre le système de micro modé­lisé avec le diagramme qui laisse à penser à une simple capta­tion en couple qu’on imagine à mi-chemin entre les pavillons et le tambour, d’au­tant que la notion de direc­ti­vité qu’on rencontre dans les para­mètres avan­cés (et qui s’ap­plique aux HP) rajoute encore un peu de confu­sion et qu’elle ne fait l’objet d’au­cun déve­lop­pe­ment.

En dehors de ce détail, j’au­rais deux autres petits regrets à formu­ler. Le premier, c’est qu’il est impos­sible de régler indé­pen­dam­ment la vitesse de rota­tion des pavillons et du tambour dont le ratio est fixé en interne dans le logi­ciel, alors que ça aurait pu être un champ de bidouillage inté­res­sant.

La seconde, c’est que cette émula­tion qui se veut l’une des plus fidèles du marché (et peut-être la plus fidèle d’ailleurs) fait l’im­passe sur un élément qui aurait concouru à la rendre plus réaliste encore : le bruit du moteur. Avant même que l’on joue une note, une Leslie fait en effet du bruit et il aurait été inté­res­sant de garder cet aspect dans le plug-in, quitte à ce qu’il soit débrayable pour ceux qui veulent le son le plus clean possible. Il est aussi inté­res­sant selon moi que le son de relâ­che­ment des pédales ou des touches sur un piano.

Conve­nons toute­fois que ce ne sont là que de petits reproches face à ce qui est tout de même une très belle réus­site.

Conclu­sion

Doté d’une belle ergo­no­mie, la Leslie virtuelle que nous propose UVI ne passe pas loin du sans-faute, sachant que les quelques petits manques qu’on pour­rait regret­ter sont proba­ble­ment des choix assu­més d’UVI pour ne pas tomber dans l’usine à gaz. L’es­sen­tiel est là surtout avec un son vrai­ment convain­cant que ce soit sur un orgue ou sur d’autres types de sources. Et comme le plug a le bon goût d’être vendu à un prix très raison­nable, il ne fait aucun doute ce Rotary mérite sa place dans votre réper­toire VST, AAX ou AU… juste à côté de Thorus !

  • UVI Rotary : Interface
  • UVI Rotary : Advanced settings
  • UVI Rotary : Main settings
  • UVI Rotary : Mic Settings

 

8/10
Points forts
  • Le son !
  • Bonne reproduction de l’inertie
  • Belle interface
  • Simple à utiliser
  • Une belle variété de couleurs et d’effets
  • Utile pour l’orgue, mais pas seulement
  • 3 licences avec l’iLok logicielle
Points faibles
  • Pas de possibilité de régler indépendamment les vitesses de rotation des pavillons et du tambour
  • Pas de bruit de moteur
  • Manuel peu loquace
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.