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Native Instruments Guitar Rig 1
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Test du Guitar Rig de Native Instruments

Test écrit
Lord of the Rig
8/10
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Guitar Rig ou l'ampli guitare ultime selon Native Instruments : un poids lourd qui, du haut de ses 32 modules, entend bien prendre les 6-cordistes dans ses filets pour mieux renvoyer la concurrence dans les cordes.

Cham­pion toutes caté­go­ries en matière d’ins­tru­ments virtuels (Pro 53, FM7, B4, Absytnh, Reak­tor, etc.), Native Instru­ments était jusqu’ici curieu­se­ment absent du marché des simu­la­teurs d’am­pli Guitare, lais­sant à ses concur­rents le soin d’oc­cu­per le terrain avec plus ou moins de réus­site : de ReVal­ver, le pion­nier obso­lète au complexe Thrash d’Izo­tope, en passant par le Warp de Stein­berg, le Rock Amp Legend de Nomad Factory ou l’Am­pli­tube d’IK Multi­me­dia, on ne compte plus le nombre de plug-ins ayant tenté de deve­nir le POD du virtuel.

De fait, on trouve même un paquet de free­wares dans le genre, dont certains riva­lisent même de qualité avec les produits commer­ciaux (Guiti­fier, Green­Ma­chine Amp et surtout Simu­la­na­log Guitar Suite…)… Sans mauvais jeu de mots, l’offre en matière d’am­plis guitare virtuels est à la limite de la satu­ra­tion. Pour s’im­po­ser aujour­d’hui dans ce domaine, il faut donc soit inno­ver, soit offrir une qualité de modé­li­sa­tion qui surpasse celle des autres concur­rents.

Arri­ver après la bataille n’a toute­fois pas que des désa­van­tages : le célèbre déve­lop­peur alle­mand a ainsi eu tout le loisir d’ob­ser­ver les produits concur­rents, d’éva­luer leurs quali­tés et défauts en terme d’er­go­no­mie et de fonc­tion­na­li­tés pour sortir le produit le plus proche possible des attentes des utili­sa­teurs. Le résul­tat de cette longue gesta­tion s’ap­pelle Guitar Rig et, première surprise, ce n’est pas un «  simple  » plug-in. Pour jouer la diffé­rence, Native a en effet opté pour une solu­tion hard­ware/soft­ware compo­sée d’un ampli logi­ciel et d’un péda­lier de contrôle.

Quand Native fait dans le Hard…

Le Guitar Rig de Native Instruments

Le packa­ging est, comme toujours avec la société alle­mande, des plus soignés : le péda­lier et le logi­ciel prennent place dans un sympa­thique boîte évoquant un baffle d’am­pli.

Aux côtés de l’ali­men­ta­tion externe du péda­lier, on trouve égale­ment un manuel rela­ti­ve­ment complet écrit par Craig Ander­ton et traduit en français. Si la chose est appré­ciable quand de nombreux construc­teurs se contentent de balan­cer un PDF anglais sur un coin de CD-ROM, on regret­tera la qualité très moyenne de la traduc­tion, vrai­sem­bla­ble­ment réali­sée par quelqu’un qui n’est pas de langue françai­se… Qu’im­porte, pour­sui­vons le débal­la­ge…

Sur une base en métal bleu Schtroumf / EDF, le péda­lier (nommé Rig Kontrol) propose 4 foots­witchs et une pédale d’ex­pres­sion en plas­tique noire. L’en­semble paraît solide et pèse son poids : pas de risque, a priori, de le voir glis­ser lors de l’uti­li­sa­tion.

Le pédalier Rig Kontrol livré avec le Guitar Rig de Native Instruments

Mais le plus inté­res­sant se trouve à l’ar­rière du péda­lier : alors qu’on s’at­tend à trou­ver une bête prise MIDI, ce ne sont pas moins de 4 prises Jack 6,35, deux switchs et deux poten­tio­mètres rota­tifs qui sont alignés. Loin de n’être qu’une surface de contrôle, le péda­lier du Guitar Rig sert en effet de patch de connexion à placer entre la carte son et votre guitare. Allons y pour la photo de famille avec, de gauche à droite :

  • 2 entrées au format Jack 6,35 pour les deux canaux qu’est capable de gérer le Guitar Rig.
  • 1 poten­tio­mètre de Gain pour la canal 1.
  • 1 switch qui permet d’ac­ti­ver le canal 2 ou de passer en mode contrô­leur.
  • 1 poten­tio­mètre de Gain pour la canal 2.
  • 2 sorties au format Jack 6,35 pour les deux canaux.
  • 1 bouton pour allu­mer l’ap­pa­reil (Une LED située entre les foots­witchs indique si l’ap­pa­reil est sous tension).
  • 1 connec­teur pour le trans­for­ma­teur externe fourni.

Les plus sagaces d’entre vous l’au­ront remarqué : il n’y a aucun connec­teur MIDI. Et les plus curieux de se deman­der comment le péda­lier s’y prend pour contrô­ler le logi­ciel… Tout passe en fait par le câble audio du canal 2. Pour cette raison, il faudra choi­sir : soit vous utili­sez le deuxième canal pour une deuxième guitare, soit vous vous en servez pour pilo­ter le logi­ciel.

Si la chose est pour le moins singu­lière, elle a le mérite de fonc­tion­ner parfai­te­ment. Les 4 switchs comme la pédale d’ex­pres­sion répondent au pied et à l’œil si j’ose dire, et ils remplissent à merveille leur rôle en donnant un feeling très 'multi-effet hard­wa­re’ à l’en­semble. La perfec­tion n’étant pas de ce monde, on regret­tera tout de même deux choses : d’abord, la taille un peu trop modeste de la pédale d’ex­pres­sion qui pourra gêner les grandes poin­tures (votre servi­teur fait du 46–47 fillet­te…). Ensuite, le fait que Native Instru­ments ne soit pas allé jusqu’au bout de son concept hard­ware/soft­ware en faisant du péda­lier une véri­table inter­face Audio.

S’il est certes agréable de pouvoir bran­cher sa ou ses guitares sur le péda­lier même, on aurait préféré n’avoir qu’une prise USB ou Fire­Wire à bran­cher sur l’or­di­na­teur : quitte à le rendre plus onéreux, cela aurait fait du Guitar Rig un produit bien plus intui­tif et véri­ta­ble­ment Plug & Play.

La latence

On appelle 'laten­ce’ le temps qui s’écoule entre le moment où le signal audio rentre dans la carte son (pour être traité par l’or­di­na­teur) et le moment où il en resort (après traî­te­ment). De manière géné­ral, la latence se doit d’être infé­rieure à 10 ms pour que le jeu avec un ampli ou un instru­ment virtuel reste confor­table.

Au lieu de cela, le bon fonc­tion­ne­ment et la simpli­cité d’uti­li­sa­tion du Rig Kontrol dépendent pour l’heure de votre carte audio : pas ques­tion de le bran­cher direc­te­ment au cul d’un portable ou d’uti­li­ser la carte son géné­rique de votre carte mère.

Il vous faudra dispo­ser d’une inter­face capable d’ac­cueillir deux Jack 6,35 (a priori, une inter­face audio externe ou une carte avec un rack de connexion externe) et dispo­sant de drivers ASIO pour ne pas avoir à souf­frir de la moindre latence (CF enca­dré).

Si la chose n’a rien de rédhi­bi­toire à l’heure où E-MU et M-Audio propose des cartes sons semi-pro à moins de 100 €, elle limite un tant soit peu l’in­té­rêt de la connec­tique embarquée sur le péda­lier, d’au­tant qu’en face, les célèbres POD XT et POD XT Live disposent pour leur part d’une connec­tique USB…

Parfai­te­ment réali­sée d’un point de vue tech­nique, la partie hard­ware du Guitar Rig pêche donc au niveau du concept. Mais il serait stupide de s’ar­rê­ter à ce détail quand avec Native, le plus inté­res­sant se passe forcé­ment au niveau logi­ciel… Et là, pour le coup, on frôle la perfec­tion…

Une inter­face de rêve

Repre­nant l’idée du rack virtuel chère à l’an­cêtre ReVal­ver, l’in­ter­face de Guitar Rig est un modèle du genre. Elle se compose pour l’es­sen­tiel de 2 parties : le rack virtuel à droite, où s’em­pilent les diffé­rents modules, et un panneau de réglage à gauche, qui permet d’ac­cé­der, au choix :

  • Aux presets du logi­ciel, clas­sés par genres (Metal, Pop, etc.) ou par instru­ments (Bass, Vocals, Drums, etc.) étant entendu que Guitar Rig peut tout à fait servir de multi-effet pour autre chose qu’une guitare. Pour vous aider à vous orga­ni­ser, chaque presets dispose de champs descrip­tifs (Nom, auteur, style, etc.) et Native a pensé à doter son logi­ciel d’un moteur de recherche : bref, une section parfaite en tous points.
  • A ses options (taille de l’in­ter­face, chemins des réper­toires conte­nant les presets, mapping MIDI des contrôles, etc.).
  • A la liste des modules dispo­nibles pour conce­voir vos rigs.
L'intégralité des modules disponibles dans le Guitar Rig de Native Instruments

Allons-y pour le détail de ces derniers qui sont au nombre de 32, si j’ai bien compté : un chiffre qui ridi­cu­lise la concur­rence, du moins sur le papier.

Avec Guitar Rig, vous dispo­sez ainsi de :

  • 4 amplis : Grati­fier, Twang Reverb, Plexi & AC Box qui sont respec­ti­ve­ment les émula­tions d’un Mesa­Boo­gie Recti­fier, d’un Fender Twin Reverb, d’un Marshall Plexi et d’un Vox AC 30.
  • Un simu­la­teur de HP/Micro avec 14 types de HP et 5 modé­li­sa­tions de micro (dyna­miques ou statiques) pouvant être posi­tion­nés de 5 façons diffé­rentes.
  • 7 distor­sions : Screa­mer, Distor­sion, Trebble Boos­ter, Fuzz Ace, Cat, Big Fuzz & Demon où l’on retrouve entre autres des émula­tion offi­cieuses de l’Iba­nez Tube Screa­mer, de la Big Muff ou encore de la Dime Distor­sion.
  • 6 effets à modu­la­tion : Tremolo, Okta­ver, Stoned Phaser, Chorus+­Flan­ger, Ensemble & Rota­tor, qui n’est ni plus ni moins que la modé­li­sa­tion de cabine Leslie issue du Native Instru­ments B4.
  • 5 filtres : Wahwah Pedal, Talwah, EQ Shel­ving, EQ Para­me­tric, EQ Graphic.
  • 4 traî­te­ment dyna­miques : Volume Pedal, Noise Gate, Limi­ter & Compres­sor.
  • Un split­ter de signal dont nous repar­le­rons et 5 effets divers : Spring Reverb, Studio Reverb, Quad Delay, Psyche­de­lay & Pitch Pedal, libre­ment inspi­rée de la célèbre Whammy de Digi­tech.

Pour utili­ser ces modules, rien de plus simple : il suffit de les glis­ser un à un dans le rack virtuel de la partie droite. Extrê­me­ment parlant pour les néophytes, ce système offre non seule­ment une approche réaliste du chaî­nage d’ef­fets mais il s’avère à l’usage aussi souple que puis­sant.

D’un simple cliqué-glissé (Drag & Drop), on peut ainsi ajou­ter un effet ou chan­ger l’ordre des modules : mine de rien, voilà qui change agréa­ble­ment du chaî­nage figé des produits concur­rents. Là où Ampli­tube, par exemple, ne propose que de bypas­ser tel ou tel effet, Guitar Rig offre la même liberté qu’un vrai set hard­ware, à ceci prêt qu’on ne se prend pas la tête avec des câbles et qu’on dispose d’une infi­nité de pédales : rien ne vous empêche ainsi de mettre à la suite 6 occur­rences d’un même phaser si le cœur vous en dit, sachant que le nombre de modules utili­sables dans un même rig n’est limité que par la puis­sance de votre machi­ne…

Split de signal en chaîne dans le Guitar Rig de Native Instruments

Et ne croyez pas que le soft se borne à des bran­che­ments en série car Native Instru­ments a pensé à glis­ser un split­ter de signal dans les modules four­nis. Ce système permet de dédou­bler le signal pour appliquer deux trai­te­ments diffé­rents à chacune des deux parties.

Si la chose est inté­res­sante pour jouer à deux instru­ments ou pour réali­ser des effets stéréo plus ou moins complexes, elle est d’au­tant plus perti­nente qu’il est possible ensuite de remé­lan­ger les deux signaux : l’idéal pour se régler un son aux petits oignons ou pour obte­nir simple­ment des confi­gu­ra­tions origi­nales. En affec­tant la pédale d’ex­pres­sion au mix entre les deux splits, on peut ainsi imagi­ner dispo­ser du crunch d’un Vox sur le début d’un phrasé pour finir sur un son de Recti­fier qui dépote.

Certes, la chose ne laisse peut-être pas autant de lati­tude qu’un câblage virtuel à la Reak­tor ou à la Reason mais, dans la mesure où il est possible de faire des splits en cascade (split­ter un signal déjà splitté), elle offre déjà d’énormes possi­bi­li­tés tout en restant très simple à mettre en œuvre. Les grat­teux adore­ront…

Guitar Trai­ner

Toujours dans ce rack virtuel, on appré­ciera la présence de modules fixes (mais esca­mot­tables) très utiles :

  • Le module d’en­trée permet de défi­nir si les deux canaux audio doivent être traî­tés ou si vous dési­rez ne traî­ter que l’un ou l’autre, en utili­sant le Rig Kontrol. A noter qu’il est équipé d’un Noise Gate et d’un volume dotés d’une fonc­tion Learn (Le logi­ciel choi­sit auto­ma­tique­ment les meilleurs para­mètres d’uti­li­sa­tion en fonc­tion du signal qu’il reçoit).
Les accessoires du Guitar Rig de Native Instruments

 

  • Un magné­to­phone virtuel nommé Tape­Deck 1 et qui permet de jouer un fichier qui pourra tran­si­ter à travers la chaîne d’ef­fets ou la bypas­ser pour être routé direc­te­ment vers le module de sortie. Extrê­me­ment pratique pour jouer sur un play­back, ce dernier accepte les fichiers aux formats WAV, AIFF et MP3 et dispose de réglages qui permettent de trans­po­ser le son dans une autre tona­lité via un pitch shif­ting de +/- 1 octave, ou de modi­fier la vitesse de lecture via un time stret­ching de +/- 50 %. Notez enfin que la lecture peut être bouclée et que le Tape­Deck 1 est aussi capable d’en­re­gis­trer le signal qu’on lui soumet.
  • Un accor­deur chro­ma­tique avec une petite biblio­thèque d’ac­cords (Open de Ré, de Sol, DADGAD, etc.) qu’on utilise comme n’im­porte quel accor­deur élec­tro­nique (il faut que le voyant lumi­neux soit au centre d’un vu-mètre).
  • Un métro­nome élec­tro­nique synchro­ni­sable au tempo défini dans l’ap­pli­ca­tion hôte ou via un bouton Tap Tempo des plus pratique. A noter qu’il est possible de défi­nir quelles sont les sono­ri­tés utili­sées par le métro­nome pour le batte­ment et que toutes les métriques sont dispo­nibles : du tradi­tion­nel 4/4 au 11/4 en passant par le 9/8.
  • Un deuxième magné­to­phone virtuel nommé Tape­Deck 2 qui permet lui aussi de jouer/enre­gis­trer un fichier mais qui ne dispose d’au­cune fonc­tion de pitch shif­ting ou de Time Stret­ching. Son inté­rêt : il offre une lecture synchro­ni­sable avec le Tape­Deck 1 et il permet, d’une seule touche, de trans­fé­rer le contenu de son enre­gis­tre­ment vers l’autre magé­to­phone : idéal pour se concoc­ter un accom­pa­gne­ment et jouer dessus ensui­te…
  • Le module de sortie offre pour sa part 2 contrôles de volume (Master & Global) ainsi qu’un limi­teur débrayable bien pratique.


Bref, ce sont autant de petits outils qui font de Guitar Rig un envi­ron­ne­ment de travail complet pour le musi­cien. Ne manque à la rigueur qu’un lecteur de tabla­tures pour être exhaus­tif, encore que cela aurait sans doute trans­formé le logi­ciel en usine à gaz et alour­dit son excep­tion­nelle ergo­no­mie.

Où que l’on porte son regard sur cette inter­face, on ne cesse en effet de se dire que les choses ont été bien pensées. Outre le fait de placer les modules par cliqué-glissé, on appré­ciera ainsi la possi­bi­lité de réduire ou d’agran­dir leur inter­face pour gagner en lisi­bi­lité ou au contraire pour accé­der à leurs réglages avan­cés.

La fonction MIDI Learn accessible d'un simple clic dans le Guitar Rig de Native Instruments

On se délec­tera aussi de la fonc­tion MIDI Learn, on ne peut plus simple à mettre en œuvre. Vous voulez pilo­ter un potar de gain ou une pédale de volume avec la molette de modu­la­tion de votre clavier maître ? Faîtes un clic droit sur le potar ou la pédale en ques­tion pour ouvrir un menu contex­tuel, cliquez sur 'MIDI Learn’ et jouez avec votre molette : elle est assi­gnée. Dur de faire plus intui­tif !

L’er­go­no­mie, c’est bien beau me direz-vous, mais un logi­ciel pratique ne sert à rien s’il ne produit pas un son digne d’in­té­rêt. Ouvrez donc vos esgourdes, car l’heure est venue juste­ment de se pencher sur le son qui sort du bébé de Native Instru­ments.

Rig’n Roll

Histoire de ne pas para­si­ter nos essais avec une guitare à la trop forte person­na­lité (Gibson Les Paul / SG ou Fender Strat / Tele, par exemple), nous avons réalisé ces tests avec une guitare japo­naise que tout le monde peut s’of­frir (une Yamaha RGX). Côté infor­ma­tique, nous avons utilisé le logi­ciel dans sa version auto­nome (Stand Alone) en passant par une carte son RME DIGI 96/52, elle-même connec­tée à des moni­teurs Dynau­dio BM6A. A noter qu’au­cun problème de confi­gu­ra­tion n’est venu gêné nos tests, à ceci près que chaque chan­ge­ment de presets récla­mait un petit laps de temps pour être effec­tif (rassu­rez-vous, le délai réclamé par le logi­ciel reste rela­ti­ve­ment raison­nable).

Par où commen­cer ? Par les très nombreux presets peut-être, lesquels sont pour la plupart excel­lents et vrai­ment repré­sen­ta­tifs de ce que l’on peut faire avec le Guitar Rig. Des sons au gros sustain façon Gary Moore aux crunchs rouillés style Keith Richards en passant par les sono­ri­tés glacés typique de la new wave, c’est toute l’his­toire de la guitare – et de la musique – qui défile entre nos oreilles : il y en a vrai­ment pour tous les goûts et pour tous les guita­ristes.

Jouant des réverbs embarquées, les presets Jazz sont inté­res­sants et devraient ravir les aficio­na­dos du jeu en octaves à la Wes Mont­gom­merry comme ceux du funky Georges Benson. Le son est assez rond et pour peu qu’on utilise une guitare adéquate, style ½ caisse Gibson, il y a vrai­ment de quoi se faire plai­sir.

Micros et HP virtuels dans le Guitar Rig de Native Instruments

Histoire de nous rappe­ler au bon souve­nir de Dick Dale, on trouve aussi quelques presets taillés pour la Surf Music. L’oc­ca­sion de se rendre compte que la simu­la­tion des HP JBL fonc­tionne plutôt bien : il ne manque qu’une Strat en posi­tion cheva­let pour ressus­ci­ter «  Mirsi­lou  ». Plus sophis­tiqué, les sons blin­dés de chorus typiques d’Andy Summers sont aussi de la partie et parviennent à faire illu­sion même s’ils s’avèrent un peu raides dans les graves.

Dans le lot, on trouve aussi des presets simu­lant le son d’une guitare acous­tique : plus réalistes en utili­sant les micros en posi­tions inter­mé­diaires, ces derniers rendent évidem­ment plus un son d’élec­tro-acous­tique. L’oc­ca­sion de rappe­ler d’ailleurs qu’on peut tout à fait bran­cher autre chose qu’une gratte élec­trique dans le Guitar Rig et qu’à ce titre, les élec­tros sont les bien­ve­nues…

Bonne surprise enfin, surtout pour un logi­ciel : les gros sons sont au rendez-vous avec le Guitar Rig, notam­ment grâce aux nouvelles pédales de distor­sion ajou­tée par la version 1.2 du plug-in. Parmi les presets, on trouve ainsi le son de Steve Vai sur «  Bad Horsie  » qui sans être ultra précis, permet de retrou­ver le grain éléphan­tesque qui a fait toute la renom­mée du Recti­fier. Quelques mouve­ments de potars suffisent d’ailleurs à rendre visite à tous les méchants de la guitare, de Korn à Sepul­tu­ra… On trouve aussi un preset dédié à l’in­con­tour­nable Yngwie Malm­steen : Côté son, on est bien dans l’es­prit mais sous le coup de média­tor, on n’est pas dans le confort abso­lu…

Les 4 amplis modélisés par le Guitar Rig de Native Instruments

Ques­tion amplis, les algo­rithmes mis au point par Native sont dans l’en­semble convain­cants, à l’ex­cep­tion du Vox AC 30 qui n’est pas super crédible dès qu’on pousse le gain. A noter aussi qu’en dépit d’ému­la­tion de belles factures, le Recti­fier et le Marshall montrent leurs limites lorsqu’on joue des accords bien pleins avec de plus de 4 notes : ces dernières se détachent moins que sur les appa­reils origi­naux et on perd en intel­li­gi­bi­lité.

De manière géné­rale, les modé­li­sa­tions pêchent aussi dans le rendu des graves : les basses manquent, comme sur la modé­li­sa­tion du Fender Twin (par ailleurs très réus­sie) ou sont un peu trop raides. Reste qu’on ne saurait en vouloir à Guitar Rig à ce sujet car ces défauts sont obser­vables sur tous les simu­la­teurs d’am­pli, qu’ils soient hard­ware ou soft­ware.

Mais la plus grande réus­site du Guitar Rig tient dans ses effets, pour la plupart assez remarquables. Parmi les réus­sites, on évoquera une belle émula­tion de la Tube Screa­mer d’Iba­nez (très crédible dans les gros grains lorsqu’on l’uti­lise avec un Recti­fier, comme avec le preset Super­crunch), un tremolo très musi­cal, un excellent Ring Modu­la­tor et deux unités de Delay permet­tant de trico­ter des cane­vas ryth­miques façon The Edge ou de partir dans les délires chers à ce bon vieux Robert Fripp (CF le preset 'Sing Crim­son’).

Pour conclure, disons qu’il y a au niveau du son rendu par le Guitar Rig de très bonnes choses et de moins bonnes. Pour le compa­rer au POD qui reste la réfé­rence en matière d’am­pli virtuel, disons que les modé­li­sa­tions d’ef­fets du Guitar Rig sont pour la plupart un cran au-dessus, mais que le hari­cot rouge reprend l’avan­tage au niveau du toucher et de la sensa­tion de jeu : il y a ce je-ne-sais-quoi dans la réponse des amplis émulés par Line 6 qui conti­nue de faire la diffé­rence.

Quant à ceux qui veulent savoir si à moins de 500 €, le Guitar Rig propose la réplique exacte de plus 20000 € de matos, la réponse est clai­re­ment non. Comme le POD ou la plupart des multi-effets à modé­li­sa­tion, il fait illu­sion dans un mix (ce qui est déjà très bien) mais Marshall, Mesa Boogie, Fender et Vox ne sont pas prêts de dépo­ser le bilan : pour faire une lapa­lis­sade, disons qu’un algo­rithme reste un algo­rithme, et qu’un ampli reste… un ampli !

Le mieux étant de vous fier à vos propres oreilles pour juger de la perti­nence sonore du Guitar Rig, je vous suggère d’écou­ter les extraits ci-dessous, enre­gis­trés avec amour par notre fine lame de circons­tance : Keyser Soze.

 

Conclu­sion

Ne manquant pas d’ori­gi­na­lité avec son ensemble péda­lier/logi­ciel, le Guitar Rig est une indé­niable réus­site même s’il n’est pas une réus­site totale. Offrant une qualité de modé­li­sa­tion compa­rable à celle des meilleurs logi­ciels du genre, il enterre sans problème toute la concur­rence en terme d’er­go­no­mie, de richesse fonc­tion­nelle et de possi­bi­lité sonores, grâce notam­ment à une section d’ef­fets et une modu­la­rité vrai­ment impres­sion­nantes.

Combi­nant un envi­ron­ne­ment de travail de l’ins­tru­ment, un outil de recherche et un bundle rêvé pour le home studiste, il offre une puis­sance et une souplesse dans la créa­tion sonore qu’au­cun autre multi-effet n’avait appor­tée jusqu’ici. Pour cette raison et en dépit de quelques carences (à quand un Rig Kontrol USB ?), il devrait rencon­trer un fameux succès. Une réus­site de plus à porter à l’ac­tif de Native Instru­ments.

Guitar Rig de Native Instruments, nouveau champion des amplis logiciels.
8/10
Points forts
  • L'ergonomie parfaite de l'interface.
  • La qualité et le nombre des modules d'effets.
  • Les possibilité offertes au niveau du chaînage.
  • Les accessoires (magnétos, accordeur, etc.).
  • Le rapport puissance/simplicité.
  • Les nombreux presets fournis, exploitables pour la plupart.
Points faibles
  • La doc mal traduite.
  • Certaines modélisations moins réussies que d'autres (Vox AC30).
  • Une émulation logicielle ne remplacera jamais un ampli.
  • On aurait préféré un Rig Kontrol USB...
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.

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