Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
115 réactions
Pas du réchauffé !

Un énième clone de l’illustre API 312 vient d’arriver sur le marché de l’audio pro. Après les (plus ou moins fidèles) modèles de chez N-Audio ou Black Lion Audio, c’est la firme Warm Audio qui s’y colle.

Premier modèle de la marque, le WA12 arrive avec de sérieux argu­ments. Un préam­pli micro + DI mono avec des trans­fos Cine­mag qui vient concur­ren­cer direc­te­ment des préam­plis de haute qualité à des prix bien supé­rieurs. Alors, est-ce que le pari est réussi pour Bryce Young, direc­teur de Warm Audio ?

Le débal­lage

Le WA12 se présente donc de manière très simple et très épurée sous la forme d’un demi-rack 1U orange, dont la fabri­ca­tion semble solide et sérieuse, l’idée étant d’en rentrer deux dans 1 U.

Warm Audio WA12

Le boîtier ressemble forte­ment au Pre 73 (le clone de Neve 1073) de chez Golden Age. Mêmes fonc­tion­na­li­tés, mêmes boîtes, mêmes dimen­sions, mêmes alimen­ta­tions… On est dans le même type de produit en termes d’uti­li­sa­tion. Les compo­sants du WA12 sont unique­ment améri­cains ou japo­nais, dont les fameux trans­fos d’en­trée et de sortie Cine­mag (ceux que l’on retrouve sur les préam­plis Univer­sal Audio LA-610, Preso­nus ADL-600 ou encore les nouveaux Joemeek Twin Q2), fabriqués aux États-Unis. L’as­sem­blage a été fait, par contre, en Chine. L’Am­pli OP, fabriqué par Warm Audio, est une copie du 1731 utilisé sur les API 312 origi­naux. Sur la face avant, les fonc­tions de base :

  • Poten­tio­mètre de gain
  • Un bouton ON/OFF, un pour l’ali­men­ta­tion 48V, un pour l’in­ver­sion de phase, un PAD –20dB, un pour acti­ver l’en­trée instru­ment et un dernier pour le TONE. Nous y revien­drons.

L’en­trée DI / Instru­ment Jack s’ef­fec­tue à l’avant de l’ap­pa­reil. Pratique lorsque l’ap­pa­reil est racké.

À l’ar­rière on retrouve les entrées et sorties XLR et Jack. Les sorties paral­lèles XLR et Jack permettent d’avoir les deux sorties indé­pen­dantes et d’en “trai­ter” une tout en gardant le son “dry” de l’autre.

En condi­tion

Warm Audio WA12

Nous avons eu le loisir d’uti­li­ser le Warm Audio WA12, prêté gracieu­se­ment par Funky Junk, pendant plusieurs semaines au studio Mont­martre Recor­ding. Et encore une fois dans nos tests, nous lui avons offert tout un panel de sources diffé­rentes pour voir quels étaient ses quali­tés et ses défauts. Racké, avec toutes les fonc­tions utiles à l’avant, le Warm Audio s’adapte bien à toutes les confi­gu­ra­tions.

À l’ins­tar d’un API ou d’un Phoe­nix Audio, l’uti­li­sa­tion du PAD s’avère vitale pour les instru­ments déli­vrant de forts signaux audio comme les percus­sions, les guitares élec­triques, les cuivres… Ques­tion d’ha­bi­tude. Le poten­tio­mètre de gain permet de bien contrô­ler le niveau grâce à ses crans d’un tiers de dB.

Alors que dire du bouton TONE ? Sa fonc­tion première est de chan­ger l’im­pé­dance d’en­trée et donc de s’adap­ter à tout type de micro­phones. Passer de 600 ohms à 150 ohms sur un tel produit s’avère être un sacré plus. Pouvoir adap­ter le préam­pli à son parc micro consti­tue un vrai avan­tage quand on a peu de préam­plis. Mais qu’est ce que ça change au niveau du son ? Tout d’abord, on peut consta­ter que le volume change. Pas moins de 6dB supplé­men­taires en enclen­chant le bouton TONE ! Voici un sacré problème ! Car il va falloir réadap­ter le gain à chaque fois qu’on l’uti­lise.

Warm Audio WA12

Au-delà de cet incon­vé­nient, nous consta­tons aussi que le son est bien diffé­rent. Une légère atté­nua­tion dans les aigus et un gonfle­ment des bas médiums du spectre confère à la prise un son plus doux et plus présent. Ce sont donc bien deux couleurs de son que l’on obtient grâce à ce bouton. Impos­sible de dire lequel est le mieux tant les para­mètres qui les régissent sont diffé­rents, mais cette poly­va­lence peut être très appré­ciable dans le cas où ce préam­pli est au centre d’une confi­gu­ra­tion.

Nous n’avons malheu­reu­se­ment pas pu le compa­rer avec un API 312 authen­tique. L’API 512c que nous avons utilisé dans nos tests a une élec­tro­nique complè­te­ment diffé­rente. Nous avons donc réalisé une session d’es­sais avec un Phoe­nix Audio DRS-8, un Neve 1073 DPD, un Amek DMCL Pure­path et un API 512c, tous entrant dans une Aurora 16 de Lynx Studio Tech­no­logy, bran­chée au Mac Pro en AES via une carte AES16e.

La batte­rie est une Gretsch Custom U.S, jouée par le batteur Yann Coste (No One Is Inno­cent, Fills Monkey) que nous remer­cions pour sa parti­ci­pa­tion. La guitare élec­trique est une Gibson Les Paul Studio et la guitare folk une Gibson Humming­bird 1973. Pour tous ces tests, les impé­dances sont les suivantes :

Extraits 1 : Grosse Caisse Micro : Audix D6

Kick­WAR­MAU­DIO
00:0000:08
  • Kick­WAR­MAU­DIO 00:08
  • KickAPI 00:09
  • Kick­PHOE­NIX 00:08
  • Kick­NEVE 00:07

Extraits 2 : Caisse claire Micros : Audix I5

Snare­WAR­MAU­DIO
00:0000:06
  • Snare­WAR­MAU­DIO 00:06
  • SnareAPI 00:07
  • Snare­PHOE­NIX 00:07
  • Snare­NEVE 00:06

Extraits 3 : Gt Folk Micro : Neumann U87

GtFolk­WAR­MAU­DIO
00:0000:11
  • GtFolk­WAR­MAU­DIO 00:11
  • GtFol­kAPI 00:12
  • GtFolk­PHOE­NIX 00:13
  • GtFolk­NEVE 00:12

Extraits 4 : Gt élec­trique Micro : Coles 4038

GtElec­WAR­MAU­DIO
00:0000:29
  • GtElec­WAR­MAU­DIO 00:29
  • GtEle­cAPI 00:29
  • GtElec­PHOE­NIX 00:32

Extraits 5 : Gt Folk (Avec et sans le bouton TONE sur le Warm Audio)

GtFolk2­WAR­MAU­DIO
00:0000:13
  • GtFolk2­WAR­MAU­DIO 00:13
  • GtFolk2­WAR­MAU­DIO2 00:11

En entrée INSTRU­MENT, les impé­dances sont les suivantes :

  • Warm Audio : 2 MΩ puis chan­ge­ment avec le bouton Tone
  • Amek Pure­path DMCL : > 10MΩ API-512c : impe­dance Hi-Z : 20KΩ

Extraits 6 : Synthé MOOG Little Phatty (entrée INSTRU­MENT)

Synth­WAR­MAU­DIO
00:0000:14
  • Synth­WAR­MAU­DIO 00:14
  • Synth­WAR­MAU­DIO­TONE 00:14
  • SynthAPI 00:14
  • SynthA­MEK 00:14

Et le son dans tout ça ?

Le préam­pli fait très bonne figure aux côtés des autres préamps avec lesquels nous l’avons comparé. À première vue le WA12 est trans­pa­rent avec un son clair et précis. Cela se confirme par la courbe de réponse extrê­me­ment plate du préam­pli et son faible taux de distor­sion. On ne peut pas rele­ver de situa­tion où le Warm Audio a été clai­re­ment en-dessous des autres préam­plis. Il n’a certes pas la présence du 512c ou le “natu­rel” des 1073 mais nous avons clai­re­ment affaire à un préam­pli de qualité avec sa propre person­na­lité. Sur une grosse caisse par exemple, il est beau­coup plus clair que le Phoe­nix Audio. Il ne repro­duit pas aussi effi­ca­ce­ment les tran­si­toires d’at­taque que l’API 512c mais ne souffre pas la compa­rai­son avec un 1073.

Warm Audio WA12

Ces impres­sions se confirment pour les tests de caisse claire. Sur une guitare folk, le Warm Audio tient plutôt bien la route. Même si le 1073 semble au-dessus (plus d’ai­gus et plus de présence), et l’API plus coloré, le WA12 sonne bien, notam­ment grâce à sa trans­pa­rence qui lui confère une réponse en fréquence assez plate. Ce qui peut le rendre un peu plus froid au regard des autres. Le bouton Tone va venir régler ce petit détail… Nous y revien­drons un peu plus loin. Pour la guitare élec­trique, le son est plein et tran­chant avec le Warm Audio. Il n’a pas la géné­ro­sité de l’API dans le bas médium, mais le rendu est très inté­res­sant et plus “punchy “qu’avec le Phœnix. En testant la DI sur un synthé, on se rend compte de quelques faiblesses. Les tran­si­toires d’at­taque ne sont pas aussi précis et défi­nis qu’avec l’Amek ou l’API. Le bas est présent, les aigus sont moins présents que sur l’Amek, dont la DI est un modèle du genre.

Que dire du bouton Tone ? Le test du synthé est clair. On entend bien cette bosse dans le bas médium et ce creux dans les aigus. Le son est plus chaud, plus rond. Peut être un peu plus sourd, mais pas moins bon. C’est bien d’une couleur diffé­rente dont on parle. Comme en témoigne le test sur la guitare folk, on a vrai­ment l’im­pres­sion d’avoir deux préam­plis diffé­rents.

En conclu­sion

Le Warm Audio est un excellent préam­pli avec sa propre person­na­lité qui a sa place au coeur d’une config home studio ou bien en préam­pli d’ap­point en studio. Son prix, imbat­table, ne reflète pas tout ce que pourra vous offrir ce petit appa­reil. Le choix de la couleur via le bouton TONE est un atout fort (malgré ses 6dB supplé­men­taires une fois enclen­ché) qui permet­tra d’ob­te­nir des sono­ri­tés diffé­rentes tout en étant inté­res­santes.

Nous émet­tons plus de réserve sur l’ar­gu­ment “clone de l’API 312”. Déjà, car nous n’avons pu le compa­rer direc­te­ment, et ensuite, car il nous semble être un préam­pli avec ses propres quali­tés et son propre son. Et ça nous semble être un atout beau­coup plus inté­res­sant, même s’il faut admettre que le public a besoin de repères lorsqu’un nouveau produit sort. D’au­tant plus quand la firme est toute nouvelle, sans véri­table back­ground…

Un appa­reil au petit prix dans la cour des grands, donc. Acces­sible aux home studistes, il saura se placer dans toutes les instal­la­tions audio sans jamais déce­voir. Solide, sérieux, le WA12 ne se limite pas à “une simple copie de”. Bien au-dessus des produits dans la même gamme de prix, Warm Audio vient de taper un grand coup pour son arri­vée dans l’uni­vers du studio et de trou­ver une petite place dans le rack de notre studio !

Télé­char­gez les fichiers sonores (format FLAC)

Points forts
  • Le bouton TONE qui permet d’adapter l’impédance d’entrée et changer la couleur du son
  • Deux sorties simultanées (XLR et Jack) qui permettent d’envoyer le signal via deux chemins différents
  • Transparence du son
  • Rapport qualité / prix
Points faibles
  • Les 6dB supplémentaires lorsque le bouton TONE est enclenché
  • Le PAD est quasiment tout le temps enclenché, la faute aux 29dB de gain minimum offerts par le préampli
  • On aurait aimé un filtre coupe bas, un VU-mètre et pourquoi pas un contrôle du niveau de sortie

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre