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Comment enregistrer un podcast ?

Les bases de la réalisation d'un podcast

Les podcasts sont devenus une source importante d'information et de divertissement, avec pour avantage que n'importe qui peut en réaliser un. Si vous avez déjà pensé à créer le vôtre, ce dossier va vous donner toutes les infos dont vous avez besoin pour vous y mettre.

Les formats

Avant de s’in­té­res­ser à la ques­tion de l’en­re­gis­tre­ment audio, il peut être utile de prendre en compte la struc­ture typique d’un podcast. Evidem­ment, cela varie d’une série de podcasts à une autre, mais ce qui va suivre résume les sections (et leur ordre) les plus courantes :

  • Le géné­rique: une musique recou­verte par une voix off annonçant le podcast ("Bien­ve­nue sur le podcast Blabla­bla").
  • L’in­tro­duc­tion: le présen­ta­teur se présente et résume l’épi­sode. Si le podcast est un mono­logue, il rentrera direc­te­ment dans le vif du sujet, éven­tuel­le­ment après un clin d’oeil à un spon­sor.
  • Partie prin­ci­pale: début de l’in­ter­view ou du commen­taire.
  • Bien Débuter
    L’iTunes Store d’Apple propose des podcasts de tous types et vous permet de mettre le vôtre en ligne.
    Coupure du milieu: dans certains podcasts, le contenu prin­ci­pal est inter­rompu vers son milieu par un court passage pré-enre­gis­tré (avec ou sans musique) dans lequel le présen­ta­teur énonce à nouveau le nom de l’émis­sion ("vous écou­tez Blabla­bla"), parfois à nouveau en mention­nant un spon­sor.
  • Suite de la partie prin­ci­pale: reprise et suite du contenu prin­ci­pal, ou alors c’est parfois là l’oc­ca­sion d’in­tro­duire un chan­ge­ment de sujet ou de rubrique.
  • Segment final: le présen­ta­teur conclut l’émis­sion (parfois en annonçant le sujet de l’épi­sode suivant), géné­ra­le­ment sur fond musi­cal.

En regar­dant la section « podcasts » sur iTunes, vous vous aper­ce­vrez qu’il en existe de types très variés. Certains reposent sur une seule personne prenant la parole et la gardant de bout en bout, d’autres consistent en un échange entre plusieurs inter­ve­nants situés dans la même pièce, d’autres encore sont consti­tués d’in­ter­views à distance d’une ou plusieurs personnes réali­sées au télé­phone ou via Skype. Chacun de ces concepts implique un proces­sus de réali­sa­tion légè­re­ment diffé­rent concer­nant l’en­re­gis­tre­ment et le maté­riel utilisé. J’y reviens après un rapide tour d’ho­ri­zon des logi­ciels néces­saires pour la réali­sa­tion de podcasts.

Côté logi­ciels

Si vous avez déjà une STAN, vous pouvez l’uti­li­ser pour enre­gis­trer, éditer et mixer l’au­dio de votre podcast. Sinon, il vous faudra un enre­gis­treur logi­ciel. Une STAN étant multi­piste, elle est bien plus poly­va­lente pour la réali­sa­tion de podcasts qu’un simple enre­gis­treur stéréo. Avec une STAN, vous pouvez mettre voix, musique et effets sonores sur des pistes sépa­rées, ce qui faci­lite gran­de­ment le mixage.

Si vous n’avez pas encore de STAN, cela ne veut pas pour autant dire que des frais sont à prévoir. Si vous avez un Mac, vous avez déjà Gara­ge­Band qui se prête très bien à cet usage. Le free­ware Auda­city (PC & Mac) est aussi un excellent choix, assez puis­sant et utilisé par nombre de réali­sa­teurs de podcasts.

Enre­gis­trez-vous en train de parler

Si votre podcast se résume à peu de choses près à vous en train de parler, le moyen le plus simple est de vous enre­gis­trer direc­te­ment sur votre ordi­na­teur avec un micro pour voix de qualité accep­table voire bonne. Si vous avez de quoi vous enre­gis­trer, vous dispo­sez proba­ble­ment déjà de tout ce qu’il vous faut, notam­ment d’une inter­face audio (ou « carte son ») qui comprend une entrée micro et un préam­pli inté­gré et qui se connecte à l’or­di­na­teur via une prise USB, Fire­Wire ou Thun­der­bolt. S’il vous faut vous procu­rer une telle inter­face, vous pouvez en trou­ver de qualité accep­table à partir de 150 à 200€. Une inter­face dispo­sant de deux entrées devrait suffire à la réali­sa­tion de votre podcast.

Bien Débuter

Free­ware très perfor­mant pour l’édi­tion audio, Auda­city est utilisé par de nombreux réali­sa­teurs de podcasts.

Certains utilisent un micro dyna­mique pour podcas­ter, mais ce sont proba­ble­ment les micros à conden­sa­teur à large diaphragme qui offrent le meilleur rapport qualité-prix. À partir d’en­vi­ron 150€, vous pouvez trou­ver des modèles utiles en podcas­ting. Plus vous dépen­se­rez et plus la qualité sera là.

Si vous n’avez pas d’in­ter­face audio, une autre possi­bi­lité est d’uti­li­ser un micro USB, qui comme son nom l’in­dique se connecte direc­te­ment sur le port USB de votre ordi­na­teur, rendant l’uti­li­sa­tion d’une inter­face audio dédiée super­flue. De nombreux micros USB proposent un niveau de gain en entrée plutôt faible, notam­ment pour les voix parlées. Par consé­quent, il faut parler bien en face pour obte­nir un niveau conve­nable, sans quoi vous risquez de vous retrou­ver avec un enre­gis­tre­ment plein de bruits para­sites parce que vous aurez été obligé de pous­ser le gain de la piste trop haut. Non seule­ment enre­gis­trer en posi­tion­nant votre bouche au plus près du micro permet d’ob­te­nir un volume plus élevé, mais en plus le signal est plus direct et moins marqué par la réver­bé­ra­tion de la pièce. Peu importe ce que vous utili­sez comme micro, un filtre anti-pop est toujours utile car il réduira les plosives et vous donnera moins de travail au moment de l’édi­tion.

A présent, consi­dé­rons un certain nombre de scéna­rios possibles en situa­tion de podcast.

Enre­gis­tre­ment d’un inter­view télé­pho­nique

Si vous prévoyez de faire des inter­views télé­pho­niques dans le cadre de votre podcast, il vous faudra les enre­gis­trer dans la meilleure qualité possible. Rien de plus frus­trant pour l’au­di­teur d’un podcast que de se retrou­ver face à une inter­view dont les réponses sont enre­gis­trées dans une qualité insuf­fi­sante, et par consé­quent diffi­ciles à comprendre et désa­gréables à l’oreille.

Il existe une multi­tude de façons d’en­re­gis­trer une conver­sa­tion télé­pho­nique pour un podcast, mais la meilleure option reste de passer par Skype avec un logi­ciel ou une appli­ca­tion permet­tant d’en­re­gis­trer les appels. Skype est poly­va­lent car vous n’êtes pas obli­gés d’ap­pe­ler un autre utili­sa­teur, vous pouvez égale­ment appe­ler une ligne télé­pho­nique clas­sique. Dans ce dernier cas de figure, qu’il s’agisse d’une ligne fixe ou mobile, il vous faudra ache­ter des crédits auprès de Skype ou prendre un abon­ne­ment (dans les deux cas les tarifs sont très abor­dables).

Bien Débuter
Skype couplé à un enre­gis­treur d’ap­pels logi­ciel tel qu’Ecamm Call Recor­der, ou la meilleure façon d’en­re­gis­trer une inter­view télé­pho­nique.

Vous tire­rez le meilleur de Skype avec un micro-casque, qui permet de réduire les risques de larsen et d’écho à l’en­re­gis­tre­ment. Si vous appe­lez un autre utili­sa­teur de Skype, il est impor­tant que lui aussi utilise un micro-casque, sinon autant l’ap­pe­ler sur son télé­phone pour éviter ce type de soucis tech­niques. Concer­nant la qualité sonore, il vaut mieux que votre inter­lo­cu­teur vous parle depuis sa ligne fixe.

Pour un tarif modique, vous pouvez trou­ver un enre­gis­treur logi­ciel compa­tible avec Skype pour enre­gis­trer vos appels. On pourra citer Ecamm Call Recor­der (Mac), qui vous permet d’ob­te­nir votre voix et celle de votre inter­lo­cu­teur sur des pistes sépa­rées, ce qui sera parti­cu­liè­re­ment appré­ciable au moment d’ajus­ter les volumes, d’éga­li­ser ou d’uti­li­ser divers autres trai­te­ments sur chaque piste.

Vous pouvez aussi vous procu­rer une appli­ca­tion permet­tant d’en­re­gis­trer les commu­ni­ca­tions de votre smart­phone. J’aime moins cette solu­tion car vous n’êtes jamais sûr de toujours bien enre­gis­trer quand vous éloi­gnez le télé­phone de votre bouche pour regar­der l’écran. Dans tous les cas, le pire des scena­rios est celui dans lequel vous vous aper­ce­vez à la fin de l’in­ter­view que rien n’a été enre­gis­tré, c’est là un problème qui peut se poser quel que soit le moyen choisi. Faites atten­tion à avoir bien lancé l’en­re­gis­tre­ment et véri­fiez régu­liè­re­ment qu’il est toujours en cours, car il n’y a rien de plus embar­ras­sant que de devoir rappe­ler votre inter­lo­cu­teur pour lui deman­der de recom­men­cer pour un problème d’en­re­gis­tre­ment. Et puis, la deuxième prise est rare­ment aussi bonne que la première.

Une autre solu­tion (même si elle consiste un peu à faire avec les moyens du bord) est d’uti­li­ser un enre­gis­treur avec micro inté­gré (type dicta­phone ou autre) pour enre­gis­trer à la fois votre voix et celle de votre inter­lo­cu­teur en utili­sant le haut-parleur de votre télé­phone. Assu­rez-vous de placer l’en­re­gis­treur près du haut-parleur, et faites atten­tion à ce que le son ne dépasse jamais 0 dB. La voix de la personne au bout du fil sera moins natu­relle qu’elle ne l’au­rait été via Skype, mais elle restera assez claire et compré­hen­sible. Quant à votre voix, elle sera claire pour peu que vous soyez posi­tionné rela­ti­ve­ment proche du micro. Faites un test avant de débu­ter l’in­ter­view, pour vous assu­rer d’un bon équi­libre à l’en­re­gis­tre­ment entre votre voix et celle prove­nant du haut-parleur.

Enre­gis­trer une inter­view en face-à-face dans un envi­ron­ne­ment calme

Si vous pouvez réali­ser une inter­view dans une salle sans bruits envi­ron­nants et à l’acous­tique exploi­table (évitez un gymnase ou une cave, à moins bien sûr que ce ne soit l’ef­fet recher­ché), vous pouvez obte­nir un bon résul­tat avec un enre­gis­treur portable. Vous pouvez le garder en main et le tenir alter­na­ti­ve­ment devant votre inter­lo­cu­teur et vous, comme vous le feriez avec un micro, ou alors le posi­tion­ner sur une table à proxi­mité de chacun de vous deux (dans l’idéal les bouches de chacun de vous ne devraient pas être à plus d’une cinquan­taine de centi­mètres de l’ap­pa­reil) et le lais­ser là pour toute la durée de l’in­ter­view.

Enre­gis­trer une inter­view en face-à-face dans un envi­ron­ne­ment bruyant

Si vous n’avez vrai­ment pas d’autre choix que de réali­ser une inter­view dans un envi­ron­ne­ment bruyant, il vous faudra mini­mi­ser le niveau des bruits de fond figu­rant sur votre enre­gis­tre­ment. Comme on l’a déjà vu, dans n’im­porte quelle situa­tion d’en­re­gis­tre­ment, il est toujours préfé­rable d’être aussi proche que possible du micro, mais c’est encore plus vrai dans ce cas de figure.

Bien débuter
Un enre­gis­treur numé­rique 4 pistes comme
ce Tascam DR-40 vous offrira davan­tage
de possi­bi­li­tés, mais pour réali­ser un podcast
même un simple enre­gis­treur à 2 pistes se
révé­lera déjà très utile.

Une solu­tion est d’uti­li­ser un micro externe bran­ché à votre enre­gis­treur, que ce micro soit doté d’une cellule de type cardioïde, super­car­dioïde ou hyper­car­dioïde (ce qui signi­fie qu’il captera en prio­rité le son prove­nant de la direc­tion vers laquelle il est dirigé). Pendant l’in­ter­view, soyez vigi­lants pour coor­don­ner les allées et venues du micro avec la discus­sion: le micro devra à chaque instant se trou­ver à une cinquan­taine de centi­mètres au maxi­mum de la bouche de la personne qui s’ex­prime. Selon le micro utilisé, les mouve­ments du micro peuvent donner lieu à des bruits para­sites appe­lés « bruits de mani­pu­la­tion ». Encore une fois, testez votre confi­gu­ra­tion avant le jour J pour anti­ci­per ce genre de problèmes.

Autre solu­tion: équi­per la personne que vous devez inter­vie­wer d’un micro-cravate (aussi appelé micro Lava­lier ou micro-bouton­nière) et connec­tez-le à l’en­re­gis­treur. Sa voix sera ainsi captée de façon satis­fai­sante. Reste à s’oc­cu­per de la vôtre, et pour cela, deux solu­tions : si vous dispo­sez d’un enre­gis­treur muni de deux entrées pour micros (tels que les enre­gis­treurs à 4 pistes DR-40 de Tascam ou H4n de Zoom), vous pouvez vous équi­per vous-même d’un deuxième micro-cravate, ou alors, en l’ab­sence d’un tel équi­pe­ment, vous pouvez enre­gis­trer votre voix à l’aide d’un second enre­gis­treur.

Avec un enre­gis­treur stéréo stan­dard ne dispo­sant que d’une seule entrée pour micro, une façon de contour­ner la diffi­culté peut être l’uti­li­sa­tion d’un micro-cravate pour la personne que vous inter­ro­gez tandis que vous enre­gis­tre­rez votre propre voix sur votre smart­phone grâce à une appli­ca­tion d’en­re­gis­tre­ment dédiée. Au début de l’in­ter­view, une fois les deux enre­gis­tre­ments lancés, énon­cez un décompte (3,2,1) puis tapez dans vos mains une fois forte­ment de façon à ce que ce claque­ment, capté par les deux micros, vous serve de repère pour synchro­ni­ser les deux enre­gis­tre­ments au moment de l’édi­tion.

Musique et effets sonores

Vu que vous êtes en train de lire cet article sur Audio­fan­zine, on peut raison­na­ble­ment penser que vous êtes musi­cien, et peut-être aussi compo­si­teur et en mesure de réali­ser une piste de A à Z. Si tel est le cas, vous pouvez faire vos propres intros et musiques d’ac­com­pa­gne­ment pour votre podcast.

Bien Débuter
Il y a quan­tité de musique dispo­nible gratui­te­ment en ligne via les licences Crea­tive Commons.

Sinon, il vous faudra trou­ver de la musique libre de droits. Si vous n’avez pas de budget pour cela, inter­net regorge de compo­si­teurs prêts à vous lais­ser utili­ser leurs oeuvres sous licence Crea­tive Commons tant que vous les mention­nez dans les crédits. Tapez « Crea­tive Commons music » dans votre moteur de recherche favori et vous aurez l’em­bar­ras du choix. 

Pour les utili­sa­teurs d’Apple Logic Pro X ou de Gara­ge­Band, la section “Jingles” de la collec­tion de boucles incluse par défaut contient de nombreux morceaux entiers, bien produits et couvrant un large éven­tail stylis­tique. Vous pouvez les utili­ser sans avoir à payer de droits, mais faites tout de même atten­tion au fait que ces mêmes pistes sont déjà utili­sées par de nombreux podcasts. Je connais ainsi un podcast d’une certaine impor­tance qui utilise des sons issus de la banque par défaut de Logic Pro X pour le géné­rique et les jingles. Si vous voulez vous créer une iden­tité sonore unique et bien iden­ti­fiable, il vous faudra donc cher­cher ailleurs.

Les collec­tions de sons incluses avec Logic et Gara­ge­Band incluent aussi des effets sonores, et il existe de nombreux sites inter­net spécia­li­sés dans ce domaine. Certains sites proposent des effets payants, mais d’autres les offrent gratui­te­ment. Une simple recherche en ligne vous propo­sera quan­tité de sources.

Quelle que soit la nature des conte­nus tiers que vous utili­sez dans le cadre de votre podcast (musique, effets sonores mais aussi logo, image ou photo qui appa­raissent sur iTunes ou dans le lecteur de votre audi­teur), assu­rez-vous que vous avez le droit de les utili­ser. Vous avez un doute ? Prenez autre chose.

Edition

Lorsque vous éditez votre podcast, la première chose à faire est de passer en revue votre sujet prin­ci­pal (que ce soit une inter­view ou vous seul en train de parler ou de lire un texte), et couper les passages que vous ne voulez pas garder. Si vous devez réor­ga­ni­ser quoique ce soit, c’est le moment ou jamais.

Bien Débuter
Dans ce mix réalisé sous Logic Pro X, les diffé­rentes sections du podcast (inter­view, intro, jingles) sont chacun sur une piste sépa­rée.

Ensuite, il est temps d’as­sem­bler le contenu dans votre STAN pour prépa­rer le mixage. Ajou­tez votre géné­rique et toute autre musique que vous voulez utili­ser sur une autre piste de votre STAN, puis écou­tez l’en­semble. Lorsque vous repé­rez un problème sonore (ce qui peut aller d’un chien aboyant à l’ar­rière-plan à votre invité éter­nuant ou butant sur un mot), arrê­tez la lecture et enle­vez le passage en ques­tion.

En cas de plosives exces­sives (consonnes aux sono­ri­tés trop aggres­sives, comme certains « b » ou un « p »), vous pouvez les atté­nuer. Il faut zoomer au plus près, et repé­rer l’em­pla­ce­ment des plosives (on les voit géné­ra­le­ment très bien tant elles se diffé­ren­cient des autres formes d’ondes). Sélec­tion­nez seule­ment la plosive, et rédui­sez son niveau sonore de façon à ce qu’elle ne sonne plus aggres­sive (en géné­ral je commence par –7dB puis affine en fonc­tion du résul­tat). Dans certains cas, vous devrez la suppri­mer tota­le­ment, mais cela entraîne un vrai risque que le résul­tat sonne tout sauf natu­rel, parce que la consonne elle-même ne sera plus audible : mieux vaut se conten­ter d’en réduire le niveau.

Pensez aussi au rythme de l’émis­sion: s’il y a un silence trop long, écour­tez-le. Faites en sorte que ça bouge pour ne pas lasser vos audi­teurs !

Assu­rez-vous que les tran­si­tions entre les sections soient aussi natu­relles que possible. N’hé­si­tez pas à jouer avec les volumes (effets de « fading » notam­ment) lorsque c’est néces­saire afin d’as­su­rer un ensemble harmo­nieux.

Une fois les diffé­rents élements du podcast assem­blés, il est temps de passer au mixage. Sur beau­coup d’as­pects, c’est moins diffi­cile que de mixer de la musique puisque vous n’au­rez pas autant d’éle­ments à prendre en compte à la fois. Cela dit, il y a quelques points auxquels il faut prêter une atten­tion parti­cu­lière, et c’est d’ailleurs ce que nous allons voir.

Equi­li­brer les niveaux

En plus d’équi­li­brer les niveaux des diffé­rentes pistes les unes par rapport aux autres, il vous faut vous assu­rer que le niveau global demeure constant tout au long du programme. Si le niveau varie trop, vos audi­teurs devront ajus­ter le volume par eux-mêmes, ce qui n’est vrai­ment pas l’objec­tif. Essayer de conser­ver un niveau constant d’un bout à l’autre est un vrai défi car un podcast est en moyenne autre­ment plus long qu’une chan­son. Sur 15 ou 30 minutes (ou n’im­porte quelle autre durée), le niveau peut évoluer dans un sens ou dans l’autre sans que cela vous saute aux oreilles au mixage.

Fort heureu­se­ment, il est possible d’ajus­ter le volume de diffé­rentes sections après avoir effec­tué le « bounce » (export du mixage multi­pistes vers une seule piste stéréo) en sélec­tion­nant telle ou telle section de votre piste pour en régler le niveau sonore.Si vous trou­vez fina­le­ment que telle ou telle section est trop ou pas assez forte, vous pouvez régler le problème sans avoir à rouvrir le mix. Que ce soit dans votre STAN ou dans un éditeur stéréo dédié, il est toujours utile de dézoo­mer au maxi­mum de façon à avoir un aperçu de la forme d’onde de l’en­semble de votre émis­sion. Ainsi, la néces­sité de certains ajus­te­ments et leur empla­ce­ment précis saute­ront litté­ra­le­ment aux yeux (nous abor­de­rons un peu plus loin la ques­tion du niveau moyen recom­mandé pour l’en­semble de votre podcast, dans la section « Trou­ver le bon niveau sonore »).

Bien Débuter
Après le mix, dézoo­mer vous permet de repé­rer les zones pour lesquelles le volume a besoin d’être ajusté.

Mais avant cela, pendant que vous mixez en mode multi­piste, utili­sez la fonc­tion d’au­to­ma­tion du volume sur les diffé­rentes pistes indi­vi­duelles pour lisser l’en­semble et, lorsque c’est possible, égali­sez les volumes des diffé­rentes voix si vous avez plus d’un inter­ve­nant au cours de l’émis­sion.

Si plus de deux personnes parlent et que leurs voix sont situées sur des pistes sépa­rées, il est facile d’équi­li­brer leurs niveaux. Si toutes les voix ont été enre­gis­trées sur la même piste (que ce soit en stéréo ou en mono) et qu’elles présentent en perma­nence des diffé­rences de niveau impor­tantes, il vous faudra faire de votre mieux à l’aide des réglages d’au­to­ma­tion pour les amener à un niveau à peu près constant. Le plus gros problème dans ce cas de figure, c’est évidem­ment quand les deux voix se recouvrent l’une l’autre : impos­sible d’ajus­ter le volume de l’une sans modi­fier celui de l’autre.

Compres­sion: vous pouvez aussi utili­ser un compres­seur pour atté­nuer certains pics de volume et ainsi réduire le niveau de dyna­mique (=la diffé­rence entre les passages les plus forts et les moins forts) du podcast. Cela dit, n’y allez pas trop de bon coeur avec la compres­sion. À moins de recher­cher un effet précis, il vaut mieux que les voix sonnent aussi natu­relles que possible, et non « écra­sées » par la compres­sion. Si vous le pouvez, utili­sez un plug-in de compres­sion aussi trans­pa­rent que possible.

Si je devais propo­ser des idées de réglages, je dirais de garder le taux du réglage « ratio » entre 3:1 et 5:1, tout en essayant de de pas réduire le gain de plus de 5 dB (surveillez l’in­di­ca­teur dédié). Gardez le réglage de l’at­taque au dessus de 15 ms et ajus­tez le relâ­che­ment (réglage « release ») de façon à ce que l’en­semble sonne aussi natu­rel que possible. Au final, c’est toujours votre oreille qui doit juger si votre compres­sion est exagé­rée ou non.

Egali­sa­tion: concer­nant l’éga­li­sa­tion, suivez plus ou moins les mêmes règles que s’il s’agis­sait de musique. Allez-y douce­ment, surtout pour ce qui est de pous­ser des fréquences. Vous pour­rez envi­sa­ger de mettre un filtre passe-haut (aussi appelé filtre coupe-bas) sur la ou les voix pour suppri­mer les excès dans les basses fréquences. Une bonne façon de procé­der est de monter le réglage du filtre jusqu’à ce que vous enten­diez un résul­tat clai­re­ment audible sur la voix, puis de reve­nir en arrière jusqu’à ce que ce ne soit plus le cas.

Réduc­tion de bruit: en fonc­tion des condi­tions d’en­re­gis­tre­ment de votre podcast, vous pour­rez vous trou­ver confron­tés à des bruits de large bande (siffle­ments, air condi­tionné, etc) polluant votre piste. S’ils sont assez audibles pour être gênants à l’écoute, vous pouvez tenter de les réduire avec un logi­ciel de réduc­tion de bruit (iZotope RX, Waves X-Noise…) ou la fonc­tion dédiée de votre STAN s’il en est équipé. Pour un logi­ciel gratuit, Auda­city en propose un d’une qualité éton­nante dans sa section « Effets ».

Quel que soit le logi­ciel utilisé, l’es­sen­tiel pour réduire les bruits à large bande est de n’ap­pliquer que le mini­mum vital de trai­te­ment pour parve­nir à un résul­tat satis­fai­sant : un réglage trop poussé peut amener des bruits para­sites donnant à une voix des airs aqua­tiques. Souvent, vous devrez opter pour un compro­mis permet­tant de réduire certains des bruits, mais sans avoir d’ef­fet indé­si­rable sur la source sonore.

Trou­ver le bon niveau sonore

hofa
Le plugin gratuit Hofa 4U
permet de mesu­rer le volume
selon la norme LUFS.

Une fois que vous en avez terminé avec votre mix et que vous êtes satis­faits de sa sono­rité, il vous faudra vous assu­rer que le niveau sonore géné­ral respecte les stan­dards des podcasts, autre­ment dit que le volume n’est ni trop fort ni trop faible en compa­rai­son du podcast moyen diffusé sur iTunes, Stit­cher ou d’autres diffu­seurs. Ce n’est pas une obli­ga­tion pour être diffusé sur iTunes, mais si votre podcast sonne trop diffé­rem­ment des autres il pour­rait rebu­ter bien des audi­teurs poten­tiels.

Pour les podcasts, le dernier stan­dard en matière d’iso­so­nie est –16 LUFS (ou LUKS). LUFS est une mesure d’unité de bruit (la fameuse « loud­ness »), et d’ailleurs pour ceux que la ques­tion inté­resse n’hé­si­tez pas à (re)lire notre série d’ar­ticles sur la « loud­ness war ».

Afin de mesu­rer les LUFS, il vous faudra un plug-in dédié. A l’heure actuelle, la grande majo­rité des STAN n’offre pas de LUFS-mètre inté­gré, il vous faudra donc vous tour­ner vers un plug-in tiers, tels que l’iZotope Insight ou le Waves WLM Plus.

Si vous n’avez pas de bon logi­ciel permet­tant ce type de mesure, il existe un free­ware du nom de Hofa 4U qui indique le niveau LUFS. Il dispose même d’un réglage de volume bien pratique qui permet de garder votre volume constam­ment au plus près de –16 LUFS. Autre solu­tion, vous pouvez utili­ser l’ef­fet « Amplify » inclus dans Auda­city, ou encore le réglage de volume de piste ou du master de votre STAN pour amener votre programme au bon niveau. Encore une fois, je vous conseille de ne vous préoc­cu­per de cet aspect qu’après avoir bouclé votre mix prin­ci­pal.

La conver­sion en MP3

Une fois tota­le­ment satis­fait de votre podcast et de son niveau sonore, il est temps de le conver­tir au format MP3 pour pouvoir le mettre en ligne. Certains podcasts sont enco­dés à 96 Kbps (kilo­bits par seconde), mais si le vôtre contient beau­coup d’élé­ments musi­caux je vous conseille plutôt 128 Kbps. Toute­fois, si vous utili­sez un service d’hé­ber­ge­ment de podcasts qui impose une limite maxi­male de taille par fichier, il est possible que vous ayez du mal à respec­ter cette limite en 128 Kbps si votre émis­sion est vrai­ment longue (si vous n’avez pas beau­coup de musique, vous pouvez mixer votre podcast en mono pour réduire la taille du fichier). Même sans ce type de limite tech­nique, mieux vaut éviter que votre fichier soit trop lourd, ce qui rendrait son télé­char­ge­ment plus problé­ma­tique pour vos audi­teurs.

Au moment de conver­tir votre fichier, n’ou­bliez pas de remplir les infor­ma­tions de méta­tags (ID3) de façon à ce que les infor­ma­tions sur votre émis­sion s’af­fichent correc­te­ment sur le lecteur de vos audi­teurs.

Pour finir…

Cette mini-série en deux parties portait sur la produc­tion de votre podcast audio. Si vous souhai­tez deve­nir un véri­table pro du podcast, il vous faudra aussi maîtri­ser d’autres aspects tels que l’hé­ber­ge­ment de votre podcast, la créa­tion d’un flux RSS, et l’ins­crip­tion sur iTunes ou n’im­porte quel autre service du même type sur lequel vous souhai­tez être diffusé. Pour ces sujets, un « googlage » en règle vous appor­tera nombre d’in­for­ma­tions perti­nentes. Bonne chance, et bon podcast !

  • Beatless 13090 posts au compteur
    Beatless
    Drogué·e à l’AFéine
    Posté le 10/01/2016 à 10:35:58
    Merci Mike pour ce très bon sujet. :boire:
  • DavidMusik 398 posts au compteur
    DavidMusik
    Posteur·euse AFfamé·e
    Posté le 10/01/2016 à 12:09:13
    oui, merci pour ce sujet et son originalité.
  • Nico53 992 posts au compteur
    Nico53
    Posteur·euse AFfolé·e
    Posté le 10/01/2016 à 14:37:17
    J'ajouterais le très bon Audio HiJack sur mac... qui permet de faire à peu près tout et n'importe quoi en matière d'enregistrement témoin de ce type... toute source confondue, plannifié, pré-découpage, pré-traitement audio à la prise, etc.
    Sans vouloir faire de pub (je n'ai pas d'actions chez eux), c'est un excellent petit logiciel, qui bien que payant reste relativement abordable (une cinquantaine d'euros je crois)... Bref, c'est pas "indispensable", mais selon ce que vous faites, ça peut s'avérer pratique... :)

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