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Pédago
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Créer un espace sonore réaliste avec des réverbes

Le guide du mixage — 81e partie

Dans ce nouvel épisode, nous allons essayer de reconstituer un espace sonore réaliste grâce aux trois derniers bus de notre configuration de travail avec les réverbérations.

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Gran­deur nature

Afin de simu­ler un espace sonore natu­rel, je vous conseille de partir d’un algo­rithme du type « Room » sur le premier des trois bus. Choi­sis­sez alors un préset de cette famille dont le rendu colle au plus près avec votre vision du puzzle sonore. Une fois cela fait, réglez le temps de decay en fonc­tion du groove du morceau en cours de mixage. Copiez ensuite votre plug-in de réver­bé­ra­tion avec exac­te­ment les mêmes réglages sur les deux bus restants.

Main­te­nant, le secret de la manœuvre réside dans la créa­tion de trois plans distincts au niveau de la profon­deur à partir de ces bus. En effet, vos bus simu­lant tous exac­te­ment la même pièce, il ne reste plus qu’à tritu­rer quelques para­mètres pour obte­nir un plan rappro­ché, un plan moyen, et un plan éloi­gné, afin de pouvoir placer à l’envi chacun des éléments de votre mix au sein d’un espace cohé­rent. Pour ce faire, rien de vrai­ment sorcier.

Comme nous l’avons vu précé­dem­ment, le pré-délai joue forte­ment sur la sensa­tion de profon­deur. Pour mémoire, plus le temps de pré-délai est long et plus la source semble proche. Atten­tion toute­fois, ne dépas­sez pas les 50 ms sous peine de nuire au natu­rel de votre réver­bé­ra­tion et pensez tout de même à jouer autour du groove de la musique. Dans le même ordre d’idée, vous pouvez égale­ment mani­pu­ler tout en douceur le niveau des premières réflexions pour éloi­gner un objet sonore. En effet, plus une source est éloi­gnée de l’au­di­teur et plus la diffé­rence de niveau rela­tive entre le signal source et les premières réflexions est faible. Enfin, un travail sur le rendu fréquen­tiel de ces bus via le « Damping » et/ou une égali­sa­tion post-réver­bé­ra­tion permet­tra d’af­fi­ner encore plus la distinc­tion entre les trois plans.

Studio & Home Studio

Une remarque avant de passer à la suite. Prenez garde de ne pas y aller trop fort lors de la créa­tion de vos plans sous peine de dété­rio­rer la cohé­sion sonore de la pièce. Quelques petites touches par-ci par-là suffi­ront ample­ment à créer une belle sensa­tion de profon­deur de champ.

À présent, il ne vous reste plus qu’à envoyer chacune des pistes de votre titre vers l’un de ces trois bus afin de les placer dans l’es­pace. Veillez bien à respec­ter les place­ments que vous aviez imagi­nés aupa­ra­vant ! Dans le cas contraire, vous risquez d’être contre­pro­duc­tif au possible, car je vous rappelle que nous travaillons depuis le début dans cette optique de puzzle 3D. Ainsi, les déci­sions prises plus tôt en regard des niveaux, de l’éga­li­sa­tion, etc. tiennent déjà compte de cette notion de place­ment dans l’es­pace. Il serait dommage de tout détruire main­te­nant, non ?

Reste la ques­tion épineuse du dosage de l’en­voi des pistes vers ces réver­bes… Mais à bien y réflé­chir, il n’y a vrai­ment pas de quoi trop se tortu­rer le cibou­lot. N’ou­bliez pas que nous sommes en train de travailler sur la notion de distance entre les « objets sonores » et l’au­di­teur. Or, dans la nature, plus on s’éloigne d’une source, plus la diffé­rence de niveau entre cette source et sa réver­bé­ra­tion est faible. Mora­lité, pour accen­tuer la sensa­tion de distance, il convient d’en­voyer une bonne dose du signal dans le bus adéquat. À l’in­verse, pour un senti­ment de proxi­mité, l’en­voi sera beau­coup plus modéré.

Voilà, c’est tout pour aujour­d’hui. Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de nos aven­tures !

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