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Pédago
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L’enregistrement de la batterie - Overheads et la technique ORTF

Le grand guide de l’enregistrement - 22e partie

Cette semaine, nous nous intéressons à la piste la plus importante selon moi lors de l’enregistrement d’une batterie : les overheads.

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Commençons par un petit rappel au cas où. Le rôle des overheads se résume souvent ainsi : captu­rer le son des cymbales ainsi que l’image stéréo du kit de batte­rie dans son ensemble. Mais cette défi­ni­tion est quelque peu réduc­trice. En effet, les overheads sont égale­ment en grande partie respon­sables du rendu « natu­rel », à défaut d’autre terme, de votre enre­gis­tre­ment. De plus, contrai­re­ment à la croyance popu­laire, ils ont une impor­tance capi­tale quant à la sensa­tion de puis­sance du son. Pourquoi donc ? Eh bien, pour faire simple, disons que plus un micro sera proche d’une source sonore et plus il captera l’at­taque, le côté inci­sif du son, mais en contre­par­tie, le rendu paraî­tra « petit ». À l’in­verse, en éloi­gnant le micro de la source, le son émis aura le temps de se déve­lop­per. Le rendu ainsi obtenu sera donc non seule­ment plus « aérien », car, de fait, il y aura plus d’air entre l’émet­teur et le récep­teur, mais le son sera égale­ment plus « gras » et « puis­sant ». Le revers de la médaille est bien entendu une certaine perte en préci­sion sonore à cause du manque d’at­taque.

Overheads 01

Bref, pour remettre tout ça dans la cadre de l’en­re­gis­tre­ment d’une batte­rie via plusieurs micros, les éléments sépa­rés repris en « close miking » s’oc­cu­pe­ront de la préci­sion du son en captant essen­tiel­le­ment l’at­taque, alors que les overheads se char­ge­ront de donner toute l’am­pleur néces­saire au niveau de la puis­sance et de la largeur stéréo­pho­nique. C’est donc pour cela que la piste stéréo d’ove­rheads me semble être la plus impor­tante, car c’est elle qui fait réel­le­ment le son de votre batte­rie d’une façon géné­rale. Pour faire une analo­gie visuelle, disons que les overheads consti­tuent l’esquisse globale alors que les micros en « close miking » que nous verrons plus tard s’oc­cupent des détails. Certes, les détails sont impor­tants, mais ils ne seraient rien une fois sortis du contexte de l’esquisse alors que cette dernière peut se suffire à elle-même.

Avant de passer à la suite, voici une petite remarque pour enfon­cer encore un peu plus le clou. La semaine dernière, je vous disais que si je n’avais qu’un seul micro pour enre­gis­trer une batte­rie, je le place­rais en confi­gu­ra­tion Room Mono, parfois égale­ment appelé overhead mono, comme par hasard… Eh bien si je n’avais que deux micros à dispo­si­tion pour la capta­tion d’une batte­rie, j’op­te­rais sans nul doute pour une confi­gu­ra­tion overhead stéréo.

ORTF

Il existe plusieurs façons d’en­re­gis­trer les overheads, et nous abor­de­rons les prin­ci­pales. Cepen­dant, lors de la session d’en­re­gis­tre­ment des exemples sonores de ce chapitre, il a bien fallu faire un choix, car mes acolytes et moi-même n’avions pas le temps néces­saire pour tout faire. Ainsi, je vous propose de commen­cer par la méthode ayant eu notre préfé­rence : la tech­nique ORTF.

ORTF

Conçue dans les années 60 par l’Office de radio­dif­fu­sion-télé­vi­sion française, juste­ment plus connue sous le sigle ORTF, cette tech­nique utilise un couple de micro­phones appai­rés à direc­ti­vité cardioïde. Les capsules des deux micros doivent être éloi­gnées de 17 centi­mètres tandis que l’angle formé par leurs corps doit être de 110 degrés, le but de la manœuvre étant de repro­duire peu ou prou les oreilles d’une tête humaine adulte. Bien sûr, il s’agit là de la théo­rie stricto sensu, en pratique, fiez-vous à vos esgourdes. L’image stéréo obte­nue grâce à cette méthode n’est peut-être pas la plus large qui soit, mais elle est de loin celle qui sonne le plus natu­rel à l’oreille. D’autre part, cette tech­nique a pour avan­tage de ne pas présen­ter trop d’in­com­pa­ti­bi­lité mono.

Concer­nant le place­ment de ce couple par rapport à la batte­rie, je vous conseille de le mettre derrière le batteur, sensi­ble­ment plus haut que sa tête et incliné vers le bord supé­rieur des premiers fûts. Veillez à centrer la grosse caisse entre les deux capsules. En jouant sur la hauteur, l’in­cli­nai­son et la distance avec le kit, vous pour­rez doser la quan­tité de son d’am­biance prove­nant de la pièce.

Voici les résul­tats que nous avons obte­nus en procé­dant de la sorte avec une paire de statiques Shure KSM 141 :

01 OH Verse
00:0000:14
  • 01 OH Verse 00:14
  • 02 OH Chrous 00:28

Remarquez comme l’es­pace semble natu­rel. Notez égale­ment que si la grosse caisse est bien centrée, la caisse claire est en revanche légè­re­ment sur le côté. C’est l’un des incon­vé­nients de cette tech­nique lors d’une prise de batte­rie. Suivant le style musi­cal, cela ne sera pas vrai­ment gênant, par exemple pour du Jazz ou de la chan­son. Par contre, pour des produc­tions plus « modernes » où le centrage grosse caisse/caisse claire est de mise, il convien­dra d’uti­li­ser l’une des autres tech­niques que nous verrons dans les prochains articles.

Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine !

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