Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Pédago
14 réactions

Le « Damping », ou amortissement, dans les réverbes

Le guide du mixage — 71e partie

Continuons notre exploration du contrôle spectral en territoire réverbérant avec l’étude du « Damping ». Normalement, si vous avez finement choisi vos présets de départ, vous ne devriez pas avoir besoin de manipuler ces réglages, mais enfin, sait-on jamais…

Accéder à un autre article de la série...

Pendant

Tout d’abord, sachez que le terme « Damping » peut se traduire en français par amor­tis­se­ment. Pour comprendre de quoi il retourne, il convient de s’in­té­res­ser à ce qu’il se passe dans la réalité. Lorsqu’une onde sonore percute un obstacle, quel qu’il soit, une partie du son rebon­dit alors qu’une autre est absor­bée. Les réflexions succes­sives consti­tuant le phéno­mène de la réver­bé­ra­tion tendent donc peu à peu à englou­tir certaines fréquences au fil du temps. Bien que la nature même de l’obs­tacle condi­tionne direc­te­ment quelles fréquences rebon­dissent ou non, donnant ainsi une bonne indi­ca­tion quant à l’en­vi­ron­ne­ment de la pièce, il se trouve que la plupart des maté­riaux absorbent essen­tiel­le­ment les hautes fréquences. De plus, ces mêmes fréquences sont égale­ment celles qui voyagent le moins bien au sein de l’air qui nous entoure.

Afin de repro­duire ce compor­te­ment natu­rel, une égali­sa­tion clas­sique du haut du spectre en amont ou en aval d’une réver­bé­ra­tion ne serait qu’un pis-aller, car la dimi­nu­tion des aigus serait alors statique et non pas dépen­dante du temps. C’est pourquoi les plug-ins de réver­bé­ra­tion intègrent au cœur de leurs algo­rithmes des options de « Damping » qui permettent d’amor­tir les fréquences en fonc­tion du temps. En géné­ral, les para­mètres de « Damping » s’ex­priment sous forme de ratios. Par exemple, un « Damping » des hautes fréquences de 1/2 sur une réverbe de 2 secondes signi­fie que les aigus dispa­rai­tront au bout de seule­ment une seule seconde alors que le reste du spectre tien­dra une seconde de plus.

Valhalla DSP ValhallaPlate : VVV 70s

Tout ça c’est bien joli, mais à quoi cela peut-il bien nous servir concrè­te­ment parlant ? Outre le respect du compor­te­ment du son réver­béré dans la réalité, il peut être judi­cieux d’avoir recours au « Damping » afin de jugu­ler certains « bruits para­sites » qui auraient sinon une fâcheuse tendance à se faire trop présents dans le champ diffus de la réver­bé­ra­tion. Pourquoi ne pas les suppri­mer direc­te­ment à la source ou juste avant la réverbe ? Tout simple­ment parce que tout para­sites qu’ils soient, ces bruits sont néces­saires à une inter­pré­ta­tion correcte et réaliste du son par notre cerveau. Mais quels sont donc ces affreux bruits qui nous compliquent tant la vie ? Il y en a une multi­tude en vérité, mais les plus communs sont les sifflantes des voix, le souffle des instru­ments à vent, les bruits méca­niques des touches, etc. Les évène­ments sonores de ce type ne sont pas des plus agréables à l’oreille, mais nous ne pouvons cepen­dant pas nous en passer tota­le­ment sous peine de ne plus rien comprendre à ce qu’il se passe. En revanche, nul besoin de leur présence dans nos queues de réverbes, et le « Damping » peut alors nous venir en aide. Inutile d’y aller à la hache cepen­dant, une fois de plus ici la subti­lité sera de mise.

Pour finir, notez que les sections de « Damping » offrent parfois un réglage rela­tif à la fréquence de « cros­so­ver » afin de vous lais­ser la main sur la portion du spectre affec­tée par le phéno­mène. D’autre part, sachez que les plug-ins les mieux lotis proposent égale­ment un « Damping » du bas du spectre, ce qui peut être utile pour rendre la réverbe moins enva­his­sante.

Dans le prochain épisode, nous abor­de­rons le cas de l’éga­li­sa­tion post-réver­bé­ra­tion.

← Article précédent dans la série :
L’égalisation avant la réverbe
Article suivant dans la série :
L’égalisation après la réverbe →

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre