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Pédago
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Le temps de réverbération

Le guide du mixage — 68e partie

Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur le cas du temps de réverbération, un paramètre essentiel qui nécessite d’être manié avec discernement…

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Commençons par la déno­mi­na­tion. Sur vos plug-ins de réverbe, le temps de réver­bé­ra­tion peut être affu­blé de diffé­rents noms comme Time, Decay, Length, ou bien encore Decay Time. Pour être sûr de vous, mieux vaut vous repor­ter au manuel d’uti­li­sa­tion du plug-in.

Main­te­nant, voyons à quoi ce para­mètre corres­pond. Comme son nom le laisse suppo­ser, il s’agit tout simple­ment de la durée de votre réver­bé­ra­tion. Pour être plus précis, il s’agit du temps durant lequel nous perce­vons le son après la dispa­ri­tion du signal source qui nour­rit la réverbe. Loin d’être une notion subjec­tive, cette durée est direc­te­ment déter­mi­née par la norme RT60 qui est défi­nie comme le temps néces­saire pour que le son dimi­nue de 60 dB par rapport au niveau de la source.

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Mais à quoi sert concrè­te­ment ce réglage dans le cadre du mixage ? Contrai­re­ment à ce que l’on pour­rait croire, il ne donne pas réel­le­ment d’in­for­ma­tions quant à la taille du lieu simulé. En effet, il se trouve qu’une petite pièce carre­lée peut avoir un temps de réver­bé­ra­tion quasi­ment aussi long qu’une immense salle de concert ! De fait, le Decay est surtout repré­sen­ta­tif des maté­riaux réflé­chis­sants présents dans la pièce, par exemple le revê­te­ment des parois (bois, carre­lage, béton, etc.), du sol (moquette, parquet, carre­lage, etc.). D’autre part, ce temps nous donne égale­ment quelques rensei­gne­ments en regard de la forme de la pièce (rectan­gu­laire, carré, circu­laire, etc.).

C’est bien joli, mais l’as­pect musi­cal semble bien absent de tout ça… Sauf que ce fameux temps de réver­bé­ra­tion joue un rôle primor­dial sur notre faculté à perce­voir, et donc à doser la réverbe. En effet, un Decay trop long pous­sera au surdo­sage de la réver­bé­ra­tion, ce qui est syno­nyme de noyade dans une soupe de réverbe avec effet de masque à gogo pour votre mix. À l’in­verse, un Decay trop court se fera trop remarquer et lais­sera des trous béants clai­re­ment audibles au sein du mix, ce qui n’est pas vrai­ment du plus bel effet.

Afin de régler conve­na­ble­ment ce para­mètre, il convient de prendre en consi­dé­ra­tion le tempo du morceau, sa densité (arran­ge­ment chargé ou épars), mais égale­ment sa teneur ryth­mique (jeu à la blanche ou à la quadruple croche). Une bonne règle de base pour­rait se résu­mer comme suit : plus le titre à mixer est rapide et dense, plus le temps de réver­bé­ra­tion doit être court. Ceci étant, person­nel­le­ment, lorsque vient le moment de gérer le Decay, je fais appel à une petite astuce qui utilise le couple métro­nome person­na­lisé/bruit rose dont je vous ai déjà parlé lors d’un précé­dent article. Trans­for­mer le métro­nome de façon à ce qu’il suive le groove du morceau me permet d’ajus­ter le temps de réver­bé­ra­tion de façon à ce que la réverbe n’in­ter­fère pas avec la pulsa­tion nour­ri­cière du titre ; au contraire, elle respi­rera en rythme avec elle. Cela peut vous paraître abscons comme procé­dure, mais prenez tout de même la peine d’es­sayer et je suis sûr que vous m’en direz des nouvelles !

Dans le prochain épisode, nous nous penche­rons sur le cas des réflexions primaires.

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