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Audiothingies Micromonsta
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Test du Micromonsta d'Audiothingies

Synthétiseur numérique en rack de la marque Audiothingies

Prix public : 303 € TTC
Test écrit
748 réactions
Quand la fourmi croonde…
9/10
Award Qualité / Prix 2016
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Une jeune microentreprise française présente le Micromonsta, un module numérique au format réduit qui concentre puissance de synthèse et originalité, pour un prix défiant toute concurrence…

Audio­thin­gies est une marque de MCDA, SARL uniper­son­nelle créée en 2014 à Dijon par Samuel Montas­sier. Son objec­tif est de déve­lop­per et vendre des instru­ments de musique élec­tro­niques. Son premier produit est le P6, un module de synthèse poly­pho­nique numé­rique en DIY (à construire soi-même). Pour une somme modique, le synthé offre 6 voix de poly­pho­nie, avec deux oscil­la­teurs, un subos­cil­la­teur, un filtre multi­mode, des modu­la­tions et des effets. Tous les réglages sont mémo­ri­sables et trans­mis par Midi Dump et les para­mètres sont contrô­lables en CC ou NRPN. Les utili­sa­teurs membres du forum sont d’ailleurs ravis de leur acqui­si­tion.

Deux ans plus tard, le cata­logue compte trois produits : le CED, un accor­deur au format Euro­rack ; le Midi­bro, un proces­seur d’évé­ne­ments Midi ; enfin le Micro­monsta, succes­seur du P6, plus puis­sant dans bien des domaines, et surtout cette fois, livré tout monté pour un prix à peine supé­rieur à 300 euros. Nous en avons reçu un pour un test appro­fondi, avec son joli logo à tête de fourmi verte…

Tous en boîte

Audiothingies Micromonsta : Micromonsta 2tof 003.JPG

Le Micro­monsta est contenu dans une boite en ABS très compacte de 17 × 11 × 6 cm et quelques centaines de grammes. Un compa­gnon de route peu encom­brant ! Toutes les commandes sont acces­sibles par 9 boutons circu­laires (avec pour chacun une LED d’état, jouant aussi le rôle de LED témoins de voix) qui appellent diffé­rentes pages menu (oscil­la­teurs, mixeur, filtres, modu­la­tions, effets, program­mes…). Chaque bouton possède deux fonc­tions, en conjonc­tion avec la touche SHIFT. Lorsqu’il y a plusieurs pages dans un menu, il suffit d’ap­puyer plusieurs fois sur le bouton et les menus tournent en boucle. Dans chaque page, l’édi­tion se fait à l’aide des 6 enco­deurs pous­soirs lisses, en conjonc­tion avec le LCD rétroé­clairé 2 × 24 carac­tères. Ce dernier affiche la plupart du temps 6 fonc­tions sur la première ligne et les 6 valeurs corres­pon­dantes sur la seconde. Autant dire que la prise en main est d’une simpli­cité quasi enfan­tine.

Deux bémols cepen­dant : les poten­tio­mètres débor­dant de la largeur de l’écran, ils sont déca­lés par rapport aux fonc­tions qu’ils repré­sentent ; on se plante souvent, si bien qu’on aurait aimé avoir de petits repères par lignes obliques comme on trouve sur d’autres produits de concep­tion iden­tique, plutôt qu’une simple répé­ti­tion de la numé­ro­ta­tion. Second bémol, le nombre limité de carac­tères dispo­nible par fonc­tion (souvent 3), créant des abré­via­tions à la signi­fi­ca­tion parfois cryp­tique ; heureu­se­ment, ce sont des cas rares et après quelques heures d’uti­li­sa­tion, on a presque tout mémo­risé. Ceci dit, un écran plus grand (2 × 40 carac­tères) aurait solu­tionné les deux problèmes en même temps, mais le prix s’en serait ressenti. Sous le boitier, 4 patins en caou­tchouc collés évitent tout glis­se­ment.

Dans la poche

Niveau ergo­no­mie, il est certain que le Micro­monsta n’a pas une prise en main aussi directe d’une surface de contrôle couverte de commandes ; on peut toute­fois assi­gner aux enco­deurs jusqu’à 4 para­mètres distincts par programme pour l’édi­tion directe (accès en page HOME) ; tiens, pourquoi pas en assi­gner 16, avec un accès à 4 pages de 4 para­mètres par pres­sions succes­sives sur la touche HOME ? Autre point d’er­go­no­mie fort appré­ciable, on peut doubler la réso­lu­tion des enco­deurs et régler 4 niveaux d’ac­cé­lé­ra­tion (plus on tourne vite, plus l’ac­tion est forte).

Audiothingies Micromonsta : Micromonsta 2tof 006.JPG

Un mot sur la qualité de construc­tion, correcte compte tenu du prix : ABS rigide, séri­gra­phie soignée, LCD visible sous tous les angles, enco­deurs pous­soirs lisses à axe métal­lique (avec toute­fois un peu de jeu et beau­coup de sensi­bi­lité), jacks vissés…

La connec­tique, mini­ma­liste, est placée à l’ar­rière : sortie stéréo via deux jacks 6,35 mm, entrée / sortie Midi, prise USB type B (unique­ment pour mise à jour de l’OS et récep­tion des tables d’ondes utili­sa­teur), borne pour alimen­ta­tion secteur (livrée sépa­ré­ment, de type 9V DC – 200mA mini­mum – connec­teur 2,1mm à centre posi­tif) et inter­rup­teur glis­sière marche/arrêt trop petit et fragile. Tiens, il n’y a pas de prise casque, domma­ge…

Si l’ali­men­ta­tion n’est pas livrée avec la machine, on trouve en revanche des petits auto­col­lants et un décap­su­leur au logo du monstre, une déli­cate atten­tion…

Terri­toires éten­dus

Le Micro­monsta est un synthé numé­rique mono­tim­bral poly­pho­nique 8 voix. Il renferme 384 mémoires réins­crip­tibles dont envi­ron 240 sont déjà program­més. Ils sont d’ex­cel­lente facture, très variés, direc­te­ment utili­sables tels quels, au point où nos exemples audio en sont tirés pour en saluer la qualité. Le grain est très agréable. Le Micro­monsta peut sonner gros, chaud (même désac­cordé si on le souhaite) et aussi précis, froid, métal­lique… mais jamais lisse ! Une telle poly­va­lence est très surpre­nante sortant d’une aussi petite boite (comme quoi ce n’est pas la taille qui comp­te…).

Micro­monsta 1audio 01Ove­rHeim
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  • Micro­monsta 1audio 01Ove­rHeim 00:38
  • Micro­monsta 1audio 02Swee­per 00:35
  • Micro­monsta 1audio 03Smooth 00:36
  • Micro­monsta 1audio 04Darkko 00:26
  • Micro­monsta 1audio 05Chd­Stab 00:19
  • Micro­monsta 1audio 06Chrd­Seq 00:34
  • Micro­monsta 1audio 07So­lidBs 00:22
  • Micro­monsta 1audio 08LFOctBs 00:47
  • Micro­monsta 1audio 09VwBs 00:28
  • Micro­monsta 1audio 10TBArpSq 00:33
  • Micro­monsta 1audio 11Me­ta­lic 00:24
  • Micro­monsta 1audio 12Ether 00:22
  • Micro­monsta 1audio 13Wa­veS­tep 00:22
  • Micro­monsta 1audio 14Sub­Sync 00:24
  • Micro­monsta 1audio 15Cz­MitWtb 00:20
  • Micro­monsta 1audio 16Ni­te­Call 00:38
  • Micro­monsta 1audio 17Men­tal 00:24
  • Micro­monsta 1audio 18Slow­PhazR 00:47
  • Micro­monsta 1audio 19Nu­House 00:51
  • Micro­monsta 1audio 20Saw­Lead 00:24
  • Micro­monsta 1audio 21Brassy 00:27
  • Micro­monsta 1audio 22Africa 00:31
  • Micro­monsta 1audio 23An­vr­Bass 00:22
  • Micro­monsta 1audio 24pul­seBs 00:18
  • Micro­monsta 1audio 25bp­Fault 00:19
  • Micro­monsta 1audio 26ro­se­land 00:20

On se rend compte très vite que la bestiole excelle dans les pads en tout genre : nappes douces, morphing lents, spectres scin­tillants évolu­tifs, mais aussi tables d’ondes chahu­tées, chaos métal­liques… Les émula­tions de sons analo­giques sont convain­cantes, avec ici un cuivre de type Oberheim, là un Poly­synth façon Prophet, là encore des strings passés dans un superbe filtre à Phaser. En jouant sur les nombreux types d’os­cil­la­teurs, on peut empi­ler diffé­rentes couleurs sono­res…

Pour les sons mono, le Micro­monsta parvient encore à épater la gale­rie : belle brochette de basses claquantes de couleur Moog ou TB (merci aux diffé­rents filtres passe-bas et aux enve­loppes rapides), des leads doux ou coupants (en pous­sant la satu­ra­tion de filtre et en passant les enve­loppes en mode Fast), des mini-séquences arpé­gées parfai­te­ment maitri­sables en mono ou en poly­pho­nie. Sans oublier les effets et les drones, que l’on obtient avec les modes exotiques d’os­cil­la­teurs, le Ring Mod et la matrice de modu­la­tion.

Les niveaux audio ne sont de base pas très élevés, mais ils sont cali­brés pour permettre une réserve de dyna­mique adap­tée au jeu poly­pho­nique. On peut alors jouer sur le « VCA » en sortie de mixeur, pour ampli­fier le signal jusqu’à la satu­ra­tion du filtre. Un point sur la propreté du signal lors de modu­la­tion à haute fréquence : avant d’avoir de l’alia­sing sur les tables d’ondes, il faut vrai­ment monter dans les aigus. En revanche, les synchros d’os­cil­la­teurs supportent moins bien les hautes fréquences, créant assez vite des bruits agres­sifs pas toujours agréables. C’est le seul domaine où le côté numé­rique de la machine ressort vrai­ment…

Microondes sonores

Audiothingies Micromonsta : Micromonsta 2tof 009

La Micro­monsta est basé sur un micro­con­trô­leur STM32F4 cadencé à 168 MHz. L’au­dio tourne à 48 kHz en interne, à une réso­lu­tion variable (virgule flot­tante ou point fixe suivant les besoins). Le son prend sa source au sein de deux oscil­la­teurs, un subos­cil­la­teur, un modu­la­teur en anneau et un géné­ra­teur de bruit. Les oscil­la­teurs sont très évolués, capables de produire 12 types d’ondes à morphing et 30 tables d’ondes (15 préré­glées et 15 utili­sa­teur).

Commençons par énumé­rer les 12 premiers types : morphing continu d’une onde triangle en onde dent-de-scie, puis en onde carrée, puis en impul­sion ; sinus à FM variable ; triangle à feed­back variable ; double dent-de-scie à dépha­sage variable ; impul­sion à largeur d’im­pul­sion variable ; triple dent-de-scie à Detune symé­trique variable ; triple dent-de-scie à Detune asymé­trique variable ; dent-de-scie à synchro­ni­sa­tion variable ; carré à synchro­ni­sa­tion variable ; dent-de-scie à distor­sion de phase variable ; triangle à distor­sion de phase variable ; trapèze à distor­sion de phase variable (les ondes DP sont de type Casio CZ).

Les 15 tables d’ondes préré­glées (non éditables) sont assez variées : ondes à formants, ondes « aléa­toires », échan­tillons trans­for­més, orgues, spectres, voix… de quoi partir d’une base solide ! Elles contiennent 33 ondes formées de 128 échan­tillons (cycles courts ou portions d’échan­tillons complexes). Les tran­si­tions d’ondes sont impec­cables, sans effet de palier indé­si­rable. Dommage qu’on ne puisse en chan­ger les temps depuis la machine.

On peut accor­der les oscil­la­teurs sur plus ou moins deux octaves (par demi-ton puis fine­ment), désac­cor­der l’un par rapport à l’autre (deux octaves égale­ment, par demi-ton puis fine­ment), déter­mi­ner la modu­la­tion de l’onde via le para­mètre SHAPE (modu­la­tion interne ou index de table suivant le type d’onde) et régler leur volume. Le premier oscil­la­teur est direc­te­ment modu­lable par le LFO1 et le second par l’en­ve­loppe 3. Ces modu­la­tions sont bipo­laires. S’y ajoute un subos­cil­la­teur (carré ou sinus, accordé à –1 ou –2 octaves) et un géné­ra­teur de bruit à couleur variable.

Le niveau de toutes ces sources peut être ajusté dans une page de mixage dédiée, où les retrouve le modu­la­teur en anneau. Un réglage « VCA » permet de pous­ser le niveau ainsi mixé pour augmen­ter le volume dans un premier temps, puis satu­rer le filtre si on va plus loin.

Filtres en couleur

La section filtre du Micro­monsta est géné­reuse. Il s’agit d’un filtre multi­mode réso­nant fonc­tion­nant en 8 modes : passe-bas 1–2–3–4 pôles, passe-haut 2 pôles, passe-bande 2 pôles, Notch et Phaser. Très confor­table ! La colo­ra­tion est douce et subtile, pas du tout criarde ni outran­cière comme sur bon nombre de synthés numé­riques. Certains pour­ront trou­ver le filtre trop sage ; ils donne­ront alors un petit coup de VCA en sortie de mixage pour amener de la satu­ra­tion dans le filtre. La fréquence de coupure varie sur une plage de 2 Hz à 20 kHz. A pleine réso­nance, le filtre arrive tout juste en auto-oscil­la­tion, pour peu qu’on mette un petit peu de signal en sortie de mixeur (par exemple un oscil­la­teur ou le géné­ra­teur de bruit sur 1, donc inau­dible). A noter que le filtrage est auto­com­pensé : pous­ser la réso­nance n’écrase pas le reste du son comme c’est le cas sur la plupart des synthés. Les paliers sont assez peu audibles quand on change la fréquence de coupure à réso­nance élevée.

Audiothingies Micromonsta : Micromonsta 2tof 007.JPG

On peut direc­te­ment modu­ler la fréquence de coupure par l’en­ve­loppe 2 (bipo­laire), le LFO2 (bipo­laire aussi) et le suivi de clavier (0, 25%, 50%, 75%, 100%). En sortie de filtre, on trouve diffé­rents réglages pour les voix : mode de jeu (poly­pho­nique cyclique, poly­pho­nique Reset, mono, legato), Detune entre voix (fixe ou aléa­toire, merci !) et type de pano­ra­mique. Ce dernier ne peut hélas pas se régler pour chaque voix ni se modu­ler, mais offre deux réglages globaux (linéaire / volume constant) et une largeur stéréo program­mable. Un mode CHORDS permet de jouer des accords de 4 notes dans une clé donnée (au choix), selon une échelle donnée (majeure, mineure, mineure harmo­nique) et 3 inter­valles program­mables par rapport à la fonda­men­tale (de –1 à +2 octaves, par demi-ton). Sympa !

Modu­la­tions géné­reuses

Les possi­bi­li­tés de modu­la­tion repré­sentent un point fort du Micro­monsta. Le porta­mento est basique, puisqu’on ne peut en régler que le temps (pas de mode à vitesse constante ni de glis­sando). Les 3 LFO sont iden­tiques, capables d’os­cil­ler de 0,05 Hz à 78 kHz (niveau audio) ou de se synchro­ni­ser à l’hor­loge (interne / Midi) suivant diffé­rentes divi­sions tempo­relles. Ils disposent de 7 formes d’onde : sinus, triangle, dent-de-scie, carré, S&H, aléa­toire continu ou séquen­tielle. Dans ce dernier cas, on défi­nit des valeurs bipo­laires sur 1 à 8 (en esca­lier), un peu comme un S&H dans lequel on fixe­rait la hauteur des pas. La modu­la­tion du LFO peut appa­raitre après un délai de 0 à 10 secondes, ou une durée liée à l’hor­loge globale. On peut aussi régler le fondu d’ap­pa­ri­tion (0 à 30 secondes), la phase du cycle (0 à 315°) et le mode de redé­clen­che­ment de cycle (libre ou pas). Le Micro­monsta propose ensuite 3 enve­loppes iden­tiques. On commence par en régler la courbe de réponse (rapide, expo­nen­tielle, linéaire), puis les segments ADSR et enfin le mode de redé­clen­che­ment (libre ou pas). Les temps varient de 1 ms à 30 secondes. Comme nous l’avons dit, les enve­loppes savent être très rapides quand on le souhai­te…

Hormis les 5 routages prédé­fi­nis dans le dur, le Micro­monsta possède une matrice de modu­la­tion à 6 cordons virtuels, permet­tant de modu­ler des desti­na­tions par des sources avec quan­tité de modu­la­tion bipo­laire. Parmi les 13 sources, on trouve le numéro de note, la vélo­cité, la pres­sion, les molettes, une valeur constante, une valeur aléa­toire, les 3 enve­loppes et les 3 LFO. Parmi les 28 desti­na­tions, on trouve l’ac­cor­dage des oscil­la­teurs (gros­sier, fin, commun ou non), l’in­dex de lecture de l’onde (SHAPE), la couleur du bruit, le volume de chaque source sonore, la fréquence de coupure du filtre, sa réso­nance, chaque segment de temps de chaque enve­loppe et la vitesse de chaque LFO. Pas mal du tout ! Comme déjà dit, il manque le pano­ra­mique des voix dans la liste des desti­na­tions, le concep­teur réflé­chit comment il pour­rait l’ajou­ter. Mais ce n’est pas fini, puisque le Micro­monsta propose 3 Scalers (rééche­lon­ne­ment d’une modu­la­tion entre un point mini­mum autre que zéro et un point maxi­mum) et un proces­seur de Lag (pour adou­cir les modu­la­tions abruptes). Tout cela respire l’in­tel­li­gence !

Arpèges et effets

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On appré­cie toujours les arpé­gia­teurs : le Micro­monsta en possède un tout à fait origi­nal, mémo­risé avec chaque programme. La première page d’édi­tion renferme les réglages basiques : mise en marche, style (vers le haut, trio­let vers le haut, vers le bas, trio­let vers le bas, alterné, aléa­toire, comme joué), temps de Gate, éten­due (1 à 3 octaves), vitesse (avec pas mal de divi­sions tempo­relles en cas de synchro­ni­sa­tion Midi) et mode Latch. La seconde page permet de program­mer des motifs sur 16 pas, avec une approche origi­nale mais nébu­leuse. Sur la première ligne, on entre pour chaque pas des notes ou des événe­ments : note en cours, dernière note jouée à l’oc­tave infé­rieure, numéro de note dans un accord (1 à 8), dernière note jouée à l’oc­tave supé­rieure, accord. Sur la seconde ligne, on para­mètre le rythme et l’ac­cen­tua­tion de chaque pas : vélo­cité jouée / maxi­male, temps de Gate (100% / lié), liai­son au pas précé­dent, silence. Que ceux qui ont tout compris viennent expliquer aux autres ! Audio­thin­gies prévoit d’ajou­ter d’autres fonc­tion­na­li­tés, comme le remplis­sage aléa­toire des pas en pous­sant sur les enco­deurs. A expé­ri­men­ter !

Excel­lente nouvelle, le Micro­monsta dispose d’une petite section effets très utile. On a le choix entre un élar­gis­seur stéréo, un délai ping­pong (temps, feed­back, balance stéréo), un délai stéréo (temps, feed­back), un délai stéréo modulé par un LFO (temps, feed­back, vitesse du LFO, profon­deur) et un chorus / flan­ger (temps de délai, feed­back posi­tif ou néga­tif, vitesse de balayage, profon­deur). Ces effets sont parfai­te­ment adap­tés à la couleur sonore de la machine, un plus indé­niable. Un compres­seur ou une petite réverbe n’au­raient pas été de refus, mais peut-être le code est-il déjà bien rempli… En sortie, un EQ à simple bande et un dosage d’ef­fet permettent de sculp­ter le son une dernière fois.

Four­mi­dable !

Le Micro­monsta est une belle petite surprise. Nous appré­cions son terri­toire sonore très varié, sa puis­sance de synthèse éton­nante, ses fonc­tion­na­li­tés astu­cieuses et son prix acces­sible. Qui plus est, il a été conçu par une personne fort sympa­thique, diri­geant une micro­struc­ture bien de chez nous, ce qui ne gâche rien. Après le P6 en DIY, nous saluons l’ini­tia­tive d’Au­dio­thin­gies d’être passée à un modèle prêt à l’em­ploi. Certes, la machine présente quelques petits défauts précé­dem­ment signa­lés. Dommage qu’une version Macro Deluxe avec plus de commandes directes, des abré­via­tions plus parlantes et la multi­tim­bra­lité, ne soit pas envi­sa­gée. Mais avec sa concep­tion intel­li­gence, ses multiples possi­bi­li­tés de synthèse et son prix très raison­nable, le Micro­monsta mérite large­ment l’Award Qualité/Prix Audio­fan­zine 2016 !

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Inter­view de Samuel Montas­sier, fonda­teur d’Au­dio­thin­gies et créa­teur du Micro­monsta

Qui es-tu et quel est ton parcours ?
J’ai commencé la musique assez tard, vers 14 ans, par la guitare folk puis élec­trique (avant ça je faisais satu­rer la folk en la passant par un enre­gis­treur à K7 de salon avec le gain à fond), puis je me suis rapi­de­ment inté­ressé aux machines et à la MAO. Après mes études en ingé­nie­rie de l’image et du son, j’ai travaillé comme tech­ni­cien dans une radio, puis sans aucune prémé­di­ta­tion, je suis rentré chez un distri­bu­teur en tant que chef de produits pour des marques comme Nova­tion, RME, PreSo­nus et SE Elec­tro­nics.

Qu’est-ce qui t’a décidé à créer ton entre­prise ?
Je pense que c’est assez commun dans cette indus­trie, après avoir travaillé pour des marques et leurs produits, j’avais envie de déve­lop­per ma propre vision et ma propre gamme de produits.

Quelle est l’am­bi­tion d’Au­dio­thin­gies ?
Simple­ment déve­lop­per de bons produits.

Qu’est-ce qui fait du Micro­monsta un synthé unique en son genre ?
Des possi­bi­li­tés de synthèse sonore éten­dues, la poly­pho­nie, le tout dans un format réduit. Je n’ai pas fait de recherches éten­dues là-dessus, mais on ne doit pas être loin du plus petit poly éditable du marché.

Quelles ont été les prin­ci­pales diffi­cul­tés dans sa concep­tion ?
Pas vrai­ment de grosses diffi­cul­tés bloquantes, sinon on ne serait même pas en train d’en parler, mais plutôt une impor­tante somme de petites diffi­cul­tés, comme trou­ver des indus­triels qui acceptent de travailler sur des petites séries, apprendre leur langage histoire de ne pas avoir de surprises, gérer les délais, l’ap­pro­vi­sion­ne­ment des pièces, etc. Ça, plus le déve­lop­pe­ment logi­ciel à gérer en paral­lèle.

Comment les as-tu surmon­tées ?
Je n’ai pas vrai­ment compté mes heures…

Pourquoi être passé à un produit fini, alors que le P6 était un DIY ?
Pour plusieurs raisons assez prag­ma­tiques. J’avais de plus en plus de demandes sur des machines montées, travail qui prend pas mal de temps car fait à la main à partir des kits. De plus, il deve­nait diffi­cile pour moi de main­te­nir le prix du kit à un niveau raison­nable, refaire un batch aurait engen­dré une grosse hausse tari­faire, donc j’ai fait le choix de redé­ve­lop­per et d’op­ti­mi­ser le hard­ware afin d’en propo­ser une version indus­tria­li­sée.

As-tu prévu de faire évoluer les fonc­tion­na­li­tés du Micro­monsta ?
Pas de manière struc­tu­relle forte, mais j’ai encore quelques cartouches dans le char­geur pour d’éven­tuelles futures mise à jour.

Le Micro­monsta pour­rait-il être décliné en version de luxe, type large surface de contrôle avec commandes de synthèse en accès direct ?
Tech­nique­ment, ça ne me paraît pas insur­mon­table, le problème vient plutôt des attentes des utili­sa­teurs face à un produit qui serait forcé­ment plus onéreux. Pas forcé­ment en termes de sono­ri­tés, mais de possi­bi­li­tés annexes (multi­tim­bra­lité, sorties sépa­rées, etc.). Du coup, je pense que si je devais conce­voir une machine plus grande et plus chère, elle serait très diffé­rente d’un Micro­monsta avec une surface de contrôle éten­due.

Sur quels nouveaux projets travailles-tu ?
J’ai plein de trucs en tête, mais rien de concret qui ne vaille la peine d’être dévoilé à ce stade ;)

 

9/10
Award Qualité / Prix 2016
Points forts
  • Excellent rapport performance / prix
  • Diversité sonore
  • Grain agréable
  • Ondes à morphing interne
  • Tables d’ondes avec fonction import
  • Filtres variés avec une belle coloration
  • Compensation de volume sur le Q
  • Matrice de modulation
  • Rapidité des enveloppes et des LFO
  • Mini-séquenceur à pas dans les LFO
  • Arpégiateur programmable
  • Effets intégrés
  • Automation des paramètres via CC / NRPN Midi
  • Transmission des programmes par Sysex
Points faibles
  • Monotimbral (mais bon, vu le prix…)
  • Temps de transition figé dans les tables d’ondes
  • Aliasing notable sur les synchros d’oscillateurs
  • Pas de modulation du panoramique
  • Commandes directes en nombre limité
  • Encodeurs décalés et très sensibles
  • Certaines abréviations un peu cryptiques
  • Absence de prise casque (mais bon, vu le prix bis…)
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.