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E-MU Xtreme Lead
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Test de l'E-MU Xtreme Lead-1

Test écrit
La techno grande taille

Sorti il y a un peu plus d’un an, le Proteus 2000 a généré une nouvelle série de modules spécialisés. Après le B-3 dédié au célèbre orgue Hammond, E-mu présente le XL-1, un module qui s’adresse aux musiques et aux musiciens qui bougent tout le temps.

Depuis 10 ans, on ne compte plus les modules déri­vés du Proteus, dont le mérite était de mettre dans une boîte compacte un grand nombre de sons d’ins­tru­ments acous­tiques prêts à l’em­ploi. Au fil du temps, E-mu a peau­finé sa tech­no­lo­gie, ajou­tant des filtres toujours plus puis­sants, des proces­seurs d’ef­fets, des exten­sions pour cartes Rom, des boucles ryth­miques et des arpé­gia­teurs. Avec la série Proteus, le construc­teur nous a fait parcou­rir le tour du monde des instru­ments acous­tiques et élec­tro­niques. Au point de nous surprendre début 1999 avec l’Audity 2000, un module bourré de sons bizarres et moto­risé par un énorme arpé­gia­teur multi­ca­nal. Succès mitigé dû à son posi­tion­ne­ment trop étroit, la machine est aujour­d’hui soigneu­se­ment rangée au musée E-mu. Elle présen­tait néan­moins une grande expres­si­vité en temps réel et plein de bonnes idées non reprises sur le Proteus 2000, comme l’ar­pé­gia­teur ou les filtres 12 pôles. Ayant compris que les créa­teurs de techno / dance avaient un goût très prononcé pour les sons évolu­tifs et les contrôles ryth­miques en temps réel, E-mu a doté son tout nouveau Xtreme Lead-1 des facul­tés de l’Audity 2000 en y ajou­tant une Rom adéquate et des séquences multi­tim­brales qui obéissent au doigt et à l’œil.

Small

E-MU Xtreme Lead-1

Concen­tré dans un rack 19 pouce 1U, le XL-1 partage la même façade que le Proteus 2000 et le B-3. Sa couleur orange fluo visible à 200 mètres évite cepen­dant toute confu­sion avec ses prédé­ces­seurs. La partie gauche regroupe la prise casque, le poten­tio­mètre de volume et les commandes en temps réel : quatre poten­tio­mètres rota­tifs couplés à un sélec­teur trois posi­tions pour modi­fier le son en temps réel ou éditer dans les mages menus. On peut leur affec­ter n’im­porte quel para­mètre de synthèse et mémo­ri­ser les réglages dans chaque programme. Au centre du panneau, on retrouve le main­te­nant clas­sique LCD rétro éclairé 2 × 24 carac­tères. A sa droite, huit touches permettent de choi­sir le mode de jeu, d’édi­ter les programmes et de navi­guer dans les pages menu. Enfin, un gros enco­deur cranté sensible à l’ac­cé­lé­ra­tion occupe l’ex­tré­mité droite de la machine. Lorsqu’on se trouve en édition, rappe­lons que l’en­co­deur fait office de navi­ga­teur entre les pages menu et qu’au sein d’une même page, les touches < > permettent de sélec­tion­ner le para­mètre voulu et l’en­co­deur d’en­trer les données. Pas la moindre arbo­res­cence, l’édi­tion est très simple en dépit du petit écran.

Un rapide coup d’œil sur le panneau arrière laisse appa­raître une connec­tique beau­coup plus dépouillée sur le XL-1 de base que sur l’Au­dity ou le Proteus 2000 : la borne pour prise à détec­tion de tension auto­ma­tique est toujours là et le trio Midi aussi. Mais il y a des absents : la sortie numé­rique, le duo Midi (canal B) et les deux paires de sorties audio sépa­rées. Il reste simple­ment la paire stéréo prin­ci­pale de sorties audio au format jack 6.35mm avec conver­sion D/A delta sigma 20 bits. Heureu­se­ment, le kit Turbo appor­tera au XL-1 l’en­semble de la connec­tique mention­née ci-dessus et deux empla­ce­ments supplé­men­taires (soit quatre au total) pour cartes Rom. Ouf !

Mode B-3

Sorti il y a peu, le B-3 est un dérivé du Proteus 2000 spécia­lisé dans l’imi­ta­tion du célèbre orgue Hammond, toujours très en vogue. Le moteur de synthèse est iden­tique à celui du XL-1, mis à part les Beat patterns et l’ar­pé­gia­teur qui ne sont pas du voyage. Les proprié­taires de Proteus 2000 et des futurs modules déri­vés peuvent instal­ler la Rom B-3 seule pour retrou­ver l’équi­valent d’un B-3. C’est ce que nous avons fait dans le XL-1. Propo­sant 32 Mo de formes d’ondes sur une carte SIMM, celle-ci s’in­sère sans la moindre diffi­culté dans l’un des deux ou quatre slots internes, suivant le modèle et l’ex­ten­sion instal­lée. Signa­lons aux posses­seurs de Proteus 2000 la néces­sité de télé­char­ger l’OS 1.10 (ou supé­rieur) qui ajoute la fonc­tion Lag et le géné­ra­teur de rampe, indis­pen­sables à l’ob­ten­tion de tran­si­tions réalistes Leslie lent / rapide ou encore la percus­sion à simple déclen­che­ment.

E-MU Xtreme Lead-1

La Rom B-3 apporte 140 multié­chan­tillons mono et stéréo de B-3 soigneu­se­ment captu­rés dans le studio de John Novello. On trouve une quan­tité impres­sion­nante de réglages de tirettes harmo­niques, avec ou sans percus­sion, Leslie lent ou rapide, prise directe ou via préam­pli. Pour les sessions, l’équipe E-mu a utilisé un B-3 Hammond, un ampli A-100 Hammond, une cabine Leslie 122 à lampe, une cabine Leslie 145 à tran­sis­tor, un octuple conver­tis­seur A/D 24 bits Apogee AD8000 et un 8 pistes numé­rique. Les trois premières pistes ont été affec­tées aux sorties gauche / centre / droite du Leslie 122, les trois suivantes à celles du Leslie 145, la septième à la sortie directe et la huitième à la sortie trai­tée.

La Rom renferme 3 banques de 128 presets prêts à l’em­ploi. Les résul­tats sont excel­lents et la diver­sité grande. Nous avons parti­cu­liè­re­ment appré­cié les tran­si­tions très réalistes entre Leslie lent et rapide très bien gérées par le proces­seur de Lag. La réponse mono­pho­nique de la percus­sion apporte un réalisme certain et l’af­fec­ta­tion des poten­tio­mètres aux diffé­rentes couches permet de simu­ler diffé­rents réglages de tirettes harmo­niques. Seul reproche, le manque de sono­ri­tés réel­le­ment « dirty » et l’in­ter­face à la sauce Proteus, inadap­tée pour gérer faci­le­ment neufs tirettes harmo­niques. Il vaut mieux consi­dé­rer le B-3 comme une énorme banque prête à l’em­ploi plutôt qu’une modé­li­sa­tion inté­grale de l’an­cêtre. Et quelle légè­reté !

Prêt à porter

Les prin­ci­pales spéci­fi­ca­tions tech­niques du XL-1 de base sont moins impres­sion­nantes que celles du Proteus 2000 : 64 voix de poly­pho­nie au lieu de 128 et 16 canaux de multi­tim­bra­lité au lieu de 32. Le kit Turbo évoqué précé­dem­ment permet­tra la mise à niveau à 128 voix et 32 canaux. Mais le XL-1 va plus loin que son aîné sur bien des aspects, ce que nous n’al­lons pas manquer de décou­vrir. La Rom de 32 Mo exten­sible à 64 Mo offre une réso­lu­tion de 16 bits linéaires avec une fréquence d’échan­tillon­nage de 44.16 kHz. Réso­lu­ment orien­tée techno / dance, elle présente pas moins de 1210 instru­ments (754 kits / multié­chan­tillons et 456 échan­tillons simples de percus­sions) servant de base à 4 banques de 128 programmes presets et autant de programmes utili­sa­teur. Impres­sion­nant !

E-MU Xtreme Lead-1

Repre­nant des sons de l’Orbit et de l’Au­dity, les instru­ments couvrent tout ce qui se fait en termes de synthèse et regroupent tous les ingré­dients pour réus­sir un bon plat techno : ondes élémen­taires, basses, leads, pêches orches­trales et synthé­tiques, voix humaines (et inhu­maines), cuivres, effets spéciaux, pianos élec­triques, orgues, kits de batte­rie et boucles ryth­miques. Ces dernières sont l’un des éléments essen­tiels du XL-1 : les presets les plus impres­sion­nants en font un usage inten­sif en permet­tant de déclen­cher ou muter, instru­ment par instru­ment, des boucles plus déjan­tées les unes que les autres. Le moindre programme se trans­forme assez vite en mini groo­ve­box et on risque assez rapi­de­ment de retrou­ver des presets de XL-1 dans les cent prochains Skuds de musique dance. Nous avons égale­ment été impres­sion­nés par les sons de basses à réso­nance rava­geuse, les voix élec­tro­niques trai­tées par des filtres à formants et les kits indus­triels hyper agres­sifs. Bien évidem­ment, tout ce qu’il faut pour faire de la techno est dans le XL-1 : orgues, kits de TR, arpèges évolu­tives, basses acides et leads aigre­lets. Signa­lons égale­ment l’im­pres­sion­nante collec­tion de formes d’ondes tirées de machines aux réfé­rences et marques pres­ti­gieuses. Pour ceux qui manquent d’ins­pi­ra­tion, la touche « Audi­tion » permet d’en­voyer un riff de démons­tra­tion affecté au preset. 

Haute couture

L’ar­chi­tec­ture sonore du XL-1 reprend exac­te­ment celle du Proteus 2000. Un programme est composé de une à quatre couches faisant chacune appel à un multié­chan­tillon affecté suivant trois fenêtres : tessi­ture, vélo­cité et contrô­leur en temps réel au choix. Chaque fenêtre possède des fondus hauts et bas. On règle ensuite la tona­lité, le volume et le pano­ra­mique. Le signal passe alors dans un filtre, un ampli­fi­ca­teur, un double multief­fets, puis rejoint la sortie audio. Plus puis­sant que celui du Proteus 2000, le filtre Z-plane du XL-1 propose pas moins de 50 algo­rithmes de 2 à 12 pôles, répar­tis suivant 9 familles : passe-bas, phasers, passe-haut, flan­gers, passe-bande, formants, EQ boost, EQ cut et effets spéciaux. De quoi simu­ler bien des machines vintage et d’in­ven­ter celles du futur ! Rappe­lons que les filtres Z-plane auto­risent le morphing entre deux profils de filtrage, d’où de magni­fiques nappes parlantes ou de basses guttu­rales contrô­lables en temps réel.

E-MU Xtreme Lead-1

Pour modu­ler les nombreux para­mètres dispo­nibles, le XL-1 met à notre dispo­si­tion deux LFO, trois enve­loppes à multiples segments et une matrice de modu­la­tion très élabo­rée (voir ci-dessous*). Cepen­dant, la machine présente une mala­die héré­di­taire qu’E-mu refuse de soigner : l’ab­sence d’édi­teur pour kits de percus­sions. Impos­sible donc d’agir au niveau de chaque note, il faut se conten­ter de récu­pé­rer les kits en Rom tels quels et de faire des réglages globaux (para­mètres de synthèse, contrô­leurs, départs effets). C’est vrai­ment dommage, surtout pour une machine qui se veut en grande partie basée sur l’ex­ploi­ta­tion d’en­sembles de percus­sions. Pour termi­ner, le mode Link permet d’em­pi­ler trois programmes tout en réglant pour chacun la tessi­ture et la fenêtre de vélo­cité. 

*Machines à coudre

Les produits E-mu sont répu­tés pour leurs facul­tés de modu­la­tion excep­tion­nelles. Le XL-1 ne déroge pas à la règle. On trouve trois géné­ra­teurs d’en­ve­loppes à 6 segments avec temps et niveaux modu­lables, ainsi que des bouclages sur les 4 premiers segments. Les temps peuvent être pilo­tés par la fréquence de l’hor­loge globale de la machine, ce qui permet de synchro­ni­ser la vitesse d’exé­cu­tion des enve­loppes avec les seize arpé­gia­teurs et les deux LFO. Ces derniers disposent de 17 formes d’ondes variées. La synchro­ni­sa­tion va de 8 fois la note jusqu’au 32e de note en passant par les trio­lets et les valeurs poin­tées. Le délai est para­mé­trable, ainsi qu’un para­mètre « varia­tion » créant des fluc­tua­tions aléa­toires de la fréquence des LFO. Mais le gros morceau, c’est sans conteste la matrice de modu­la­tion à 24 cordons, capable de relier 64 sources à 64 desti­na­tions, avec quan­tité de modu­la­tion bipo­laire. Parmi les sources, on trouve les clas­siques enve­loppes / LFO / vélo­cité / after­touch, mais aussi le numéro de note Midi, les 12 contrô­leurs Midi à affec­ter aux 4 poten­tio­mètres, du bruit blanc ou rose ainsi que des fonc­tions mathé­ma­tiques.

Parmi les desti­na­tions, on dispose de la tona­lité, du volume, de la fréquence de coupure du filtre, de sa réso­nance, des points de départ et de boucle des samples, du pano­ra­mique, des temps des enve­loppes, de leur niveau et des fréquences des LFO. Tout cela, c’est pour une des quatre couches pouvant consti­tuer un programme. Au niveau du programme global, deux modu­la­tions parti­cu­lières ont fait leur appa­ri­tion depuis le module B-3 : une fonc­tion inté­grale (Lag), permet­tant de trans­for­mer un signal d’im­pul­sion en signal linéaire progres­sif et un géné­ra­teur de rampe, capable de faire démar­rer une modu­la­tion progres­si­ve­ment à partir du moment où une note est enclen­chée. Toujours au niveau du programme global, une autre matrice à 12 cordons permet d’af­fec­ter, au moyen de 24 contrô­leurs physiques, les 8 départs effets, mais aussi les para­mètres essen­tiels des arpé­gia­teurs et des Beat patterns. Quelle souplesse !

Mous­se­line

E-MU Xtreme Lead-1

Le XL-1 possède la même section effets ultra légère que ses trois prédé­ces­seurs, avec deux proces­seurs 24 bits stéréo. Ils sont mémo­ri­sés globa­le­ment ou dans chaque programme. Le premier proces­seur (A) propose 44 algo­rithmes de réver­bé­ra­tion (pièces, plateau ou porte), de délai (stéréo ou multiple) et des combi­nai­sons délai + réver­bé­ra­tion. Le second proces­seur (B) comporte 32 algo­rithmes de chorus (et déri­vés), de délai et de distor­sion (seule ou en série). L’en­voi de l’ef­fet A dans l’ef­fet B est tota­le­ment para­mé­trable, ce qui permet de passer progres­si­ve­ment d’un réglage série à un réglage paral­lèle.

Les para­mètres d’ef­fets sont on ne peut plus spar­tiates : temps de déclin et absorp­tion des hautes fréquences pour le proces­seur A ; feed­back, vitesse du LFO et temps de délai pour le proces­seur B. Six para­mètres, cela paraît mince aujour­d’hui. Pour assou­plir la gestion des départs effets dans le mode multi­tim­bral, le XL-1 dispose de quatre bus avec niveaux d’en­voi sépa­rés vers chaque proces­seur. De plus, une matrice de modu­la­tion située au niveau supé­rieur du programme permet d’af­fec­ter 24 sources (contrô­leurs physiques) à 27 desti­na­tions, dont les 8 départs effets. Dommage qu’on ne puisse modu­ler les quelques para­mètres d’ef­fets, d’au­tant qu’on ne dispose pas, sur le modèle de base, de sorties supplé­men­taires pouvant faire office d’in­sert pour proces­seurs externes. Pour termi­ner sur une note posi­tive, signa­lons que les effets sonnent très bien, comme nous le disons à chaque fois.

 

Point de croix

Bonne nouvelle pour tous les amateurs de motifs alter­nés, le XL-1 embarque l’un des plus puis­sants arpé­gia­teurs du marché, le même que celui de l’Audity 2000. Ceci lui permet de jouer 16 patterns diffé­rents sur les 16 canaux Midi. Comme pour les effets, les réglages s’ef­fec­tuent au niveau global ou au sein des programmes. Le para­mé­trage commence par le choix d’un des huit types de repro­duc­tion : en haut, en bas, haut & bas, endroit, envers, endroit & envers, aléa­toire et motif. Très puis­sant, le mode motif permet pas mal de fantai­sie : on y règle la durée des notes jouées (de 2 fois la note au 32ième de note, valeurs poin­tées et trio­lets compris), le numéro de motif (parmi les 200 motifs en Rom ou les 100 empla­ce­ments utili­sa­teur), la vélo­cité (1 à 127 ou suivant la note jouée), le gate, l’in­ter­valle et la fenêtre d’ac­tion. Le motif peut être synchro­nisé, quan­tisé, retardé et arrêté à volonté. L’ar­pé­gia­teur est capable de conti­nuer seul après relâ­che­ment de la note, mais aussi de démar­rer au premier message « Midi Song Start » reçu. Enfin, les notes arpé­gées peuvent être envoyées par Midi Out. Les motifs utili­sa­teur possèdent jusqu’à 32 pas à 4 para­mètres : note, vélo­cité, durée et répé­ti­tion. Le réglage « note » permet de déca­ler la note du pas sur plus ou moins 48 demi-tons par rapport à la note jouée, de créer une note liée avec le pas précé­dent, d’in­tro­duire un silence sur le pas, de suppri­mer le pas (dans l’hy­po­thèse où on cherche simple­ment à masquer un pas d’un motif exis­tant) et d’in­diquer la fin du motif. Voilà un très gros morceau qui, une fois dompté, appor­tera son lot de satis­fac­tion au musi­cien.

Grosses retouches

Comme si l’ar­pé­gia­teur ne suffi­sait pas, E-mu étend le concept de la « machine à bouger » en ajou­tant les Beat patterns, des motifs ryth­miques façon RPS Roland créés pour la perfor­mance en temps réel. Contrai­re­ment à l’ar­pé­gia­teur multi­ca­nal, les BP tournent sur un seul canal. Il s’agit de motifs élémen­taires mono­tim­braux conte­nus dans la Rom et répar­tis chro­ma­tique­ment sur deux octaves : seize touches servent à lancer les motifs, quatre autres déclenchent des regrou­pe­ments de motifs et les quatre dernières font office de contrôles (marche / arrêt du pattern, effa­ce­ment, coupure ou tenue de motif). Chaque piste élémen­taire est assi­gnée à un numéro de note et à l’un des quatre groupes multiples, ce qui permet de déclen­cher des séquences plus ou moins complexes.

E-MU Xtreme Lead-1

Mais la souplesse s’ar­rête là, puisque les seize motifs sont figés dans l’un des 54 riffs multi­tim­braux choisi parmi les 152 conte­nus dans la Rom XL-1 (ou ceux des Rom addi­tion­nelles). Nous avons déjà regretté l’ab­sence d’édi­teur de kits de batte­rie, nous déplo­rons ici l’im­pos­si­bi­lité d’ex­traire les motifs élémen­taires pour s’en fabriquer d’autres. Ce n’est pas une groo­ve­box !

La qualité et la musi­ca­lité des riffs offerts sautent aux oreilles dès la première écoute : des grosses caisses bien trem­pées, des roule­ments de caisse claire rava­geurs, des lignes de hi-hat synco­pées, des progres­sions de basses très techno et des arpèges évolu­tifs à souhait. Coup de chapeau aux lignes de voix humaines évolu­tives faisant un usage inten­sif des filtres Z-plane, une réus­site. Quel dommage que nous ne puis­sions y mettre davan­tage les mains ! Les musi­ciens techno doivent-ils encore prou­ver qu’ils sont bien plus que de simples consom­ma­teurs de plats prépa­rés ?

Les pistes disposent de plusieurs modes de déclen­che­ment : repro­duc­tion lorsque la touche est enfon­cée, marche / arrêt à chaque enfon­ce­ment de touche et jeu sur une seule mesure. Le riff peut être redé­marré avec un message « Midi Song Start ». Autre fonc­tion inté­res­sante, la matrice de modu­la­tion permet d’af­fec­ter n’im­porte quel contrô­leur au déclen­che­ment des pistes. On peut ainsi faire appa­raître les pistes les unes après les autres en pous­sant une molette ou en écra­sant un clavier muni d’af­ter­touch. Le para­mètre « varia­tion » permet d’al­té­rer l’ordre des pistes. Sympa ! La matrice auto­rise égale­ment le contrôle de la vélo­cité d’un groupe via l’un des poten­tio­mètres ou le Midi. Enfin, les arpèges et les Beat patterns peuvent tour­ner en même temps, yeah ! Voilà un mode grâce auquel les meilleurs perfor­mers live vont pouvoir s’ex­pri­mer plei­ne­ment.

Taille unique

Nous avons dit que le XL-1 était multi­tim­bral sur 16 canaux, en version de base. Le regrou­pe­ment des programmes s’ef­fec­tue au sein de 64 setups utili­sa­teur. Pour chaque canal, on mémo­rise le numéro de programme, le volume, le pano­ra­mique, ainsi que le statut des Beat patterns et de l’ar­pé­gia­teur. Chaque setup contient égale­ment l’es­sen­tiel des réglages géné­raux de la machine, à savoir l’ac­cor­dage de la machine, la réponse du pitch­bend, la courbe de vélo­cité, les départs effets, les deux effets, le statut des canaux Midi, l’as­si­gna­tion des douze contrô­leurs Midi aux poten­tio­mètres de la façade et les trois contrô­leurs au pied. D’autres réglages concernent le contrôle de tempo, le cali­brage des poten­tio­mètres de la façade, le contraste du LCD et les dumps Midi. On peut par ce biais envoyer tout ou partie de la mémoire utili­sa­teur par Midi Out, ce qui permet ainsi de contour­ner l’ab­sence d’in­ter­face pour support de sauve­garde. Lorsqu’on veut utili­ser les setups, il convient au préa­lable de les char­ger en mémoire un par un, une petite restric­tion à signa­ler. Heureu­se­ment, cette mani­pu­la­tion est instan­ta­née. Autre point remarquable, lorsqu’on fait tour­ner un maxi­mum d’ar­pèges, des Beat patterns, avec synchro­ni­sa­tion au tempo d’en­ve­loppes ou de LFO et des modu­la­tions multiples : grâce à une puce spécia­le­ment char­gée d’en découdre avec la gestion des flux d’in­for­ma­tions, le XL-1 est assez diffi­cile à prendre en défaut.

Avant d’en termi­ner sur ce tour d’ho­ri­zon, signa­lons la présence d’utiles fonc­tions permet­tant de copier les couches sonores, les cordons de la matrice, les programmes et les arpèges. Il est même possible d’uti­li­ser des Flash­Ram conçues sur la série des samplers Emula­tor Ultra de la marque en lieu et place des cartes Rom. Le XL-1 permet même de les copier : pour cela, il suffit d’en­fi­ler deux Flash­Ram dans l’antre de la machine. Au bout de cinq minutes, l’une est copiée sur l’autre. Avis à la popu­la­tion des pirates, cela ne marche pas avec les cartes Rom ! 

XXL

Avec le XL-1, E-mu propose une machine extrê­me­ment douée pour la musique techno et la perfor­mance live. Les sons ont été soigneu­se­ment sélec­tion­nés, la puis­sance d’édi­tion des programmes est digne d’un Proteus 2000 et l’ar­pé­gia­teur digne d’un Audity 2000. Pas tout à fait au niveau d’une groo­ve­box, le mode Beat pattern est toute­fois une source d’ins­pi­ra­tion assu­rée, un accès facile et rapide au top niveau des riffs du genre. Impos­sible de ne pas sonner avec cette belle machine pour laquelle nos seuls reproches concernent surtout le manque de profon­deur dans l’édi­tion des kits de percus­sions et des riffs. Deux sujets qui restent tout de même à amélio­rer étant donnée son orien­ta­tion ryth­mique. En fait, le XL-1 relève davan­tage du « plug and play » que du « plug and prise de tête ». Un joli concen­tré de techno !

Glos­saire

proces­seur de Lag : (ou fonc­tion inté­grale) proces­seur trans­for­mant un signal abrupt en modu­la­tion progres­sive.

filtres à formants de voix : filtres simu­lant les réso­nances carac­té­ris­tiques constantes de la voix humaine.

Points forts
  • L’énergie dégagée par les rythmes
  • La qualité audio remarquable
  • L’édition, simple et conviviale
  • La programmation, très poussée
  • L’extensibilité de la Rom
  • Les filtres 12 pôles, surpuissants
  • La modulation matricielle
  • L’arpégiateur multicanal
  • La grosse mémoire utilisateur
  • La synchro des différents modules
  • Les temps de réaction Midi
  • L’OS évolutif en mémoire Flash
Points faibles
  • Le manque de commandes temps réel
  • L’absence d’édition des kits et des riffs
  • Le manque de paramètres d’effets
  • Pas de slot pour sauvegarde externe
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.

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