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Korg Triton Rack
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Test du Korg Triton Rack

Synthétiseur numérique en rack de la marque Korg appartenant à la série Triton

Test écrit
La Torpille

La version rack du Triton répond à la boulimie des musiciens, avec plus de mémoire, plus d’extensions et une interface numérique... tout en conservant l’essentiel des fonctions qui ont fait le succès du modèle clavier. Tout le monde à bord !

Le Triton fait partie des stations de travail haut de gamme qui proposent une édition détaillée via un LCD digne de ce nom, possèdent une Rom exten­sible, peuvent échan­tillon­ner, s’in­té­grer dans une chaîne SCSI et offrir une connec­tique numé­rique. Le talon d’Achille du Triton clavier était l’ab­sence de sortie numé­rique. Sur le rack, Korg a corrigé le tir. En paral­lèle, la librai­rie sonore de la série s’est déve­lop­pée : CD-Rom et cartes PCM. En avant, marche !

Avant toute

Korg Triton Rack

Le Triton rack est logé dans une boîte gris métal 2U, compor­tant 51 boutons et 7 poten­tio­mètres. A gauche, les potards de volume et de niveau d’en­trée côtoient la prise casque jack 6,35. Vient ensuite une section de 4 potards et 4 boutons permet­tant de contrô­ler sons et arpèges en temps réel, suivant des para­mètres fixés ou assi­gnables. Elle surplombe le lecteur de disquettes. Au centre, un LCD 240 × 64 pixel domine 2 rangées de 9 poten­tio­mètres dédiés à l’édi­tion et au choix des sons. A droite de l’écran, on trouve les touches de navi­ga­tion et de para­mé­trage accom­pa­gnées d’une molette cran­tée. Plus à droite, une section permet­tant de sélec­tion­ner le mode de jeu ou d’édi­tion (combi­nai­sons, programmes, multi, sampling, global et disque) surplombe un pavé numé­rique. C’est complet !

Arrière toute

Korg Triton Rack

Le panneau arrière regroupe 3 paires stéréo de sorties analo­giques, 1 paire d’en­trées avec commu­ta­teur micro / ligne (toutes au format jack 6,35) et un trio Midi. L’ali­men­ta­tion est hélas externe, avec un énorme bloc au milieu. Amélio­ra­tion par rapport au clavier, on trouve une sortie optique S/PDIF 24/48, merci ! En option, on pourra instal­ler une inter­face SCSI, 6 sorties optiques ADAT 24/48 avec entrée Word Clock ainsi qu’une inter­face mLAN. Cette dernière permet de regrou­per MIDI et audio sur un câble Fire­Wire.

Sous le capot, on trouve 3 slots pour barrettes Simm 32 Mo et 8 slots pour cartes PCM 16 Mo, soit un poten­tiel de 96 Mo de Ram et 160 Mo de Rom ! A ce jour, Korg commer­cia­lise 5 cartes PCM : Piano/Clas­sic Keyboards comporte 31 multié­chan­tillons avec un grand piano stéréo, des Fender, Wurlit­zer et Clavi­net à deux niveaux de vélo­cité bien fichus. Studio Essen­tials renferme 38 instru­ments acous­tiques, dont une énorme section de cuivres et de magni­fiques chœurs Gospel. Cette collec­tion est complé­tée par les titres Future Loop Construc­tion, Dance Extreme et Vintage Archives. Est annon­cée la collec­tion Orches­tral, deux cartes fonc­tion­nant simul­ta­né­ment et offrant 193 multié­chan­tillons stéréo d’or­chestres clas­siques (32 Mo) tirés de la célèbre collec­tion Advan­ced Orches­tra. Vive­ment la suite !

Navi­ga­tion à vue

Le Triton rack est un lecteur d’échan­tillons poly­pho­nique 60 voix. La Rom de 32 Mo (16/48) contient 424 multié­chan­tillons et 412 percus­sions de très haute qualité. Le grand piano est assez doux et le CP70 est très sympa­thique. Mention spéciale pour les Fender, Wurlit­zer et Clavi­net. Coup de chapeau égale­ment aux orgues Hammond, aux guitares clean, aux basses élec­triques et aux cuivres.

Captain Igloo

Le Triton-Rack est un échan­tillon­neur stéréo 16/48. La Ram de 16 Mo est exten­sible à 96 Mo. Elle peut conte­nir 4000 échan­tillons et 1000 multié­chan­tillons. L’échan­tillon­nage peut s’opé­rer avec ou sans effets. L’édi­tion comprend les fonc­tions couper/copier/coller, tron­ca­ture, inver­sion, inser­tion, mixage, norma­li­sa­tion et conver­sion de fréquence (par ratio, c’est peu précis !). On trouve un bouclage avec Cross­fade, un TimeS­lice et un Times­tretch. Le Slice permet en une seule fois de détec­ter les attaques percus­sives d’une boucle ryth­mique, de la décou­per, de créer autant d’échan­tillons que de tranches, de les assem­bler au sein d’un multié­chan­tillon et de fabriquer le pattern corres­pon­dant. Bien vu ! 

Sur le plan des sons orches­traux, nous avons appré­cié les cordes solo avec vibrato, mais moins les ensembles de strings, manquant de préci­sion. Les sons synthé­tiques sont très complets, avec de belles textures éthé­rées et nappes évolu­tives. Enfin les percus­sions sont presque exhaus­tives et très punchy. Comme sur le clavier, le rack dispose d’un mode GM2 avec 256 sons bien tris­tou­nets… ah, les stan­dards ! Les sorties analo­giques affichent un meilleur punch sur le rack, grâce à un nouveau conver­tis­seur N/A. Le Triton rack est un module tota­le­ment éditable, propo­sant les mêmes para­mètres de synthèse que le clavier. Seul le grand écran tactile 320 × 240 pixels est passé à la trappe au profit d’un LCD 240 × 64 pixels secondé par 8 touches logi­cielles. C’est moins ergo­no­mique, d’au­tant que l’ac­cès aux pages de menu néces­site trois pres­sions de touches. Une fois dans l’édi­teur, les pages d’un même groupe sont gérés comme un clas­seur Excel, ce qui faci­lite la navi­ga­tion. Bien vu ! 

Paré à plon­ger

Port d’AM­Ster­dam

L’AMS permet de relier des sources de modu­la­tion à des desti­na­tions, par exemple un LFO sur la coupure du filtre. Dans un programme simple, il y a envi­ron 30 desti­na­tions, hors section effets, en plus des 25 cordons de modu­la­tions figées. Parmi les 42 sources, on trouve 2 LFO, 3 enve­loppes, le numéro Midi, la vélo­cité, l’af­ter­touch et le tempo Midi. Certaines sources ne fonc­tionnent pas avec certaines desti­na­tions. Les LFO disposent de 21 formes d’onde, d’une synchro, d’un fade, d’un déca­lage d’onde et d’un délai. Leur fréquence peut être synchro­ni­sée à l’hor­loge Midi et peut être modu­lée par deux sources AMS. 

La bête est dotée d’une gigan­tesque Ram de 1664 programmes et 1664 combi­nai­sons, sans comp­ter la banque sampling (128 sons de base) et la banque MOSS (128 sons lorsque l’op­tion est instal­lée). Une fonc­tion de sélec­tion par caté­go­rie permet heureu­se­ment de s’y retrou­ver. L’ar­chi­tec­ture sonore est clas­sique : 1 ou 2 multié­chan­tillons ou l’un des 144 kits de percus­sions jouent le rôle d’os­cil­la­teur(s), avec gamme micro­to­nale, départ de lecture, inver­sion, délai et porta­mento. La tona­lité de chaque oscillo peut être modu­lée par une enve­loppe dédiée, deux LFO ainsi qu’une source AMS (voir enca­dré). Les temps et les niveaux des enve­loppes peuvent être modu­lés. Dans les multié­chan­tillons en Ram, chaque échan­tillon dispose de réglages indé­pen­dants de niveau, tona­lité, fréquence de coupure, réso­nance, attaque et déclin d’am­pli­tude. Chaque oscil­la­teur est ensuite envoyé dans un filtre multi­mode réso­nant, passe-bas 4 pôles ou passe-haut 2 pôles + passe-bas 2 pôles en série. Coupure et réso­nance peuvent être modu­lées grâce à l’AMS ou une deuxième enve­loppe. Ensuite, on arrive à la section ampli­fi­ca­tion, avec contrôles du volume et du pano­ra­mique par l’AMS et une troi­sième enve­loppe. Ouf !

Fraî­cheur océane

Korg Triton Rack

Pour termi­ner, le signal passe dans une section effets dotée de cinq multief­fets d’in­ser­tion, deux effets maîtres et un EQ global stéréo 3 bandes. Les inser­tions sont placées sur des bus indé­pen­dants, assi­gnables à n’im­porte quelle sortie audio (mono / stéréo) avec départs sépa­rés vers les effets maîtres. Plusieurs bus adja­cents peuvent être mis en série. Sur chaque inser­tion, on dispose de 102 algo­rithmes très variés d’ex­cel­lente qualité, limi­tés simple­ment par la puis­sance de calcul du DSP. Il faudra en fait se parta­ger 5 unités d’al­lo­ca­tion, sachant que 89 algo­rithmes sont à allo­ca­tion simple et 13 à allo­ca­tion double. Les deux effets maîtres reprennent les 89 algo­rithmes à allo­ca­tion simple. La liste d’ef­fets est exhaus­tive, avec 10 à 20 para­mètres par algo­rithme, dont certains sont modu­lables via l’AMS ou l’hor­loge Midi. La quan­tité et la qualité enfin récon­ci­liées !

Feu à volonté

Korg Triton Rack

Le Triton-Rack peut regrou­per huit de ses programmes au sein de combi­nai­sons. Dans ce mode, la machine peut émettre et rece­voir sur 8 canaux Midi. Chaque canal comporte un numéro de programme, un statut Midi (mode local), un pano­ra­mique, un volume, un numéro de canal Midi, une réponse au pitch­bend, un délai, un tempé­ra­ment, une série de seize filtres Midi, des fenêtres de tessi­ture, de vélo­cité et des routages d’ef­fets (iden­tiques à ceux du mode programme). L’écran est d’une aide précieuse pour visua­li­ser les confi­gu­ra­tions canaux / bus d’ef­fets / sorties audio. Une fonc­tion très utile permet même de forcer les routages effec­tués au sein des kits de percus­sions si néces­saire. Par ailleurs, un mode Multi place le Triton-Rack en récep­tion sur 16 canaux Midi simul­ta­nés. Dans ce mode, il y a 200 empla­ce­ments mémoire, hélas vola­tile. 

Remous profonds

Pour faire bouger les sons, il y a deux arpé­gia­teurs poly­pho­niques conte­nant 328 motifs utili­sa­teur, hélas en mémoire vola­tile. La plage s’étend de 1 à 4 octaves, la réso­lu­tion descend au trio­let de double croche et le tempo varie de 40 à 240 BPM. Pour chaque pas de chaque motif, il est possible de modi­fier la vélo­cité, le temps de Gate et jouer sur le Swing des notes des temps faibles. On crée ses motifs avec une poly­pho­nie de 12 pistes sur 48 pas. Superbe !

Korg Triton Rack

Le Triton permet même de fixer un numéro de note Midi par piste afin de créer des patterns de percus­sions. Dans les modes combi­nai­son et multi, deux arpé­gia­teurs peuvent fonc­tion­ner simul­ta­né­ment. Faute de séquen­ceur, le Triton-Rack dispose d’un enre­gis­treur de patterns avec réso­lu­tion de 192bpqn et édition micro­sco­pique. Il y a 100 mémoires utili­sa­teur et 150 motifs preset. Et pour couron­ner le tout, une fonc­tion RPPR permet d’as­si­gner des patterns à 72 notes Midi pour les lancer en temps réel. La mémo­ri­sa­tion (vola­tile !) se fait au sein des 200 Multi. Avec le lecteur de Midi­files, la mémoire totale s’élève à 140.000 notes, ce qui est plus que satis­fai­sant.

Touché coulé

Au final, le Triton Rack est une belle évolu­tion de la lignée : sorties numé­riques, énorme Ram et grosse exten­sion Rom. Certes, Korg a renoncé au grand écran tactile, ce qui complique l’édi­tion. L’échan­tillon­nage a bien évolué même si des progrès sont encore possibles, l’op­tion MOSS est toujours aussi inté­res­sante, les effets sont remarquables, l’OS est en mémoire Flash (1.1.0) et le son est superbe. Une machine très profonde dans laquelle nous avons appré­cié nous plon­ger.

Points forts
  • L’énorme Ram !
  • La qualité des sons
  • La modulation AMS
  • La grosse section effets
  • L’échantillonnage de série
  • L’arpégiateur polyphonique
  • Les possibilités d’extension
  • L’OS en mémoire Flash
  • La carte optionnelle MOSS
  • La sortie numérique en série
Points faibles
  • La navigation, un peu ardue
  • La mémoire Multi, volatile
  • La lenteur des calculs critiques
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.

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