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Reason Studios Reason 3.0
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Test de Reason 3 de Propellerhead

Séquenceur électro de la marque Reason Studios appartenant à la série Reason

Test écrit
Le retour du Roi
7/10
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Naviguant toujours entre studio virtuel et super instrument logiciel, Reason nous arrive, au terme d'une interminable attente, dans sa troisième version. L'occasion de voir comment ce jeune homme, débarqué en 2001, négocie l'entrée dans le troisième âge.

Avec son inter­face graphique mimant le hard­ware et ses incroyables possi­bi­li­tés de routing, Reason a, plus que tout autre logi­ciel, appro­ché le Graal du parfait studio virtuel. Au-delà du concept, c’est la réali­sa­tion même du logi­ciel qui lui valut, dès sa première version, d’être plébis­cité par le public : opti­misé jusqu’au dernier octet, le soft éton­nait et étonne encore par sa stabi­lité et ses besoins très modestes en terme de puis­sance machine.

Après une longue attente, Propellerhead nous livre enfin son Reason 3

Mais on ne saurait expliquer les raisons de son succès sans évoquer l’énorme poten­tiel créa­tif des modules qui le composent. Effets, outils ou instru­ments, ces derniers oscil­laient entre le juste correct (les petits modules d’ef­fets), le bon (les diffé­rents samplers et séquen­ceurs, la boîte à rythmes), le très bon (la disto Scream, le synthé à modé­li­sa­tion analo­gique SubTrac­tor) et l’ex­cep­tion­nel (le synthé granu­laire Mael­ström).

Atti­rés par ce succès, plusieurs déve­lop­peurs y sont allés de leur Reason-like, avec plus ou moins de réus­site, mais aucun de ces clones ne saurait toute­fois tenir la compa­rai­son avec l’ori­gi­nal. Souvent imité, jamais égalé, Reason tient donc une place à part dans le petit monde de l’in­for­ma­tique musi­cale, mais aussi dans le cœur des «  fans  » car, fait rare pour un logi­ciel, il a su fédé­rer, comme ReBirth en son temps, une large commu­nauté d’uti­li­sa­teurs qui ne jurent que par lui.

Dans ce contexte, dire que cette troi­sième version était atten­due tient du parfait euphé­misme. Et au fil des mois, les spécu­la­tions sont allées bon train. Beau­coup de rumeurs ont circulé avant la sortie de Reason 3, la plupart reflé­tant en fait les désirs d’uti­li­sa­teurs : d’au­cuns pariaient sur la compa­ti­bi­lité avec les stan­dards VST ou AU qui auraient permis l’usage de plug-ins externes au logi­ciel, d’autres affir­maient que Reason se trans­for­me­rait en vrai multi­piste audio… et tous avaient tort !


Désirs et réalité

Les gens de Propel­le­rhead n’ont pas tenu, en effet, à porter des modi­fi­ca­tions qui remettent en ques­tion le concept initial du logi­ciel. Et on les comprend : ouvrir le soft à des plug-ins tiers, c’eût été aller au devant de nombreux problèmes en terme d’er­go­no­mie (quelle face arrière pour un Absynth, un Kontakt ou un Moog Modu­lar V ?), de stabi­lité (il est toujours plus simple de n’être compa­tible qu’avec soi-même) et de perfor­mances (quid de la consom­ma­tion des ressources lors de l’uti­li­sa­tion d’un BFD ?). Dans ce domaine, on voit mal d’ailleurs quelle pour­rait être l’évo­lu­tion du logi­ciel : à moins d’éta­blir un nouveau format de plug-in proprié­taire répon­dant à des normes strictes en terme d’op­ti­mi­sa­tion et de compa­ti­bi­lité, Reason semble condamné à n’évo­luer que de l’in­té­rieur…

Toute aussi compré­hen­sible, l’ab­sence de fonc­tion­na­li­tés rela­tives à l’en­re­gis­tre­ment audio est toute­fois plus regret­table. Bien sûr, on comprend qu’une telle évolu­tion aurait alourdi le programme, tant du point de vue de l’er­go­no­mie que de la consom­ma­tion des ressources. Reste que l’im­pos­si­bi­lité d’en­re­gis­trer de l’au­dio cantonne Reason à la musique instru­men­tale et lui retire une grande partie de sa perti­nence dès qu’il s’agit d’abor­der des musiques plus acous­tiques : en dépit des morceaux de démo qui montrent qu’en bidouillant les samplers et en brico­lant des ReFills, le soft peut accou­cher d’ex­cel­lents morceaux rocks ou sympho­niques, un groupe pop lambda ne saurait se conten­ter de Reason pour produire un album.

Tant pis pour l’au­dio donc et tant pis pour le Graal du parfait studio logi­ciel : Reason demeure dans cette version une formi­dable woks­ta­tion virtuelle, comme le précise d’ailleurs le sous-titre sur la boîte : «  Stand Alone Music Produc­tion Instru­ment  ». Mais plutôt que de regret­ter ce qui manque, faisons bon accueil à ce qui nous est fourni : 3 galettes qu’il convient à présent d’ins­tal­ler sur le disque dur.

Retrou­vailles…

Amélio­rée, la procé­dure d’ins­tal­la­tion est un modèle du genre : il suffit d’in­tro­duire les CD lorsque le logi­ciel les réclame, de saisir son numéro de série et le tour est joué. Passé cette phase, le soft démarre et vous invite à défi­nir les préfé­rences utili­sa­teur. C’est l’oc­ca­sion de spéci­fier quelle carte audio doit utili­ser quels drivers, ou encore de décla­rer les diffé­rents péri­phé­riques de contrôle MIDI dont vous dispo­sez.

Reason 3 détecte vos contrôleurs MIDI automatiquement

La première nouveauté de cette version 3 se profile d’ailleurs à cet endroit puisque Reason est main­te­nant à même de détec­ter une grande quan­tité de claviers maître ou de surfaces de contrôle. Pour peu que votre péri­phé­rique soit récent, vous n’au­rez donc pas grand-chose à faire si ce n’est de vali­der et de commen­cer à vous servir du logi­ciel.

Dans le cas de matos plus ancien, il suffira de défi­nir quel type de contrô­leur géné­rique est utilisé sur quel port MIDI. Tout cela se fait de manière extrê­me­ment limpide et simpli­fie gran­de­ment la prise en main du soft.

La confi­gu­ra­tion termi­née, on se retrouve face au fameux rack virtuel qui fait toute l’iden­tité du logi­ciel et qui peut se déso­li­da­ri­ser en un clic du bloc 'séquen­ceur’ : Un vrai bonheur pour les posses­seurs d’écrans LCD pouvant pivo­ter en mode portrait, qui pour­ront affi­cher le rack dans toute sa hauteur cepen­dant que le séquen­ceur sera quant à lui affi­ché par un autre moni­teur en mode paysage.

…et recherches

Le nouveau gestionnaire de presets de Reason 3

Tant qu’on est à parler ergo­no­mie, on appré­ciera égale­ment les efforts consen­tis par les déve­lop­peurs pour amélio­rer le navi­ga­teur de presets. A l’ins­tar des samplers virtuels ou d’Acid, Reason dispose désor­mais d’un brow­ser évolué, permet­tant d’as­so­cier des mots clés à des patchs pour mieux les retrou­ver via un moteur de recherche. La chose ne manquera pas d’in­té­res­ser ceux qui jonglent avec les ReFills gratuits ou payants et qui pour­ront, d’un coup d’un seul, lister tous les pads dont ils disposent pour Mael­ström, ou toutes les boucles de basse, etc.

Une amélio­ra­tion qui n’a certes rien de révo­lu­tion­naire mais qui simpli­fie toute­fois le quoti­dien et permet d’op­ti­mi­ser la produc­ti­vi­té… Autre chan­ge­ment dans le gestion­naire de presets : en plus des fichiers audio, il est désor­mais possible de pré-écou­ter les patchs de synthés ou les presets d’ef­fets en piano­tant sur le clavier MIDI.

Gestion avan­cée des contrô­leurs MIDI, navi­ga­teur de presets amélioré : toutes ces évolu­tions ont beau être appré­ciables, elles n’ont toute­fois rien de très exci­tant. Or, vous vous en doutez, c’est du côté des modules qu’il faut aller regar­der pour trou­ver les nouveau­tés les plus inté­res­santes de cette troi­sième mouture.

Master Class

Avec cette version, Propel­le­rhead complète en effet son rack virtuel avec 6 nouveaux modules, dont 4 réunis sous l’ap­pel­la­tion 'MClass Maste­ring Suite’ : MClass Equa­li­zer, un égali­seur para­mé­trique 4 bandes, MClass Stereo Imager, un proces­seur d’image stéréo, MClass Compres­sor, un compres­seur mono/stéréo à une bande et MClass Maxi­mi­zer, un limi­teur.

Repre­nant l’er­go­no­mie d’ap­pa­reils hard­ware, ces derniers sont en tous points excel­lents et comblent certaines lacunes de Reason en terme de trai­te­ment, bien au-delà du maste­ring.

MClass Compressor dans Reason 3 de Propellerhead

Commençons par le Compres­sor et le Maxi­mi­zer qui offrent une alter­na­tive autre­ment plus sédui­sante au vieux Comp-01 dans le registre des trai­te­ments de dyna­mique. En marge des tradi­tion­nels réglages d’at­taque, de seuil, de ratio et de gain, le MClass Compres­sor dispose ainsi d’une entrée laté­rale (side chain) pour faire du ducking (Compres­ser le niveau d’une piste en fonc­tion d’une autre) ou du de-essing (retrait des sifflantes) et d’une sortie CV Gate qui lui permet de pilo­ter un autre module. Ajou­tez à cela la possi­bi­lité d’ac­ti­ver le mode Soft Knee pour une compres­sion plus douce et vous compren­drez tout le béné­fice que vous pour­rez tirer d’un tel outil : de la compres­sion discrète pour le maste­ring à la grosse pompe pour vos beats House, il y a de quoi faire…

MClass Maximizer dans Reason 3 de Propellerhead

Même constat pour le MClass Maxi­mi­zer qui permet d’op­ti­mi­ser le volume de vos pistes pour assu­rer la fini­tion d’un mixage ou pour mettre une piste au taquet. Dans sa section limi­teur, ce module dispose en effet d’une fonc­tion 'look-ahead’ qui, suivant qu’elle est enclen­chée ou non, vous permet­tra d’ob­te­nir un trai­te­ment trans­pa­rent ou de distordre le signal.

MClass Stereo Imager dans Reason 3 de Propellerhead

De son côté, le MClass Stereo Imager est égale­ment inté­res­sant dans le contexte du maste­ring comme en insert de piste : il sépare le signal en deux bandes de fréquences (low & high) et permet de jouer sur l’image stéréo de chacune d’entre elles. Comme les choses sont bien faites, il est possible, en plus de la sortie globale, de récu­pé­rer la sortie de la bande haute ou de la bande basse depuis l’ar­rière du rack.

MClass EQ dans Reason 3 de Propellerhead

Finis­sons enfin avec le module MClass Equa­li­zer qui propose 4 bandes para­mé­triques (2 peak filters cernés de deux filtres de types shel­ving assi­gnés aux bandes low et high) et se voit équipé d’un filtre coupe-bas. Sans histoire, ce dernier fait très bien son job, de façon très trans­pa­rente, et se substi­tuera sans problème au trop limité PEQ-2 et à ses deux bandes d’éga­li­sa­tion.

Vous l’au­rez compris : ces 4 nouveaux venus apportent une bouf­fée d’air frais à Reason qui, au niveau des trai­te­ments dyna­miques et spec­traux, n’était jusqu’ici pas vrai­ment un foudre de guerre. En insert de piste ou pour un traî­te­ment plus global, la MClass Maste­ring Suite remplit parfai­te­ment son office et ne devrait pas déce­voir les utili­sa­teurs, même si l’on mettra un bémol sur la réelle perti­nence du logi­ciel en matière de maste­ring.

En effet, à moins de ne faire que de la musique instru­men­tale sans prise audio exté­rieure, vous n’au­rez proba­ble­ment jamais le loisir de faire du maste­ring sous Reason. Dans tous les autres cas, comme il vous faudra recou­rir à un autre séquen­ceur externe pour gérer des pistes audio (prise guitare, chant, etc.), c’est proba­ble­ment sous ce dernier que vous fini­rez votre mixage et fina­li­se­rez votre morceau. Du coup, la MClass Maste­ring Suite sera surtout inté­res­sante pour travailler une piste en parti­cu­lier ou pour peau­fi­ner le son d’un super-instru­ment via le modu­le…

Combi­na­tor !

Prin­ci­pale attrac­tion de cette nouvelle version, le méta-module Combi­na­tor est une sorte de Reason dans Reason : fonc­tion­nant comme un contai­ner, il permet d’em­pi­ler des modules pour brico­ler des effets complexes ou des super-instru­ments. Exemple : un SUBtrac­tor arpégé par un module Matrix et doublé d’une nappe de cordes jouée sur le NN-XT, le tout passant par un flan­ger CF-101.

Combinator : la nouveauté la plus intéressante du Reason 3 de Propellerhead

En terme d’er­go­no­mie, le Combi­na­tor se présente comme un mini rack qui reprend, pour l’es­sen­tiel, le fonc­tion­ne­ment du rack prin­ci­pal : on dispose ainsi d’une version light du Mixer 10:2 (le Micro­Mix qui n’est autre qu’un Mixer 6:2 à 6 tranches), tandis que la connexion des diffé­rents modules se fait toujours depuis la face arrière, acces­sible via la touche Tab. Chose inté­res­sante, le méta-module dispose en façade de plusieurs contrôles qui faci­li­te­ront l’usage du super instru­ment.

Outre les tradi­tion­nelles molettes de pitch et de modu­la­tion, on trouve ainsi 4 poten­tio­mètres rota­tifs et 4 boutons qui peuvent être libre­ment assi­gnés à n’im­porte quel para­mètre de n’im­porte quel module contenu dans le Combi­na­tor. Grâce à cela, il est possible de se brico­ler une inter­face simple pour n’im­porte super-instru­ment, si complexe soit-il au niveau de son chaî­nage. Ceux qui utilisent Reason sur scène appré­cie­ront…

4 boutons de fonc­tion stan­dards viennent complé­ter l’en­semble : Run Pattern Devices et Bypass All FX aux noms évoca­teurs, Show program­mer et Show devices, qui permettent respec­ti­ve­ment d’af­fi­cher le volet de confi­gu­ra­tion avancé du Combi­na­tor, et l’in­té­gra­lité de son contenu.

Key et Velocity Mapping avec le Combinator de Reason 3

Le 'Program­mer’ qui sert à défi­nir préci­sé­ment le mapping des instru­ments conte­nus dans le Combi­na­tor est un modèle de clarté. A gauche, une fenêtre Key Mapping permet de gérer graphique­ment les zones de clavier ou les plages de vélo­ci­tés affec­tées à chaque instru­ment, avec possi­bi­lité de split strict ou de recou­vre­ment.

Qui module quoi dans le Combinator de Reason 3

A droite, la fenêtre Modu­la­tion Routing permet de défi­nir l’as­si­gna­tion des 4 potars et des 4 boutons mention­nés plus haut, avec des valeurs MIDI Min et Max spéci­fiables pour chaque poten­tio­mètre. Petite préci­sion qui a son impor­tance : ces réglages peuvent être fait pour chaque instru­ment inclus dans le Combi­na­tor.

Par consé­quent, un potar unique peut par exemple pilo­ter simul­ta­né­ment la vitesse d’un flan­ger, la fréquence de coupure du filtre d’un Subtrac­tor et le taux de distor­sion apporté par un Screa­mer.

Les choses vont même plus loin puisqu’en pouvant défi­nir les valeurs mini­mum et maxi­mum du poten­tio­mètre pour chaque module, on peut défi­nir la progres­si­vité de sa course ou même inver­ser cette dernière. Un bonheur lorsqu’on le combine à un contrô­leur MIDI via la fonc­tion MIDI Learn du logi­ciel.

Bref, la chose ouvre d’énormes possi­bi­li­tés. Il suffit d’ailleurs de parcou­rir quelques patchs du Combi­na­tor pour se rendre compte de la perti­nence du concept : outre les hori­zons qu’il ouvre en matière de Sound Design, il sera utile pour rappe­ler des montages que vous utili­sez souvent, si basiques soient-ils : une basse distor­due et compres­sée par exemple, ou une section de cordes brico­lée à partir de 4 NN-XT jouant respec­ti­ve­ment un violon­celle, un alto, un violon et une contre­basse solo.

Inutile de dire que la chose vous fera gagner du temps et vous évitera bien des câblages labo­rieux. Atten­tion toute­fois : il faut bien avoir conscience qu’uti­li­ser un Combi­na­tor conte­nant 5 modules revient à char­ger 5 modules dans le rack prin­ci­pal du point de vue de la consom­ma­tion des ressources. On veillera donc à ne pas trop abuser de cette arme de créa­tion massive sous peine de rapi­de­ment mettre le proces­seur à genoux.

A ce sujet, il aurait été judi­cieux de propo­ser une fonc­tion Freeze, quitte à perdre les avan­tages du contrôle en temps réel pour écono­mi­ser des ressources. La chose repo­sant sur un rendu audio, il ne faudra toute­fois pas comp­ter dessus, pour les raisons que nous avons précé­dem­ment expo­sées.

Un combi AF ? C'est possible avec Reason 3 de Propellerhead

Préci­sons enfin qu’à l’ins­tar de ce qu’il était possible de faire dans ReBirth, on peut person­na­li­ser l’in­ter­face graphique du Combi­na­tor : une fonc­tion­na­lité gadget pour les uns, mais qui ravira les créa­teurs de Combis en leur permet­tant de donner une iden­tité graphique à leur créa­tion.

De fait, la chose n’a rien d’un détail car les déve­lop­peurs ont bien compris que la force de leur bébé rési­dait avant tout dans la commu­nauté qu’il avait su fédé­rer. Extrê­me­ment active, cette dernière s’est d’ailleurs immé­dia­te­ment empa­rée de ces nouvelles possi­bi­li­tés et l’on trouve déjà, au moment où sont écrites ces lignes, plus d’une centaine de ReFills gratuits conte­nant des Combi­na­tors, plus ou moins complexes et person­na­li­sés.

C’est d’ailleurs sans aucun doute les aficio­na­dos du logi­ciel qui garan­ti­ront, par leurs contri­bu­tions, le succès de Reason 3 car, bien que les nouveau­tés que nous venons de décrire soient inté­res­santes et parfai­te­ment réali­sées, force est d’ad­mettre qu’on atten­dait un peu plus de cette nouvelle mouture.

Au chapitre des regrets…

La gestion des presets, la prise en compte des surfaces de contrôle MIDI, une suite de trai­te­ments pour le maste­ring et un nouveau rack virtuel : voici à quoi se résument les nouveau­tés de cette version 3. C’est déjà pas mal, bien sûr, mais à bien y regar­der, on se dit que tout cela manque un peu de surprises, de folie et de «  nouveau­tés neuves  ».

Le Combi­na­tor a beau appor­ter un grand confort d’uti­li­sa­tion, il ne sert jamais qu’à combi­ner des modules qui, pour la plupart, étaient déjà présents dans la version 2.5. Bref, on fait du neuf avec du vieux, cepen­dant qu’une grande partie du logi­ciel n’a pas évolué depuis 2001.

A lire avant d’up­gra­der…

Si, person­nel­le­ment, je n’ai rencon­tré aucun problème pour exploi­ter mes anciens morceaux (basés sur les sons de base du logi­ciel), de nombreux utili­sa­teurs ont eu des diffi­cul­tés à lire des morceaux exploi­tant des ReFills alter­na­tifs. D’autres se sont plaint de bugs du côté de la synchro ou de l’as­si­gna­tion des contrôles MIDI. Si une mise à jour du logi­ciel devrait prochai­ne­ment corri­ger ces petits désa­gré­ments, il est vive­ment conseillé, avant de mettre à jour votre version de Reason, d’al­ler jeter un coup d’oeil à la liste des bugs connus, acces­sible à cette adresse.

En embras­sant du regard les produits qui ont créé l’évé­ne­ment ces deux dernières années, il y avait pour­tant de quoi trou­ver l’ins­pi­ra­tion, que ce soit pour appor­ter des nouveau­tés (synthé addi­tif, proces­seur à convo­lu­tion, fonc­tions d’ar­ran­ge­ment MIDI…) ou pour redon­ner un coup de jeune à des modules vieillis­sants (DR-Rex est loin de tenir la distance face à la Devine Machine quand les samplers NN-19 et NN-XT sont très loin des possi­bi­li­tés d’un Kontakt… 1 !).

Bien qu’elles soient de bonne qualité et aient été mises à jour pour tirer parti des possi­bi­li­tés du Combi­na­tor, les banques de sons livrées avec le logi­ciel ont enfin un goût de 'trop peu’ et on aurait gran­de­ment appré­cié que Propel­le­rhead pioche dans son Strings ReFill, son Elec­tro­Me­cha­ni­cal 2.0 ReFill ou son Reason Drum Kits pour nous remplir un DVD de 4 Go de données…

Rela­ti­vi­sons tout de même : en dépit de ces petits reproches, Reason reste Reason, soit un extra­or­di­naire envi­ron­ne­ment pour faire de la musique, un outil qu’il faut avoir essayé au moins une fois pour goûter les fantas­tiques sensa­tions qu’il procure.

Alors certes, le logi­ciel n’est pas parfait et on attend de voir comment il évoluera dans sa quatrième version, mais dans son genre et à un prix public conseillé de 449 € TTC, il demeure une valeur sûre de la MAO, un de ces rares logi­ciels dont on ne regrette pas l’achat.

Conclu­sion

Reason 3 de Propellerhead

« On ne change pas une formule qui gagne » : telle pour­rait être la devise atta­chée à cette troi­sième version qui propose de sensibles amélio­ra­tions mais ne révo­lu­tionne pas le logi­ciel et son concept de base. Pas de fonc­tion DtD ni de gestion des plug-ins tiers, pas de nouveaux instru­ments : la liste est longue des choses qu’on espé­rait voir dans Reason 3 et qui n’y sont pas. Propel­le­rhead se rachète toute­fois en propo­sant une excel­lente suite de trai­te­ments pour le maste­ring et un Combi­na­tor dont l’er­go­no­mie, parfai­te­ment pensée, devrait rendre la créa­tion musi­cale encore plus simple.

Alors ? Vaut-ce le coup d’ache­ter un tel logi­ciel ? Si vous ne le possé­dez pas déjà et que vous faites de la musique élec­tro­nique ou du hip/hop : Oui, indé­nia­ble­ment, car en dépit de ses limi­ta­tions (il ne gère pas l’en­re­gis­tre­ment audio), il reste un des plus formi­dables logi­ciels de créa­tion musi­cale parus à ce jour et demeure, avec le nombre d’ins­tru­ments et d’ef­fets qu’il intègre, d’un bon rapport qualité/prix.

Pour ceux qui, en revanche, étaient déjà posses­seur de la version 2.5, la réponse est multiple :

Si vous utili­sez Reason dans un contexte Live, vous pouvez foncer car le module Combi­na­tor est un vrai bonheur qui permet de faire simple­ment des choses extrê­me­ment complexes.

Si Reason est au cœur de votre Home Studio et que vous ne compo­sez qu’avec lui, vous tire­rez égale­ment un grand béné­fice de cette version 3 et de sa suite de maste­ring. Vous pour­rez en outre profi­ter des nombreux ReFill à venir qui, à coup sûr, devraient faire un grand usage du Combi­na­tor.

Si en revanche, vous ne recou­rez pas à d’autres ReFill que ceux livrés et n’uti­li­sez Reason que comme un gros instru­ment virtuel dans le contexte de votre séquen­ceur prin­ci­pal, pour profi­ter des capa­ci­tés de synthèse du Maël­strom ou du Subtrac­tor, sachez que vous ne gagne­rez pas grand-chose à faire l’up­grade : dans un Combi­na­tor ou en dehors, les synthés restent les mêmes et, côté maste­ring, vous avez déjà proba­ble­ment ce qu’il faut dans votre réper­toire VSTi ou AU…

Ceci étant dit, ne manquez pas de télé­char­ger la version d’éva­lua­tion du logi­ciel sur le site de Propel­le­rhead. Vous pour­rez ainsi vous faire une idée de ce que Reason 3 peut appor­ter à votre musique…

 

7/10
Points forts
  • Amélioration de la procédure d'installation.
  • Nouveau gestionnaire de presets.
  • Prise en charge des contrôleurs MIDI améliorée.
  • Qualité des traitements de la MClass Mastering Suite.
  • Le Combinator parfaitement réalisé.
  • Tout ce qui fait le succès de Reason depuis le début : stabilité, faible consommation de ressources et potentiel créatif énorme.
Points faibles
  • Certains choix, bien que compréhensibles, n'en demeurent pas moins criticables (pas d'enregistrement audio).
  • Pas de "vraie" nouveauté du côté des modules.
  • Certains modules ont vieilli d'un point de vue fonctionnel.
  • L'intérêt de faire du mastering dans un outil qui ne gère pas les pistes audio.
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.

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    Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.