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Cakewalk Sonar X3 Producer
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Test du Cakewalk Sonar X3

Séquenceur généraliste de la marque Cakewalk appartenant à la série Sonar X3

Test écrit
114 réactions
L’enfant terrible
9/10
Award Valeur sûre 2013
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La fin d’année approche et comme à son habitude, le nouveau Sonar pointe le bout de son fader virtuel avec son lot de nouveautés dans le rack.

Premier chan­ge­ment : la dispa­ri­tion du logo Cake­walk by Roland sur la boîte. Oui, le divorce entre Cake­walk, le déve­lop­peur histo­rique de Sonar, et le groupe Roland est offi­ciel. Oui, cela implique quelques conces­sions et oui, les déve­lop­peurs ont profité de leur nouveau céli­bat pour faire les choses correc­te­ment. Voyons comment se comporte le reje­ton.

Les premiers pas

Je passe rapi­de­ment sur l’ins­tal­la­tion qui n’a pas changé de procé­dure, se faisant comme à l’ac­cou­tu­mée à partir d’ar­chives télé­char­gées ou bien à l’aide des 4 DVD conte­nus dans la boîte. Toujours pas d’iLok ou autre dongle requis ni de connexion inter­net obli­ga­toire pour la vali­da­tion de l’ins­tal­la­tion, un simple numéro de série suffit. Merci Cake­walk de penser aux honnêtes ache­teurs, c’est de plus en plus rare.

Cakewalk Sonar X3

Ces forma­li­tés termi­nées, il est temps d’ou­vrir un ancien projet créé avec Sonar X2 et de croire qu’à première vue, rien n’a changé. L’in­ter­face Skylight présente depuis X1 semble iden­tique et seule une fenêtre pop-up en bas à droite de l’écran nous incite à penser qu’il y a quand même du nouveau là-dessous.

Ce pop-up nous informe que le logi­ciel scanne en arrière-plan les plug-ins présents dans la station de travail. Bonne idée, cela ne nous oblige plus à rester inac­tifs devant l’écran en atten­dant que l’in­ven­taire se termi­ne… Inven­taire qui se solde par le manque de quelques plug-ins juste­ment présents dans l’an­cien projet créé avec X2. Il fallait s’y attendre, c’est le fruit du divorce.

Alors, rentrons dans le vif du sujet et commençons par les dégâts, la dispa­ri­tion de certains plug-ins et de deux en parti­cu­lier : exit le multief­fet R-Mix ainsi que le correc­teur vocal V-Vocal, tous deux label­li­sés Roland. Ils sont tout simple­ment passés à la trappe, ce qui induit quelques problèmes de compa­ti­bi­lité avec d’an­ciens projets.

Le test a été effec­tué avec une version commer­ciale de Sonar X3 Produ­cer (version X3b) sur un PC de bureau équipé d’un i7 3770, 8 Go de RAM, système Win7 64 bits et Sonar (64 bits) sur SSD. Le reste sur disque dur clas­sique. Inter­face audio Fire­Wire T.C.Elec­to­nic Studio­kon­nekt 48.

Plusieurs solu­tions : soit on garde X2 installé et les deux plugs manquants se retrouvent alors dispo­nibles dans X3 ; soit pour les aficio­na­dos d’ins­tal­la­tions propres (forma­tage en bonne et due forme conseillé), il faut « simple­ment » ache­ter R-Mix en boutique. Seule­ment V-Vocal, lui, n’est juste pas proposé à la vente, il faudra s’en passer dans ce cas là.

Une troi­sième alter­na­tive est égale­ment possible, je pense d’ailleurs que c’est celle à adop­ter : avant la désins­tal­la­tion de l’an­cienne version de Sonar, boun­cer en audio toutes les pistes utili­sant R-Mix et/ou V-Vocal et les réim­por­ter dans de nouveaux projets made in X3. C’est l’oc­ca­sion de faire un peu de ménage dans le disque dur…

En atten­dant, plus de R-Mix ni de V-Vocal et il faut bien pallier à ce manque ; alors quelles sont les compen­sa­tions promises par les déve­lop­peurs ? Pour le multief­fet : aucune, dommage. Par contre, pour le correc­teur vocal, nous béné­fi­cions main­te­nant de l’in­té­gra­tion de Cele­mony Melo­dyne en version Essen­tial. Juste énorme.

La mélo­die(ne) du bonheur

Tout comme son compère Studio One 2 de Preso­nus, Sonar X3 béné­fi­cie main­te­nant de la tech­no­lo­gie ARA (Audio Random Access) qui permet l’in­té­gra­tion de Melo­dyne Essen­tial direc­te­ment dans l’in­ter­face de Sonar.

Cakewalk SONAR X3

Son utili­sa­tion est enfan­tine et intui­tive : un clic droit sur un clip audio ou une région de clip, menu Region FX et hop, la fenêtre d’édi­tion de Melo­dyne s’ouvre dans le dock, avec toujours la possi­bi­lité de se bala­der dans la time-line (celle de Sonar comme celle du dock), de zoomer/dé-zoomer dans la région éditée et ainsi de reca­ler la moindre note sur une échelle chro­ma­tique et de temps. C’est en quelque sorte un piano-roll « Melo­dy­nisé ». Une basse mal calée ? Une voix légè­re­ment fausse ? Deux ou trois clics et tout rentre dans l’ordre, avec la possi­bi­lité de reve­nir en arrière à tout instant ou de bypas­ser carré­ment l’ef­fet pour compa­rer avec l’ori­gi­nal. Je ne parle­rais pas de la qualité recon­nue des algo­rithmes de trai­te­ment élabo­rés par Cele­mony, mais la diffé­rence avec l’ex V-Vocal est énorme.

Melo­dyne, c’est aussi un outil magique pour la prise de notes. Une petite mélo­die vous traîne dans la tête ? Un micro, une voix, un enre­gis­tre­ment et un petit cliqué-glissé du clip audio vers une piste MIDI vierge plus tard, vous voilà avec les notes retrans­crites sous la main. Il ne reste plus qu’à y router un instru­ment virtuel pour l’en­tendre jouer la mélo­die fredon­née quelques secondes aupa­ra­vant. Magique.

Même chose pour retrou­ver les notes d’un petit riff enre­gis­tré à la va-vite, la trans­po­si­tion se fait en un tour­ne­main. Vrai­ment très pratique. Cette inté­gra­tion de Melo­dyne nous fait gagner un temps fou ; c’est même inspi­rant pour la créa­tion de lignes mélo­diques dans la mesure où l’on traite du maté­riel mono­pho­nique (mono­dique pour être exact). Et c’est bien là le seul défaut à cette inté­gra­tion : la frus­tra­tion de ne pouvoir faire la même chose sur du maté­riel poly­pho­nique, version allé­gée oblige. Ceci dit, rien n’em­pêche de profi­ter des tarifs préfé­ren­tiels pour upgra­der vers une version plus complète de Melo­dyne si le besoin ou l’en­vie s’en fait sentir… et la tenta­tion est grande.

À noter que si vous possé­dez déjà une version de Melo­dyne instal­lée sur votre PC, l’in­té­gra­tion ARA se fera à partir de celle-là. Vous aurez donc Melo­dyne Editor (par exemple) direc­te­ment inté­gré dans Sonar.

Allez, plus vite !

L’op­ti­mi­sa­tion du work­flow est primor­dial dans un logi­ciel de créa­tion musi­cale et Cake­walk semble l’avoir compris, car après l’in­té­gra­tion de Melo­dyne, c’est au tour du comping de deve­nir plus intui­tif.

Dans Sonar X2, il fallait compi­ler les prises manuel­le­ment dans des sous-pistes de pistes (appe­lées take-lanes), couper les parties qui nous inté­res­saient et réas­sem­bler le tout en prenant bien soin de créer des fades entre chaque clip pour une meilleure tran­si­tion. L’idée était bonne, mais maladroi­te­ment exploi­tée. Dans X3, tout est bien plus simple.

Cakewalk SONAR X3

Premier chan­ge­ment, le bouton REC géné­ral (dans la barre de commande) permet doré­na­vant trois modes de prise de son : comping, rempla­cer et son sur son. Facile à comprendre, le premier mode permet « d’em­pi­ler » les enre­gis­tre­ments les uns sur les autres, en les mutant au fur et à mesure afin de n’en­tendre que la dernière prise ; le second mode efface pure­ment et simple­ment les prises à chaque nouveau passage tandis que le troi­sième et dernier mode n’est qu’un clas­sique over­dub, chaque nouvel enre­gis­tre­ment se rajou­tant donc à ce qui existe déjà.

Ensuite, une fois ces prises de son effec­tuées et empi­lées auto­ma­tique­ment dans les take-lanes, il suffit de navi­guer à l’in­té­rieur de celles-ci, de poin­ter le bas d’un clip pour que le curseur de souris passe en mode comping et de surli­gner un passage pour qu’il change de couleur et soit auto­ma­tique­ment assem­blé dans une piste défi­ni­tive située, elle, tout en haut de ces fameuses take-lanes. Un peu de celle-ci, un peu de celle-là et le puzzle s’as­semble auto­ma­tique­ment pour un grand confort d’uti­li­sa­tion.

En complé­ment, un appui sur MAJ+Es­pace permet de lancer la lecture en boucle du clip sélec­tionné. Il suffit donc de lancer ce mode de lecture qui solo-ise égale­ment le clip en cours (ou atté­nue les autres, au choix) et ensuite de navi­guer d’une prise à l’autre à l’aide des touches direc­tion­nelles du clavier. L’écoute compa­ra­tive est ainsi deve­nue un jeu d’en­fant.

Les déve­lop­peurs de Cake­walk appellent cette nouvelle méthode le Speed Comping et avouons qu’ils ne se sont pas trom­pés de nom.

Je vous conseille de jeter un rapide coup d’œil sur cette vidéo pour une meilleure compré­hen­sion de ce Speed Comping

 

Cakewalk SONAR X3

Enfin, concer­nant les amélio­ra­tions de l’en­vi­ron­ne­ment de travail, ajou­tons égale­ment la possi­bi­lité de colo­ri­ser les tranches (pistes et bus, avec un air de Pro Tools) que ce soit en vue arran­ge­ment ou console de mixage. À noter qu’il est toujours impos­sible de rapa­trier un bus au milieu des pistes, car comme sur une « vraie » console physique, Sonar nous impose son choix : pistes regrou­pées devant et bus à droite.

Du côté des musi­cos

Impos­sible de parler d’une nouvelle version de Sonar sans faire le tour des nouveaux instru­ments virtuels instal­lés. Le but n’est pas d’écrire le mode d’em­ploi de chaque VSTi, mais quelques expli­ca­tions sont quand même néces­saires, au moins pour savoir si la nouveauté a de l’in­té­rêt.

Cakewalk SONAR X3

Le premier instru­ment à passer sur le billard n’est autre que le très bon Addic­tive Drums de XLN Audio, et en version complète s’il vous plaît (avec, hélas, une connexion inter­net indis­pen­sable pour son instal­la­tion, proto­cole XLN oblige). Rien à redire sur la qualité, il sait tout faire et contient tout ce qu’il faut pour créer l’illu­sion d’avoir un batteur à dispo­si­tion : trois bons kits de batte­rie diffé­rents, la possi­bi­lité de pana­cher les diffé­rents éléments, des patterns MIDI de tous styles prêts à l’em­ploi (il suffit de cliquer-glis­ser le groove de la fenêtre d’AD vers une piste MIDI) et des trai­te­ments à gogo. En ajou­tant la possi­bi­lité de redi­ri­ger sépa­ré­ment chaque élément (overhead et room compris) vers autant de pistes que néces­saire dans Sonar, on a sous la main le batteur idéal pour poser une excel­lente base ryth­mique et satis­faire tous les besoins (sans comp­ter que le logi­ciel ne râle jamais, lui). De plus, si le besoin s’en fait sentir, il existe de nombreuses exten­sions (payantes) dispo­nibles sur le site de l’édi­teur.

Applied Acous­tics Systems, spécia­liste de la modé­li­sa­tion fait aussi son entrée dans Sonar et de belle manière en nous propo­sant deux instru­ments virtuels de son cru : le Lounge Lizard SONAR et le Strum Acous­tic SONAR. Ce sont en fait les versions Sessions (donc limi­tés sur quelques réglages) propo­sées à la vente sur le site d’AAS.

Je ne présente pas le premier, dérivé du Lounge Lizard EP-4 spécia­lisé dans la modé­li­sa­tion de pianos élec­triques (Rhodes et Wurlit­zer prin­ci­pa­le­ment) et déjà testé par notre Slee­pless natio­nal ; par contre nous allons nous attar­der un peu plus longue­ment sur le deuxième.

Cakewalk SONAR X3

Le Strum Acous­tic SONAR est dédié au compor­te­ment et à la repro­duc­tion sonore de la guitare acous­tique. Pas très courant de propo­ser ce type d’ins­tru­ment dans une DAW, pardon, une STAN ; mais pourquoi pas. 

Je ne vais pas passer par quatre chemins quant à mon appré­cia­tion : je suis dubi­ta­tif quant au résul­tat. Autant, du côté du compor­te­ment, le logi­ciel possède tout ce qu’il faut pour être crédible grâce à diffé­rentes fonc­tion­na­li­tés (jeu en picking, en strum­ming, arpèges, EQ, réverb, etc), mais aussi grâce à une bonne biblio­thèque de patterns prêts à l’em­ploi ; autant sur le plan stric­te­ment sonore, ça sonne très (trop) synthé­tique !

À mes oreilles, il est impos­sible de rempla­cer un vrai guita­riste s’il doit être mis en avant dans le mixage. Pour maquet­ter, pourquoi pas, mais pour un rendu déf., pas ques­tion.

Cepen­dant, tout n’est pas néga­tif et si l’objec­tif est de trou­ver un petit riff à placer en arrière plan pour boucher un espace sonore, le rendu peut faire illu­sion après quelques trai­te­ments. Mais je le répète, si c’est pour placer un solo au premier plan ou compo­ser un titre à la Gipsy Kings, autant passer une annonce à la recherche d’un vrai six-cordiste.

Une chose quand même : OK, il sonne très synthé­tique, alors pourquoi ne pas juste­ment exploi­ter ce défaut pour s’en servir diffé­rem­ment ? Il faut profi­ter des avan­tages que nous offrent les DAWs, pardon, les STANs (déci­dé­ment !) pour tester d’im­pro­bables combi­nai­sons : passer un arpège dans un préam­pli à lampes virtuel ou encore dans un bit-crusher peut abou­tir à des résul­tats inté­res­sants. Tout est permis, mais il est vrai qu’on s’éloigne quelque peu de la fonc­tion de base du logi­ciel, celle d’avoir un guita­riste à dispo­si­tion 24 h/24 (et qui ne râle pas !).

Pour vous donner une idée du rendu audio, j’ai réalisé une petite séquence avec en premier lieu, un très simple arpège du Strum Acous­tic SONAR seul, ensuite traité par le ProChan­nel (le nouveau Tape Emula­tor + comp + EQ), puis avec réverb et delay et fina­le­ment inté­gré dans un morceau en cours de mixage.

01 gtr base
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  • 01 gtr base 00:20
  • 02 gtr prochan 00:20
  • 03 gtr prochan revde­lay 00:20
  • 04 gtr in the mix 00:20

Le reste des instru­ments virtuels ne change pas par rapport aux précé­dentes versions de Sonar, aussi je vous recom­mande de lire les tests des versions anté­rieures à X3 pour vous faire un avis.

Du côté des ingé­nieurs

C’est bien beau d’avoir tous ces instru­ments sous la main, il faut quand même pouvoir les trai­ter effi­ca­ce­ment ; et Sonar X3 est de nouveau géné­reux de ce côté-là en propo­sant, notam­ment, la collec­tion Blue Tubes de Nomad Factory.

Au menu, égali­seurs para­mé­triques clas­siques ou Pultec, compres­seurs et limi­teurs, modu­la­tions en tout genre, écho/delay, reverb (oui, encore une…), gate/expan­deur, élar­gis­seur de stéréo et même un chan­nel strip si cela ne suffi­sait pas. Ces 19 plug-ins à modé­li­sa­tion de tubes sont tous très musi­caux (à l’ex­cep­tion, peut être, de la Blue­Verb que je ne trouve guère convain­cante) et permettent des trai­te­ments subtils ou « sales » si l’on pousse un peu les réglages. La possi­bi­lité d’ajou­ter une nouvelle « couleur » de trai­te­ment est toujours un plus. Sonar était déjà bien fourni en trai­te­ments dits trans­pa­rents, il comble ainsi l’at­tente de certains « bidouilleurs » amateurs de compor­te­ments vintage (le mot est lâché).

Pour plus d’in­for­ma­tions sur le contenu du pack, je vous suggère de faire un petit tour sur le site de Nomad Factory.

Voici un extrait de Rhodes (tiré du Lounge Lizard SONAR) d’abord sans trai­te­ment, puis passé à travers le chan­nel strip Analog Track­Box.

05 rhodes base
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  • 05 rhodes base 00:22
  • 06 rhodes track­box 00:22
Cakewalk SONAR X3

Et du vintage, il y en a aussi avec l’ajout du module ProChan­nel Tape Emula­tor. Oui, c’est la mode de cher­cher le rendu « bande » en ce moment et Sonar ne déroge pas à la règle.

Ultra-simple à utili­ser, le module ne comporte que 6 boutons : un switch permet de choi­sir entre 2 vitesses de lecture (15 ou 7 ips, ips = inches per second), un poten­tio­mètre agit sur l’in­ten­sité du bruit de fond, un autre sur le niveau d’en­re­gis­tre­ment, un troi­sième sur le niveau du play­back, un deuxième switch (bias) permet d’at­té­nuer ou non la distor­sion harmo­nique, et enfin, on peut choi­sir une lecture des niveaux en peak ou RMS.

Les choix des vitesses a, bien entendu, une inci­dence sur le trai­te­ment du son. Grosso modo, les aigus sont taillés et le bas gonflé à la vitesse plus lente de 7 ips alors que réglé sur 15, il se produit le contraire.

Un petit bouton cade­nas supplé­men­taire et bien pensé, permet de coupler « inver­se­ment » l’ac­tion des poten­tio­mètres d’en­re­gis­tre­ment et de play­back : plus on augmente l’un, plus l’autre dimi­nue, ce qui permet de garder un niveau sonore perçu constant et d’évi­ter ainsi le syndrome du « plus c’est fort, plus c’est bien ». Et bien entendu, plus on pousse le niveau de l’en­re­gis­tre­ment, plus l’ef­fet « bande » se fait sentir.

N’ayant jamais travaillé sur Ampex ou autre Studer, je suis inca­pable de dire si le rendu est réaliste ou non. Ce que je sais par contre, c’est que le son est bien altéré et agréa­ble­ment « adouci » de manière subtile, que ce soit en insert sur une piste ou sur un bus.

Cakewalk SONAR X3

La forme d’onde ci-contre est le résul­tat d’un Tape Emula­tor sur un bus de batte­rie : on voit bien les crêtes retaillées et une dyna­mique plus facile à maîtri­ser. 

J’ai d’ailleurs pris le réflexe d’in­sé­rer ce plug-in en tout début de chaîne pour béné­fi­cier de son « lissage » faci­li­tant ainsi les retouches ulté­rieures, mais rien n’em­pêche de le placer en fond de rack pour un ressenti diffé­rent.

Ci-dessous, quelques exemples du Tape Emula­tor sur une boucle de batte­rie brute d’Ad­dic­tive Drums, sans trai­te­ments de mixage. Le premier extrait propose la batte­rie d’ori­gine alors que le second contient une instance du plug-in sur chaque élément (kick, snare, hi-hat, overhead et room). Enfin, le troi­sième reprend la boucle de base, mais avec une seule instance sur le bus batte­rie (la forme d’onde illus­trée précé­dem­ment est tirée de cet extrait).

07 ad base
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  • 07 ad base 00:22
  • 08 ad tape pistes 00:22
  • 09 ad tape bus 00:22

Tant que nous sommes dans les spéci­fi­ci­tés du ProChan­nel, notons l’ajout d’un zoom option­nel bien pratique lors de l’uti­li­sa­tion de l’éga­li­seur Quad­Curve EQ. Un clic sur une double flèche fait appa­raître une nouvelle fenêtre compor­tant tous les outils du module dans des dimen­sions bien plus confor­tables. Un niveau d’en­trée et de sortie sont aussi présents ainsi qu’un analy­seur de spectre FFT (Fast Fourier Trans­form) post-EQ utile pour une aide visuelle.

Il suffit de recliquer sur la double flèche ou encore d’en­tre­prendre une action hors de cette fenêtre d’éga­li­sa­tion pour qu’elle se referme aussi­tôt. Un bouton « épingle » est prévu pour garder la fenêtre constam­ment active en cas de besoin. Bien vu, ces options d’af­fi­chage sont des fonc­tions large­ment deman­dées par la commu­nauté.

À signa­ler au passage la dispa­ri­tion dans Sonar X3 de l’ana­ly­seur de spectre Analyst AN-879 au béné­fice de ce nouvel EQ qui peut faire office de support visuel. Person­nel­le­ment, j’au­rais bien gardé les deux.

Cakewalk SONAR X3

Pour une raison qui m’échappe, il m’est impos­sible de captu­rer l’image du Quad­Curve EQ Zoom ; celle-ci est donc tirée du site Cake­walk, mais ne reflète pas la taille réelle de la fenêtre (au moins deux fois plus grande dans Sonar).

Enfin, Cake­walk nous grati­fie d’un plug-in spécia­lisé dans le filtrage : le BiFil­ter2 de l’édi­teur Tone2. Rien à dire de spécial si ce n’est qu’il offre tout un tas de compor­te­ments diffé­rents (47 !), du filtrage doux typé « analo­gique » jusqu’au bit-crusher destruc­tif, inten­sé­ment utilisé en élec­tro. Pas le plug du siècle, mais comme disent les 'djeuns : il fait bien le job et c’est tout ce qu’on lui demande.

Un dernier état des lieux

Divor­cer n’est jamais facile. Les parents ne s’en­tendent plus et les enfants en subissent géné­ra­le­ment les consé­quences : perte de repères, nouvelles habi­tudes à prendre, il faut se faire de nouveaux copains et, parfois, gérer l’ar­ri­ver d’un nouveau membre dans la famille. Pourquoi parler divorce ? Parce que dans cette histoire les enfants, c’est nous, les utili­sa­teurs. Et force est de consta­ter que la sépa­ra­tion avec Roland s’est bien passée et peut même nous paraître béné­fique à certains égards.

Sonar X3 Produ­cer perd donc le V-Vocal, le R-mix et l’ana­ly­seur de spectre AN-879. En compen­sa­tion, nous gagnons l’in­té­gra­tion de Melo­dyne Essen­tial, l’ajout d’Ad­dic­tive Drums, du Lounge Lizard SONAR, de l’Ac­cous­tric Strum SONAR, d’une nouvelle facette de trai­te­ments grâce au pack Blue Tube, un filtrage tout terrain, un Tape Emula­tor, un comping revu et intui­tif, une inter­face toujours plus person­na­li­sable et un système moins intru­sif de par l’in­tro­duc­tion de pop-ups. Sans oublier la nouvelle gestion du format VST3, un espace de 25 Go de stockage en ligne chez Gobbler (dont 20 Go offerts pendant 6 mois) et pour finir un export direct vers son compte YouTube en plus de l’ha­bi­tuel Sound­Cloud.

À cela s’ajoutent toujours les asso­cia­tions avec Over­loud (Console Emula­tor, la réverb Breverb et le simu­la­teur d’am­pli TH2 version Cake­walk), iZotope pour les algo­rithmes de stret­ching et d’un ensemble d’ins­tru­ments virtuels et d’ef­fets déjà très complet (à vous de lire les tests des versions précé­dentes de Sonar).

Diffi­cile de crier au scan­dale quant au contenu de ce nouveau Sonar.

Avant de conclure le test, je dois quand même rajou­ter un petit mot du côté des perfor­mances.

Même si tout s’est globa­le­ment très bien passé, j’ai eu droit, sans surprises, à quelques bugs : un gel du pop-up lors de la toute première ouver­ture de Sonar, un grou­pe­ment rapide (CTRL + clic sur une fonc­tion) qui ne voulait pas grou­per, la dispa­ri­tion du ProChan­nel sous un grand rectangle noir, un problème d’ex­port (qui ne voulait pas expor­ter l’au­dio d’AD) et un problème de latence avec certains plugs UAD (résolu depuis, j’en parle un peu plus loin).

À chaque fois, le bug a été un « one shot » et ne s’est jamais repro­duit depuis ; par contre, je n’ai eu aucun problème de stabi­lité ou de décro­chage audio en travaillant sur des projets complets de 15 à 35 pistes avec une taille de tampons de 128 samples (en 88,2 kHz/64 bits de trai­te­ment et 5,5 ms aller/retour pour la latence puisque vous voulez tout savoir). Quant aux pics proces­seurs (8 cœurs), ils n’ont jamais dépassé les 30 % (envi­ron) de taux d’oc­cu­pa­tion.

Je n’ai égale­ment pas noté d’amé­lio­ra­tion ni de dégra­da­tion des perfor­mances en compa­rant divers projets entre X2 et X3, les déve­lop­peurs semblent donc avoir sorti une version globa­le­ment « propre », ce qui n’a pas toujours été le cas dans l’his­to­rique de Sonar. Il faut admettre que le staff de Cake­walk semble très réac­tif sur le coup, car après seule­ment quelques jours de la sortie, un correc­tif X3b corri­geant les bugs de jeunesse était déjà télé­char­geable.

Alors ce Sonar X3, parfait ? Non, car d’autres points restent encore à amélio­rer comme la gestion des parti­tions, toujours aussi basique depuis des années (peut être une inté­gra­tion ARA à venir ?). Les déve­lop­peurs devraient aussi revoir le travail sur les vidéos, car c’est un domaine qui prend de plus en plus d’am­pleur et certains concur­rents font bien mieux. Restent aussi l’ajout d’un bon voco­der (pourquoi pas), une meilleure rela­tion avec les surfaces de contrôle, des outils de visua­li­sa­tion du signal dignes de ce nom, du trai­te­ment mid/side (EQ et comp) et l’in­té­gra­tion d’un bouton 'talent ON’ (pour votre servi­teur en tous cas) pour que Sonar devienne irré­pro­chable.

À noter que je n’ai pu tester les fonc­tion­na­li­tés tactiles, faute d’OS adapté (Windows 8 obli­ga­toire) et de maté­riel adéquat.

Vient la ques­tion des tarifs. Pour un nouvel utili­sa­teur qui réflé­chit à l’ac­qui­si­tion de Sonar X3, aucun doute à avoir, le logi­ciel et tout ce qu’il contient vaut son prix (499 € pour la version Produ­cer au prix fort). Pour celui qui utilise déjà X2 et qui ne possède pas déjà certains des nouveaux plug-ins inclus dans cette nouvelle version, la mise à jour à 134 € n’est vrai­ment pas chère payée (AD fait déjà 179 € à lui tout seul). Le problème peut se poser pour celui (ou celle) qui possé­de­rait déjà X2 Produ­cer avec « à côté » une version de Melo­dyne, d’AD Drums, les Nomad Factory, etc. Dans ce cas, seule l’amé­lio­ra­tion du work­flow est à prendre en compte et ça, c’est à chaque utili­sa­teur de défi­nir l’uti­lité de l’in­ves­tis­se­ment selon ses prio­ri­tés.

Conclu­sion

Sonar X3 n’est clai­re­ment pas une plate­forme spécia­li­sée comme peuvent l’être (ou ont pu l’être) Live ou encore Reason, mais comme séquen­ceur géné­ra­liste, c’est clai­re­ment la STAN la plus complète du marché et elle n’a rien à envier à ses concur­rents.

En atten­dant le rappro­che­ment de Cake­walk avec le groupe Gibson, les déve­lop­peurs surex­ci­tés ces temps-ci ne chôment pas et viennent de mettre en ligne la version X3c qui corrige bon nombre de bugs rappor­tés par les utili­sa­teurs.

Pour l’ins­tant, pari réussi.

Télé­char­gez les fichiers sonores (format FLAC)

 

9/10
Award Valeur sûre 2013
Points forts
  • Stabilité
  • Fluidité du travail encore améliorée (nouveau comping, pop-up...)
  • Ergonomie (ProChannel, ZoomEQ, couleurs de tranches...)
  • Intégration de Melodyne Essential
  • Ajout des nouveaux instruments virtuels (AD, Lounge Lizard Session, Strum Acoustic Session)
  • Gestion du format VST3
  • Ensemble d’instruments et d’effets le plus complet/qualitatif du marché (Breverb, TH2, Blue Tubes...)
  • Connexion internet non requise pour la validation/activation du logiciel
  • Gestion du tactile (non testée)
Points faibles
  • Perte de Rmix et de V-Vocal pouvant causer des Soucis avec d’anciens projets
  • Acoustic Strum SONAR, pas très crédible dans certaines situations
  • Partie vidéo, toujours en retrait
  • Gestion des partitions, encore ! 
  • Bugs de jeunesse
  • Obligation d’une connexion internet pour l’installation d’Addictive Drums
  • Absence d’outils vraiment dédiés à la visualisation du signal
  • Risque d’avoir un jour un ProChannel de 10 km de long...
  • Moins d’intérêt si vous avez déjà les plug-ins fournis
  • Et le mid/side alors ?

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