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Cockos Reaper 2
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Test de Reaper de Cockos

Séquenceur généraliste de la marque Cockos appartenant à la série Reaper

Test écrit
4 réactions
Séquenceur pour fauchés
8/10
Award Qualité / Prix 2008
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Depuis la première version bêta sortie le 24 décembre 2005, Reaper a évolué au point de devenir un véritable phénomène. Novateur dans son approche technique et même commerciale, Cockos a su se tailler une place sur un marché que l'on pouvait penser conquis et fermé. Une bonne raison de s'intéresser à ce faucheur de groove...

Depuis la première version bêta sortie le 24 décembre 2005, Reaper a évolué au point de deve­nir un véri­table phéno­mène. Nova­teur dans son approche tech­nique et même commer­ciale, Cockos a su se tailler une place sur un marché que l’on pouvait penser conquis et fermé. Une bonne raison de s’in­té­res­ser à ce faucheur de groo­ve…

Machine utili­sée pour le test:

Proces­seur : Intel Quad Core 2,4GHz – Q6600
Ram : 2Go DDR2 PC6400
Carte mère : Asus P5W-DH
Disque dur : Raptor 74Go
Inter­face audio : RME Multi­face
Système : Windows XP

Gratuit ou pas ? Non. Il s’agit d’un share­ware n’im­po­sant aucune limi­ta­tion. L’édi­teur compte sur votre bonne foi pour payer la licence, s’il s’avère que vous utili­sez le logi­ciel. Quant au prix, là encore, votre honnê­teté est au cœur du pari tenu par Cockos car il vous en coutera 225$, à moins que vous n’en n’ayez qu’une utili­sa­tion non commer­ciale, auquel cas il ne faudra débour­ser que 50$.

Instal­la­tion

Pour voir Reaper fonc­tion­ner sur son système, cela prend deux minutes maxi­mum. L’ins­tal­la­teur pesant 3.4Mo, il suffit d’une minute pour le télé­char­ger avec une connexion ADSL2 et il vous faudra moins d’une minute pour effec­tuer 4 clics, regar­der la barre d’avan­ce­ment défi­ler puis accep­ter que le programme se lance.

On est très très loin des fasti­dieuses opéra­tions à base de clé maté­rielle où il faut télé­char­ger le logi­ciel idoine, insé­rer la clé, attendre que Windows la recon­naisse, rensei­gner le numéro de série puis effec­tuer la véri­fi­ca­tion en ligne pour commen­cer à instal­ler le logi­ciel. Outre ces mani­pu­la­tions et l’oc­cu­pa­tion d’un port USB, ce dont on se passe­rait volon­tiers, les personnes dési­rant ne pas avoir leur PC MAO connecté à Inter­net se réjoui­ront de la simpli­cité d’ins­tal­la­tion de Reaper.

Et sa vitesse ne se cantonne pas qu’à l’ins­tal­la­tion ! Le temps qu’il prend pour s’ini­tia­li­ser est incroya­ble­ment court et ce même sur un ordi­na­teur bourré de plug-ins. A titre d’exemple, sur la machine de test, il y a plus de 400 plugs VST et DirectX et Reaper met à peine quelques secondes pour démar­rer.

A savoir qu’il fonc­tionne sous XP 32/64, Vista 32/64, Mac OS X 10.4 et 10.5 (PPC et Intel mais les proces­seurs Intel sont recom­man­dés) et Wine.

Confi­gu­ra­tion

preferences


Lors du test je n’ai rien eu à toucher, il avait choisi la bonne inter­face (le chip­set Real­tek n’est pas désac­tivé sur ce système et 3 inter­faces ASIO sont dispo­nibles) et sélec­tionné le pilote ASIO adéquat.

La seule mani­pu­la­tion effec­tuée a consisté en l’ac­ti­va­tion du péri­phé­rique Midi que je souhai­tais utili­ser.

Passées ces 2 étapes de base, on peut commen­cer l’ex­plo­ra­tion de tout ce que propose la fenêtre « Prefe­rences ».

On peut tout d’abord défi­nir un empla­ce­ment pour les exports audio si l’on ne souhaite pas qu’ils soient enre­gis­trés dans le dossier du projet. Basique mais néan­moins utile. S’en suivent sur la même page tout ce qui concerne l’undo, la liste des projets récents et le démar­rage du soft.

 

advancedui

 

 

En cliquant sur « Advan­ced UI/system tweaks… », on accède à un menu permet­tant de custo­mi­ser l’in­ter­face graphique avec, par exemple, le choix de la taille du mixer, du trans­port, des boutons, bref de tout ce qui est habi­tuel­le­ment fixe dans une appli­ca­tion. Le réglage se fait via une multi­pli­ca­tion, entre x0,3 et x3, de la valeur actuelle, la modi­fi­ca­tion néces­site un redé­mar­rage. Les plus esthètes pour­ront même choi­sir l’image de démar­rage qu’ils souhaitent. Les audio geeks ne sont pas oubliés pour autant avec des options de gestion des proces­seurs multi-cœurs, notam­ment une restric­tion de l’uti­li­sa­tion à certains cœurs unique­ment et le blocage de l’at­tri­bu­tion de threads à diffé­rents CPU.

 

 

 

 

project default

 

 

Via Projects/Defaults, on accède à la confi­gu­ra­tion des objets, des pistes et des sends, où l’on peut défi­nir un niveau de gain par défaut pour les pistes, les sends et les sorties physiques ainsi que la forme de la courbe de fondu. On dispose égale­ment de diffé­rents réglages concer­nant l’en­re­gis­tre­ment.

Ensuite, s’en­chainent les menus clas­siques que l’on trouve dans tout bon séquen­ceur avec cepen­dant un souci de l’op­tion dispo­nible assez marqué.

Le séquen­ceur

Interface

L’in­ter­face graphique reprend la dispo­si­tion clas­sique de tout bon séquen­ceur mais une fois de plus, c’est sur les détails que Reaper fait la diffé­rence.

Au dessus des pistes, se trouve un groupe de 14 boutons.

boutons

 

 

 


Ils servent, de gauche à droite, ligne du haut puis du bas, à : créer un nouveau projet, ouvrir un projet, sauve­gar­der, accé­der aux para­mètres du projet, Undo, Redo, acti­ver/désac­ti­ver le métro­nome, acti­ver/désac­ti­ver l’Auto-cross­fade (ajoute un fondu en début et fin d’objet audio), acti­ver/désac­ti­ver le grou­pe­ment d’objets, acti­ver/désac­ti­ver le mode Ripple pour une piste ou toutes les pistes (en mode « une piste », si un objet de la piste est déplacé, cela déplace tous les autres de la piste, en mode « toutes les pistes » le moindre objet déplacé déplace tout le projet), acti­ver/désac­ti­ver le dépla­ce­ment des points d’en­ve­loppe en même temps que les objets, affi­cher ou pas la grille, acti­ver/désac­ti­ver le magné­tisme de la grille (le clic droit permet d’ac­cé­der à diverses options), verrouiller/déver­rouiller un objet.

project settings

 

La fenêtre de confi­gu­ra­tion du projet, acces­sible via le menu « File », s’af­fiche par défaut à chaque ouver­ture de projet (il et bien entendu possible de désac­ti­ver cela). On y retrouve les réglages clas­siques : bpm, signa­ture ryth­mique, longueur du projet, fréquence d’échan­tillon­nage, bitrate, loi de répar­ti­tion pano­ra­mique ainsi qu’un onglet pour lais­ser des commen­taires.

piste

Pour chaque piste Midi ou audio, on dispose de diverses fonc­tion acces­sibles en un seul clic.

 

 

 

io

 

« io » permet d’ac­cé­der à la fenêtre de routage de la piste, on y choi­sit le nombre de canaux audio dont elle dispose (de 2 à 64), la desti­na­tion du Send, la sortie physique, la piste de laquelle elle reçoit un signal (pour le side­chai­ning par exemple) ainsi que les connec­tions Midi s’il y a lieu.

 

trm

 

 

« trm » permet d’ac­cé­der à l’au­to­ma­ti­sa­tion des para­mètres. Pour les pistes audio, on peut choi­sir le mode (Trim/Read, Read, Touch, Write, Latch) et les éléments contrô­lés. Pour une piste Midi affec­tée à un plug-in on a égale­ment accès aux modes d’au­to­ma­ti­sa­tion mais surtout à tous les para­mètres contrô­lables sur une unique fenêtre à partir de laquelle il est possible de faire du « learn » clas­sique ou bien via le bouton « mod » d’ac­cé­der à la fenêtre de « Para­me­ter Modu­la­tion ».

Le séquen­ceur, suite

Là s’offre à nous une fonc­tion simple et géniale : « Audio control signal ». Via le Send, on peut router une piste audio vers une piste Midi et utili­ser le signal audio pour contrô­ler un ou plusieurs para­mètres. Il est possible de régler l’at­taque, le relâ­che­ment, la courbe et la force d’ac­tion du signal, les seuils de déclen­che­ment mini­mal et maxi­mal ainsi que la « direc­tion » (qui défi­nit le point de départ dans la course du para­mètre ainsi que la direc­tion du « mouve­ment »).

L’« Audio control signal » ouvre donc la porte à des possi­bi­li­tés quasi illi­mi­tées, notam­ment le side­chai­ning ou le drum repla­ce­ment.

Est égale­ment offerte la possi­bi­lité de contrô­ler un para­mètre avec un LFO synchro­ni­sable au tempo, dispo­sant de 6 formes d’ondes, avec options de vitesse, de « force » et de direc­tion. On peut ainsi, par exemple, faire un vibrato en l’as­si­gnant à l’at­taque ou modu­ler la fréquence de coupure d’un filtre. Le nombre de LFO étant infini, les délires de synthèse sonore peuvent aller très loin.

FX

Juste à côté de « trm » se trouve « fx » qui, comme vous vous en doutez, permet d’ac­cé­der aux effets.

On a, au sein de cette fenêtre, la possi­bi­lité de les dépla­cer en les déplaçant, de les contrô­ler via les Midi CC attri­bués à des faders hori­zon­taux en faisant fi de l’in­ter­face graphique initiale, d’ajou­ter un commen­taire, de gérer l’au­to­ma­ti­sa­tion, de les copier/coller, de les bypas­ser, de les placer dans le Docker (voir plus loin), de sauve­gar­der la chaine, de router les canaux audio, de gérer les presets direc­te­ment dans Reaper et d’at­tri­buer les raccour­cis clavier au plug-in et non plus au séquen­ceur.

fx sans interface

La fenêtre de sélec­tion est intui­tive au possible avec un clas­se­ment par format, la possi­bi­lité de défi­nir des favo­ris et surtout un moteur de recherche qui affiche les résul­tats au fur et à mesure des carac­tères entrés.

Les adeptes de l’or­ga­ni­sa­tion disposent de la créa­tion de dossiers afin d’op­ti­mi­ser le range­ment.

A savoir que Reaper gère les plug-ins aux formats VST, DirectX et JS. Jesu­so­nic (JS) est un format de plug-in avec une program­ma­tion par scripts.

Pour en finir avec les options des pistes au niveau de la fenêtre du séquen­ceur, on trouve aussi le trio clas­sique : inver­sion de phase, muet et solo ainsi que les non moins clas­siques : arme­ment de l’en­re­gis­tre­ment, un fader hori­zon­tal pour le volume et un contrôle de pano­ra­mique.

Lorsque l’on souhaite insé­rer une nouvelle piste, 3 choix s’offrent à nous : ajou­ter une piste sans préci­sion sur son type (Midi, audio, mono, stéréo, etc), ajou­ter un nouvel instru­ment (ce qui créera auto­ma­tique­ment la piste idoine) ou ajou­ter une piste Template (Reaper n’en propose pas, à vous de créer les vôtres).

 

audio midi

Vous l’avez compris, il n’y a pas de distinc­tion entre piste Midi et audio, le logi­ciel s’adapte en fonc­tion du contenu de la piste. Il est même possible, si vous êtes un maniaque de l’uti­li­sa­tion du plus petit nombre de piste, de cumu­ler sur une même piste de l’au­dio et du Midi à desti­na­tion d’une sortie Midi physique. La piste conser­vant ses carac­té­ris­tiques « audio », il n’est pas possible de router un VSTi en sortie.

A noter qu’il est possible d’at­tri­buer une couleur par piste afin de ne pas se mélan­ger les pinceaux. Vous vous moquez des couleurs attri­buées ? Votre objec­tif est le gain de temps ? Cela tombe bien, il existe une option de colo­ri­sa­tion aléa­toire.

Le docker

Mixer

Le Docker la seconde fenêtre la plus impor­tante de Reaper. Initia­le­ment collée sous celle du séquen­ceur, il est possible de la déso­li­da­ri­ser via un clic droit. De prime abord, on pense qu’il s’agit juste du mixer, mais en avançant dans les options du menu « View » on se rend compte que le Docker fonc­tionne avec des onglets.

Premier onglet, le mixer, élément incon­tour­nable de tout séquen­ceur géné­ra­liste moderne, il reprend toutes les fonc­tions clas­siques que l’on trouve chez les concur­rents. On retrouve les fonc­tions que l’on a pour chaque piste sur le séquen­ceur, des VU mètres, une piste Master mais surtout une excel­lente gestion des effets et instru­ments virtuels. Il est en effet possible de les dépla­cer pour modi­fier leur ordre, d’ac­cé­der direc­te­ment aux inter­faces graphiques et si on les déplace d’une piste à l’autre cela les duplique. A cela s’ajoutent diverses options d’af­fi­chage.

 

En second, se trouve le navi­ga­teur d’FX, le même que celui dont nous avons parlé précé­dem­ment (cf le bouton « FX »).

FX Browser

Les Screen­sets sont des sauve­gardes de l’état de la fenêtre du séquen­ceur avec diffé­rents para­mètres mémo­ri­sables : posi­tion du curseur, posi­tion dans la séquence, état du zoom hori­zon­tal, hauteurs des pistes, état du mixer. Il est possible d’en avoir 10 à dispo­si­tions, rappe­lables par raccour­cis clavier (F1 à F12) et enre­gis­trables de même.

screensets

Navi­ga­tor permet de se repé­rer rapi­de­ment et simple­ment au sein d’un projet, de véri­fier la struc­ture (au cas où l’on aurait oublié de dupliquer un pont par exemple) et de se rendre instan­ta­né­ment à la partie que l’on souhaite, la vue du séquen­ceur suivant sa repré­sen­ta­tion en vert fluo.

Navigator

Un affi­chage de l’heure; des échan­tillons ou des mesures avec une typo qui s’adapte à la taille de la fenêtre. On peut donc obte­nir une very very small clock comme une big clock XXXXXL.

big clock

Un clavier virtuel dont le nombre d’oc­taves affi­chés dépend de la taille de la fenêtre, cette dernière condi­tion­nant la taille des touches.

Virtual key
virtual key 2

En septième posi­tion, on trouve le Media Explo­rer qui, comme son nom l’in­dique, permet d’ex­plo­rer son système afin de trou­ver et d’écou­ter divers médias. Il permet, une fois le fichier sélec­tionné, de le dépla­cer direc­te­ment sur le séquen­ceur. Heureu­se­ment que cela est permis car si vous passez par le menu d’in­ser­tion de média il n’est pas possible de pré-écou­ter. Niveau options, on trouve un fader hori­zon­tal pour le volume, le choix de la sortie physique pour les écoutes ainsi que celui du type de vue (liste, détails et icônes).

media explorer

 

Le docker, suite

Le huitième onglet corres­pond à la fenêtre nommée « FX Chain », sauf qu’ici il s’agit aussi bien des effets que des instru­ments virtuels utili­sés dans le morceau. On dispose des mêmes possi­bi­li­tés que pour les « FX Chains » d’ef­fets.

FX chain

L’Undo History permet de reve­nir dans le temps, mani­pu­la­tion par mani­pu­la­tion, même la plus infime qui soit tant qu’elle concerne Reaper et non un plug-in. Il y a cepen­dant une feinte pour que soient pris en compte les modi­fi­ca­tions appor­tées à ces derniers : il suffit de désac­ti­ver l’in­ter­face graphique. Pas forcé­ment pratique en soit, cela peut néan­moins être utile pour faire des compa­rai­sons A/B entre 2 réglages.

Undo history

Le Perfor­mance Meter, outil indiquant très préci­sé­ment les ressources systèmes consom­mées, canal par canal, qui devient rapi­de­ment indis­pen­sable quand on en demande trop à la machine et qu’il faut choi­sir quelle piste doit être expor­tée en prio­rité.

Performance meter

Pour finir, l’on­glet Routing/Grou­ping Matrix permet le routage audio de n’im­porte quelle entrée/sortie virtuelle ou physique. L’uti­li­sa­tion de la matrice est on ne peut plus simple, à gauche vous avez les sources et au dessus les desti­na­tions. Une croix vous indique que la piste est muette et il est possible de mettre les canaux en solo ou de les rendre muet, un petit dessin énig­ma­tique vous fait savoir s’il y a une auto­ma­ti­sa­tion asso­ciée.

Routing

La fonc­tion de Grou­ping offre la possi­bi­lité d’ef­fec­tuer des grou­pe­ments de para­mètres par piste, avec jusqu’à 32 groupes diffé­rents. Par exemple, vous pouvez déci­der que le groupe 1 compren­dra 3 synthés virtuels et que les contrôles de solo, de mute et d’ar­me­ment de l’en­re­gis­tre­ment seront asso­ciés. Alors, si vous armez ou mettez en solo ou muet, une des pistes du groupe, les autres suivront. Fort utile pour les instru­ments utili­sant de nombreuses sorties sépa­rées. Ce système, remplaçant la clas­sique piste de groupe, offre bien plus de possi­bi­li­tés même si dans un premier temps il faut perdre ses anciennes habi­tudes.

Grouping

A noter que tous les onglets du Dock sont dispo­nibles en tant que fenêtre indé­pen­dante.

Pour les posses­seurs de système dual screen, il faut savoir que les fenêtres filles ne sont pas canton­nées à l’in­té­rieur de la fenêtre mère. On peut donc sur son second écran avoir les fenêtres filles tout en conser­vant la visua­li­sa­tion, par exemple, du mixer logi­ciel de son inter­face audio.

L’édi­tion

Pour bien comprendre les parti­cu­la­ri­tés de l’édi­tion audio sous Reaper, nous allons prendre un exemple.

On charge un break­beat et on souhaite donc le caler afin de le faire tour­ner en boucle. On double clic sur la repré­sen­ta­tion graphique du fichier audio, réflexe clas­sique oblige, et là une fenêtre s’af­fiche : « No exter­nal editor set for this media see prefe­rences) ».

Stupeur et trem­ble­ments. Si l’on suit l’in­vi­ta­tion faite par le message d’er­reur, il faut indiquer dans les préfé­rences un éditeur audio externe qui se lance­rait à chaque double clic sur un fichier audio. Rassu­rez vous, il est tout à fait possible de faire sans.

Tout d’abord, quelques tours de roulette de souris permettent de zoomer jusqu’à avoir la repré­sen­ta­tion des samples compo­sant le fichier. On se rend donc compte que de ce côté il n’a rien à envier aux éditeurs audio couteux. Ensuite, il faut se faire au contrôle à la Reaper.

Nous avons donc notre break­beat, il faut tout d’abord le caler, nous coupons donc le surplus au début et à la fin afin d’ob­te­nir une boucle qui tourne en rythme. A savoir que le bouclage est gran­de­ment faci­lité par le fait que la barre de défi­le­ment permet l’écoute lorsqu’elle passe manuel­le­ment sur le fichier, à l’en­droit comme à l’en­vers.

Il faut ensuite le dupliquer, cette fonc­tion n’existe pas à propre­ment parler mais il est possible en main­te­nant CTRL enfoncé et en déplaçant l’objet de le dupliquer. Mais Reaper propose mieux que cela.

Render

Notre objet bouclé, nous allons le sélec­tion­ner de manière précise. En main­te­nant la touche Shift enfon­cée et en double cliquant sur l’objet, les déli­mi­teurs gauche et droit se posi­tionnent auto­ma­tique­ment. Nous nous rendons ensuite dans le menu « File » et nous cliquons sur « Render »

Là s’ouvre la fenêtre de rendu dans laquelle diverses options sont offertes. On peut défi­nir la fréquence d’échan­tillon­nage, le mode de ré-échan­tillon­nage, le format du fichier (Wave, AIFF, MP3, FLAC, image audio Cue/Bin, Monkey, Ogg Vorbis et WavPack), son bitrate (jusqu’à 64bit virgule flot­tante) ainsi que diverses autre options comme l’em­pla­ce­ment sur l’un des disques durs du fichier créé, son inser­tion ou non dans le projet, le laps de temps à trai­ter, la possi­bi­lité d’uti­li­ser le format Wave64 pour les gros fichiers, en temps réel ou pas.

A noter que si vous souhai­tez faire un rendu rapide d’une piste il est possible de faire un clic droit dessus et de choi­sir un des 2 Render mais alors il n’y a pas de choix de durée, le résul­tat fera la longueur du projet (cepen­dant libre à vous de recon­fi­gu­rer la longueur du projet et de passer par ce menu). Le rendu par le menu File/Render est initia­le­ment conçu pour boun­cer toutes les pistes, mais dans notre exemple, vu que nous ne dispo­sons que d’une seule piste, cela ne pose pas de problème.

L’édi­tion, suite

Une fois notre nouveau fichier créé et inséré auto­ma­tique­ment dans une nouvelle piste, il nous suffit de l’éti­rer afin qu’il se répète en boucle. C’est là une parti­cu­la­rité impor­tante de Reaper : l’éti­re­ment au delà de la fin de l’objet l’agran­dit en le bouclant avec une indi­ca­tion du point de bouclage repré­senté par un creux biseauté.

Il aurait été néan­moins gran­de­ment appré­cié qu’il soit possible de défi­nir direc­te­ment le point de bouclage, cela évite­rait un certain nombre de mani­pu­la­tion et opti­mi­se­rait l’ex­cellent concept de mise en boucle par l’éti­re­ment.

Puis, on souhaite dépla­cer nos deux fichiers, on tente de dépla­cer mais avec éton­ne­ment on constate que c’est la sélec­tion tempo­relle qui est affec­tée. Encore une subti­lité de Reaper. Si l’on souhaite faire une sélec­tion multiple, il faut utili­ser le clic droit.

On remarque l’ab­sence d’une boite à outil clas­sique mais toutes les fonc­tions sont en fait rempla­cées par des raccour­cis clavier. Par exemple pour couper, il suffit de cliquer en main­te­nant la touche « S » enfon­cée.

En dehors de ces éléments dérou­tants de prime abord, on se rend rapi­de­ment compte qu’il n’est pas forcé­ment néces­saire d’uti­li­ser un éditeur audio externe.

Afin d’être fixé, j’ai essayé avec Auda­city et là je dois avouer que c’est catas­tro­phique de lour­deur. Non pas à cause d’Au­da­city mais simple­ment du fait que si par exemple je souhaite éditer mon break­beat pour ce morceau, il faut penser à la base à ouvrir une copie du fichier dans Reaper car sinon Auda­city va modi­fier ce fichier auquel cas ça peut être la catas­trophe. Ou alors on modi­fie, on sauve­garde sous un autre fichier qu’on importe dans Reaper pour rempla­cer l’ori­gi­nal. C’est tout sauf pratique.

Piano roll

Pour ce qui est de l’édi­tion Midi, il s’agit du bon vieux Piano Roll des familles avec des fonc­tions de quan­ti­sa­tion et d’hu­ma­ni­sa­tion (un swing avec une vélo­cité aléa­toire). Mais atten­tion, une fois encore le style Reaper est à l’œuvre. Si vous cliquez à un endroit où il n’y a pas de note, votre curseur agira tel un crayon et la sélec­tion multiple se fait là aussi avec le clic droit. Néan­moins, ces diffé­rences avec un séquen­ceur clas­sique ne sont abso­lu­ment pas déran­geantes et on prend le pli très rapi­de­ment. On retrouve l’édi­tion des para­mètres via une fenêtre placée sous celle des notes, à la manière de Cubase et autres sauf que certains outils manquent, surtout celui pour tracer des lignes droites. On déplo­rera l’ab­sence de quan­ti­sa­tion avan­cée comme par exemple la quan­ti­sa­tion des fins de notes, point de legato, ni de gestion des modules maté­riels Midi non plus. Le Midi est donc beau­coup moins pous­sée que chez la concur­rence.

Autres fonc­tions

Reaper propose la gestion des vidéos aux formats AVI, MPG, WMV et MOV (néces­site Quick­Time), l’in­té­gra­tion se fait sans problème, pas de ralen­tis­se­ment, même avec un Divx.

remote

Il dispose aussi de la fonc­tion ReaMote pour faire du farming. Le farming c’est faire travailler plusieurs ordi­na­teurs simul­ta­né­ment en dispat­chant les calculs afin d’al­lé­ger la machine prin­ci­pale. Dans le cas présent, il s’agit de dépor­ter les calculs de certains plug-ins.

Pour ce faire, il suffit de lancer l’ap­pli­ca­tion ReaMote Slave sur une machine qui dispose des plug-ins dont vous souhai­tez délé­guer le calcul.

Afin que le résul­tat soit opti­mum, il faut au moins une connexion 100Mb, une giga­bit n’est pas à exclure si l’on souhaite parta­ger de grosses opéra­tions ou plusieurs pistes.

Ensuite, il suffira dans la fenêtre « FX Chain » de choi­sir la machine voulue pour voir s’af­fi­cher les VST, DX et JS qu’elle héberge.

Est égale­ment proposé ReaRoute qui, vous vous en doutez, permet de router le signal. En revanche, ce dont vous ne vous doutez pas, c’est la manière dont il s’y prend.

En fait, ReaRoute va créer un nouveau pilote ASIO. Une fois Reaper lancé, on démarre l’ap­pli­ca­tion avec laquelle on souhaite commu­niquer et qui, de fait, doit pouvoir fonc­tion­ner avec le proto­cole ASIO, on indique à cette dernière d’uti­li­ser le ReaRoute ASIO et il est alors possible de faire circu­ler de l’au­dio dans les deux sens. Il existe même des astuces sur le net pour faire tran­si­ter du Midi.

Enfin, Reaper est compa­tible ReWire aussi bien en hôte qu’en esclave.

Plug-ins

Comme dit plus haut, Reaper gère les formats VST, DX et Jesu­so­nic (JS).

Sont inclus des VST conçus par Cockos, couvrant la plupart des besoins courants :

  • ReaEQ : un égali­seur au nombre de bandes illi­mité
  • ReaFIR : un égali­seur/analy­seur.
  • ReaComp : un compres­seur
  • ReaX­comp : un compres­seur multi-bandes
  • ReaGate : un gate
  • ReaTune : un correc­teur tonal utili­sant entre autres les algo­rithmes « Elas­tique »
  • ReaVerb : une réverbe
  • ReaVer­be­rate : une seconde réverbe dispo­sant de moins d’op­tions
  • ReaDe­lay : Un délai
  • ReaSam­plO­ma­tic 5000 : un sampler basique
  • ReaSynth : un petit synthé
  • ReaSynDr : une boite à rythme simpliste
  • ReaIn­sert : pour utili­ser un effet externe en tant qu’in­sert
  • ReaNinjam : pour une utili­sa­tion couplée opti­male de Reaper et Ninjam (du même éditeur)
  • ReaPitch : un pitch shif­ter qui utilise lui aussi les algo­rithmes « Elas­tique »
  • ReaVoice : un pitch shif­ter gérant plusieurs voix, piloté en Midi, inté­grant les mêmes algos que son petit frère
  • ReaS­tream : pour diffu­ser un signal sur plusieurs canaux (jusqu’à 8)
  • ReaVo­code : un voco­deur

Clas­sés avec les modules maison mais déve­loppé par un éditeur tiers et livré en version d’es­sai, est inté­gré Spec­tro, un éditeur spec­tral, outil assez parti­cu­lier vendu 25$.

jsdev

Viennent ensuite les Jesu­so­nic, au nombre de 203. Leur parti­cu­la­rité vient du fait qu’on peut modi­fier le code source direc­te­ment dans Reaper, simple­ment en cliquant sur le bouton « Edit » dans la fenêtre de l’ef­fet. Mais atten­tion, ce n’est pas une option desti­née à l’uti­li­sa­teur lambda, il vous faudra un mini­mum de connais­sances en langages de program­ma­tion pour pouvoir bidouiller les plugs. Les plus coura­geux peuvent même partir de zéro et créer leur propre effet.

Pour tous les plugs, il est possible d’ac­cé­der à la matrice de routage des entrées et sorties via lebou­ton « x in/x out » (x étant remplacé par le nombre d’en­trées ou sorties effec­tives).

Au total, 222 effets et instru­ments sont livrés avec Reaper.

Conclu­sion

Reaper met une claque, une énorme. La foule d’idées nova­trices, l’or­ga­ni­sa­tion intui­tive des diffé­rentes fonc­tions, la souplesse, la stabi­lité (aucun bug ni plan­tage), la rapi­dité, la qualité intrin­sèque et le prix font que les concur­rents de Cockos doivent surement commen­cer à avoir des sueurs froi­des…

Certes, il ne convien­dra pas à tout le monde, c’est normal, du fait de son édition audio obli­geant l’uti­li­sa­teur à chan­ger ses habi­tudes de travail. Il ne rempla­cera pas non plus un Able­ton Live par exemple, ce n’est pas son but et rien ne sert à tout. Un Digi­tal Perfor­mer n’a rien à craindre non plus du fait d’une gestion du Midi simpliste.

En revanche, tous ceux qui sont inté­res­sés par l’achat d’un séquen­ceur géné­ra­liste, se doivent impé­ra­ti­ve­ment d’es­sayer Reaper avant de se déci­der car il s’agit d’une réelle évolu­tion. Tout parti­cu­liè­re­ment si vous êtes débu­tant dans le monde des séquen­ceurs et que donc vous n’êtes pas encore perclus d’au­to­ma­tismes. 50$ pour un séquen­ceur de cette enver­gure, c’en est presque déri­soire. 

8/10
Award Qualité / Prix 2008
Points forts
  • Rapidité
  • Stabilité
  • Qualité
  • Innovations
  • Prix
  • Souplesse
  • Le nombre de plug-ins offerts
  • Pas de dongle ou de sécurité contraignante
Points faibles
  • Edition audio déroutante
  • Solution de l'éditeur audio externe pas réellement viable
  • Midi minimaliste
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    Nouvel·le AFfilié·e
    Posté le 26/11/2013 à 21:15:30
    Je l'ai installé pour mon fils qui commence la musique et je dois dire (client Cubase SX3) que ce soft est totalement ahurissant. Il n'a pas les fonctionnalités de Cubase mais une chose qui est dingue c'est que le codage est d'une grande qualité et qu'il est très stable. J'ai donc décidé de l'installer pour moi aussi!
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    Posté le 26/11/2013 à 21:15:33
    Je l'ai installé pour mon fils qui commence la musique et je dois dire (client Cubase SX3) que ce soft est totalement ahurissant. Il n'a pas les fonctionnalités de Cubase mais une chose qui est dingue c'est que le codage est d'une grande qualité et qu'il est très stable. J'ai donc décidé de l'installer pour moi aussi!
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