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Steinberg Cubase Pro 9.5
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On Refait Le Patch #67 : Test de Cubase Pro 9.5

Séquenceur généraliste de la marque Steinberg appartenant à la série Cubase Pro

Prix public : 579 € TTC
Test vidéo
92 réactions
Est-ce que Cubase ?
8/10
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Comme chaque année à l’approche des fêtes, Steinberg nous gratifie d’une mise à jour de son séquenceur phare, alternant nouveau millésime et version intermédiaire. Or, contrairement à ce que l’on serait tenté de croire, les versions intermédiaires ne sont pas des évolutions mineures, comme nous allons le voir avec la version 9.5 qui vient d’arriver et qui propose des nouveautés qui n’ont rien d’accessoires en terme de productivité.

 Le test vous est proposé en vidéo, mais ceux qui préfère lire sont invité à pour­suivre avec le texte juste en dessous.

Cliquade et glis­sade

vumetre

Cela commence par une belle refonte du panneau droit du logi­ciel qui permet désor­mais d’af­fi­cher un large vu-mètre (affi­chant entre autres le niveau LUFS de la piste avec de nombreuses possi­bi­li­tés de confi­gu­ra­tion) ou encore d’ac­cé­der à la Control Room en un clic, ce qui s’avère bien pratique à l’usage.

Mais on est surtout ravi de voir les progrès effec­tués sur la Media Bay qui permet doré­na­vant de navi­guer dans l’ar­bo­res­cence des disques durs et gère beau­coup plus de chose en cliquer-glis­ser : n’im­porte quel fichier audio sera suscep­tible d’être glissé dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment (ce qui créera une piste audio) ou dans une sampler track tandis que le glissé d’un instru­ment VST dans la même fenêtre d’ar­ran­ge­ment créera auto­ma­tique­ment une piste Instru­ment. Enfin, sachez que la partie MIDI que vous program­me­rez sur cette dernière pourra être glis­sées dans la Sampler Track, ce qui aura pour effet d’en faire auto­ma­tique­ment un rendu audio. Voilà bien des mani­pu­la­tions qui rendront Cubase plus intui­tif au quoti­dien, même si tout cela n’est pas sans défaut. Il n’est pas possible par exemple d’uti­li­ser le cliquer glis­ser pour rempla­cer un instru­ment par un autre dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment, tout comme on ne peut pas glis­ser un conte­neur MIDI sur une piste audio pour effec­tuer un rendu. On sent aussi que le moteur audio de Cubase accuse son âge lorsqu’à l’ajout d’un nouveau VSTi par cliquer-glis­ser la lecture en cours s’in­ter­rompt. Bref, il y a du mieux mais des progrès restent à faire pour que Cubase se porte au niveau ergo­no­mique des petits jeunes dont il s’est inspiré pour ces évolu­tions (pour ne pas les citer, Studio One, Reaper, Live entre autres).

Et d’ailleurs, au nombre de ces emprunts à la concur­rence, on citera aussi la possi­bi­lité d’avoir une grille s’adap­tant au facteur de Zoom : plus vous zoomez dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment ou dans le piano roll, et plus la grille devient précise. Un excellent ajout qui simpli­fie réel­le­ment les tâches d’édi­tion et de saisie faites à la souris, même s’il existe depuis des lustres chez d’autres.

Puisqu’on parle de la fenêtre d’ar­ran­ge­ment, il est temps d’ailleurs de mention­ner un autre gros ajout de cette version réclamé depuis long­temps par les utili­sa­teurs.

Tendre Bézier

bezier

Inven­tées en 1962, les courbes de Bézier font enfin leur appa­ri­tion dans Cubase pour dessi­ner et éditer les courbes d’au­to­ma­tion, ce qui apporte beau­coup de confort et de préci­sion lorsqu’on n’a pas la chance de dispo­ser d’une surface de contrôle pour réali­ser ces dernières et qu’il faut de ce fait travailler avec sa seule souris. La façon dont Stein­berg a réalisé la chose ne souffre appa­rem­ment aucune critique, l’édi­teur ayant même pris soin de gérer intel­li­gem­ment la mise en l’échelle de la courbe lorsque la piste dépend d’un fader VCA. Hélas, comme trop souvent avec Stein­berg, les déve­lop­peurs ne sont pas allés jusqu’au bout de leur démarche et, sans qu’on comprenne pourquoi, on ne dispose pas de ces courbes sur la piste Tempo ou pour éditer le pitch bend, la modu­la­tion ou n’im­porte quel contrô­leur continu au niveau du piano roll. En v10 peut-être ?

Ne boudons pas notre plai­sir toute­fois : même incom­plet, l’ajout de ces courbes est un vrai plus, d’au­tant que nous attend l’une des plus inté­res­santes fonc­tions qu’on ait vu dans Cubase depuis long­temps : les objets.

Complé­ment d’objet

Avec cette version 9.5 nous arrive en effet une fonc­tion répon­dant au doux nom de ‘Trai­te­ment hors ligne direct’, à laquelle on accède en pres­sant la touche F7 dans le contexte de n’im­porte quel conte­neur audio. De quoi s’agit-il ? D’un système permet­tant d’ap­pliquer n’im­porte quel trai­te­ment ou effet à n’im­porte quel segment audio, et ce de façon non destruc­tive.

offline

Ca n’a l’air de rien dit comme ça mais c’est peut-être l’une des nouveau­tés les plus inté­res­santes de cette v9.5 car il s’agit ni plus ni moins d’un système proche des fameux objets audio qui font la force de Sampli­tude depuis des lustres (et qu’on retrouve en partie chez beau­coup de concur­rents : Track­tion, Studio One, Reaper, Pro Tools). Si vous n’en voyez pas immé­dia­te­ment l’in­té­rêt, pensez à toute ces fois où, pour un simple effet spécial sur une unique mesure, vous avez dû soit créer une nouvelle piste, soit insé­rer un plug-in que vous pilo­tiez avec des auto­ma­tions. Désor­mais, chaque conte­neur peut dispo­ser de sa propre chaîne audio, ce qui permet dans bien des cas un gros gain de temps tout en évitant de multi­plier les pistes, les effets en inserts et les auto­ma­tions. C’est un vrai plus en termes de consom­ma­tion CPU comme en termes de gain de temps ou d’or­ga­ni­sa­tion.

Si l’ou­til est plutôt bien réalisé, avec la possi­bi­lité de voir se modi­fier en temps réel la forme d’onde du conte­neur ainsi traité, on est tout de de même encore loin de l’ex­cel­lence d’un Sampli­tude sur ce point vu que ni les bus d’ef­fet ni les auto­ma­tions ne sont gérées au niveau de l’objet. On regret­tera aussi de ne pas pouvoir sauve­gar­der des chaines de trai­te­ments comme presets. Mais pour un début, ce n’est déjà pas si mal et ceux qui utilisent Cubase pour faire de la post-prod appré­cie­ront forcé­ment cette évolu­tion.

Et sous la capot…

Puisqu’on parle de Post-prod, profi­tons en pour signa­ler que Stein­berg a aban­donné Quick­time au profit d’un moteur vidéo maison. Si les utili­sa­teurs sous Mac n’y verront pas trop l’in­té­rêt, les utili­sa­teurs sous PC se réjoui­ront sans doute de l’aban­don du logi­ciel d’Apple qui, tout comme son cousin iTunes, n’a jamais été correc­te­ment porté sous PC, multi­pliant les rési­dents et s’avé­rant assez lourd à l’usage. Je le précise toute­fois : sur les quelques vidéos que j’ai essayé d’im­por­ter, je n’ai pas rencon­tré de problèmes sur plusieurs rips de Youtube mais ne suis pas parvenu en revanche à ouvrir certains longs métrages au format DivX. Affaire à suivre donc.

En vis-à-vis de la vidéo, le moteur audio a lui aussi fait l’objet d’une mise à jour, Stein­berg assu­rant désor­mais que les calculs internes sont fait en 64 bits au lieu de 32 bits précé­dem­ment. Compre­nez par là que les calculs liés aux diffé­rents trai­te­ments audio jouissent d’une plus grande préci­sion, de sorte qui si le volume ou le pano­ra­mique d’une piste pouvaient jusqu’à présent prendre 4 294 967 295 valeurs possibles, ils peuvent désor­mais en prendre 18 446 744 073 709 551 615. Qu’est ce que ça change ? A priori plus de préci­sion dans les tâches de mixage, de somma­tion et d’ap­pli­ca­tion d’ef­fets. Est-ce que ça a une réelle inci­dence ? Oui. Il suffit de faire un rendu d’un même projet en 32 bits puis 64 bits et de mettre les deux en oppo­si­tion de phase pour se rendre compte qu’on a un résidu qui est très très loin du silence, ce que confirment les diffé­rents analy­seurs que nous avons pu essayer, qu’il s’agisse d’un analy­seur de spectre, d’un oscil­lo­scope ou encore d’un stéréo­scope. Vu que la plupart des plug-ins travaillent en interne en 64 bits, on appré­ciera que le moteur audio suive. Quant à savoir si cela change la face du monde, disons que le moteur 32 bits n’a jamais empê­ché les anciennes versions de Cubase de servir à la réali­sa­tion d’ex­cel­lents morceaux. Il s’agit donc d’ap­pré­cier ce progrès comme il se doit sans sures­ti­mer son impact sur la qualité de vos produc­tions.

Halion Sonic passe à table

Au cas où vous ne seriez pas au courant, on est en pleine mode du synthé à tables d’ondes. Depuis que l’ex­cellent Serum de xFer nous a rappelé tout le poten­tiel de cette méthode de synthèse, il semble que tout le monde s’y mette et après Reason et Able­ton Live, c’est au tour de Cubase de se doter d’un synthé à table d’ondes par le biais d’un nouveau module dispo­nible dans Halion­so­nic SE, évidem­ment accom­pa­gné d’un paquet de nouveaux presets.

flux

Baptisé Flux, ce nouveau synthé est rela­ti­ve­ment simple à prendre en main et propose un univers sonore qui n’a rien d’in­in­té­res­sant même s’il m’a semblé nette­ment moins abouti fonc­tion­nel­le­ment (2 géné­ra­teurs au lieu de 3, une matrice de modu­la­tion moins puis­sante, pas de géné­ra­teur d’har­mo­niques ni d’unis­son, et une section d’ef­fets inexis­tante car se repo­sant sur celle d’Ha­lio­so­nic) de sorte que les sons qui en sortent ne sont pas aussi inspi­rant que ceux d’Eu­ropa. Disons donc que cet un ajout bon à prendre, mais qui n’est clai­re­ment pas un synthé que Stein­berg pour­rait vendre à part comme il le fait avec Padshop par exemple.

Tant qu’on est au rayon plug-ins, préci­sons que Magneto, Tube Compres­sor et Vintage Compres­sor ont subi un gros lifting graphique qui les rend plus pratiques et agréables à utili­ser que par le passé. On espère que le reste suivra, sachant que de nombreuses inter­faces de plug-ins gagne­rait vrai­ment à être refaites, à commen­cer par les delays…

En vis-à-vis de ces aspects pure­ment cosmé­tiques, la prin­ci­pale nouveau­tés concer­nant les plug-ins d’ef­fets demeure le passage de 8 à 16 slots d’in­serts par tranche en sachant que la sépa­ra­tion pré/post fader peut être libre­ment placée pour chaque tranche. Rien à dire là-dessus : on prend, même s’il faut bien avouer que ce n’est pas tous les jours qu’on utilise 16 plugins sur une même piste…

Mention­nons enfin, pour en finir avec les plug-ins, que Cubase supporte désor­mais Console 1, à moins que ce ne soit l’in­verse : la surface de contrôle de Softube peut ainsi être utili­sée pour pilo­ter les prin­ci­pales commandes de tranches en plus des plug-ins maisons bien entendu.

Et c’est tout ? Non, car j’ai presque gardé, sinon le meilleur, du moins le plus surpre­nant pour la fin.

One more thing..

Même si l’édi­teur a ses défauts, l’une des grandes quali­tés de Stein­berg a toujours été de propo­ser des fonc­tions inno­vantes et c’est encore le cas sur cette nouvelle version de Cubase où le métro­nome est devenu une sorte de mini-séquen­ceur à lui tout seul. Là où quan­tité de logi­ciels se contentent de nous balan­cer un bip avec au mieux un accent sur le premier temps de chaque mesure, ce qui n’a rien de très enga­geant pour faire des prises, Cubase propose ainsi de pouvoir séquen­cer soit même la pulsa­tion du métro­nome au moyen d’un petit Drum Edit sommaire offrant trois niveaux d’ac­cen­tua­tion pour pour marquer les temps forts ou faibles et aider le musi­cien à prendre ses marques dans le groove.

metronome

Ça ne chan­gera évidem­ment pas la vie de ceux qui font de la Hard Tech au grid mais amélio­rera très proba­ble­ment le confort et donc les perfor­mances de ceux qui doivent jouer sur des signa­tures ryth­miques un peu plus exotiques, comme on en trouve dans le jazz, le rock progres­sif ou encore quan­tité de musiques du monde. Évidem­ment, on peut choi­sir diffé­rents types de son pour le métro­nome et sauve­gar­der ses patterns pour les réuti­li­ser ensuite : si vous voulez faire un beat Chris­tique au tambour­rin sur 33 temps en marquant tous les temps multiples de 3 ou 7, aucun problème. Seule petite décon­ve­nue : la fenêtre d’édi­tion est rela­ti­ve­ment petite et s’il est possible de gérer jusqu’à 64 temps dans la mesure, inutile de dire qu’à ce niveau, l’édi­tion devient compliquée. On aime­rait donc soit pouvoir agran­dir la fenêtre d’édi­tion, soit pouvoir séquen­cer tranquille­ment un beat depuis une piste MIDI pour envoyer ensuite le conte­neur vers le métro­nome. Mais avouons que Stein­berg a très bien réussi son coup, réali­sant un outil dont, on l’es­père, la concur­rence va s’ins­pi­rer.

Conclu­sion

En dehors du surpre­nant mais non moins excellent métro­nome et d’un synthé à table d’ondes qui n’a rien de trans­cen­dant, il faut bien admettre que cette version 9.5 est plus une mise à niveau où Cubase refait une partie de son retard sur la concur­rence qu’un concen­tré d’in­no­va­tion. Et pour­tant, les évolu­tions qu’elle apporte ont un tel impact sur la produc­ti­vité au quoti­dien qu’on voit mal comment ne pas recom­man­der aux Cuba­siens de faire le mise à jour. Du moteur 64 bits aux objets audio en passant par les courbes de Bézier, le zoom adap­tif ou la bonne évolu­tion de la Media Bay, cette 9.5 promet de vous simpli­fier la MAO au quoti­dien et, même si l’édi­teur en a profité pour augmen­ter ses prix de 20%, cela vaut indu­bi­ta­ble­ment les 60 balles récla­més depuis la v9.

Évidem­ment, même si l’ad­di­tion grimpe en fonc­tion de la version dont on part, on recom­man­dera aussi la mise à jour depuis les versions précé­dentes, le logi­ciel ayant fait des progrès mani­festes en termes d’er­go­no­mie ou d’in­ter­faces depuis quelques années.

Quant à ceux qui lorgnent sur la version complète de Cubase en venant d’un autre séquen­ceur ou comme premier achat, disons qu’il propose un envi­ron­ne­ment complet et de qualité pour produire de la musique, ainsi que quelques outils qui n’ont pas leur pareil ailleurs, ce qui en fait un très bon choix. A 579 euros, c’est toute­fois l’une STAN les plus chères sans que cela ne soit en rien justi­fié : Oui, Cubase propose des choses que les autres n’ont pas, mais l’in­verse est vrai aussi, et il est loin d’être irré­pro­chable sur quan­tité de domaines. N’hé­si­tez donc pas à tester sa version d’éva­lua­tion lorsqu’elle sera dispo­nible et à la confron­ter aux logi­ciels concur­rents à l’aune de vos exigences . Le rendez-vous est en tout cas pris pour l’an­née prochaine, sachant que nous aurons doit à une dixième version du logi­ciel qu’on espère à la hauteur du symbole que repré­sente le chiffre 10. 

On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine Voir tous les épisodes de "On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine"
8/10
Points forts
  • Mise à jour interessante car Cubase rattrape son retard
  • Le traitement hors ligne direct
  • Les courbes de Béziers
  • Plus d’inserts et mieux gérés
  • Le 64 bits en interne
  • Le métronome
  • La grille adaptive
  • Le nouveau vu-mètre
  • Les évolutions de la Media Bay
  • Goodbye QuickTime
  • Flux qui agrandit le terrain de jeu
  • Vers une refonte des interfaces des plug-ins ?
  • Tout ce qu’on aime dans Cubase : la piste accord, l’éditeur logique, la Control Room
Points faibles
  • Pas de courbes de Bézier dans la piste Tempo ou le piano roll
  • Moteur audio poussif
  • Flux ne casse pas trois briques sur un canard
  • Il reste bien des progrès à faire en termes d’ergonomie (gestion de la souris, des connexions audio, du M/S, etc.)
  • Pas de gestion de presets pour le traitement hors-ligne
  • Toujours pas de Full Screen sur Mac, de sauvegarde de l’historique, de méta-instruments/effets, d’ARA
  • eLicencer
  • Augmentation du prix de la MAJ de 20%
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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