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Roland JUNO-Gi
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Test du Roland Juno-Gi

Clavier synthétiseur numérique de la marque Roland appartenant à la série Juno

Test écrit
34 réactions
Le GI Joe de la synthèse

Offrir au musicien une grosse banque d’échantillons et un multipiste audionumérique dans un clavier autonome facilement transportable, tel est l’objectif de Roland avec le Juno-Gi. Voyons comment est armé notre GI pour affronter les champs de bataille…

La série Juno nait dans les années 80, propo­sant une alter­na­tive simpli­fiée et abor­dable à la pres­ti­gieuse lignée des Jupi­ter. Mais le déclin de l’ère analo­gique est déjà amorcé. Sur les poly­pho­niques, les DCO remplacent les VCO, jugés trop capri­cieux, surtout sur scène. Les Juno évoluent rapi­de­ment : le numé­rique fait une percée, les mémoires appa­raissent, le Midi est ajouté, puis les commandes directes dispa­raissent au profit de l’al­pha-dial (enco­deur unique pour l’édi­tion des para­mètres). Ces instru­ments sont de véri­tables bêtes de scène, fiables, robustes et abor­dables. 20 ans plus tard, c’est-à-dire il y a quelques années, en plein revi­val analo­gique, Roland ressus­cite la série Juno, s’at­ti­rant rapi­de­ment les foudres des puristes ; car si le nom et le design évoquent incon­tes­ta­ble­ment la grande époque, le moteur sonore est en revanche pure­ment numé­rique. La série est tout de suite décli­née : D, G, Stage… tout récem­ment mis sur le marché, le Gi est une évolu­tion du modèle G. La machine est à la fois amélio­rée et repo­si­tion­née dans un esprit « tout terrain », ce que nous allons décou­vrir main­te­nant…

 

Poids plume

Roland Juno-Gi

La première surprise a lieu lorsqu’on prend posses­sion du colis : même encore emballé, le Juno Gi est vrai­ment très léger. Construit tout en plas­tique, il pèse à peine 6 kg tout mouillé et se porte avec 2 doigts. Si le poids est idéal pour le trans­port, la fragi­lité est un problème pour les musi­ciens maladroits ou peu soigneux : une housse de protec­tion s’im­pose. La séri­gra­phie reprend les codes couleurs propres aux Juno d’an­tan : lignes rouges et bleues, texte blanc sur fond noir. La façade est plutôt origi­nale : à gauche, une trappe permet d’ac­cueillir une clé USB pour y lire des fichiers Midi ou audio (plus de détail ci-après). On ne peut hélas rien y enre­gis­trer, dommage ! Vient ensuite le contrô­leur optique D-Beam cher à la marque, permet­tant de faire évoluer le son en temps réel (modu­la­tion d’ex­pres­sion, para­mètre de synthèse assi­gnable ou synthé mono program­mable au niveau global) en déplaçant la main verti­ca­le­ment. Le poten­tio­mètre de volume est en bonne place, suivi d’une section contrô­lant le mode de jeu : arpèges, clavier de commande, split, trans­po­si­tion et octaves. Nous appré­cions la présence de ces derniers contrôles en façade. Autour d’un LCD mono­chrome rétro-éclairé de 240 × 64 points, la section centrale est dédiée à l’édi­tion et à la navi­ga­tion : choix direct des banques ou par caté­go­rie, sélec­tion des pages menus, sélec­tion des para­mètres par touches logi­cielles sous l’écran et lance­ment d’un motif de démons­tra­tion pour chaque programme.

 

 

Inter­façage


Cachée sous une trappe à gauche de la façade, la prise USB (type A) permet d’ac­cueillir des clés USB pour lire des fichiers Midi avec une multi­tim­bra­lité de 16 canaux (SMF type 0 ou 1, taille 240 Ko maxi­mum) ou audio stéréo (mp3, wav, aiff – fréquence 44,1 kHz en 8–16–24 bits). On peut couper une piste des fichiers Midi et suppri­mer les fréquences centrales des fichiers audio (donc appli­ca­tion visée : le Karaoké). Dommage que cette inter­face ne puisse prendre en compte la sauve­garde des Live Sets ou du multi­piste audio… À l’ar­rière, une seconde prise USB 2 (type B) permet de relier le Juno-Gi au monde infor­ma­tique. Une fois le driver installé (XP / Vista / Seven, Leopard / Snow), le Juno-Gi agit comme une inter­face audio­nu­mé­rique bidi­rec­tion­nelle à très faible latence. Les entrées et sorties audio / Midi physiques sont égale­ment concer­nées par le trans­fert de données avec l’ap­pli­ca­tion infor­ma­tique. Seule restric­tion, l’au­dio over USB ne fonc­tionne pas simul­ta­né­ment à la lecture d’un fichier Midi / audio depuis la clé USB en façade.

 

Le Juno-Gi peut égale­ment opérer en mode clavier de commande. Les potards, faders et boutons sont alors capables d’en­voyer des contrô­leurs Midi type CC. En revanche, le multi­piste audio­nu­mé­rique, le D-Beam, les 2 boutons assi­gnables, la fonc­tion Chords et l’ar­pé­gia­teur ne fonc­tionnent pas dans ce mode, ce qui est très déce­vant ! De même, le Juno-Gi ne peut pas émettre simul­ta­né­ment sur 2 canaux Midi diffé­rents de part et d’autre du point de split, ce qui en fait somme toute un clavier de commande limité. Enfin, il existe une fonc­tion V-Link pour pilo­ter des images en synchro­ni­sa­tion avec des appa­reils compa­tibles avec ce format.

C’est à droite de cette section centrale que l’on découvre la grande nouveauté du Juno Gi : un multi­piste audio­nu­mé­rique 8 pistes, doté de commandes de trans­port complètes, de 6 faders et de sélec­teurs de coupure / acti­va­tion de piste. Les 8 pistes se partagent 4 faders (avec un bouton pour alter­ner entre les pistes 1–4 et 5–8), il y a un fader pour le volume global et un fader pour mixer un pattern Midi, que l’on peut ajou­ter en synchro à l’au­dio. Ceci permet de lancer les enre­gis­tre­ments audio avec un support ryth­mique, pas bête ! Tout à droite, 6 rota­tifs permettent de modi­fier le son en temps réel : niveau de réver­bé­ra­tion, EQ 3 bandes, coupure et réso­nance du filtre : c’est très déce­vant, il y avait de la place pour faire beau­coup mieux à cet endroit, pour les amou­reux de la synthèse intui­tive.

 

La qualité de construc­tion est variable : le synthé glisse sur notre support et les faders semblent très fragiles. Par contre, les boutons et les rota­tifs inspirent davan­tage confiance. Le clavier dyna­mique 5 octaves néces­site un temps d’ac­cli­ma­ta­tion car il est trop sensible ; par ailleurs, il n’a pas l’af­ter­touch, une décep­tion dans cette gamme tari­faire. À sa gauche, la section de modu­la­tion offre un stick Pitch­bend + modu­la­tion cher à Roland, enri­chi par 2 boutons de modu­la­tion assi­gnables (trans­po­si­tion d’oc­taves, tempo, porta­mento, enclen­che­ment de couches sonores, effets… en mode perma­nent ou momen­tané) et 2 boutons de sélec­tion / lecture des morceaux stockés sur la clé USB en façade.

 

 

 

Roland Juno-Gi

Utili­sa­tion facile

 

Roland Juno-Gi

La face arrière est très bien garnie : entrée / sortie Midi, sortie stéréo, prise casque, sortie « Song / click », 2 prises pour pédales, inter­face USB type B, poten­tio­mètre de contraste du LCD, lecteur de cartes SD/SDHC (cf. ci-après), prise pour alimen­ta­tion externe (type bloc au milieu) et inter­rup­teur marche / arrêt. La sortie « Song / click » permet d’en­tendre un métro­nome lorsqu’on lit des morceaux depuis le port USB en façade ; par contre, elle est inac­tive en lecture / enre­gis­tre­ment du multi­piste audio­nu­mé­rique. Dommage, cela aurait été bien pratique pour synchro­ni­ser un batteur live aux pistes audio. La section d’en­trées audio est un modèle du genre, qui permet au Juno-Gi de s’ac­com­mo­der avec tout type de source : entrée ligne stéréo (2 jacks) avec poten­tio­mètre de niveau et LED de crête couplée en façade, prise combo XLR / jack pour guitare (haute impé­dance) / micro avec sélec­teur de sensi­bi­lité et alimen­ta­tion Phan­tom pour micro statique (48 V / 10 mA maxi­mum). Exhaus­tif !

 

Sous le capot, une trappe permet d’ac­cueillir 8 batte­ries rechar­geables Ni-MH type AA/HR6, ainsi notre GI a une auto­no­mie de 2 à 3 heures pour attendre les renforts. Une diode en façade indique l’état du stock de muni­tions. Les commandes sont globa­le­ment claires et les menus bien pensés. La prise en main est donc immé­diate. La navi­ga­tion est on ne peut plus simple à travers les diffé­rentes pages-écrans, diffi­cile de se perdre, malgré le nombre impor­tant de para­mètres dans certaines sections. Le souci de l’er­go­no­mie est poussé en profon­deur : repré­sen­ta­tion graphique sur le LCD, utili­sa­tion de la touche Shift pour accé­lé­rer l’ac­tion de l’en­co­deur lorsque la plage de la valeur éditée est impor­tante, défi­le­ment des banques possible sous forme de liste et par caté­go­rie, motif d’au­di­tion des programmes, sélec­tion / acti­va­tion / coupure des couches sono­res… bien vu !

 

Armada sonore

Roland Juno-Gi

Le Juno-Gi renferme plus de 1.000 sons prêts à l’em­ploi. Les pianos acous­tiques sont de bonne qualité, bien échan­tillon­nés sur plusieurs niveaux de dyna­mique. Les diffé­rentes décli­nai­sons (presque trop nombreuses) et plusieurs multi­samples permettent de couvrir une vaste pano­plie de style musi­caux : clas­sique, roman­tique, jazz ou rock. Certains tirent parti de l’ef­fet de réso­nance sympa­thique sur les cordes. Pour les pianos élec­triques, c’est presque un sans faute, avec diffé­rentes décli­nai­sons de Fender, Wurlit­zer, Clavi­net, DX / FM échan­tillon­nés en multi­couches, usant et abusant de l’ex­cel­lente section d’ef­fets (wah-wah, tremolo, over­drive, compres­sion…). Les guitares acous­tiques sont de qualité variable : les cordes nylon ne nous ont pas embal­lés, contrai­re­ment aux guitares folk et autres cordes acier bien plus convain­cantes. Les guitares élec­triques proposent diffé­rents modèles très bien program­més, avec des attaques très réalistes, utili­sant diffé­rents effets à modé­li­sa­tion (simu­la­teurs d’am­pli, over­drive, distor­sions… mais aussi délai et chorus). Les orgues peuvent égale­ment profi­ter des effets internes : haut-parleur tour­nant, ampli, over­dri­ve… toutes les époques sont repré­sen­tées, du B3 le plus cracra au Farfisa le plus « cheesy », en passant par les Vox…

 

 

Roland Juno-Gi

Les ensembles de cordes sont amples, larges et très musi­caux. La dyna­mique permet un contrôle satis­fai­sant des diffé­rentes tech­niques de jeu, surtout avec un clavier externe de grande qualité.  Les cordes solo sont cepen­dant à la ramasse, criardes et peu convain­cantes. Pour les cuivres, la pano­plie est vaste : ensembles jazz / rock / pop expres­sifs, larges et très dyna­miques ; solos (trom­pettes, trom­bones, diffé­rents saxes, cors…) soignés et bien rendus. Les bois béné­fi­cient du même soin que les cuivres solo : flûtes, shaku­ha­chi, clari­nette, haut­bois, basson… Les chœurs sont à tomber, avec des scats jazz à multiples couches et des chœurs clas­siques ultra amples (« Aah » et « Mmh » en parti­cu­lier). On sent encore la touche des banques Spec­tra­so­nics déve­lop­pées il y a au moins 10 ans. On retrouve avec plai­sir quelques samples de banques Fair­light typique­ment Art Of Noise. Les basses sont une réus­site, bien rondes et expres­sives : on entend les bruits d’ongle sur les cordes de la basse acous­tique ; les basses élec­triques offrent une très belle fret­less et diffé­rents jeux pick / pull / slap bien claquants ; les basses synthé­tiques sont bien program­mées, captu­rées sur des machines pres­ti­gieuses : Mini, OBX, TB-303, Jupi­ter, Juno… tant qu’on est aux sons synthé­tiques, le Juno-Gi en propose plusieurs centaines, là encore très bien program­més : un paquet incroyable de leads (il y en a presque trop !) avec clins d’œil non feints à certains gros modu­laires vintage, des nappes analo­giques / numé­riques / hybrides à perte de vue, de beaux cuivres synthé­tiques et quelques strings analo­giques typique­ment Jupi­ter / Juno / JX. Termi­nons par les percus­sions, couvrant tous les styles de jeu : kits acous­tiques, jazz / pop / rock – kits élec­tro­niques qui font la part belle aux TR vintage, percus­sions ethniques et orches­tra­les… bref, énor­mé­ment de sons internes en Rom (parfois trop de décli­nai­sons !), une qualité d’échan­tillon­nage globa­le­ment élevée et une program­ma­tion très rigou­reuse.

 

 

Synths Mono
00:0001:17
  • Synths Mono01:17
  • Synths Arpeg01:35
  • Synths Poly01:30
  • Synths Pads01:34
  • Synths Artie00:24
  • Synths Cool00:55
  • Piano El101:11
  • Piano El201:02
  • Piano Ac01:13
  • Organs01:45
  • Clav-Harpsi00:48
  • Guitars Ac01:20
  • Guitars El01:40
  • Guitars ElDisto00:30
  • Bass Ac-El01:18
  • Bass Synth01:20
  • Strings01:28
  • Brass Solo01:20
  • Brass Ens01:15
  • Wood­winds01:33
  • Vibra00:38
  • Choirs01:28
  • Drums Ac01:16
  • Drums El01:19

 

 

Edition limi­tée

 

Roland Juno-Gi

Le moteur sonore du Juno-Gi est un lecteur d’échan­tillons utili­sant une Rom non exten­sible de 128 Mo, offrant 128 voix de poly­pho­nie. Le fonc­tion­ne­ment normal de la partie synthé est le Live Set. On en trouve 1379 en Rom et 256 en RAM. Pour s’y retrou­ver, les Live Sets sont orga­ni­sés en 10 caté­go­ries et 100 favo­ris. Chaque Live Set est une combi­nai­son de 1 à 4 Tones (programmes élémen­taires), que l’on peut arran­ger en 2 + 2 couches de part et d’autre d’un point de split program­mable. La mémoire renferme 788 Tones (256 au format GM2) et 14 kits de percus­sions (9 au format GM2). L’édi­tion s’ef­fec­tue par offset des para­mètres de ces Tones figés en Rom et la sauve­garde au sein des 256 Live Sets utili­sa­teur. Elle s’opère selon 2 modes : basique ou pro. En mode basique, on accède à peu de para­mètres : type de Tone (normal ou kit ryth­mique), mémoire d’ori­gine (Preset ou GM2), numéro de programme, volume, pano­ra­mique, acti­va­tion, réserve de poly­pho­nie, octave, pitch, accor­dage fin, réponse au Pitch­bend, routage vers les effets d’in­ser­tion ou les sorties physiques, niveau de départ chorus et niveau de départ réverbe. Une page est dédiée aux réglages précis de la tessi­ture, avec fondu haut et bas, mais pas de fenêtre de vélo­cité.

 

 

Roland Juno-Gi

En mode « pro », on rentre un peu plus dans la synthèse : para­mètres affec­tant le pitch (legato, porta­mento, enve­loppe dédiée 4 temps / 5 niveaux), filtre (3 types de passe-bas / 1 passe-haut / 1 passe-bande / 1 peak, fréquence de coupure avec suivi de clavier, vélo­cité et enve­loppe multi­seg­ment avec suivi de clavier et vélo­cité sur diffé­rents segments, réso­nance avec action de la vélo­cité), volume final (vélo­cité, suivi de clavier, enve­loppe multi­seg­ment dyna­mique comme pour le filtre) et 2 LFO (vitesse, synchro à l’hor­loge Midi, actions sépa­rées sur pitch / filtre / volume et pano­ra­mique). Cette section dite « pro » est encore trop light à notre goût : on ne peut pas chan­ger les formes d’onde ni leur inter­ac­tion (synchro, modu­la­tion en anneau…), le réglage des valeurs se limite à des offsets des réglages d’usine (mis à part le type de filtre), il n’y a pas d’ac­cès aux formes d’ondes des LFO, pas de matrice de modu­la­tion… bref, on est plus proche du lecteur GM très amélioré que du véri­table synthé.

 

Arpé­gia­teur & Co

Roland Juno-Gi

Le Juno-Gi dispose d’une fonc­tion mémoire d’ac­cords ; on peut ainsi jouer diffé­rents types d’ac­cords préré­glés à partir du clavier (17 types couvrant chaque touche sur une octave), dans diffé­rents modes de repro­duc­tion, dont un astu­cieux mode guitare, qui permet d’égre­ner un accord progres­si­ve­ment en fonc­tion de la vitesse de frappe, dans un ordre à défi­nir. Pas mal… Mieux, un puis­sant arpé­gia­teur est présent. Il offre 128 styles en Rom, chacun pouvant conte­nir plusieurs varia­tions, 10 modes de jeu (diffé­rents ordres de repro­duc­tion des notes, modes accord, glis­sando, phra­ses…), un réglage de réponse à la vélo­cité, une éten­due de jeu sur plus ou moins 3 octaves, un Shuffle program­mable (inten­sité et réso­lu­tion) et un canal de desti­na­tion en cas de split (Lower, Upper ou les deux). Il est même possible d’im­por­ter ses propres motifs d’ar­pèges à partir de fichiers stockés sur une carte SD et de les stocker dans l’une des 64 mémoires RAM. Il faut donc un lecteur de cartes SD et un ordi­na­teur pour ce faire. On peut impor­ter des fichiers SMF type 0 (exten­sion « mid »), à concur­rence de 500 notes. Dommage qu’on ne puisse direc­te­ment utili­ser les 2 ports USB, peut-être à l’oc­ca­sion d’une mise à jour d’OS ou de la mise sur le marché d’un éditeur…

 

Audio­nu­mé­rique à bord

Roland Juno-Gi

Le Juno-Gi intègre une section multi­piste audio­nu­mé­rique 8 pistes, avec chacune 8 pistes virtuelles, travaillant à 44,1 kHz avec un codage maison pour la réso­lu­tion. On peut donc enre­gis­trer un total de 64 pistes et en sélec­tion­ner 8 pour la repro­duc­tion. La lecture se fait à partir des commandes temps réel (trans­port et mixage). Pour chaque piste, on accède via le menu aux réglages du volume, du pano­ra­mique, du départ vers la réverbe globale, des 3 bandes de l’EQ (bandes extrêmes semi-para­mé­triques et bande centrale para­mé­trique) ; on choi­sit aussi laquelle des 8 pistes virtuelles est à repro­duire. Un mode « Stereo Link » permet de régler simul­ta­né­ment les para­mètres de 2 pistes adja­centes. La lecture peut se faire entre 2 points au choix, en linéaire ou en boucle. Pour enre­gis­trer, c’est très simple : choix de la source – interne ou externe, ajus­te­ment des niveaux (contrôle avec diode de satu­ra­tion en façade et affi­chage graphique du niveau à l’écran) et choix de la (des) piste(s) de desti­na­tion parmi les 8 × 8 pistes. On peut enre­gis­trer 2 pistes simul­ta­né­ment, avec effet d’in­ser­tion + réverbe sur la source. L’en­re­gis­tre­ment s’opère en linéaire ou en boucle, avec possi­bi­lité de faire des punch in / out manuels ou auto­ma­tiques. Une fonc­tion Undo / Redo permet de reve­nir sur une action, mais il n’y a qu’un seul niveau d’an­nu­la­tion. Il est égale­ment possible de remixer plusieurs pistes en mono ou stéréo, avec appli­ca­tion de l’ef­fet d’in­ser­tion ou de réverbe.

 

Roland Juno-Gi

L’édi­tion des enre­gis­tre­ments audio est limi­tée, sur le Juno-Gi : copie de portion de piste avec répé­ti­tion, dépla­ce­ment, extrac­tion, échange, suppres­sion, import depuis une carte SD (wav, aiff), export (en format wav 16 bits / 44,1 kHz). On est loin d’un logi­ciel dédié. Heureu­se­ment, on peut expor­ter / impor­ter des pistes stéréo pour édition externe, comme nous le verrons plus tard.  La sauve­garde des données s’opère sur carte SD unique­ment. Une carte de 2 Go est incluse, offrant 12 heures d’en­re­gis­tre­ment. La machine est compa­tible avec des cartes SD/SDHC de 1 à 32 Go, soit 192 heures maxi­mum. L’ana­lyse de ces chiffres montre qu’il y a une compres­sion interne des données d’un facteur 2 envi­ron. Signa­lons au passage quelques limi­ta­tions : un morceau ne peut dépas­ser 2 Go, soit 1 heure 30 en 8 pistes, ce qui devrait suffire ; en utili­sant plusieurs pistes simul­ta­nées, on divise d’au­tant la durée, même si certaines portions sont silen­cieuses. Aux 8 pistes audio, on peut ajou­ter une piste ryth­mique Midi, histoire de s’ac­com­pa­gner en enre­gis­tre­ment ou relec­ture. C’est d’ailleurs le seul moyen de repro­duire une séquence avec l’au­dio, le Juno-Gi n’em­barquant pas de véri­table séquen­ceur multi­piste. La piste ryth­mique se décom­pose en patterns assem­blés en arran­ge­ments. L’édi­tion se fait avec une grande préci­sion et affi­chage graphique des notes (type piano roll), on peut impor­ter des fichiers SMF à partir de la carte SD ou partir d’un des 371 patterns en Rom. On sauve­garde ensuite son travail dans l’une des 99 mémoires en RAM ou au sein d’un morceau. Le Juno-Gi peut ainsi gérer 99 morceaux audio / ryth­mique Midi en mémoire.

 

Effets pour tous

Roland Juno-Gi

La partie synthé offre 4 proces­seurs d’ef­fets : 2 multi-effets d’in­ser­tion, 1 chorus et 1 réverbe. Comme nous l’avons déjà vu, chaque Tone d’un Live Set peut être routé vers un multief­fet et dispose d’un réglage de départ vers le chorus et la réverbe. Les 2 multief­fets stéréo peuvent être routés en série ou en paral­lèle. Chacun offre 79 algo­rithmes variés et de grande qualité, avec bien souvent plus de 10 para­mètres par effet. Dans la liste, on trouve des EQ et leurs variantes (multi­bandes stéréo para­mé­triques ou graphiques, suppres­seurs, filtres, Enhan­cer), des modu­la­tions (wah-wah, haut-parleur tour­nant, formants de voix, phasers, modu­la­teur en anneau, tremolo, pano­ra­mique, slicer, flan­ger, chorus, effet 3D), effets guitares (OD, distor­sion, simu­la­teur d’am­pli), effets non linéaires (compres­seur, limi­teur, gate), délais, effets lo-fi, pitch Shif­ter, réverbe, réso­nance sympa­thique, effets doubles et voco­deur. Ouf ! Le voco­deur utilise l’en­trée micro appliquée sur un son de synthé interne, ce qui est limité compte tenu des nombreuses entrées audio. Les para­mètres tempo­rels sont synchro­ni­sables à l’hor­loge Midi. Suivant l’al­go­rithme, certains para­mètres présé­lec­tion­nés sont assi­gnables à des CC Midi ou à des contrô­leurs physiques, merci ! Les effets chorus (3 types) et réverbe (5 types) globaux sont un peu moins four­nis, mais leur niveau de qualité reste élevé.

 

Roland Juno-Gi

La section effets serait on ne peut plus clas­sique si elle se limi­tait là. Mais le Juno-Gi offre une seconde série d’ef­fets dédiés à la section multi­piste : un multi-effet d’in­ser­tion, une réverbe et une boîte à outils de maste­ring. Le multi-effet comprend des programmes pour 3 types d’ins­tru­ments : guitare, micro et ligne. Il est très sophis­tiqué, puisqu’on peut combi­ner plusieurs programmes en algo­rithmes avant de les sauve­gar­der en mémoire interne. Par exemple, la banque guitare offre des chaînes du type Amp -> EQ -> Noise Suppres­sor -> Compres­sor -> Delay -> Stereo Chorus => Stereo Reverb. Pour la banque micro, on des combi­nai­sons du type Compres­sor -> Enhan­cer -> EQ -> Noise Suppres­sor -> Delay. Et pour la banque ligne stéréo, on trouve des choses du genre Input => 3-Band Compres­sor => Mixer => Limi­ter => Output. Les programmes sont très sophis­tiqués, avec souvent plus de 10 para­mètres par effet. Certains utilisent des effets COSM, modé­li­sa­tion de machines célèbres telles que des amplis Fender, Vox, Matchless, Mesa Boogie, Marshall, Hughes & Kett­ner… L’ef­fet global de réverbe est analogue à celui de la section synthé.

 

Roland Juno-Gi

Enfin, la boîte à outils de maste­ring permet de fina­li­ser en stéréo les pistes audio 2 par 2. Là encore, on dispose d’un certain nombre d’al­go­rithmes chaî­nant plusieurs effets orien­tés maste­ring, par exemple Input => 3-Band Compres­sor => Mix => Limi­ter => Output. Les effets d’in­ser­tion peuvent être sauve­gar­dés en mémoire interne ou dans l’un des 99 morceaux. Le résul­tat de l’opé­ra­tion de maste­ring peut être exporté au format « wav » 16 bits / 44,1 kHz sur la carte SD, avec une limite de 6h40 en mono ou 3h20 en stéréo (ce qui corres­pond à 2 Go de données). On pourra ainsi échan­ger les données audio avec la version 8.5 de Sonar LE de Cake­walk livrée avec la machine et fina­li­ser un morceau sur CD. Pour termi­ner la visite de cette formi­dable section effets, signa­lons la présence d’un EQ maître 3 bandes (là aussi, bandes extrêmes semi-para­mé­triques et bande centrale para­mé­trique), qui vient globa­le­ment affi­ner le son de l’en­semble des sections du Juno-Gi, idéal pour donner une touche finale suivant l’en­vi­ron­ne­ment sonore dans lequel on se trouve. Les barou­deurs appré­cie­ront…

 

Conclu­sion

Au final, le Juno Gi est une machine assez complète et origi­nale, dotée d’une banque sonore qui tient très bien la route, un arpé­gia­teur bien pensé, un multi­piste audio­nu­mé­rique pour travailler avec des instru­ments acous­tiques, un lecteur de morceaux audio / Midi, plein d’ef­fets variés, un inter­façage avec le monde infor­ma­tique… bref, autant d’atouts qui lui permettent de se sentir à l’aise sur tous les terrains. On regrette toute­fois le manque de profon­deur de la section synthé et la dispa­ri­tion du séquen­ceur, segmen­ta­tion oblige avec la gamme Fantom. Nous restons donc un cran en dessous de la works­ta­tion clas­sique, si l’on s’en réfère à la puis­sance globale, l’ab­sence de sampling et la qualité de construc­tion. Bref, un synthé orienté live assez poly­va­lent et mobile, pour peu qu’on prenne soin de bien l’em­bal­ler, qui pourra égale­ment inté­res­ser les compo­si­teurs multi-instru­ments sur tous les fronts musi­caux.

 

Points forts
  • Prise en main aisée et intuitive
  • Commandes directes bien pensées (hors section synthèse)
  • Effets de qualité et en nombre suffisant
  • Compacité, légèreté et autonomie
  • Multipiste audio numérique intégré
  • Connectique complète
  • Nombre des programmes
  • Qualité sonore générale
  • Audio et Midi over USB
  • Puissant arpégiateur intégré
Points faibles
  • Commandes directes insuffisantes pour la section synthèse
  • Interface USB en façade limitée à la lecture de fichiers Midi / audio
  • Edition « pro » limitée pour la section synthé
  • Edition trop basique pour le multipiste audio
  • Qualité sonore moyenne de certaines guitares nylon et cordes solo
  • Absence de séquenceur
  • Pas d’import de samples
  • Pas d’éditeur dédié fourni
  • Clavier spongieux et sans aftertouch
  • Construction un peu light
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.