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Waldorf Rocket
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Test du Waldorf Rocket

Synthétiseur hybride analogique/numérique de la marque Waldorf

Prix public : 244 € TTC
Test écrit
68 réactions
Le son du pavé
6/10
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Alors que nous attendions impatiemment le Pulse 2 depuis plus d’un an, c’est un petit module au doux nom de Rocket qui est venu nous jouer des salades sonores début 2013. Ignition !

Quelques semaines avant Frank­furt 2013, nous scru­tions la moindre infor­ma­tion concer­nant la dispo­ni­bi­lité du Pulse 2. Mais Waldorf nous a fait la surprise de présen­ter un petit synthé au format module à un prix ultra compact : le Rocket. Tota­le­ment diffé­rent du Pulse 2 dans la concep­tion, il offre pour deux centaines d’eu­ros un oscil­la­teur élaboré et un véri­table filtre analo­gique. Voyons ce que les autres éléments permettent d’en faire et comment ça sonne. 

Pavé noir

Waldorf Rocket

Le Rocket reprend le même code couleurs que le Pulse 2 : séri­gra­phie verte sur fond noir. La coque est cepen­dant en plas­tique assez rigide, seul le dessus est en métal. Le module est trapu (19 × 19 cm) et ressemble à un pavé une fois posé à plat sur ses petits patins. Le panneau de commandes est assez dépouillé : 10 potards, 8 sélec­teurs à 2 ou 3 posi­tions et un bouton à diode (« Launch ») servant à déclen­cher le son sans faire appel à un clavier externe et à visua­li­ser l’ac­ti­vité MIDI. Les potards sont assez gros, mais bran­lants sur leur grand axe ; les sélec­teurs à bascule sont en revanche francs. Les 4 sections sont immé­dia­te­ment iden­ti­fiables : oscil­la­teur, VCF, VCA / enve­loppe et LFO / arpé­gia­teur. Tout est clair, une fois qu’on a pigé les réglages exotiques de l’os­cil­la­teur. Parmi les potards, il y a un réglage de volume casque qui n’af­fecte pas la sortie ligne, elle-même dépour­vue de potard de volu­me… quel choix bizarre !

À l’ar­rière, la rigueur est de rigueur : entrée/sortie MIDI doublée d’une prise USB, entrée ligne VCF IN (jack 6,35) pour trai­ter un signal externe (bien vu !), sortie audio ligne (jack 6,35) et sortie casque (mini-jack). La prise USB a un double rôle : le MIDI et l’ali­men­ta­tion de la machine, soit via un cordon USB, soit via le transfo secteur / USB fourni. Sans oublier le petit inter­rup­teur en retrait pour chan­ger de canal MIDI. Par contre, pas d’in­ter­rup­teur marche / arrêt. Rien de trans­cen­dant donc, à part l’en­trée audio.

Terri­toire sonore

Waldorf Rocket

Dès la première écoute, le Rocket affiche un son moderne, épais et franc. On appré­cie la poly­va­lence de l’os­cil­la­teur unique, sans être gênés par sa nature numé­rique. Le son est propre des graves aux aigus, pas d’ar­te­fact numé­rique en vue d’oreille. Le mode para­pho­nique réserve une belle surprise avec ses 8 dents de scie simul­ta­nées bien larges ; après avoir maîtrisé les phéno­mènes de redé­clen­che­ment de l’en­ve­loppe unique lors du jeu en accords, on modi­fie son style de jeu pour des résul­tats plus natu­rels.

Le filtre multi­mode est agréable, avec une belle colo­ra­tion ; nous en avons parti­cu­liè­re­ment appré­cié le mode passe-haut qui main­tient un niveau audio élevé. La réso­nance très pronon­cée permet des créer des percus­sions bien claquantes, atten­tion aux niveaux ! La distor­sion Boost salit le son de manière assez peu subtile, mais c’est a priori pour cela qu’elle est prévue. Un dosage progres­sif du gain aurait été préfé­rable, surtout pour mieux maîtri­ser le mode para­pho­nique où les satu­ra­tions sont souvent trop pronon­cées.

Wave­Fil­te­rArp
00:0001:10
  • Wave­Fil­te­rArp 01:10
  • Wave­Fil­te­rArp Boost 01:04
  • Para­pho­nic 00:30
  • Para­pho­nic Boost 00:28
  • HPF 00:32
  • HPF Boost 00:26
  • Chor­dArp 00:34
  • Chor­dArp Boost 00:38
  • Fast band-pass filter FX with a variety of different cutoff levels00:15
  • Saw patch twea­ked through various chords in real time00:25
  • Filthy raved up stabs using one of the synth’s chords00:08
  • A dirty unison saw bass with a high glide time00:09

Synthèse maison

Monde exté­rieur

Le Rocket se connecte au monde numé­rique via le MIDI et l’USB, sur un canal à déter­mi­ner. Cela permet de pilo­ter le Rocket à distance, de dumper un programme (dans les 2 sens) et mettre à jour l’OS. Il n’existe à ce jour qu’une appli­ca­tion gratuite maison pour iPad, bapti­sée Rocket Control. Elle permet d’édi­ter les sons depuis l’iPad (repré­sen­ta­tion de la façade à l’iden­tique), d’en jouer via un mini-clavier et de gérer les sons. Un flyer dans la boîte du Rocket parle d’un plug-in VST télé­char­geable gratui­te­ment en version LE, mais le code de déblo­cage ne fonc­tionne pas. Pour une poignée de dollars, on se rabat­tra donc sur un éditeur stan­da­lone (stable et dispo) ou VST (en fina­li­sa­tion) ici.

Il n’y a quasi­ment rien en commun entre le Rocket et le Pulse 2. Le Rocket n’est pas un Pulse 2 dégradé, chacun ses compo­sants. D’abord, les oscil­la­teurs sont tota­le­ment numé­riques. À la base, le Rocket est mono­dique et peut géné­rer des ondes impul­sion à largeur variable ou dent de scie. Une fois l’onde choi­sie via un sélec­teur à 2 posi­tions, on en fait varier le contenu harmo­nique à l’aide des potards Wave et Tune : avec l’onde impul­sion, Wave fait varier la largeur d’im­pul­sion de 0 à 50 % sur sa première moitié de course ; sur la seconde moitié, on règle tour à tour la modu­la­tion de largeur d’im­pul­sion puis la vitesse de modu­la­tion ; un peu curieux tout ça…

Avec l’onde dent de scie, Wave a un rôle diffé­rent : sur sa première moitié de course, on règle le temps de synchro­ni­sa­tion de l’os­cil­la­teur avec un oscil­la­teur fictif inté­gré, tandis que Tune règle la fréquence initiale de l’os­cil­la­teur esclave ; sur la seconde moitié de course de Wave, on ajoute progres­si­ve­ment de 2 à 8 formes d’ondes en dent de scie ; Tune permet alors de doser le Detune, de créer des inter­valles fixes ou de passer en mode para­pho­nique ; dans ce dernier cas, on peut jouer un accord jusqu’à 8 notes. C’est sympa d’avoir autant d’op­tions acces­sibles avec seule­ment 1 sélec­teur et 2 potards, mais la prise en main n’est quand même pas aisée. Un Glide permet de gérer le temps de porta­mento sur les notes liées. 

Variable d’état

Waldorf Rocket

La sortie de l’os­cil­la­teur est alors routée vers le VCF, accom­pa­gnée le cas échéant du signal externe présent à l’en­trée audio. Là encore, le filtre n’a rien à voir avec celui du Pulse 2. Il s’agit d’un VCF multi­mode réso­nant de type variable d’état 2 pôles, alors que celui du Pulse 2 est un filtre en échelle. On trouve les modes passe-bas, passe-haut et passe-bande, sympa !

La coupure est modu­lable par le suivi de clavier (0 – 50 – 100 %), l’en­ve­loppe (modu­la­tion posi­tive unique­ment) ou le LFO. La vélo­cité pilote la quan­tité de modu­la­tion de l’en­ve­loppe. Le filtre peut entrer en auto-oscil­la­tion quand on abuse de la réso­nance. En sortie de filtre, le signal peut être saturé dans la section VCA. Une fois de plus, ce circuit n’a rien à voir avec celui du Pulse 2. Déci­dé­ment, ces machines n’ont rien en commun, mis à part les VCA à OTA.

Modu­la­tions limi­tées

Waldorf Rocket

L’unique enve­loppe est peu puis­sante : l’at­taque est fixe à 1 ms, le para­mètre Decay règle à la fois le temps de déclin et le temps de relâ­che­ment (sauf si le para­mètre Release est sur off) et le Sustain est une simple affaire de marche (100 %) / arrêt (0 %). On a connu fran­che­ment mieux comme enve­loppe, là c’est un peu limite ! Le LFO est tout aussi basique : 3 formes d’onde (carré, triangle, dente de scie – donc pas de S&H), un réglage de vitesse (0,05 Hz à 50 Hz ou synchro MIDI suivant diffé­rentes divi­sions tempo­relles) et un réglage de profon­deur – il peut être assi­gné au pitch ou au VCF.

S’y ajoute un vibrato « caché » pilo­table via la molette de modu­la­tion ; sa vitesse est modi­fiable via CC MIDI unique­ment. Enfin, un tout petit arpé­gia­teur peut se super­po­ser au LFO (les deux ne peuvent coexis­ter). On peut en régler la tessi­ture (1 à 4 octaves), le sens de lecture (haut, alter­na­tif, aléa­toi­re… mais pas bas !) ou sélec­tion­ner l’un des 8 motifs élabo­rés en mémoire.

Conclu­sion

Le Rocket est donc un petit module sympa­thique avec un carac­tère sonore bien trempé. La consti­tu­tion origi­nale de son oscil­la­teur et son filtre multi­mode forment une belle paire d’ou­tils sonores. La distor­sion est utile mais un peu raide en mode para­pho­nique. Les modu­la­tions sont incon­tes­ta­ble­ment le point faible de la machine, tout comme la connec­tique limi­tée. Pour le prix d’un plug, il appor­tera au musi­cien live un grain origi­nal et de quoi s’ex­pri­mer pour sortir du lot.

Télé­char­gez les fichiers sonores (format FLAC)

 

6/10
Points forts
  • Le caractère sonore bien trempé
  • L’oscillateur assez souple
  • Le mode paraphonique
  • Le filtre multimode résonant
  • La saturation en sortie de VCA
  • Le petit arpégiateur bienvenu
  • La mémoire interne
  • L’entrée audio bien utile
  • Le prix plancher
Points faibles
  • L’ergonomie de la section oscillateur
  • L’enveloppe trop dépouillée
  • Le LFO sous-spécifié
  • Les potards un peu lâches
  • La connectique minimaliste
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.