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Pédago
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L'anticipation et l'appoggiature

Les bases de l'harmonie - 28e partie

Bienvenue dans l'article d'aujourd'hui, où nous poursuivons notre exploration des décalages dans le domaine harmonique. La dernière fois, nous avions vu les retards, explorons aujourd'hui son contraire, l'anticipation, et sa petite cousine, l'appoggiature.

L'anticipation et l'appoggiature : Les bases de l'harmonie - 28e partie
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L’an­ti­ci­pa­tion

Le retard et l’an­ti­ci­pa­tion sont deux phéno­mènes en miroir l’un de l’autre. Comme nous l’avons vu, le retard prolonge une note d’un accord précé­dent dans un nouveau contexte. L’an­ti­ci­pa­tion quant à elle fait exac­te­ment l’in­verse, en annonçant un accord par une note présente déjà dans le contexte précé­dent l’ac­cord en ques­tion. Dans les deux cas, nous pouvons passer par une phase « disso­nante » récla­mant une réso­lu­tion sur l’ac­cord suivant.

Tout comme le retard, la réso­lu­tion de l’an­ti­ci­pa­tion se fera par mouve­ment conjoint ascen­dant ou descen­dant. Mais au contraire du retard, l’an­ti­ci­pa­tion se produira sur un temps faible. Enfin, on consi­dère géné­ra­le­ment que l’an­ti­ci­pa­tion est plus courte que le retard.

L’exemple suivant présente une anti­ci­pa­tion, avec la note X tota­le­ment étran­gère à l’ac­cord Y mais réelle de l’ac­cord Z dont elle annonce l’ar­ri­vée.

anticipation
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L’ap­pog­gia­ture

L’ap­pog­gia­ture est un phéno­mène qui se rapproche quant à lui davan­tage du retard, et nous allons voir pourquoi. Il faut tout d’abord distin­guer l’ap­pog­gia­ture mélo­dique de l’har­mo­nique et l’ap­pog­gia­ture brève de l’ap­pog­gia­ture longue. L’ap­pog­gia­ture mélo­dique trouve sa réso­lu­tion sur une note, l’ap­pog­gia­ture harmo­nique sur un accord. Parfai­te­ment cohé­rent !

Les appog­gia­tures brèves sont beau­coup plus faci­le­ment repé­rables et carac­té­ris­tiques que les appog­gia­tures longues. Il s’agit de petites « péte­zouilles » sonores, souvent situées un ton ou un demi-ton au-dessus ou au-dessous de la note ou de l’ac­cord réso­lu­tif. Il n’y a pas vrai­ment de notion de durée les concer­nant., Ces petites miettes sonores sont carac­té­ri­sées sur la portée par une note barrée.

appoggiatures brèves mélodiques
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appoggiature brève harmonique
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Les appo­gia­tures longues sont quant à elles repré­sen­tées par une petite note non barrée cette fois. Elles ont une véri­table durée qui est fonc­tion de la nature de cette note (double-croche, croche, etc.). La durée de la petite note est alors reti­rée de la note réso­lu­tive.

Les appog­gia­tures longues peuvent égale­ment être repré­sen­tées graphique­ment par des notes normales. Mais alors me direz-vous, quel inté­rêt de les repré­sen­ter en petites notes ? Tout simple­ment parce que cela permet de donner un repère visuel d’in­ter­pré­ta­tion. On indique ainsi que les notes prin­ci­pales de la mélo­die ne sont pas les notes d’ap­pog­gia­ture mais les notes réso­lu­tives.

Mais quoi qu’il en soit, qu’elle soit longue ou brève, l’ap­pog­gia­ture harmo­nique est toujours carac­té­ri­sée par une note étran­gère à l’ac­cord de réso­lu­tion. En cela, elle se rapproche du retard. Et tout comme lui, l’ap­pog­gia­ture se réalise prin­ci­pa­le­ment sur les temps forts (même si elle peut égale­ment se réali­ser sur les temps faibles), le plus souvent aussi direc­te­ment sur la pulsa­tion. Sauf qu’à la diffé­rence du retard, elle n’a pas d’ac­cord ou de note prépa­ra­toires. Elle tombe un peu du ciel en somme. C’est d’ailleurs bien souvent la défi­ni­tion donnée de l’ap­pog­gia­ture : un retard sans prépa­ra­tion.

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