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Leapwing Audio StageOne 2
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Test de Leapwing StageOne 2

Traitements ou encodeurs stéréo logiciels de la marque Leapwing Audio

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Test écrit
19 réactions
L’appel du grand large…
9/10
Award Valeur sûre 2023
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S’il existe quantité de plug-ins pour gérer l’image stéréo d’un signal, peu peuvent se vanter de le faire de manière simple et transparente. Or, c’est bien le but que s’est fixé Leapwing audio avec cette seconde version de StageOne qui pourrait bien devenir un futur standard en la matière…

Test de Leapwing StageOne 2 : L’appel du grand large…

Parmi l’ar­se­nal de trai­te­ments utili­sés au mixage comme au maste­ring, les proces­seurs d’image stéréo font figure de mal-aimés auprès de pas mal d’in­gés son ou de home studistes. Si tout un chacun admet l’in­té­rêt de pouvoir élar­gir une image autre­ment qu’en jouant avec les pano­ra­miques de piste, de pouvoir jouer avec cette dernière en fonc­tion de la progres­sion du morceau (il est courant d’élar­gir sur les refrains, par exemple), le fait est que l’usage de ces joujoux pose bien souvent des problèmes de dépha­sage du signal, compro­met­tant la compa­ti­bi­lité mono de ce dernier. Or, celle-ci demeure primor­diale pour la porta­bi­lité du mix : en marge des casques ou des systèmes hi-fi, quan­tité de systèmes de diffu­sion fonc­tionnent en effet en mono (HP de portable ou de tablette, enceintes blue­tooth, système public adress, sono diverses et variées…).

Et sans même parler de diffu­sion mono, on souli­gnera à quel point l’usage incon­si­déré des trai­te­ments stéréo peut souvent abou­tir à une dégra­da­tion signi­fi­ca­tive du mix : il n’est pas rare de voir des images stéréo complè­te­ment écar­te­lées, dont la largeur se fait au détri­ment de l’éner­gie du morceau en raison d’un centre qui devient fanto­ma­tique.

Bref, vous trou­ve­rez plus d’un ingé son pour regar­der les proces­seurs de stéréo avec méfiance, même s’il existe malgré tout quelques solu­tions quali­ta­tives, misant notam­ment sur un enco­dage Mid/Side du signal plutôt que des astuces plus problé­ma­tiques (l’ef­fet Haas, utilisé par beau­coup d’élar­gis­seurs stéréo, pose de vrais problèmes de phase en intro­dui­sant un micro delay du signal traité).

Parmi ces derniers, on citera notam­ment le fameur DrMS, réfé­rence du domaine mais dont les très nombreux réglages rendent l’usage du plug-in assez complexe. Autre­ment plus simple mais effi­cace et propre, on évoquera égale­ment le très inté­res­sant module Imager livré avec la suite Ozone d’Izo­tope. Reste qu’à l’op­posé du DrMs, on manque­rait presque alors trop de contrôle sur le trai­te­ment, en dépit du côté multi­bande. On n’est pas faché en tout cas de voir Leap­wing nous propo­ser sa version du proces­seur stéréo avec StageOne 2. En quelques années, l’édi­teur s’est en effet forgé une solide répu­ta­tion auprès des profes­sion­nels du mixage comme du maste­ring pour la qualité de ses plug-ins, et notam­ment de Bob Katz qui ne tarit pas d’éloge sur leur compres­seur multi­bande.

Rapport de Stage

StageOne - globalL’in­ter­face, comme toujours avec Leap­wing, est un modèle du genre en termes de design comme d’er­go­no­mie. Compre­nez par là qu’on dispose non seule­ment des options de base utiles au quoti­dien (gestion­naire de preset, compa­rai­son A/B, undo/redo, redi­men­sion­ne­ment par cliqué/glissé), mais que la facture graphique de l’in­ter­face, avec ses couleurs bleues sombres, s’avère d’une grande clarté en termes de contrastes, de lisi­bi­lité et d’or­ga­ni­sa­tion.

Ceux qui connais­sait la première version du plug-in ne seront pas dépay­sés, bien que de nombreuses nouveau­tés soient à l’ordre du jour, à commen­cer par la possi­bi­lité de faire du trai­te­ment en multi­bande. La fenêtre se divise ainsi en trois bandes hori­zon­tales pour le bas, les médiums et les aigus, avec possi­bi­lité de jouer sur les deux fréquences de coupure qui défi­nissent les trois bandes via deux sliders se trou­vant au centre de l’in­ter­face, sur son visua­li­seur même. Pour chaque tranche, on trou­vera les mêmes commandes.

StageOne - enlargeWIdth déter­mine la largeur stéréo de la bande, en sachant que tout ce qui n’est pas au centre de l’image stéréo va être étiré de plus en plus vers les côtés à mesure qu’on pousse le réglage. En allant vers des réglages néga­tifs, on peut évidem­ment réduire l’image jusqu’au mono…

Un peu plus inat­tendu, Depth joue sur l’im­pres­sion de profon­deur en ajou­tant des réflexions direc­tion­nelles au signal : une sorte de trai­te­ment emprun­tant au prin­cipe de la réverbe mais qui s’avère nette­ment plus discret et concourt à ce que l’élar­gis­se­ment du signal ne se traduise pas par une perte de substan­ce…

Comme son nom l’in­dique, Phase Reco­very iden­ti­fie les micro­dé­ca­lages entre canal gauche et droit et réaligne tout ce petit monde pour éviter les problèmes de phase compro­met­tant la compa­ti­bi­lité mono…

StageOne - stereoizeMono Spread est à la base d’un trai­te­ment capable de stéréoi­ser un signal mono en garan­tis­sant toujours une complète compa­ti­bi­lité mono. Rien n’em­pêche toute­fois de l’uti­li­ser sur une source stéréo où il permet­tra d’élar­gir le centre fantôme du signal (faire proba­ble­ment passer du « side » dans le « mid »).

Center Gravity n’est enfin ni plus ni moins qu’un pano­ra­mique qui permet de dépla­cer le centre de l’image stéréo vers la gauche ou la droite.

StageOne - visualiseurTout cela dispo­nible donc pour chacune des trois bandes et désac­ti­vable par section tandis qu’un visua­li­seur central permet de voir l’ef­fet produit par StageOne. Et c’est sans doute sur ce dernier qu’on aura la plus grosse réserve, déjà parce qu’on aurait aimé dispo­ser de plusieurs modes de visua­li­sa­tions, mais surtout parce que les couleurs choi­sies par Leap­wing le rendent presque inuti­li­sable. Sous forme de nuages de points, ce dernier reprend l’idée du Nebula de Flux : on voit la répar­ti­tion stéréo en abscisse tandis que le spectre se déploie en hauteur. L’idée est bonne mais sur fond noir, le fait d’avoir mis le signal non traité en bleu indigo et le signal traité en turquoise clair a vite fait de créer une confu­sion visuelle. Même sans être dalto­nien, on peine en effet à voir quoi est quoi et cela est d’au­tant plus vrai qu’on ne peut pas para­mé­trer l’épais­seur des points comme le temps de réac­ti­vité de l’af­fi­chage.

Gageons que cela aurait été mieux avec deux couleurs bien tran­chées sur le fond noir (bleu vif et rouge par exemple, ou jaune et pourpre), tandis qu’on aurait appré­cié de pouvoir permu­ter avec des affi­cheurs plus clas­siques comme on en trouve dans Imager (un gyono­mètre notam­ment).

XXL

L’im­por­tant n’est toute­fois pas là mais dans la qualité du trai­te­ment même, et sur ce coup, Leap­wing ne trahit pas sa répu­ta­tion d’ex­cel­lence, d’abord parce que l’élar­gis­se­ment est effi­cient. Voyez cet exemple où la stéréo a été élar­gie de 30% sur l’en­semble du spectre. Outre les guitares sur les côtés, obser­vez le dépla­ce­ment du shaker à gauche :

COMEinspi-Origi­nal
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  • COMEinspi-Origi­nal00:17
  • COMEinspi-Stage200:17

Évidem­ment, grâce au multi­bande, on peut ne pas toucher à ce qui se trouve sous les 200 Hz, et même l’étroi­ti­ser :

COMEinspi-Stage2­Nar­row­Low
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Essayons ensuite le para­mètre Depth, avec un réglage bour­rin à 100% pour bien comprendre son action :

COMEinspi-Stage2­Dep­th100
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On gagne certes en profon­deur avec une sensa­tion de pièce plus pronon­cée, mais cela se traduit en bazar aussi : tout est plus flou et les basses en profitent pour enva­hir le mix, ce qui nous fait en outre regret­ter que le plug-in ne soit pas doté d’une compen­sa­tion de gain en sortie. Avec un réglage plus mesuré sur les médiums et les aigus, et en rédui­sant dras­tique­ment l’ef­fet sur la bande des graves, on retrouve une physio­no­mie plus normale tout en jouis­sant de l’ef­fet de profon­deur :

COMEinspi-Stage2­Dep­th50­Bass20
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Et encore suis-je là à un dosage trop exagéré pour un usage en maste­ring, mais qui sera plus perti­nent en mixage. Écou­tez cette batte­rie d’abord sans trai­te­ment, puis avec l’usage du para­mètre Depth, puis enfin avec Depth et Width acti­vés :

StageO­ne2-Drum­sDRY
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  • StageO­ne2-Drum­sDRY00:06
  • StageO­ne2-Drum­sJUST­DEPTH00:06
  • StageO­ne2-Drum­sDEP­THand­WIDTH00:06

Plutôt convain­cant, non ? Reste à parler de la compa­ti­bi­lité mono, en compa­rant des rendus mono avec ou sans l’élar­gis­se­ment de Stage One d’ac­tivé sur le master.

COMEinspi-DRYmono
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  • COMEinspi-DRYmono00:08
  • COMEinspi-STAGEO­NE­mono00:08
  • StageO­ne2-Drum­sDRY­mono00:06
  • StageO­ne2-Drum­sS­TA­GEO­NE­mono00:06

Voyez qu’on retrouve ses petits…

Enfin, on appré­ciera l’à-propos du logi­ciel pour « stéréoï­ser » un signal mono, même si cela abou­tit parfois à des petites bizar­re­ries, comme la guitare qui change de pan d’une note à l’autre sur le mix ici : 

StageO­ne2-Drum­sMONO
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  • StageO­ne2-Drum­sMONO00:06
  • StageO­ne2-Drum­sS­TE­REOIZE00:06
  • COMEinspi-DRYmono00:08
  • COMEinspi-STEREOIZE00:08

La mission de rendre le signal stéréo est toute­fois accom­plie, et toujours sans aucun problème de phase.

Bref, c’est ultra simple à régler et ça fonc­tionne sans mauvaise surprise, même en pous­sant les réglages, soit tout ce qu’on attend d’un outil pour faire de la musique… Un plug-in parfait ? Pas loin de l’être en tout cas dans l’am­bi­tion qu’il s’est fixé car en dehors de son visua­li­seur plus esthé­tique qu’utile, on ne lui repro­chera pas grand chose. Disons qu’on n’au­rait pas craché sur un système de compen­sa­tion de gain en sortie du plug-in vu qu’en ajou­tant de la matière, Stage One peut aussi boos­ter le niveau, comme sur la possi­bi­lité de pouvoir écou­ter une des trois bandes en solo, ce que trois icônes permet­traient de faire en vis-à-vis de chaque bande…

Conclu­sion

Leap­wing a une nouvelle fois fait très fort avec ce StageO­ne2 qui s’avère extrê­me­ment effi­cace. Doté d’une inter­face bien pensée qui offre une prise en main immé­diate (on est loin de DrMS sur ce point), le plug ne souffre aucune critique sur le plan de la compa­ti­bi­lité mono, et va un peu plus loin que pas mal d’élar­gis­seurs grâce à son para­mètre Depth qui saura se rendre utile à l’oc­ca­sion pour aller cher­cher le fameux effet 3D…

Bien évidem­ment, on peut trou­ver des outils moins chers dévo­lus à cette même tâche mais bon nombre d’entre eux n’of­fri­ront pas un trai­te­ment aussi trans­pa­rent à l’heure du maste­ring, quand d’autres propo­se­ront une profu­sion de réglages abscons au point de tour­ner à l’usine à gaz. Même s’il en fera recu­ler certains, on n’aura donc pas de grande réserve sur le prix de 249 euros de ce Stage One 2 en regard de son effi­ca­cité et on recom­man­dera à tout un chacun d’al­ler télé­char­ger la version d’éva­lua­tion pour se faire sa propre idée, sachant que le bougre n’est pas prêt de quit­ter mon réper­toire VST…

9/10
Award Valeur sûre 2023
Fabrication (?) : Belgique
Points forts
  • Interface claire, lisible, bien pensée et redimensionnable
  • Le traitement multibande
  • Depth, assez convaincant
  • Mono Spread efficace
  • Compatibilité mono nickel grâce à la bonne gestion de la phase
Points faibles
  • Visualiseur peu pertinent, notamment à cause des couleurs utilisées
  • Une compensation de gain ne serait pas de refus...
  • ...tout comme un moyen d'écouter les bandes en solo...
  • Un prix qui en fera reculer certains
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.