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Marshall 1960s JTM1C
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Marshall 1960s JTM1C
Pucelle_Dabidjan Pucelle_Dabidjan

« The bottom B... »

Publié le 09/08/17 à 13:59
Rapport qualité/prix : Mauvais
Cible : Les débutants
J'avais déjà laissé un avis pour le JTM1H, que j'avais essayé dès sa sortie, et que je n'avais pas apprécié. M'attirant, par la même occasion, les foudres des fanboys Marshall's.

Maintenant que le temps a passé et que les derniers JT1 trainent en rossignols dans les magasins, je me suis dis que j'allais ré-essayer une de ces versions combo. Qui sait... peut-être que mon avis va évoluer avec le temps.

Et il évolue avec le temps. Effectivement.

En effet, en matière de son, le combo, avec son 1x10" Celestion G12H m'a fait meilleure figure. Et vous en saurez plus tout à l'heure.

Mais commençons d'abord par le commencement.

Le cabinet du JTM1C Anniverary est fait en agglo, pas cher à produire et de sous-qualité pour un produit qui se veut "anniversaire". Le board qui supporte un circuit tout simple et culcul fait la part belle aux composants standards de petite qualité. Le tout est assemblé à la va-vite, par un automate, en 15 secondes chrono, et flanqué de transformateurs de petite qualité. Vous trouverez des boards du même genre pour 20 euros sur Alibaba et les transfos doivent bien faire 14 Euros.

En face avant, on trouve un potard on/off, un potentiomètre qui règle le gain et un autre qui règle le tone (et qui influe essentiellement sur le spectre médium). L'efficacité du tone reste, d'ailleurs, très limitée. En face arrière, on trouve de quoi connecter le combo à un baffle 8 ohms, ou un baffle 16ohms. La qualité des transformateurs utilisés ne permettant pas de descendre plus bas.

Le cadre, qui soutient la face avant du combo, est de qualité suffisante, mais, là aussi, on a cru devoir économiser pour éviter que les baguettes forment un cadre carré qui ferme intégralement. On a un espèce de L de chaque côté, qui ne monte pas jusqu'en haut du cabinet ; et qui en fait pas toute la partie basse. C'est du boulot de gogol.

Le HP n'est pas non plus renversant de qualité. Un Celestion chinois de derrière les étagères a trouvé sa place ici. Alors qu'un Weber aurait très certainement fait meilleure figure. Surtout au vu du tarif final demandé.

Ajoutons que le Tolex m'a l'air très fragile et qu'il est, sur le modèle de l'essai, déjà attaqué par une sorte de dépôt brunâtre (champignons/rouille).

Bref ! Tout ça vole à un niveau de qualité qui rase les pâquerettes, pour un prix qui va tourner dans les 850 Euros et quelques. Notez toutefois que sa "qualité", commence à se faire remarquer par le public, et que les prix pour du neuf ont déjà chuté à 725 Euros chez de multiples revendeurs. L'exemplaire de l'essai est d'ailleurs bradé à 650 Euros. Mais ça reste encore trop cher pour cette qualité de fabrication.

Si vous additionnez tous les points les uns après les autres ; vous arriverez à un combo qui ne coûte pas 100 euros à produire. le prix de plus de 800 Euros est littéralement un crachat à la face des acheteurs.

Au niveau des sonorités ; j'ai eu une surprise.

Lors de mon premier essai. Les sonorités délivrées par l'ampli, étaient extrêmement décevantes.

Ici, le petit 10 pouces s'en sort mieux que le 4x12 de mon essai initial. Peut-être qu'il est plus facile à tenir que 4 saladiers des 12 pouces... ceci est probable. Mais le local d'essai est probablement aussi mieux adapté à une absence d'ondes malvenues ; et ça peut faire de grosses différences.

(limitation des facteurs de biais pour ce test donc, c'est toujours bienvenu)

L'ampli peut fonctionner en deux modes. Un mode "pas fort", qui réduit considérablement la puissance du son ; mais qui réduit aussi considérablement la dynamique et la spatialisation du son. Pour obtenir un crunch correcte sur ce mode, il faut pousser un peu, mais ça ne fait pas trop mal. Enfin... ça dépend votre sensibilité aux aigus. Car il y en a une foultitude sur cet ampli, qui a tendance à GRRRIIIIIIITTRRRIIIITTTER et TIKER à mort. Ce qui pourra gâcher la partie pour certains. Mais ça va essentiellement dépendre de la monte de micro sur votre guitare. Et vous pourrez régler le tone comme vous le souhaitez, vous ne résoudrez pas ce problème. On peut toutefois réduire un peu la fraicheur des micros sur la guitare, et c'est ce que j'ai fait ; mais tout cela reste sub-optimal. D'ailleurs, un Marshall d'époque n'en a absolument pas besoin pour sonner.

Le son offre un gain limité. Mais on pouvait s'en douter, vu l'identité sonore que revendique l'ampli en question. C'est juste qu'il ne faudra pas vous attendre à faire plus que du punk vintage. C'est le max de gain que vous pouvez obtenir sans pédale.

De même, le son d'ensemble ne m'apparaît pas comme vintage ; c'est plutôt une tentative maladroite de donner une impression de vintage. Ca a un peu de la classe, entre un gain de 4 et 6, le son a un râle intéressant, un RAWWW qui vient effectivement du bas, une complexité sonore effective, et un soupçon de profondeur (en mode 1w). Mais dès qu'on approche 6 au gain, le son commence à brouiller (composants aux rabais obligent) et on arrive alors rapidement dans de la soupe. Globalement, je ne me suis jamais pris la claque que j'aurais avec un bon ampli.


Mot de la fin :

Le Marshall JTM1C était et reste un ampli très cher pour sa qualité de fabrication. Il offre quelques sonorités intéressantes et pas totalement minables qui pourront vous mettre la banane ; mais, globalement, il est très limité. Pas vraiment disponible dans toute sa superbe dans un appartement, et pas adapté à un jeu en groupe.

En revanche, il représente bien tout ce qu'est Marshall, 50ans après les débuts de la marque. Un groupe qui propose des amplis construits au rabais pour beaucoup d'argent en tentant de profiter de sa gloire passée ; histoire de sortir quelques euros de la poche de "victimes" (clients), qui ne savent pas forcément comment un bon ampli est construit, et ce qu'il y a sous le capot de leurs daubes.




--- Paroles de vieux c_n ----------------------------

N'oubliez jamais que, en tant que consomme-acteurs, vous avez la possibilité, en boudant ce genre de produits, de faire fléchir des groupes industriels paraissant sur-puissants de prime abord. Comme Apple, obligé de re-localiser leur production en Europe (Irlande), ou comme certains gros distributeurs, qui, subitement, ne pouvaient plus écouler leurs saloperies à l'huile de palme, et qui reviennent, "Oh miracle !", à l'huile de tournesol pour beaucoup de choses.

Maintenant, est-ce qu'il y a des alternatives à cet ampli ? Oui. Il y en a. Peter Linnemann propose, sur demande, des JTM50 avec un seul tube EL34, et un master volume de qualité. Mais pas que, Puromojo en France, produit aussi des plexis 1w, et qui sonnent mieux que cet engin (quand il veut les livrer). MJW proposait une Goldstar et un Bantam, qui sont certes très rares en occase, mais absolument superbes. Tube Amp Doctor propose le Jim. Un petit Marshall classe 5 en PTP à monter soi-même, qui est de qualité reconnue. Et nous avons le Cornell Plexi 7, qui offre une énorme palette sonore à un prix très compétitif, le tout dans une qualité de construction remarquable.

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En annexe, je mets quelques images d'archives tirées du net, du board du JTM1C, et, en dernier, les tripes d'un Cornell Plexi 7 (prix analogues), vous noterez la différence entre les composants.

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