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Process Audio Sugar
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Test de Process Audio Sugar

Autre pack d'effets et multi-effets de la marque Process Audio

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Test écrit
89 réactions
Sugar Baby Love
8/10
Award Qualité / Prix 2019
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Votre piste de basse manque de sub ? Votre piano de brillance ? Votre voix manque d’air ? Pour tout ces petits soucis de production qui réclamaient souvent l’usage conjoint de plusieurs plug-ins, Process Audio nous présente Sugar, un traitement pensé pour ajouter ce qu’il faut là où il en manque…

Si quan­tité d’édi­teurs de plug-ins se foca­lisent sur l’ému­la­tion pure et dure des bons vieux outils de studio, d’autres entre­prennent d’ima­gi­ner des solu­tions rompant avec la tradi­tion, que cela passe par des algo­rithmes inno­vants, des concepts origi­naux ou encore une ergo­no­mie qui s’af­fran­chit du mimé­tisme avec le monde maté­riel. C’est clai­re­ment à cette deuxième caté­go­rie qu’am­bi­tionne d’ap­par­te­nir Process Audio dont Sugar, le premier plug-in, nous promet de rajou­ter tout ce qui manque à nos pistes pour avoir LE son. Dit comme ça, on aurait toutes les raisons de se méfier, à plus forte raison quand on consi­dère le mini­ma­lisme dont fait preuve l’in­ter­face du logi­ciel. Aurait-on affaire à une boîte magique de plus donnant l’im­pres­sion qu’une piste sonne mieux juste parce qu’elle sonne plus fort en sortie et que les basses et les aigus ont été boos­tés ? La chose reste à voir.

Un détail pour­tant nous fera passer de la méfiance à la curio­sité : Process Audio a été fondée par les créa­teurs de la plate­forme péda­go­gique Pure­mix, une vraie réfé­rence de sérieux dans le domaine du mix, et c’est Fab Dupont lui-même qui, après en avoir discuté avec de nombreux ingés son de renom (ceux-là mêmes qu’on retrouve dans les tutos Pure­mix), est à l’ori­gine du concept de Sugar. Dési­reux de réali­ser des outils permet­tant de gagner du temps en studio, l’ami Fab a inter­rogé tous ses homo­logues pour savoir quelles chaînes de trai­te­ments ils utili­saient systé­ma­tique­ment pour amélio­rer le rendu de tel ou tel instru­ment. De là ont été déduites 8 chaînes d’ef­fets asser­vies à 4 bandes, le tout étant complété de filtres coupe-bas et coupe-haut et d’une satu­ra­tion. « Et voilà ! », comme dirait Fab : Sugar est né. Reste à juger de ce qu’il apporte dans la tambouille de studio et si le cara­mel n’ac­croche pas au fond de la casse­role.

Vous pouvez décou­vrir cela avec nous en vidéo, ou avec le texte qui suit :

Cara­mels, bonbons et choco­lat

ilokDispo sur Mac et PC aux formats AAX, VST, VST3 et AU, Sugar est protégé soit par une clé iLok, soit par le système iLok Cloud qui néces­site une connexion Inter­net pour fonc­tion­ner. Dans la mesure où il faut garder une session iLok Cloud ouverte et que l’uti­li­taire iLok est assez mal foutu, ce n’est certes pas aussi confor­table que la protec­tion utili­sant le disque dur de la machine mais c’est moins pira­table selon l’édi­teur et ça reste une alter­na­tive que beau­coup préfè­re­ront au dongle USB.

Mêlant quelques touches de couleurs vives à un gris anthra­cite aussi classe que repo­sant, l’in­ter­face du logi­ciel se veut simple et rela­ti­ve­ment économe en termes de contrôles, si l’on consi­dère que bien des modules de trai­te­ment doivent se cacher derrière tout cela.

Occu­pant toute la partie supé­rieure, un visua­li­seur de spectre permet de voir les courbes de réponses en fréquences du signal initial et du signal traité, mais présente surtout 4 sliders parta­geant symbo­lique­ment le signal en 4 bandes de fréquences. Je dis symbo­lique­ment car il est indu­bi­table que le décou­page réel des bandes n’a rien d’aussi symé­trique en réalité, d’au­tant qu’on dispose de deux modes d’ac­tion pour chaque bande. La chose inté­res­sante, c’est qu’il n’est pas ques­tion ici de parler de Herz ou de Déci­bels, mais d’uti­li­ser des mots qui n’ont rien de tech­nique. On dispose ainsi des modes ‘thi­ck’ et ‘pun­ch’ pour la bande des graves, des modes ‘warm’ et ‘broad’ pour celle des médiums, des modes ‘shi­ne’ et ‘exci­te’ pour les aigus et enfin des modes ‘yin’ et ‘yang’ pour l’ex­trême aigu nommé Air. Comme vous l’au­rez compris, les sliders permettent de défi­nir la force du trai­te­ment choisi pour chacune des quatre bandes, sachant qu’elles disposent toutes d’un bypass et qu’un gros bouton central permet de régler le dosage entre signal traité/non traité : nous sommes donc bien face à du trai­te­ment paral­lèle.

interfaceDe chaque côté de ce bouton, on dispose de deux sliders/vu-mètres permet­tant de gérer le signal entrant et le signal sortant mais aussi de fonc­tions inté­res­santes : ‘FX only’ permet d’écou­ter le trai­te­ment seul, sans le signal d’ori­gine, ‘LVL MGMT’ oblige le niveau de sortie à compen­ser l’aug­men­ta­tion de volume due au trai­te­ment, pour que vous ne vous fassiez pas abuser par l’ef­fet psychoa­cous­tique du ‘ce qui sonne plus fort sonne mieux et que vous puis­siez ensuite utili­ser d’autres trai­te­ments sans vous retrou­ver avec un niveau de cheval à gérer. On dispose surtout du choix entre un fonc­tion­ne­ment stéréo clas­sique ou M/S. Lorsque ce dernier est activé, les 4 sliders de la partie supé­rieure sont multi­pliés par deux. Chaque bande dispose ainsi d’un slider Mid à gauche (pour régler le trai­te­ment sur ce qui se trouve au milieu) et d’un slider Side à droite (pour régler le trai­te­ment sur ce qui se trouve sur les côtés). Sur le plan ergo­no­mique, on aurait sans doute préféré quelque chose de plus intui­tif pour ce mode comme un triangle Mid que l’on pour­rait étirer à l’in­té­rieur du slider Side par exemple, quitte à jouer avec un code couleur… En revanche, Process.audio a pensé à gérer la possi­bi­lité maligne de répliquer les réglages d’un mode vers l’autre, comme de commu­ter entre les deux modes pour compa­rer. C’est très judi­cieux quand il s’agit de lais­ser les oreilles seules juges sans a priori sur la tech­nique employée.

optionsAu bas de l’in­ter­face nous attend enfin le dernier étage de trai­te­ment du plug-in, qui se compose d’un duo débrayable de filtre coupe-haut / coupe-bas avec une pente pouvant être commu­tée à 12 dB/octave ou à 48 dB/octave (en mode ‘steep’), et d’une satu­ra­tion aux réglages mini­ma­listes : on choi­sit entre trois modes (Drive, Distort ou Crush, du plus gentil au plus méchant) et l’on règle l’ef­fet avec un potard.

Finis­sons avec le haut de l’in­ter­face où nous attendent l’ac­cès aux réglages avan­cés (taille de l’in­ter­face à choi­sir parmi quatre, compor­te­ment et réso­lu­tion de l’ana­ly­seur de spectre, acti­va­tion/désac­ti­va­tion du mode à phase linéaire ou des info­bulles, etc.) et le gestion­naire de presets. Ces derniers sont orga­ni­sés par instru­ments, tandis qu’une section Mix contient quelques presets plus globaux que vous pour­rez utili­ser sur un bus voire le master…

Main­te­nant qu’on sait à quoi ça ressemble, il nous reste à voir comment ça sonne.

A spoon­ful of sugar helps the medi­cine go down

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la simpli­cité du plug-in rendrait presque inutile le bel effort de docu­men­ta­tion fait par l’édi­teur pour nous aider à prendre nos marques avec Sugar (outre les info­bulles dans le logi­ciel et le manuel, Fab Dupoint a réalisé une série tutos vidéo et propose même des sessions de démo à télé­char­ger pour les prin­ci­pales STAN du marché). Sans que leur qualité soit à remettre en ques­tion, les presets eux-mêmes ne retien­dront pas l’at­ten­tion quand il suffit de quelques clics pour obte­nir ce qu’on est venu cher­cher. Préci­sons-le, c’est en amont du mixage propre­ment dit qu’on utili­sera au mieux le plug-in, histoire d’avoir les meilleures sources possible avant de se jeter sur ses EQ, ses compres­seurs, ses delays et ses réverbes. Il est d’au­tant plus impor­tant de comprendre que Sugar est un outil de produc­tion plus que de mixage qu’il ne permet pas, contrai­re­ment à un EQ, de reti­rer de la matière sonore : juste en ajou­ter. Même si son action influe évidem­ment sur l’équi­libre des timbres, ce n’est donc pas vers lui qu’on se tour­nera pour régler un problème de basse qui tourne ou pour dé-esser une voix. Ce n’est clai­re­ment pas son rôle.

Sugar est notam­ment diable­ment effi­cace pour rajou­ter des coucou­gnettes à une basse un peu anémique, qu’elle soit de nature synthé­tique ou élec­trique, comme à un kick évidem­ment :

SUGAR­bas­se­lec­dry
00:0000:11
  • SUGAR­bas­se­lec­dry00:11
  • SUGAR­bas­se­lec­wet00:11
  • DX7bass­Dry(2)00:03
  • DX7bass­Su­gar00:03
  • SUGAR­drum­sdry(2)00:11
  • SUGAR­drum­slow00:11

À l’op­posé du spectre, Sugar se débrouille très bien aussi pour redon­ner de la brillance et de l’air à une source, que ce soit en mode Shine ou Exci­ter. Voyez ce qu’il permet d’ob­te­nir sur ce piano bien terne :

SUGAR­pia­no­dry
00:0000:11
  • SUGAR­pia­no­dry00:11
  • SUGAR­pia­no­wet(2)00:11

Idem pour le tambou­rin comme pour bosser la batte­rie dans son ensemble. Obser­vez toute­fois comme l’usage de la bande médium et de la bande aigu a vite fait de faire ressor­tir le son de pièce de la prise, ce dont nous repar­le­rons :

SUGAR­drum­sdry(2)
00:0000:11
  • SUGAR­drum­sdry(2)00:11
  • SUGAR­drum­swet00:11
  • SUGAR­tam­bou­rin­dry00:11
  • SUGAR­tam­bou­rin­wet00:11

Voyez que le spectre d’ac­tion du logi­ciel est assez vaste et, outre la possi­bi­lité de doser cela subti­le­ment grâce à l’ar­chi­tec­ture paral­lèle du plug-in, la possi­bi­lité de travailler en M/S pour ne trai­ter par exemple que les côtés, ou au contraire que le centre, étend encore le poten­tiel du plug-in… jusqu’au maste­ring ? On se méfiera évidem­ment d’un tel outil aux bandes prédé­fi­nies pour un travail qui, a priori, réclame une grande préci­sion. Mais pour ajou­ter de la brillance ou du bas en bout de chaîne, ça fonc­tionne.

N’ou­blions pas le bonus distor­sion, sachant que les trois algos propo­sés sont tous bien diffé­rents mais sonnent très bien. Leur utilité ? Salir un peu le son évidem­ment pour obte­nir un peu plus de crous­tillant dans une caisse clair par exemple, mais aussi adou­cir des sons un peu ‘har­sh’…

Bref, Sugar sait se rendre utile dans quan­tité de contexte, et en marge de cette poly­va­lence qui lui permet­tra de rempla­cer plusieurs plug-ins dans votre arse­nal, on souli­gnera qu’il se comporte de manière exem­plaire sur le plan de la gestion de la phase, point toujours critique lorsqu’on splitte un signal, applique diffé­rents trai­te­ments à chaque bande (ce qui implique des déca­lages tempo­rels) pour les réunir ensuite. Ici, pas de problème à l’ho­ri­zon et c’est tant mieux même si nous allons voir que cette médaille a un revers.

Brown Sugar

Sugar est donc globa­le­ment très convain­cant, mais ça ne l’em­pêche pas d’avoir des limites : sur les sources complexes s’ex­pri­mant dans le médium, il n’est pas toujours à son affaire, faisant remon­ter une réverbe ou un timbre de caisse claire quand on cher­chait juste à travailler son impact comme on l’a vu précé­dem­ment. Le meilleur moyen pour amélio­rer cela, ce serait de permettre à l’uti­li­sa­teur de défi­nir le centrage et la largeur des bandes, mais le plug-in tour­ne­rait forcé­ment plus à l’usine à gaz alors que son rapport simpli­cité/effi­ca­cité est sa plus grande force.

Par ailleurs, même si ce n’est à consi­gner dans les défauts, il s’agira de ne pas oublier que nous sommes face à un outil basé sur de la compres­sion multi­bande, avec tous les incon­vé­nients que la compres­sion peut parfois présen­ter : s’il y a de la repisse sur votre piste, Sugar la fera logique­ment remon­ter en fonc­tion de vos régla­ges…

Reste à évoquer le prin­ci­pal défaut du soft en regard de tant de choses enthou­sias­mantes : il est pour l’heure plutôt goinfre en termes de consom­ma­tion CPU. Sur un MacBook Pro de 2014, chaque occur­rence du plug consomme ainsi entre 10 et 20% du CPU selon le moni­teur de ressources de Studio One, de sorte qu’on apprend vite à free­zer la piste dès qu’on l’a réglé. Ce n’est pas forcé­ment très gênant pour un plug qui n’a pas voca­tion à être auto­ma­tisé ou modi­fié au fil du mix, et on gagne bien sûr sur ce terrain en coupant le mode à phase linéaire, pas toujours indis­pen­sable suivant la source ou le trai­te­ment, mais on espère tout de même que Process Audio trou­vera le moyen d’op­ti­mi­ser son code pour amélio­rer cela car il est forcé­ment moins commode de sucrer sa tambouille quand la sucrière pèse à elle seule 5 kg.

Enfin, on pour­rait toujours ergo­ter sur la possi­bi­lité de pouvoir para­mé­trer le centrage et la largeur des bandes, tout comme on pour­rait souhai­ter gérer la satu­ra­tion par bande elle aussi, mais force est d’ad­mettre une fois encore que ce qu’on gagne­rait en puis­sance, on le perdrait en simpli­cité.

Conclu­sion

Redou­ta­ble­ment effi­cace tant sur le plan du son que celui de l’er­go­no­mie, Sugar est de ces plug-ins qui font gagner un temps consi­dé­rable au quoti­dien parce qu’à lui tout seul, il se substi­tue à diffé­rents plug-ins ou des chaînes de trai­te­ments autre­ment plus longues à bâtir puis confi­gu­rer. Évidem­ment, la compres­sion multi­bande qui est à la base du logi­ciel n’est pas une chose nouvelle, et on trouve déjà sur le marché quan­tité d’en­han­cers ou d’ex­ci­ters pour ceci ou pour cela, mais il faut bien l’ad­mettre : aucun ne s’avère aussi poly­va­lent et facile à utili­ser que le premier-né de Process Audio. En quelques clics seule­ment, on parvient à redon­ner de la brillance à une prise un peu terne, de l’as­sise à un kick ou de l’air à une voix, et comme le plug-in a le bon goût de fonc­tion­ner en trai­te­ment paral­lèle comme en L/R ou M/S, le côté prédé­fini des bandes ne nuit en rien à la possi­bi­lité d’un usage subtile. De fait, en dehors d’une certaine gour­man­dise en termes de puis­sance proces­seur, il n’y a pas grande chose à repro­cher à Sugar. Et comme Process Audio semble avoir à coeur de produire des outils malins desti­nés à nous simpli­fier la vie, on est forcé­ment très impa­tient de voir la suite…

8/10
Award Qualité / Prix 2019
Points forts
  • Le concept du couteau suisse pour rajouter ce qui manque
  • Interface claire et ergonomique
  • Parti pris du langage musicien
  • Simplicité de prise en main
  • Tout en traitement parallèle, en L/R ou M/S
  • La possibilité de switcher en L/R et M/S
  • Compensation de niveau
  • Mode à phase linéaire efficace
  • 3 saturations de qualité en sortie
  • Utilisable sur une piste, un bus voire sur le master
  • Très efficace pour ajouter de la matière en bas, de la brillance ou de l’air…
Points faibles
  • …mais moins tout terrain sur les médiums en l’absence d’une possibilité d’ajuster les bandes
  • Ça bouffe tout de même pas mal côté CPU
  • Pas sûr qu’on aurait pas préféré la saturation par bande elle aussi…
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.