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61 ans et toutes ses dents !
7/10
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Introduite au catalogue de la marque new-yorkaise en 1959, la Wilshire est un des designs iconiques des années soixante. Sa forme très ergonomique garantissant un très bon accès aux aigus et sa conception très simple en ont fait un instrument de choix pour de nombreux musiciens à l’époque.

Test de l’Epiphone Wilshire P-90 : 61 ans et toutes ses dents !

Comme nous l’avait confié Cesar Guei­kian dans l’in­ter­view que nous avions réali­sée avec lui, Epiphone ressort quelques-uns de ses modèles phares dont la Wilshire que j’ai la chance de tester en avant première.

Toute en acajou

WilshireP90-3Cette version 2020 de la Wilshire dispose du design symé­trique des premiers modèles construits entre 1959 et 1963 et de la nouvelle tête de manche Kala­ma­zoo. Cette tête de manche figu­rait égale­ment sur les premiers modèles de Wilshire et a été rempla­cée en 1963 par une tête avec les 6 méca­niques du même côté. Sur cette réédi­tion, la tête est de taille réduite, comme sur les premiers modèles, pour coller à la guitare qui est elle-même assez compacte. Le corps de l’ins­tru­ment est en acajou tout comme le manche qui lui est collé. Ce dernier est équipé d’une touche en laurier indien sertie de 22 frettes médiums-Jumbo pour un diapa­son de 24,724 pouces. Des inserts en forme de points viennent ryth­mer la touche. Le profil du manche, dénommé médium « C » assure une bonne prise en main et le design global de la guitare permet d’ac­cé­der aux cases les plus aigües sans diffi­culté. Les arêtes du corps sont arron­dies ce qui apporte un certain confort tout en adou­cis­sant le look global de la guitare. La luthe­rie est soignée et les fini­tions sont impec­cables. 

Epiphone Wilshire P-90 : WilshireP90-10L’ac­cas­tillage est chromé et comprend un cordier Lock­Tone Stop­bar et un cheva­let Lock­Tone Tune-o-Matic. Les boutons de poten­tio­mètres sont les Black TopHats avec inserts en nickel. Le sillet est signé Graph Tech et il est en NuBone, les méca­niques sont les Epiphone Deluxe équi­pées des boutons couleur ivoire. La plaque est symé­trique et elle est bapti­sée « Butter­fly » (papillon) à cause de sa forme parti­cu­lière. Elle est réali­sée en tortoise rouge et dispose du logo « E » argenté collé en son centre. Enfin, une plaque en plas­tique ornée du logo de la marque est appo­sée sur la tête. 

Côté élec­tro­nique, on retrouve deux micros P-90 Soap­Bar. Certains modèles origi­naux offraient cette confi­gu­ra­tion mais d’autres étaient équi­pés de mini-humbu­ckers, à partir de 1963. Ces micros P-90 sont contrô­lés par un volume et une tona­lité chacun et un sélec­teur à trois posi­tions qui dispose de son cerclage en plas­tique « rhythm/treble » comme sur les Les Paul et SG. Les poten­tio­mètres sont des CTS.

Un son direct et précis ?

WilshireP90-4Dès sa sortie en 1959, la Wilshire a plu à des musi­ciens d’ho­ri­zons très variés et a été, par la suite, utili­sée par des guita­ristes plutôt rock. Jimi Hendrix, Bruce Spring­steen, Pete Town­send et Johnny Winter, entre autres, l’ont adop­tée pour son côté franc, direct et punchy. La philo­so­phie globale de la guitare n’est d’ailleurs pas très éloi­gnée de celle d’une certaine Les Paul Junior qui est appa­rue au cata­logue Gibson un an avant la Wilshire. Si cette ré-édition est très fidèle aux premiers modèles construits entre 1959 et 1963, j’ai été un peu déçu par le son. Les micros réagissent bien et génèrent cette sono­rité parti­cu­lière et typique mais la guitare manque un peu de pêche. Il faut lui rentrer dedans pour la faire réagir comme on le souhaite, un peu à la manière d’un modèle vintage en fait. En son clair, le son est un peu mou et sans grande person­na­lité bien que la posi­tion inter­mé­diaire soit très agréable. Pouvoir ajus­ter le volume de chaque micro est très pratique pour concoc­ter des sono­ri­tés origi­nales quand on joue sur les deux P-90 en même temps. Le micro manche est doux (presque trop) et le micro cheva­let manque de claquant. Cela est proba­ble­ment dû à la distance assez impor­tante qui le sépare du cheva­let. Les sons clairs ne sont donc pas son terrain de jeu favori. 

WilshireP90-7On monte le volume de notre Marshall SV20H pour arri­ver à un son crunch et là, la petite Wilshire commence à montrer les dents. C’est souvent le cas avec les P-90 qui ont tendance à se réveiller face à un son crunch. Le poten­tiel de la guitare se révèle ici plei­ne­ment et j’ai même été surpris par le grain qu’elle génère. Bien que sa construc­tion et ses micros soient très simples, la Wilshire possède sa voix bien à elle et surtout un timbre très vintage. Le son est bien défini mais possède une qualité un peu roots très plai­sante. Elle ne déve­loppe pas beau­coup de sustain, ni à vide, ni une fois bran­chée. Sa petite taille et l’épais­seur très réduite du corps y sont pour beau­coup mais ajoutent à son carac­tère bien trempé. De plus, ils lui permettent d’af­fi­cher un poids très léger qui la rend très maniable. Le micro manche conserve son carac­tère doux et presque velouté en son crunch alors que le micro cheva­let s’af­firme davan­tage en appor­tant la dose de claquant qu’on attend d’un P-90. C’est chouette. Les potards CTS permettent d’ob­te­nir des sons clairs simple­ment en bais­sant le volume des micros, ce qui est toujours agréable et gage d’une élec­tro­nique de qualité. La posi­tion inter­mé­diaire n’est pas trans­cen­dante mais, comme pour les sons clairs, on peut obte­nir des sono­ri­tés origi­nales en bidouillant un peu les diffé­rents potards.

On monte encore le volume de notre tête Marshall Plexi qu’on vient même boos­ter avec un Xotic EP Boos­ter pour ce grain bien vintage. La Wilshire est toujours aussi à l’aise bien que le son devienne un peu brouillon. C’est cepen­dant ce qui m’a plu : on a un instru­ment avec une iden­tité très roots, garage et presque punk dans l’es­prit. Bien sûr, la poly­va­lence n’est pas son point fort mais sa person­na­lité est sa force. Les grosses satu­ra­tions prennent une saveur parti­cu­lière et on recon­naît toujours ce timbre vintage. Le sustain n’est toujours pas là mais ce n’est pas ce qu’on demande à la guitare. J’ai pris beau­coup de plai­sir à enchaî­ner les ryth­miques simples et les riffs des premiers albums des Who. Les morceaux Rhythm’n’­Blues comme ceux que pouvaient jouer Jimi Hendrix à l’époque sonnent très bien aussi sur cette Wilshire. J’ai poussé un peu la guitare dans ses retran­che­ments en plaçant une fuzz (la Cata­lin­bread Giygas testée dans nos colonnes) et ai été très agréa­ble­ment surpris. Le côté boueux et baveux de la fuzz s’est très bien marié avec la person­na­lité directe et roots de la Wilshire. 

Clean – All PU’s
00:0002:06
  • Clean – All PU’s02:06
  • Crunch – All PU’s + volume tweak02:58
  • Lead – All PU’s + volume tweak03:42
  • Fuzz – All PU’s02:36

Plutôt réus­sie !

En parcou­rant l’his­toire du modèle au fil de diffé­rents ouvrages consa­crés à la marque, j’ai compris qu’Epi­phone s’était basé sur les toutes premières Wilshire pour conce­voir cette nouvelle version. Seul le badge « bikini » Epiphone qui orne la tête et le cordier Stop­Bar ne sont pas conformes à l’ori­gi­nal. À part cela, tout y est ! Les fini­tions sont impec­cables et la luthe­rie est saine. La guitare m’a beau­coup surpris par sa réso­nance à vide, surtout pour son gaba­rit réduit. Design symé­trique, micros P-90, place­ment des contrôles sur la table, plaque « papillon », tout est conforme aux modèles construits entre 1959 et 1963, comme ceux qu’a pu jouer Jimi Hendrix au début de sa carrière. Si le premier contact est un peu déce­vant, plus on joue cette Wilshire plus on apprend à l’ai­mer. 

Propo­sée au tarif de 449 €, elle a un rapport qualité/prix assez moyen mais fait voya­ger dans le temps !

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7/10
Points forts
  • Très fidèle à l’originale
  • Conception ultra simple
  • Lutherie et finition impeccables
  • Guitare attachante
Points faibles
  • Il faut lui rentrer dedans pour la faire chanter
  • Micros un peu faiblards
  • Longue à apprivoiser
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)


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Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)