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Schecter Synyster Gates Custom-S [2012-2016]
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Test de la Schecter Synyster Gates Custom-S

Test écrit
24 réactions
Le remède à la sinistrose ?

Fils du métal, emo kids, trashers fous, expérimentateurs psychotiques et shredders épileptiques, cette guitare vous est destinée. Conçue en collaboration avec Schecter par Synyster Gates, alias Brian Elwin Haner Jr, fils du musicien Papa Gates et guitariste d'Avenged Sevenfold, la Custom-S est un instrument très ciblé, oubliez tout de suite les styles musicaux joués à moins de 11 au volume ! Dotée d'un "sustainer" (gadget permettant d'obtenir un sustain infini, et plus encore), c'est une guitare vraiment intéressante et bien conçue pour peu qu'on ne soit pas rebuté par son apparence. Ouvrons donc les portes de ce sinistre pénitencier et voyons ce qu'il y a à l'intérieur…

Sus à l’aus­té­rité !

Schecter Synyster Gates Custom-S

Premier constat, c’est toujours agréable de voir de l’in­no­va­tion et de l’ex­tra­va­gance dans le domaine de la forme du corps de la guitare : ici, on est en présence d’une forme vague­ment stra­toïde, dotée d’une corne supé­rieure un peu pria­pique et donnant à l’en­semble un côté « art moderne » plutôt réussi. Par contre, amis concep­teurs, pourquoi ne pas avoir enlevé les quelques milli­mètres de trop qui forcent l’uti­li­sa­teur des trans­ports en commun que je suis à fermer le gigbag avec un chausse-pied ? C’est un détail, mais c’est toujours un peu rageant de pous­ser une ferme­ture éclair dans ses derniers retran­che­ments à cause d’un léger dépas­se­ment. La forme de la tête typique de Schec­ter est au rendez-vous, souli­gnant avec ses deux cornes démo­niaques le côté métal de la guitare. A la première prise en main, la bestiole pèse son poids sans que cela soit abusif et force est de consta­ter que la luthe­rie est d’un très bon niveau. Notons une première parti­cu­la­rité : lorsqu’on retourne l’ins­tru­ment, on remarque que le manche en acajou est un manche traver­sant en 3 pièces. Cela doit en théo­rie assu­rer une stabi­lité sans faille du manche au fil du temps. Toute la guitare est recou­verte d’un épais vernis avec une fini­tion noire brillante de bon aloi, le sustain à vide est très bon (ce que l’on perd à cause du vernis épais est rattrapé par le manche traver­sant et la qualité de l’acajou utilisé pour le manche et le corps). 

Schecter Synyster Gates Custom-S

Soyons francs, le look de la Custom-S me laisse de marbre. Soucieux d’évi­ter le lynchage facile et gratuit, d’au­tant plus que tous les goûts sont dans la nature, même les mauvais, je vais essayer d’ar­gu­men­ter ce constat : tout d’abord, il me semble que trop de têtes de mort tue la tête de mort. En effet, on constate sur le manche un premier crâne volant doté d’ailes de chauve-souris, et un deuxième présent sur la tête, non ailé, mais chapeauté élégam­ment. Première faute de goût, le premier est incrusté dans la touche en ébène (la matière utili­sée n’est pas de la nacre, et malheu­reu­se­ment ça se voit) alors que l’autre est imprimé dans le vernis : c’est vrai­ment dommage car cela nuit à l’unité globale du design. Par ailleurs, il faut savoir faire des choix : chauve-souris ou haut-de-forme, il eut fallu choi­sir, ou combi­ner. Ce type de choix esthé­tique un peu maladroit pourra malheu­reu­se­ment rebu­ter des guita­ristes n’adhé­rant pas ou peu à ce type de visuels (surtout s’ils sont un peu ratés) et leur faire rater l’oc­ca­sion d’es­sayer cette guitare qui n’en est pas moins inté­res­sante à de nombreux égards. Pour finir en ce qui concerne les incrus­ta­tions du manche, les trois lettres gothiques « S Y N » rappe­lant le pseu­do­nyme du concep­teur de cette guitare pour­ront éven­tuel­le­ment être person­na­li­sées pour vous appro­prier un peu plus cette guitare : par exemple, si l’on rajoute les lettres « D I C », cela devient un hommage vibrant au monde de la gestion immo­bi­lière. Vous l’au­rez compris, je ne suis pas un grand fan de l’au­to­cé­lé­bra­tion, d’au­tant plus lorsqu’elle est un peu gros­sière comme c’est le cas ici… Enfin, et je serai en l’oc­cur­rence plus prudent car après tout je n’ai rien contre les rayures, reste la ques­tion du choix du décor de la table consis­tant en un ensemble de traits argen­tés qui me semblent rele­ver du FBI (bureau de répres­sion des Fausses Bonnes Idées). En la matière, je vous laisse seuls juges, ô vous lecteurs tout-puis­sants ! 

Schecter Synyster Gates Custom-S

Mais reve­nons à l’es­sen­tiel : le confort de jeu. De ce côté, rien à redire : le manche en « D » légè­re­ment aplati au centre est vrai­ment génial, on se sent tout de suite à l’aise et l’ac­cès aux aigus est parfait. Les grosses frettes (à dire avec l’ac­cent de François Damiens, rire garanti) donnent un senti­ment de rusti­cité de jeu atté­nué par le radius impor­tant qui donne une touche assez plate, ce qui est assez tradi­tion­nel pour les instru­ments métal­lur­giques. Au final, cela n’a pas une grande person­na­lité, mais on arrive à s’adap­ter très faci­le­ment et presque instan­ta­né­ment à cette guitare, ce qui n’est déjà pas mal ! Les réglages d’usine sont excel­lents, je n’ai eu aucun tour de clé à effec­tuer pour trou­ver mon confort. 

Un petit tour d’ho­ri­zon de l’ac­cas­tillage s’im­pose : les méca­niques Grover Roto­ma­tic sont sans surprises, fiables à souhait. Les choses se gâtent quand on se penche sur le vibrato Floyd Rose : tout d’abord, l’angle de la tige est un peu trop aigu, ce qui rend sa prise en main peu pratique. En effet, il suffit de quelques degrés manquants pour gêner le jeu lorsqu’on aime saisir son vibrato avec le petit doigt de la main droite pour des effets en fines­se… Il va falloir d’ailleurs sacré­ment muscler ledit petit doigt car la souplesse n’est vrai­ment pas au rendez-vous. On bataille gran­de­ment pour obte­nir ce qui norma­le­ment ne demande qu’une petite pres­sion sur la tige, cela n’a rien à voir avec les sensa­tions procu­rées par un « bon » Floyd Rose…  D’autre part, je ne donne pas cher de la peau des fine-tuners à moyen terme. 

Votons contre la baisse des taux de distor­sion !

Schecter Synyster Gates Custom-S

Grand amateur de gadgets et autres acces­soires à la James Bond, c’est avec avidité que je me penche sur l’élec­tro­nique de la Custom-S. En effet, on remarque tout de suite un étrange micro manche nommé « Sustai­niac »  qui augure une expé­rience de jeu sortant de l’or­di­naire. Mais commençons par le commen­ce­ment : hormis le sustai­ner, le reste est très clas­sique : deux humbu­ckers, un Seymour Duncan Inva­der côté bridge et le fameux Sustai­niac côté manche, le tout piloté par un volume, une tona­lité et un sélec­teur à trois posi­tions. Pas de push-pull à l’ho­ri­zon, on ne pourra pas split­ter les bobi­nages des micros pour se prendre pour David Gilmour, bien qu’il faille avouer que ce n’est pas vrai­ment l’orien­ta­tion géné­rale de l’ins­tru­ment en ques­tion ! Je branche donc la bête dans une tête Orange (diffi­ci­le­ment, la prise jack de la guitare étant un peu dure) et je commence à envoyer du steak tartare dans le baffle. Pas de grosse surprise, le son est agres­sif à souhait, même si j’ai connu mieux en termes d’at­taques. La guitare a une belle couleur dans les mediums, l’acajou la compo­sant y étant certai­ne­ment pour beau­coup. Seul le micro manche me déçoit un peu par son manque de carac­tère, l’avan­tage étant qu’il sera assez passe-partout : la discré­tion est parfois une vertu.

 

son satu micro bridge 1
00:0000:10
  • son satu micro bridge 100:10
  • son satu micro bridge 200:11
  • son satu micro bridge 300:17
  • son satu both mics00:10
  • son satu micro neck 100:06

En son clair, rien de très rédhi­bi­toire à noter, si ce n’est que j’ai constaté une diffé­rence de niveau assez impor­tante entre le micro manche et le micro bridge et que la course du poten­tio­mètre de tona­lité n’est pas linéaire, ce qui n’est pas gênant pour ma part, mais pourra en décon­te­nan­cer certains. 

son clair 3 posi­tions
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  • son clair 3 posi­tions00:16
  • son crunch micro bridge 100:16
  • son crunch micro neck 100:18
Schecter Synyster Gates Custom-S

Venons-en au prin­ci­pal élément de cette guitare : le micro Sustai­niac (suce tes… quoi?). Alimenté par une pile 9V acces­sible au dos de la guitare, il est contrôlé par deux switches, l’un de mise en service, l’autre de choix de l’ap­pa­ri­tion d’har­mo­niques ou non lorsqu’on joue des notes. On y trouve trois modes : le mode normal, qui permet d’ob­te­nir des notes infi­nies, le mode « harmo­nic » qui, comme son nom l’in­dique, génère des harmo­niques (quintes, septièmes, octaves, selon la note jouée), et un mode inter­mé­diaire. Habi­tué du fameux e-bow, j’avoue vivre comme une libé­ra­tion d’ob­te­nir le même effet sans avoir à tenir un gros bout de plas­tique devant mes cordes !

Schecter Synyster Gates Custom-S

Lorsqu’on enclenche le sustai­ner, il agit quel que soit le micro choisi, manche ou bridge. Cela marche vrai­ment bien, même si mon espoir d’ob­te­nir des accords infi­nis s’est vite estompé (lorsqu’on joue un accord, la corde la plus grave finit toujours par prendre le pas sur les autres), mais je chipote. Globa­le­ment, cela apporte vrai­ment une nouvelle dimen­sion au jeu, permet­tant de créer des ambiances tout à fait singu­lières. Et cela vaut le coup d’es­sayer, ne serait-ce que pour l’étrange et unique sensa­tion de sentir le vrom­bis­se­ment (car c’est est un !) de la corde que l’on joue alors qu’on ne la solli­cite pas avec la main droite : c’est une expé­rience vrai­ment parti­cu­lière, d’au­tant plus que la vibra­tion se ressent dans tout l’ins­tru­ment, de manière beau­coup plus forte qu’avec un e-bow. Il est même possible de faire des effets assez inédits façon orchestre de sirènes de police par exemple, en lais­sant simple­ment la guitare s’ex­pri­mer par elle-même et en bala­dant le bottle­neck sur les cordes ! L’uti­li­sa­tion de cet acces­soire sera d’ailleurs très inté­res­sante pour ouvrir le champ sonore de l’ins­tru­ment en combi­nai­son avec le sustai­ner.

sustai­ner 3 posi­tions
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  • sustai­ner 3 posi­tions00:31
  • sustai­ner demo00:40
  • sustai­ner demo bottle­neck00:23
  • sustai­ner fx00:14

Une candi­date convain­cante

Le nouveau bébé de monsieur Sinistre me laisse convaincu sur le fond, mais mitigé sur la forme. Je suppose que c’est bien entendu une affaire de goût person­nel, mais je reste persuadé que l’élé­gance globale de cette Custom-S aurait vrai­ment pu être opti­mi­sée à moindres frais, surtout qu’une seule fini­tion est dispo­ni­ble… Dans tous les cas, la luthe­rie est tout à fait à la hauteur du prix annoncé (1400€ envi­ron) même si certains détails (le vibrato en tête) feront réflé­chir certains ache­teurs euro­péens (la marque est assez bon marché aux USA, mais beau­coup moins dans nos contrées). Un point impor­tant est à souli­gner : la Custom-S est égale­ment dispo­nible en version gaucher (la version gauchiste et sa fini­tion rouge n’est, par contre, pas envi­sa­gée). Toutes choses bien consi­dé­rées, le bilan est donc néan­moins posi­tif pour cette guitare à haute teneur en métaux lourds qui ravira les shred­ders modernes avides de sensa­tions fortes !

Points forts
  • le sustainer
  • le manche traversant
  • les sons saturés (si on aime le côté « froid »)
  • la lutherie
Points faibles
  • le côté « hors format » du corps
  • le vibrato
  • le prix
  • le look et la finition

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