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Focusrite Midnight
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Test du Focusrite Midnight

Autre traitement dynamique logiciel de la marque Focusrite

Prix public : 109 € TTC
Test écrit
15 réactions
In The Midnight Hour
7/10
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Le célèbre fabricant anglais présente deux nouveaux plugs, les Midnight EQ et Midnight Compressor, inspirés de produits mythiques de sa production, la série ISA.

Prendre le pli ou pas ? Il semble que quasi­ment aucun des fabri­cants (plus ou moins) histo­riques de maté­riel audio, profes­sion­nel ou semi-pro, n’échappe à la tenta­tion, ou peut-être à la néces­sité en ces temps diffi­ciles, de propo­ser une ou plusieurs décli­nai­sons logi­cielles de produits ayant fait leur répu­ta­tion dans le monde du “solide”.

Focus­rite n’en est pas à son coup d’es­sai, puisque les versions D2/D3 de ses proces­seurs de la série Red Range ont long­temps fait partie inté­grante de l’ar­se­nal des utili­sa­teurs de Pro Tools. Puis vinrent la série Liquid (dont le Liquid Chan­nel en 2003), la Forté Suite (2003), la Plugin Suite (2008), la Scar­lett Plugin Suite (2009). Aujour­d’hui, c’est au tour de la Midnight Plugin Suite de faire son appa­ri­tion, repre­nant une partie des modules décli­nés pour la Forté Suite jusque-là réser­vée aux utili­sa­teurs de Pro Tools, à savoir l’EQ et le compres­seur, respec­ti­ve­ment modé­li­sés, selon l’édi­teur, d’après l’ISA110 et l’ISA130. Rappe­lons que les deux ont été conçus par rien moins que Rupert Neve.

 

Intro­du­cing Midnight

Machine de test

MacPro Xeon Quad 3,2 GHz

10.6.6

Logic 9.1.3

Peak 6.2

Midnight Suite 1.0

La suite (de deux plug-ins) est donc propo­sée pour Mac (Intel et non-Intel, merci…) et PC, aux formats VST, AU (32 et 64 bits) et RTAS (32 bits PC et Mac Intel seule­ment). L’ac­ti­va­tion se fait via Inter­net par le biais d’un fichier de licence à télé­char­ger après avoir rempli un certain nombre de rensei­gne­ments sur le site de l’édi­teur. La procé­dure complète (inscrip­tion plus télé­char­ge­ment) peut se faire online ou offline (depuis un autre ordi­na­teur).

Un manuel .pdf en français est dispo­nible, rela­ti­ve­ment succinct et l’on ne se lasse pas de “Les façades repré­sen­tées à l’écran sont remarqua­ble­ment détaillées comme la puis­sante et douce modé­li­sa­tion par DSP qu’elles dissi­mulent et qui produit un son Focus­rite clas­sique « à tomber par terre ». Le manuel, s’il n’est pas très copieux, est suffi­sam­ment clair et péda­go­gique pour qu’un total néophyte en matière de compres­sion puisse comprendre ce que ce vocable et l’uti­li­sa­tion du prin­cipe recouvrent. Notons cepen­dant que Focus­rite n’est pas très clair dans ces cita­tions d’ins­pi­ra­tion, car si le compres­seur ISA130 est très clai­re­ment mentionné dans la présen­ta­tion globale et dans sa partie dédiée (“Le Compres­seur Midnight est modé­lisé d’après le légen­daire compres­seur maté­riel ISA 130”), l’ISA110 n’est mentionné qu’une fois dans l’in­tro­duc­tion globale, sans autre indi­ca­tion formelle d’une modé­li­sa­tion précise.

Passons aux plugs.

 

Para­mètres et inver­sion

Focusrite Midnight

Première consta­ta­tion, l’édi­teur a fait un excellent travail graphique : le bleu nuit métal­lisé, les potards chro­més et les indi­ca­teurs de niveaux à aiguille sont du meilleur effet, bien loin du design des ISA110 et 130, tranche verti­cale (lunch-box ou pour console, L40) ou rack (ISA110 Reis­sue, ISA115, version double et ISA131) et petits boutons jaunes, là où la Forté Suite avait joué le jeu de la ressem­blance. Mais le chan­ge­ment de façade et de look montre aussi que certaines fonc­tions des origi­naux ne sont plus implé­men­tées sur ces versions, ou de façon diffé­rente.

Commençons par l’EQ, qui offre une confi­gu­ra­tion clas­sique : filtres passe-haut et passe-bas, deux shel­ving (fréquence et gain) et deux para­mé­triques (fréquence, gain et facteur Q). Un potard de Gain de sortie et un indi­ca­teur de niveau de sortie complètent l’ou­til. Rappe­lons que le modèle origi­nal est un préam­pli non pas à compo­sants discrets, mais à… circuits inté­grés (ampli op 5534, etc.) !

Dispa­rus l’in­ver­seur de phase (mais toute DAW en dispose), le bouton d’ac­ti­va­tion des EQ par section (para­mé­trique, Shelf, hi et lo-pass, et c’est bien dommage), le bouton “x3” qui permet­tait de passer d’une bande de fréquences à une autre sur les para­mé­triques (par exemple, la plage 40 à 400 Hz bascu­lait en 120 à 1200 Hz) et le témoin de surcharge. En revanche, et par rapport à la version hard­ware, les fréquences deviennent glis­santes au lieu d’être cran­tées sur quelques valeurs, au niveau des Shelves et filtres (ces derniers affichent une pente de 18 dB/oct.). Et l’in­for­ma­tique permet cette fois d’in­cré­men­ter les réglages par pas d’une unité (voire 0,1), si néces­saire.

Focusrite Midnight

On peut accé­der à ces réglages ultra-fins via auto­ma­tion, ou dans Logic par la vue Controls dont dispose chaque plug. Car les plug-ins Focus­rite en dehors de quelques fréquences repères (moins nombreuses visuel­le­ment que sur l’ori­gi­nal) ne disposent d’au­cun affi­chage numé­rique via l’in­ter­face (fréquence, Q ou gain), ni de possi­bi­lité de les entrer via pavé numé­rique (sauf à bascu­ler en mode Controls).

Première ques­tion : allons-nous retrou­ver une énième section para­mé­trique “idéale” dont seule la fonc­tion de trans­fert aura été modé­li­sée (diffé­rence entre signal entrant et sortant) ou béné­fi­ciera-t-elle d’une modé­li­sa­tion plus “complète”, inté­grant d’autres para­mètres ? Afin de comprendre le pourquoi de cette ques­tion, il faut se réfé­rer à deux choses : d’abord le livre L’Au­dio­nu­mé­rique de Curtis Roads pour les types de filtres et d’EQ et leur compor­te­ment, notam­ment au niveau des rebonds, de la phase et autres effets induits (les lecteurs assi­dus d’AF connaissent l’im­por­tance du bouquin et l’his­toire de sa dernière version française) et puis ce site, rhyth­min­mind dont l’au­teur a publié un très édifiant papier (en anglais seule­ment) sur les EQ para­mé­triques logi­ciels (voir aussi la discus­sion sur Audio­fan­zine à ce sujet).

Entre la cita­tion extraite du site d’Al­go­rith­mix, les exemples qu’il propose (pas d’au­dio, hélas), il y a de quoi recon­si­dé­rer les para­mé­triques qui peuplent nos bundles et ceux inclus d’ori­gine dans nos DAW. Bref. Pour en reve­nir à la première partie de la ques­tion : si le Midnight EQ, dans sa partie para­mé­trique, est de même concep­tion que d’autres, en cher­chant à repro­duire les réglages sur un autre EQ para­mé­trique (sachant que les valeurs de gains et Q, voire de fréquences, ne sont pas forcé­ment norma­li­sées), on devrait arri­ver à une annu­la­tion en procé­dant à une oppo­si­tion de phase. Eh bien, ce n’est pas le cas.

 

Compor­te­ment

Focusrite Midnight

Ce n’est pas faute d’avoir cher­ché, avec tout un tas d’EQ para­mé­triques, de ceux d’Apple aux Waves, en passant par Sonnox, Univer­sal Audio, PSP, Nomad, BIAS, etc., mais il a été impos­sible de procé­der à des annu­la­tions via oppo­si­tion de phase en restant dans des limites raison­nables de confi­gu­ra­tion (c’est-à-dire que n’est pas rete­nue une annu­la­tion s’il a fallu quinze para­mé­triques pour repro­duire la courbe d’un seul du Midnight EQ…). Les tenta­tives les plus proches ont été obte­nues avec l’EQ Sonnox, avec le Cambridge d’UA (éton­nant, non ?) et surtout le TC EQ Sat, à qui il ne manquait pas grand-chose pour arri­ver à une annu­la­tion totale (avec une seule bande active) que ce soit en boost ou en cut, voir la capture d’écran A : en rouge, le bruit blanc, en orange, ce que laisse passer le Cut à 886 Hz (n’ou­blions pas que l’on est en oppo­si­tion de phase, donc, norma­le­ment, rien n’est audible, sauf s’il y a modi­fi­ca­tion d’une des deux pistes) et en vert ce qui reste après réglages du TC. Même chose capture B avec un boost à 5,17 kHz.

Mais toutes ces recherches ont permis d’en­tendre et de voir comment se comporte la section para­mé­trique, que l’on quali­fiera de “très musi­cale” en oppo­si­tion à “pas du tout précise”. Enten­dons par là qu’elle sera très inté­res­sante pour donner une sono­rité parti­cu­lière, un boost ou un cut assez large, mais qu’il ne faudra surtout pas lui deman­der de travailler sur une fréquence précise avec un Q serré (pardon…). Si l’on se fie à la règle de calcul du Q, les indi­ca­tions données par Focus­rite (de 0,67 à 4) devraient corres­pondre pour le Q le plus ouvert à peu près à une octave et demie et pour le plus fermé, à trois demi-tons. On est loin du compte. Un manque de préci­sion qui peut être parfois gênant.

Les graphes sont d’ailleurs assez parlants quant à ce que laisse passer une bande d’EQ para­mé­trique une fois ouverte dans le cas de deux fichiers en oppo­si­tion de phase. La largeur de bande est, hum, très large, même si elle varie bien entendu en fonc­tion du gain, fidèle en cela à l’ori­gi­nal, tout du moins dans le prin­cipe de compor­te­ment.

Et du côté des autres sections de l’EQ ? Eh bien, c’est pareil… Voilà pour exemple, ce pied de BD, avec repisse.

 

 

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Commençons par appliquer un filtrage en dessous de 50 Hz, fonda­men­tale de la grosse caisse.

 

 

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Focusrite Midnight

La correc­tion semble un peu forte, ce que corro­bore l’ana­ly­seur (capture C), qui révèle que la coupure commence non à 50 Hz, mais à 75 Hz, soit une demi-octave au-dessus. Et qu’une octave plus bas, là où nous devrions être à –18 dB selon les spéci­fi­ca­tions du plug, le 25 Hz est 33 dB en dessous… Hum, on comprend que le filtre puisse paraître effi­cace. Par acquit de conscience, j’ai véri­fié à d’autres fréquences, l’EQ réagit quasi­ment de la même manière, c’est-à-dire en commençant plus haut, et donc en coupant plus sévè­re­ment que suivant la pente annon­cée : par exemple sur du bruit blanc, et un réglage à 330 Hz (le plafond), la coupure commence à 550 Hz et on se retrouve avec un 165 Hz à 23 dB sous la fréquence de coupure (choi­sie). La progres­sion n’est pas constante, mais le compor­te­ment reste égal.

Autre tenta­tive avec le High Shelf. Prenons notre bruit blanc.

 

 

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Appliquons-lui une modi­fi­ca­tion de 12 dB à partir de 7 kHz. Profi­tons-en pour rappe­ler le compor­te­ment d’un shelf : quand on parle de 12 dB à 7 kHz, il faut comprendre cette fréquence comme celle à laquelle le plateau (shelf) est stabi­lisé au gain recher­ché. Cette fréquence est nommée fréquence centrale ou char­nière (corner frequency).

 

 

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Focusrite Midnight

Là encore, l’écoute semble indiquer que la correc­tion est très large, ce qui est confirmé par l’ana­lyse : la pente commence en effet à 940 Hz (capture D). Heureu­se­ment, le plateau, lui, est bien à + 12 dB.

On notera d’ailleurs que la parti­cu­la­rité des Shelves de l’ISA110 semble avoir été reprise, à savoir un Q constant, ce qui implique une pente toujours semblable quelque soit la fréquence, une des signa­tures sonores du préam­pli (capture E).

On le voit, le but semble avoir été de réali­ser un EQ sonnant bigger than life, flat­teur, bref, un outil qu’il faut utili­ser les yeux fermés… Ce qui ne veut pas dire que le plug ne sonne pas en fonc­tion de ce que l’on cherche à entendre. Une fois habi­tué au compor­te­ment des Shelves, par exemple, on trouve faci­le­ment le bon réglage. Mais il faut perdre ses habi­tudes et ne plus cher­cher à faire corres­pondre ce qu’en­tendent nos oreilles à ce qui est indiqué sur le plug, corri­ger véri­ta­ble­ment en aveugle, car les aigus paraî­tront plus brillants, les graves plus profonds, les bas-médiums plus solides, etc., puisqu’à chaque fois, une plus large bande de fréquences que celle visée sera modi­fiée.

En tenant compte de ces éléments, voici un petit test sur une boucle batte­rie (un loop stéréo)-guitare, un peu sourde.

 

 

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Puis après, avec un nettoyage et éclair­cis­se­ment du bas, et un peu de brillance pour remon­ter les attaques de la guitare (pas de compres­sion).

 

 

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Ce qui permet ensuite de rajou­ter une basse bien ronde.

 

 

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La même chose après un petit renfor­ce­ment (via EQ toujours) de l’at­taque de la batte grosse-caisse (diffi­cile à attra­per, puisqu’il faut lutter entre ce que l’on entend, le réflexe d’al­ler para­mé­trer la fréquence enten­due, et la non-corres­pon­dance avec celle produite par l’EQ…). Le manque de préci­sion du Q empêche de cibler préci­sé­ment la fréquence de la frappe, ce qui fait que le bas de la caisse claire remonte, mais cela reste en défi­ni­tive dans l’es­prit du son recher­ché. Le problème ne se serait pas posé avec des fichiers sépa­rés. Ou avec un EQ plus précis.

 

 

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Ultime préci­sion : ces compor­te­ments parti­cu­liers se retrouvent aussi à haute réso­lu­tion (les exemples ont été testés jusqu’en 96 kHz), l’exemple précité du High Shelf montre une coupure commençant cette fois à 1670 Hz et des pous­sières.

 

Compres­sons, pres­sons…

Focusrite Midnight

Si l’on veut chipo­ter (chipo­tons, chipo­tons), Focus­rite aurait dû préci­ser que son Midnight Compres­sor est modé­lisé d’après l’étage de compres­sion seul de l’ISA130, puisque ce dernier était un module complet de trai­te­ment de la dyna­mique qui  embarquait, outre un compres­seur (et limi­teur), un expan­deur/gate, un dé-esseur/exci­ter et une section EQ (filtres passe-haut, passe-bas, EQ en cloche).

Même qualité graphique que son acolyte, et une présen­ta­tion claire avec cette fois deux indi­ca­teurs à aiguilles, un pour le Thre­shold (avec choix entre signal entrant ou sortant) et l’autre pour la réduc­tion de gain. On dispose d’un potard de réglage du signal entrant (±18 dB), d’un Thre­shold (notons qu’il commence à –10 dB), d’un Ratio (de 1,5 dB à l’in­fini), d’un réglage glis­sant d’at­taque (sans indi­ca­tion tempo­relle), d’un Release (de 0,1 à 4 secondes) avec mode auto-débrayable et d’un Make Up Gain (de 0 à 40 dB). Ultime réglage, un potard Blend, afin de mélan­ger direc­te­ment dans le plug le signal Wet et Dry, ce qui est une excel­lente idée permet­tant ainsi de produire de la compres­sion paral­lèle instan­ta­né­ment sur la tranche en cours de trai­te­ment. Il manquera bien sûr la souplesse appor­tée par le fait de pratiquer ce trafic sonore via un bus, mais la fonc­tion est suffi­sam­ment rare pour ne pas être saluée comme il se doit. Pas de réglage Knee, l’édi­teur préci­sant que le Midnight Compres­sor fonc­tionne en mode Soft Knee.

En ce qui concerne l’at­taque, les mesures effec­tuées donnent un temps d’at­taque infé­rieur à 0,5 ms, ce qui est extrê­me­ment rapide, et maxi­mum d’à peu près 260 ms. La limite de –10 dB du Thre­shold pourra être compen­sée par le niveau de signal entrant, même si l’on prend alors le risque de chan­ger la réponse du plug, cette dernière dépen­dant aussi comme celle de tout compres­seur qui se respecte du niveau entrant.

Focusrite Midnight

Le son du plug est assez doux, il est diffi­cile d’ob­te­nir un “écra­se­ment” comme on peut en para­mé­trer sur d’autres logi­ciels, mais il se comporte très bien sur toutes sortes de maté­riaux sonores, des guitares aux voix. Son utili­sa­tion sur un bus est aussi inté­res­sante, en parti­cu­lier sur les batte­ries grâce à son attaque extrê­me­ment rapide. Si le son est rela­ti­ve­ment trans­pa­rent en géné­ral, on notera quand même qu’avec des temps d’at­taque et release courts, le compres­seur ajoute sa propre cuisine d’har­mo­niques (et de non-harmo­niques, plus embê­tant), voir la capture F (en rouge la sinu­soïde de base, en jaune, ce qu’ajoute le compres­seur). Et il ne dispose visi­ble­ment pas (“écou­ti­ve­ment” pas ?) d’une fonc­tion looka­head, car des réglages trop violents produi­ront les arte­facts redou­tés lors de l’uti­li­sa­tion de compres­seur, des clics sur les premières attaques. OK, c’est ce que produit un compres­seur hard­ware, mais on aurait pu éviter le souci du détail à ce point, ou en tout cas propo­ser une alter­na­tive.

Voici quelques exemples audio, le premier sur la guitare déjà utili­sée, afin de réduire les attaques.

 

 

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Ensuite sur la boucle de batte­rie. D’abord seule, puis selon deux compres­sions très diffé­rentes.

 

 

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Et ensuite façon compres­sion paral­lèle grâce au Blend, puis une version encore plus “compres­sée/satu­rée”.

 

 

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Dernier exemple, sur une voix issue d’une biblio­thèque de boucles. D’abord telle quelle, puis compres­sée de manière à rabo­ter quelques crêtes, rendre le phrasé plus linéaire et récu­pé­rer quelques dB pour une gestion plus simple du mix.

 

 

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Bilan

Passée les quelques surprises de l’EQ, on se fait à son utili­sa­tion. Même si les indi­ca­tions peuvent sembler parfois inutiles, et malgré l’idée qui veut que l’on ne mixe qu’avec ses oreilles, pouvoir dispo­ser d’in­di­ca­tions fiables, permet­tant de para­mé­trer direc­te­ment une fréquence enten­due (ben oui, si on travaille avec ses oreilles, c’est bien qu’on devrait recon­naître les fréquences, non ?) est parfois indis­pen­sable, suivant les condi­tions de travail. Et ce serait nier un des apports de  la MAO qui est d’as­so­cier la vision à l’oreille, dans un rapport jusque-là inédit. Nouvel outil, nouvelles habi­tu­des…

On pour­rait ainsi dire que l’EQ est un EQ pour musi­cien (rien de péjo­ra­tif) plus qu’un EQ pour ingé-son, son manque de préci­sion empê­chant un véri­table travail norma­le­ment dévolu à un para­mé­trique. Le Midnight EQ a sa propre person­na­lité, ce qui est déjà pas mal en ces temps où l’on nous vend parfois des réser­voirs membra­neux pour des fanaux. Mais de là à dire qu’il est indis­pen­sable dans un arse­nal sonore, il y a un pas que je ne fran­chi­rai pas. Peut-on faire aussi bien bien avec les EQ inté­grés aux DAW ? Fran­che­ment, dans le cas de Logic, par exemple, le Chan­nel EQ (on reste dans les EQ à phase non linéaires) propose la même chose plus deux para­mé­triques. Et honnê­te­ment, rien de ce qui est possible avec le Midnight EQ ne semble impos­sible (avec un peu de temps passé, certes, les résul­tats étant très rapides avec le Focus­rite) avec le Chan­nel EQ, l’in­verse n’étant en revanche pas vrai, à cause du manque de préci­sion.

Le Compres­sor lui, est plutôt doux, très à l’aise sur des correc­tions fines plutôt que des grosses compres­sions/satu­ra­tions. Mais quel dommage que Focus­rite n’ait pas modé­lisé l’en­semble, il y avait des choses à faire avec les EQ, le gate et les possi­bi­li­tés de side­chai­ning origi­naux… On appré­cie néan­moins l’ap­port du potard Blend permet­tant la compres­sion paral­lèle sur une tranche, et son subtil apport en harmo­niques. Son compor­te­ment est plutôt fidèle à celui d’un compres­seur hard­ware VCA, des lieues au-dessus de la version VCA du compres­seur inté­gré de Logic, par exemple, et on peut raison­na­ble­ment penser au-dessus de la majeure partie des compres­seurs inté­grés aux DAW. De plus son attaque très rapide est un avan­tage, que l’on ne trouve que sur quelques rares compres­seurs logi­ciels. Qui, eux, sont beau­coup plus chers que la suite Midnight, puisque les deux plugs sont dispo­nibles au doux tarif de 109 € prix public TTC.

À ce prix (on les trouve faci­le­ment moins chers), si l’on cherche à agran­dir son “parc” de logi­ciels avec des outils simples et dotés d’un son inté­res­sant, la solu­tion Midnight peut être un complé­ment intel­li­gent. En revanche, si l’on possède déjà EQ et compres­seurs autres que ceux inclus dans la DAW utili­sée, il y a un risque possible de redon­dance.

 

7/10
Points forts
  • Son global
  • Tarif
  • 32 et 64 bits
  • EQ complet
  • Q dépendant du gain
  • Résultats rapides
  • Compresseur très agréable
  • Personnalité du compresseur
  • Attaque très rapide
  • Indicateurs de niveau
  • Réglages de niveaux d’entrée et de sortie
  • Potard Blend
  • Incrémentation par unité
  • Graphisme réussi
Points faibles
  • Pas de bypass global
  • Pas de bypass par section
  • Boutons parfois capricieux à attraper
  • Manque de précision global de l’EQ
  • Filtres de l’EQ peu précis
  • Pente très longue des Shelves
  • Deux paramétriques seulement
  • Q trop large pour un travail de précision
  • EQ en dessous du Compressor
  • Pourquoi seulement le Compressor et pas le reste de l’ISA130 ?
  • Threshold commençant à -10 dB
  • Knee non réglable
  • Pas de fonction lookahead ?
  • Plugs disponibles uniquement en bundle
  • Risque de double emploi

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