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Akai Professional Tom Cat
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Test du Tom Cat d'Akai

Test écrit
108 réactions
Toutes griffes dehors
7/10
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Après le cri du loup, c’est au tour du chat de pousser son miaulement dans la cour des BAR analogiques. Voyons ce que nous réserve le Tom Cat, un nouvel animal signé Akai.

L’an­née dernière à Franc­fort, nous avions décou­vert sur le stand Akai le Rhythm Wolf, une BAR à géné­ra­tion sonore analo­gique. Le modèle présenté était alors encore muet mais en fin d’an­née, un exem­plaire nous était prêté, au moment où les loups entraient dans les berge­ries… la machine avait reçu un accueil mitigé des musi­ciens ; certes elle nous avait séduits par sa qualité de fabri­ca­tion et son ergo­no­mie exem­plaires (le work­flow en parti­cu­lier), mais sa qualité sonore hété­ro­gène nous avait lais­sés sur notre faim (de loup) : une grosse caisse somme toute mollas­sonne, une percus­sion assez exsangue et un son de basse plutôt quel­conque. Akai a donc remis son ouvrage sur l’éta­bli et nous propose aujour­d’hui une version revi­si­tée : le Tom Cat, nom déjà emprunté par le célèbre avion de chasse améri­cain à géomé­trie variable (l’ori­gine du nom vien­drait d’un roman du milieu du XVIIIe siècle qui met en scène un chat nommé Tom). Avec un prix au niveau du plan­cher des vaches, va-t-il nous emme­ner au septième ciel, tel le F-14 d’un autre Tom, pas Cat mais Cruise ?

Tous les chats sont gris…

Le Tom Cat reprend la concep­tion et les dimen­sions du Rhythm Wolf, avec une taille géné­reuse de 32 × 22 cm et un poids signi­fi­ca­tif supé­rieur à 2 kg. La construc­tion est tout aussi sérieuse, avec un dessus tout en métal, se rabat­tant sur les 4 côtés, venant sécu­ri­ser l’en­semble. En matière de couleurs de fond, c’est le gris et le jaune qui dominent cette fois, avec une séri­gra­phie noire parfai­te­ment lisible. Les côtés sont recou­verts d’une plaque de plas­tique moulé imita­tion bois, vissée sur les rabats métal­liques : il sera donc facile aux amateurs de tuning d’y fixer des flancs maison. La plaque de dessous est en plas­tique, tout gris aussi.

Akai Tom Cat

Les poten­tio­mètres sont à axe métal­lique et même s’ils ne sont pas vissés sur la façade, ils présentent un jeu très réduit. Leur bonne résis­tance et leur espa­ce­ment apportent un confort d’uti­li­sa­tion très satis­fai­sant. Sous le capot, on découvre des cartes élec­tro­niques fixées sur des entre­toises métal­liques, là aussi ça inspire confiance. On se demande ainsi comment Akai atteint ce niveau de qualité de construc­tion à ce prix, donc pourquoi des synthés bien plus chers propo­sés par d’autres marques ne peuvent pas avoir ce niveau d’at­ten­tion…

Les commandes sont bien étalées : écran 3 carac­tères jaunes, enco­deur (tempo/valeur), 23 poten­tio­mètres (para­mètres de synthèse, volume, distor­sion), 6 pads dyna­miques rétro-éclai­rés jaune (un par instru­ment), rangée infé­rieure de 16 boutons avec diodes trico­lores (pour la program­ma­tion des pas et les fonc­tions secon­daires) et 9 boutons divers (Tap tempo à 3 coups, sélec­tion de motif, coupure/solo de parties, liai­son de notes, touche Shift, vélo­cité, varia­tion de motif, Fill, trans­port du séquen­ceur…).

Akai Tom Cat

Toute la connec­tique est située à l’ar­rière ; elle diffère un poil de celle du Rhythm Wolf. On commence par les sorties audio, vissées au panneau, avec une sortie globale mono­pho­nique niveau ligne (jack 6,35 TRS/compa­tible TS vissée) et une sortie casque (jack 6,35 TRS vissé). La commu­nauté DIY pour­rait être tentée d’ajou­ter des sorties sépa­rées pour chaque son de percus­sion, ce qui semble possible si l’on s’en réfère au connec­teur multi­broches qui relie la carte prin­ci­pale à la petite carte des sorties audio (cf. photos). On trouve égale­ment 2 prises MIDI (In/Out commu­table en Thru) et 2 prises mini-jack (entrée/sortie Gate Trig­ger). Puis la prise USB (unique­ment pour les données MIDI), la borne pour alimen­ta­tion externe four­nie (12V/2A de type bloc à l’ex­tré­mité) et l’in­ter­rup­teur secteur pous­soir. On aurait aimé une alimen­ta­tion par piles pour le côté nomade, mais ce n’est pas prévu car l’analo, ça consomme !

Griffe sonore

Tout comme le Rhythm Wolf, le Tom Cat est une BAR analo­gique capable de déli­vrer simul­ta­né­ment cinq sons : Kick, Snare, Clap, Hi-hat (ouvert/fermé) et Tom. La basse-synthé est donc passée à la trappe, tout comme le son de percus­sion, tant mieux ! Après allu­mage, le chat doit un peu chauf­fer pour se stabi­li­ser, circuits analo­giques obli­gent…

Akai Tom Cat

Sur le Kick, on peut régler le Volume, le Tune (accord d’une onde sinus grave), l’en­ve­loppe de Pitch (descente de Pitch, une nouvelle fonc­tion­na­lité par rapport au Rhythm Wolf) et le Decay de volume (en fait, le Release de l’onde sinus). Le Kick descen­dant bas, il faut un bon système d’écoute pour s’en rendre compte, sinon on risque de le sur-mixer ; bien plus présent que sur le Rhythm Wolf, on constate que ce nouveau Kick a repris du poil de la bête, tout en conser­vant un son rond ; inutile de le compres­ser. La Snare offre les réglages de Volume, de Tune (accord de la partie harmo­nique), de Filtre (passe-haut, jouant sur le timbre) et de Decay de volume (Release du bruit blanc). Elle est tout aussi inté­res­sante en version courte et que longue, lorsqu’on monte le Decay et qu’on ouvre le filtre (effet « push » garanti, voire cari­ca­tu­ral quand on exagère le réglage). Un clap a fait son entrée, avec les réglages de Volume, de Tune (accord + tona­lité), de Spread et de Decay. Il est excellent, avec une grosse pêche et des réglages utiles. Notam­ment, le Spread permet d’al­lon­ger la durée entre le premier et le dernier claque­ment de main de la foule, alors que le Decay ajoute un Release sur le bruit (compa­rable à l’ef­fet obtenu sur la Snare). C’est vrai­ment le type de son qui manquait au Rhythm Wolf !

Miaou…

Le Tom Cat est équipé d’une distor­sion analo­gique située après mélange des sons, en amont de la sortie audio finale. Bapti­sée Maul (par analo­gie à la fonc­tion Howl du Rhythm Wolf), elle sature le signal tout en boos­tant les hautes fréquences ; idéal pour satel­li­ser la Snare, le Clap et le Hi-hat. Quand on dépasse la moitié du réglage, l’ef­fet devient plus agres­sif et un peu granu­leux. L’ac­tion est toute­fois plus maîtri­sée et plus jouable que le Howl, mais il n’y a toujours pas de compen­sa­tion de niveau. Si on pousse encore le niveau, on entend un bruit de fond, mais c’est beau­coup moins exces­sif que sur le Rhythm Wolf. Cette fois cepen­dant, il n’y a pas de sortie sépa­rée pour récu­pé­rer un son non traité.

Pour sa part, le Hi-hat est décliné en versions ouverte et fermée exclu­sives ; la diffé­rence entre les deux, ce sont les durées du Decay, que nous aurions souhai­tées plus espa­cées. Il offre les para­mètres de Volume, Tune et Decay ; plutôt qu’un véri­table accor­dage, le Tune modi­fie le timbre en le rendant plus ou moins métal­lique ; on aurait aimé une plage de réglages plus marquée ; toute­fois, ce Hi-hat coupe parfai­te­ment dans le mix et diffère de l’offre habi­tuelle, surtout quand on le pousse avec la distor­sion (voir enca­dré). Enfin, un Disco Tom fina­lise ce petit set, prenant la place de la basse-synthé. Non content d’ins­pi­rer le nom de la machine, Il offre plus de réglages que les autres percus­sions : Volume, Tune (accor­dage un peu trop léger), Attaque de volume, Decay de volume, quan­tité d’en­ve­loppe de Pitch, Decay d’en­ve­loppe de Pitch et pola­rité de l’en­ve­loppe de Pitch (vers le haut ou vers le bas). Tout comme la basse du Rhythm Wolf, le Disco Tom peut-être joué et programmé sur une tessi­ture de 3 octaves, en conjonc­tion avec les boutons de pas. À nous les Tom pitchés à la sauce 70’s ! Cet ensemble de percus­sions est au global très homo­gène et s’en sort bien sans trai­te­ment externe.

1 Kick Snare
00:0000:35
  • 1 Kick Snare 00:35
  • 2 Hi hats 00:35
  • 3 Claps 00:39
  • 4 All 00:27
  • 5 All Again 00:38
  • 6 All Live Toms 00:44

Les souris dansent

De concep­tion iden­tique au Rhythm Wolf, le Tom Cat est un plai­sir à mani­pu­ler. Toutes les commandes sont acces­sibles en façade : on lance un motif, on enchaîne les varia­tions en direct ou avec la fonc­tion Fill, on passe de la program­ma­tion temps réel avec les pads à la program­ma­tion pas à pas avec la rangée de 16 boutons, on change de signa­ture, on modi­fie la longueur de motif, on coupe un instru­ment (ou on l’isole), on tripote les poten­tio­mètres, tout ça sans inter­rompre le flux créa­tif. Le recours au mode d’em­ploi, fourni en 5 langues, sera rare.

Akai Tom Cat

La mémoire interne renferme 16 motifs compo­sés chacun de 4 séquences de 16 pas : varia­tion A, varia­tion B, Fill A, Fill B. On peut chaî­ner les varia­tions A et B pour obte­nir un motif de 32 pas. La fonc­tion Last Step permet de défi­nir à la volée la longueur du motif (de 1 à 16 ou de 17 à 32 pas). La touche Fill fonc­tionne comme sur un arran­geur, en restant sur la varia­tion en cours ou en bascu­lant vers la varia­tion alter­na­tive suivant la durée pendant laquelle elle est main­te­nue. On mute ou on isole les instru­ments en temps réel avec la touche Mute/Solo et les 6 pads.

La machine fonc­tionne selon 3 modes : Record Off (lecture simple + jeu sur les pads sans enre­gis­tre­ment), enre­gis­tre­ment pas à pas (avec les 16 touches de pas) ou enre­gis­tre­ment temps réel (avec les pads). La divi­sion tempo­relle des motifs varie de 1/4 à 1/32, avec les valeurs ternaires inter­mé­diaires.

Chiens et chats

Il est possible d’in­ter­fa­cer le Tom Cat de diffé­rentes manières. Au plan MIDI/USB, seules les notes, le trans­port (Start / Stop / Conti­nue, Song Posi­tion Poin­ter) et l’hor­loge peuvent être trans­mis/reçus. Donc pas de CC ni Sysex au programme pour les para­mètres de synthèse (comme déjà dit, on reste dans le monde analo­gique pur). Il est toujours impos­sible de dumper les mémoires, ce qui est un comble vu leur nombre restreint. Pour s’in­ter­fa­cer avec le monde des modu­laires analo­giques, nous avons aussi les prises Gate Trig­ger (entrée et sortie) permet­tant de faire avan­cer les pas du séquen­ceur un par un, par impul­sions de tension.

Chaque instru­ment peut être accen­tué suivant 3 niveaux de vélo­cité sur chaque pas ; lorsqu’on main­tient la touche Velo­city, les LED des 16 boutons de pas prennent une couleur diffé­rente suivant le niveau d’ac­cent (vert, orange, rouge), ce qui permet de visua­li­ser et chan­ger la valeur. On peut aussi entrer le niveau direc­te­ment avec les 6 pads dyna­miques, en enre­gis­tre­ment temps réel. Nous avons trouvé leur réponse un peu dure (il faut taper fort pour atteindre le 3e niveau d’ac­cent). L’ef­fet de l’ac­cen­tua­tion varie suivant l’ins­tru­ment, sans se limi­ter au volume : attaque du Kick, déclin du bruit de la Snare, déclin sur le Clap, déclin sur le Hi-hat ou encore action de l’en­ve­loppe de Pitch sur le Disco Tom. Cela rend les motifs très expres­sifs.

Un facteur de Swing permet de secouer le rythme. Pour entrer des Disco Toms à diffé­rentes hauteurs, on utilise les 16 boutons de pas, qui forment alors un mini-clavier, en conjonc­tion avec les 2 touches de trans­po­si­tion d’oc­tave ; ces boutons étant statiques, il faut repas­ser en mode pas à pas pour modi­fier les niveaux de vélo­cité. On peut alter­na­ti­ve­ment chan­ger la note de réfé­rence du pad avec l’en­co­deur, ou utili­ser un clavier de commande externe, les notes reçues par MIDI étant enre­gis­trées en temps réel avec leur vélo­cité reca­li­brée sur 3 niveaux.

Au niveau édition globale, on peut copier/coller/effa­cer un motif. Quelques points viennent toute­fois gâcher cette belle fête : on ne peut enre­gis­trer le mouve­ment des potards par CC ou Sysex MIDI, le sens de lecture se fait unique­ment à l’en­droit, il n’y a pas de fonc­tions Flam / Roll et il est impos­sible d’en­chaî­ner plusieurs motifs (pas de mode Song). Tout cela confine le Tom Cat à une utili­sa­tion temps réel si on veut rendre vivantes les séquences. Plus une machine pour perfor­meurs que pour program­meurs.

À bon chat…

Tout comme le Rhythm Wolf à l’époque, le Tom Cat nous a séduits par sa qualité de fabri­ca­tion et son ergo­no­mie exem­plaires. Il permet en quelques instants de créer des ryth­miques sympa­thiques et de les enchaî­ner sans inter­rup­tion. Faute d’au­to­ma­tion des commandes et de mode Song, il conserve toute­fois une orien­ta­tion perfor­mance scénique plutôt que studio. Sa facture analo­gique limite quant à elle logique­ment le nombre d’ins­tru­ments dispo­nibles. Pour ce qui est du son, le Tom Cat s’en sort mieux que son prédé­ces­seur : un Kick plus présent, un nouveau Clap très réussi et un Dico Tom bien daté. Dommage que certains réglages ne soit pas plus déci­sifs. Bref, on reste dans l’ori­gi­na­lité, avec une qualité sonore homo­gène, qui pourra se passer de trai­te­ments externes. Mieux réus­sie que le Wolf, le Tom Cat est une BAR simple, abor­dable finan­ciè­re­ment, à consi­dé­rer pour débu­ter ou complé­ter sa palette sono­re…

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

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7/10
Points forts
  • Sonorités revues avec un beau clap
  • Qualité de construction
  • Dimensions généreuses
  • Workflow bien pensé
  • Modes temps réel/pas à pas
  • Pads dynamiques et touches de pas
  • Accent produisant des effets variés
  • Distorsion analogique intégrée
  • Connectique MIDI et USB
  • Prix très abordable
Points faibles
  • Mémoire de motifs insuffisante
  • Impossible de mémoriser les sons
  • Pas de dump externe des motifs
  • Le son toujours monophonique
  • Absence de sorties séparées
  • Pas de roulements ou Flam
  • Lecture des séquences uniquement à l’endroit
  • Pas d’automation des commandes (CC/Sysex)
  • Pas de mode Song
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.