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TRminator 2
9/10
Award Qualité / Prix 2018
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Lancée en 2014, la TR-8 revient en version boostée : mémoire décuplée, modulations en temps réel, chaînage de motifs, import de samples. Sarah Connor n’a qu’à bien se tenir…

Test de la TR-8S de Roland : TRminator 2

Depuis la présen­ta­tion de la TR-8, Roland a pour­suivi le déve­lop­pe­ment de sa tech­no­lo­gie ACB dans les séries AIRA (synthés, modules, BAR, effets, mixeurs, maté­riel DJ) et Boutique, qui compte aujour­d’hui 11 modèles (dont les TR-08 et TR-09, modé­li­sant leurs aînées à trois chiffres). En paral­lèle, les utili­sa­teurs de TR-8 ont pu complé­ter la palette sonore initiale consa­crée unique­ment aux TR-808 et TR-909 avec l’op­tion 7X7, repre­nant les sons de TR-707 et 727. Ceci n’a toute­fois pas comblé pas les autres défauts de la TR-8 : mémoire insuf­fi­sante non expor­table, motifs trop courts, absence de mode Song, para­mètres sonores non mémo­ri­sables, mouve­ments des commandes non enre­gis­trés. De même, les modé­li­sa­tions des TR semblaient un peu mieux réus­sies sur la série Boutique que sur la TR-8. Il était donc temps de faire progres­ser la machine, d’au­tant que son grand format, ses larges commandes et sa prise en main aisée lui donnaient un avan­tage certain sur ses petites sœurs. Avec la TR-8S, Roland compte bien reprendre les choses en main et en profi­ter pour aller bien au-delà de la simple imita­tion des BAR qui ont fait sa répu­ta­tion… la TR ultime ?

Grande surface

La TR-8S est un appa­reil sérieux au look assagi : façade en alu noir et boitier en plas­tique rigide, avec un retrait astu­cieux sous les côtés et l’avant pour saisir l’ap­pa­reil en toute sécu­rité. Tout cela pour 2,1 kg et 41 × 26 × 4 cm, dimen­sions idéales pour l’ac­cès aux nombreuses commandes directes présentes, bien ancrées et offrant une excel­lente résis­tance au mouve­ment : 11 curseurs linéaires, 43 poten­tio­mètres rota­tifs, 2 enco­deurs, 17 pads lumi­neux multi­co­lores, 42 pous­soirs rétroé­clai­rés et 1 pad dyna­mique. La séri­gra­phie blanche sur fond noir apporte une certaine sobriété et on appré­cie le recours modéré à la couleur verte dont abusait un peu trop la TR-8. À l’al­lu­mage, les pads s’illu­minent (couleur en fonc­tion du mode de jeu ou de l’état du pas), tout comme la péri­phé­rie des curseurs linéaires (couleur au choix parmi 12 pour chaque curseur, mémo­ri­sable dans chaque motif). Les commandes sont logique­ment répar­ties : mode de jeu / program­ma­tion à gauche, accent et effets en haut, menus d’édi­tion à droite et pads de program­ma­tion en bas. La partie centrale est très large­ment occu­pée par les commandes d’édi­tion des instru­ments, comme une table de mixage à 11 tranches. Chaque tranche est compo­sée d’un curseur de volume et de trois poten­tio­mètres (Tune, Decay et Contrôle assi­gnable).

TR-8S_2tof 001.JPGRoland a égale­ment faci­lité l’ac­cès direct à certaines fonc­tions bien pratiques : poten­tio­mètre de volume des entrées audio (à côté du poten­tio­mètre de volume global), touches effa­ce­ment, copie, dernier pas, subdi­vi­sions de pas, tempo (touche Tap, enco­deur, affi­cheur dédié 4 diodes 7 segments + point déci­mal), commandes d’ef­fets, poten­tio­mètre Shuffle, 8 touches de varia­tion de motif, section Fill-in, isole­ment / coupure de piste, sélec­tion d’une piste (ce qui permet d’édi­ter un même para­mètre du menu pour les diffé­rents instru­ments). C’est d’au­tant plus impor­tant qu’il y a de nombreux para­mètres dispo­nibles, y compris dans les menus : cela néces­site donc d’en­trer dans un éditeur (motif, kit, instru­ment, sample, effet maître, fill-in), de sélec­tion­ner le para­mètre souhaité avec l’en­co­deur (secondé par la touche Shift pour sauter de page en page) et l’écran (2×16 carac­tères à LED vertes), de vali­der le choix avec la touche Enter, de chan­ger la valeur, de reve­nir au choix du para­mètre avec la touche Enter, etc. Sur ce point, on aurait préféré avoir deux enco­deurs, l’un pour navi­guer, l’autre pour éditer ; c’est le seul point d’er­go­no­mie qui nous a inter­pe­lés. Les poten­tio­mètres peuvent fonc­tion­ner en modes saut ou seuil, c’est appré­ciable, car on verra plus tard que leurs mouve­ments peuvent être enre­gis­trés dans les motifs. Un pad dyna­mique permet d’en­re­gis­trer la vélo­cité de l’ins­tru­ment sélec­tionné, suivant l’ac­cent (128 valeurs) ; on peut certes régler sa sensi­bi­lité (légère, moyenne, forte ou fixe), mais nous l’avons trouvé impré­cis, dommage.

TR-8S_2tof 009.JPGLe panneau arrière est entiè­re­ment occupé par une géné­reuse connec­tique : sortie casque, sortie mix gauche / droite et 6 sorties audio indi­vi­duelles (confi­gu­rables en 3 paires stéréo ABC), entrée audio gauche / droite (pour trai­ter un signal via les effets ou le faire pomper). Toute cette connec­tique audio est au format jack 6,35 mm. Pour­sui­vons par la sortie Trig­ger (une piste dédiée permet d’y enre­gis­trer des pas pour déclen­cher un appa­reil externe compa­tible), la fente SD Card (pour char­ger / enre­gis­trer des données, nous y revien­drons), l’in­ter­face MIDI (entrée / sortie), la prise USB 2 (MIDI et audio, voir plus bas), l’in­ter­rup­teur de puis­sance et la borne pour alimen­ta­tion externe (bloc à l’ex­tré­mité, seule faute de goût dans cet ensemble très pro). C’est donc un quasi sans-faute et une évolu­tion majeure par rapport à la TR-8. Les sorties indi­vi­duelles peuvent être utili­sées en mode normal (sorties sépa­rées, la percus­sion assi­gnée étant reti­rée de la sortie Mix stéréo), boost (idem, avec niveau augmenté de plusieurs dB) ou Trig­ger (la percus­sion assi­gnée à la sortie sépa­rée envoie un signal Trig­ger à cette sortie, tout en restant présente à la sortie Mix stéréo, astu­cieux !) La prise USB 2 permet, une fois le driver installé (Windows 7/8/10 ou Mac OS 10.13/10.14), de véhi­cu­ler les signaux MIDI et audio­nu­mé­riques (Mix stéréo, 11 instru­ments sépa­rés en mono, entrée audio) et 4 en entrée (Mix stéréo, multi ABC stéréo), histoire de pouvoir utili­ser sa STAN préfé­rée sans conver­sion. Bien vu !

Bimo­teur sonore

La TR-8 se limi­tait à 16 kits de 11 instru­ments, la TR-8S passe à 128 en mémoire interne ! Il existe deux moteurs sonores : ACB, c’est-à-dire des sons modé­li­sés sur les TR histo­riques et samples (autres sons de TR, percus­sions trai­tées, voca­lises courtes, basses synthé­tiques, pêches diverses, nappes …). La machine renferme plus de 400 sons internes, dont envi­ron 20% de type ACB et 80% de samples. Cette liste peut être complé­tée par des samples utili­sa­teur (cf. para­graphe suivant), trai­tés comme les samples internes. On retrouve la qualité sonore des BAR modé­li­sées, ainsi que les para­mètres éditables ; des grosses infra­basses sur les kicks, des caisses claires bien claquantes, des cymbales cise­lées, des toms bien ronds, sans oublier les bords de caisse, cloches, claps, congas si carac­té­ris­tiques. Les sons ACB sont dédiés à modé­li­ser les TR-808, 909, 707, 727, 606 et 626. Diffi­cile de dire si une TR-8S modé­lise mieux une TR-808 / 909 qu’une TR-08 / 09, c’est pour nous parfai­te­ment réussi, surtout avec une petite compres­sion en sortie via l’ef­fet maître si on veut que ça sèche un peu plus. Les autres sont géné­rés par sampling, y compris des sons de TR post-trai­tés ; certains d’entre eux sont bouclés (nappes, basses).

TR-8S_2tof 006.JPGVoyons main­te­nant les para­mètres de synthèse, qui varient suivant le type de moteur. Les sons ACB reprennent les para­mètres éditables des TR d’ori­gine ; c’est par exemple l’at­taque du kick, le timbre de la caisse claire ou la couleur des toms. Comme les tranches des instru­ments en façade sont iden­tiques, elles ne sont pas dédiées à ces para­mètres spéci­fiques, qui néces­sitent donc de passer par le menu. Pour tous les instru­ments, on peut y chan­ger l’ac­cor­dage, le déclin, le niveau, le gain (-40 à + 40 dB), le pano­ra­mique, l’en­voi vers la réverbe, l’en­voi vers le délai, la desti­na­tion du LFO (parmi plus de 20 para­mètres) et la quan­tité bipo­laire de modu­la­tion par le LFO. Pour les samples unique­ment, on peut modi­fier la fréquence (par demi-ton), la vitesse de lecture (bipo­laire), la largeur (double­ment désac­cordé + espacé en stéréo), la réduc­tion de bit, l’at­taque de volume, le main­tien de volume (suivant une durée fixe ou un nombre de pas), le type de filtre (LP/HP), l’en­ve­loppe de filtre (AD), sa modu­la­tion (bipo­laire) et la réponse de la vélo­cité sur le filtre.

Mieux, chaque instru­ment dispose d’un effet d’in­ser­tion indé­pen­dant, à choi­sir parmi 12 types ; diffé­rents filtres, diffé­rents boos­ters, isola­teur, renfor­ce­ment de tran­si­toires, compres­seurs, distor­sions et crusher ; pour chaque effet, de 3 à 10 para­mètres sont acces­sibles, de quoi bien détruire le son d’ori­gine si on le souhaite. Très fort ! Pour chaque instru­ment, le poten­tio­mètre de contrôle est assi­gnable à un para­mètre au choix : pano­ra­mique, LFO, effet d’in­ser­tion, niveaux d’en­voi vers les effets globaux, réglages ACB pour les percus­sions modé­li­sées, para­mètres de synthèse pour les samples. Qu’est-ce qu’on aurait aimé avoir un second poten­tio­mètre de contrôle assi­gnable et un poten­tio­mètre de pano­ra­mique dédié par tranche !

Tous les para­mètres de synthèse sont mémo­ri­sables au sein des kits, ce qui est une amélio­ra­tion consi­dé­rable par rapport à la TR-8. C’est au niveau du kit que l’on règle le LFO global : forme d’onde (cinq dont aléa­toire), synchro­ni­sa­tion au tempo et fréquence. C’est aussi au plan du kit que l’on assigne les instru­ments aux sorties audio (mix stéréo, une des 6 sorties indi­vi­duelles ou une des 3 paires de sorties stéréo), que l’on choi­sit les couples d’ins­tru­ments qui se coupent deux à deux (comme le HH ouvert / fermé), que l’on para­mètre les entrées audio (instru­ment déclen­cheur du Side­chain, type de Ducking, gain, départs effets globaux) et que l’on choi­sit la couleur (parmi 12) du rétroé­clai­rage péri­phé­rique de chaque curseur d’ins­tru­ment. C’est enfin dans les kits que sont mémo­ri­sés les réglages d’ef­fets globaux, nous y revien­drons dans un prochain para­graphe.

TR-8S_1audio 01 Clas­sic_2
00:0001:21
  • TR-8S_1audio 01 Clas­sic_201:21
  • TR-8S_1audio 02 Stroke_200:34
  • TR-8S_1audio 03 Syncro_201:03
  • TR-8S_1audio 04 Future_200:47
  • TR-8S_1audio 05 Acid­trance_202:10
  • TR-8S_1audio 06 Arpeg­gio_201:30
  • TR-8S_1audio 07 Salvar o Brasil_201:09
  • TR-8S_1audio 08 SW Mini­pops2_200:55
  • TR-8S_1audio 09 TR-808–1 dry_200:50
  • TR-8S_1audio 10 TR-808–2 dry_200:46
  • TR-8S_1audio 11 TR-909 dry_200:53
  • TR-8S_1audio 12 TR-707 dry_200:35
  • TR-8S_1audio 13 TR-727 dry_200:23
  • TR-8S_1audio 14 TR-7X7 dry_200:52
  • TR-8S_1audio 15 TR-6X6 dry_200:21

Import / export

TR-8S_2tof 005.JPGLa TR-8S est capable d’im­por­ter des samples utili­sa­teur, d’où le « S ». Ils peuvent être mono ou stéréo, aux formats WAV (jusqu’à 96 kHz) ou AIFF (44 et 48 kHz), à des réso­lu­tions de 8–16–24–32–32F bits. Nous igno­rons s’il y a une conver­sion et/ou une compres­sion interne, mais nous avons véri­fié qu’un sample stéréo est bien rejoué comme tel. On peut ensuite créer ses propres kits en mélan­geant des samples internes et/ou impor­tés. En plus des kits de TR, à nous les Linn­drum, DMX, Drum­traks, Drumu­la­tor, DDD, RX, RZ, HR, SR, XR (pour les vieux nostal­giques qui n’ont pas peur de trier tous les sons dispo­nibles sur le Web), une palette sonore inédite (pour les plus créa­tifs) ou des kits tout faits (pour les autres) ; bref, tout ce qu’on voudra bien y coller, à concur­rence de la capa­cité mémoire perma­nente : 400 samples et 180 secondes maxi­mum au total pour des samples mono à 44 kHz, ce qui n’est pas extra­or­di­naire, mais somme toute assez logique vu l’orien­ta­tion percus­sions de la machine.

Pour impor­ter des samples, il suffit de forma­ter une carte SD/SDHC à partir de la TR-8S, de la connec­ter à son PC pour y coller les samples, puis de la recon­nec­ter à la TR-8S. Si on place les samples dans le réper­toire du Sample, ils sont impor­tés un par un ; pour impor­ter plusieurs samples à la volée, il suffit de créer des sous-réper­toires avec le PC et de choi­sir l’op­tion Folder au lieu de File, les samples du sous-réper­toire complet seront impor­tés, bien vu ! La carte SD peut aussi être utili­sée pour impor­ter / expor­ter des motifs et des kits. Le site Aira comprend d’ailleurs diffé­rents kits et patterns supplé­men­taires prêts à l’em­ploi gratuits. Les motifs peuvent être sauve­gar­dés et rappe­lés seuls ou avec leur kit, bien vu là aussi. Tout cela permet de gérer la mémoire interne (hormis les samples) en se passant d’un PC.

Effets spéciaux

Les effets globaux se règlent au sein des kits. Au menu, une réverbe, un délai et un effet maître. Ils sont placés sur le mix stéréo global (donc ne sont pas envoyés sur les sorties sépa­rées, fort logique­ment). Chaque instru­ment peut être routé vers la réverbe et le délai, avec dosages indé­pen­dants, simi­laire à deux départs auxi­liaires sur une console de mixage. Il en est de même pour le kit tout entier et les entrées audio, chouette ! L’ef­fet maître agit pour tout le monde, en sortie. Commençons par détailler la réverbe : elle dispose d’un poten­tio­mètre de niveau ; via les menus, on peut choi­sir le type (ambiance, pièce, hall 1, hall 2, plaque, modu­la­tion), le temps, le niveau, le pré-délai, la coupure des graves, la coupure des aigus et la densité. Niveau qualité, c’est beau­coup mieux que sur la TR-8, rien à voir ici, c’est propre, clair, bien maîtrisé et utile en toute circons­tance.

TR-8S_2tof 007.JPGPassons au délai : il dispose de poten­tio­mètres de niveau, temps et feed­back ; les menus permettent de régler le type (mono, ping-pong, écho à bande), la synchro au tempo, le niveau, le temps (absolu ou rela­tif au tempo) et le feed­back ; suivant le type de délai, on peut aussi égali­ser le signal traité, régler les temps de ping-pong ou ajus­ter les para­mètres de la bande modé­li­sée (égali­sa­tion, pano­ra­mique des trois têtes de lecture, satu­ra­tion de la bande, fluc­tua­tion de la vites­se…) ; du beau boulot ! Parlons main­te­nant de l’ef­fet maître. Il s’agit d’un multief­fets embarquant des trai­te­ments de type maste­ring : filtres, boos­ters de fréquences, compres­seurs, distor­sion, fuzz, basse-fidé­lité, flan­ger, phaser, bruit ; les para­mètres éditables diffèrent suivant le type d’ef­fet choisi ; il y en a entre 3 et 10 ; pour certains effets impliquant une réso­nance, un limi­teur débrayable permet d’évi­ter les satu­ra­tions exces­sives ; un puis­sant multief­fets qui n’a rien d’un gadget ! Dans chaque motif, le dosage des effets est modu­lable dans chaque pas ; mieux, certains para­mètres d’ef­fets sont égale­ment modu­lables ; il suffit pour cela de les assi­gner au poten­tio­mètre Contrôle. Encore un point de nette amélio­ra­tion par rapport à la TR-8 !

Quelques mots main­te­nant sur l’ef­fet Scat­ter. Il agit avant l’ef­fet maître, sur le mix stéréo, en mélan­geant l’ordre et le sens de lecture de portions du motif, suivant 10 algo­rithmes. Un peu comme si on décou­pait en tranches une boucle audio pour la recom­po­ser. L’ef­fet peut être plus ou moins prononcé et inat­tendu, prenant tour à tour la forme de bouclage de phrase, d’in­ver­sion de lecture ou de grains synthé­tiques, avec des résul­tats souvent surpre­nants. Termi­nons par la fonc­tion Side­chain de l’en­trée audio ; il s’agit de créer un effet Ducking appliqué sur le signal d’en­trée, une sorte de pompage du volume en fonc­tion du motif joué. Pour cela, on défi­nit quelle piste parmi les 11 instru­ments ou la piste Trig­ger Out impose le pompage et la quan­tité d’ef­fet souhaité. À essayer !

Motifs valables

La TR-8S est capable de mémo­ri­ser 128 motifs de 16 pas maxi­mum. Un motif stocke le numéro de kit (qui peut être bloqué lors d’en­chai­ne­ments de motifs), le tempo (qui peut être forcé en global), l’échelle de temps (1/8T, 1/16T, 1/16, 1/32), le Shuffle (qui peut aussi être forcé en global), la divi­sion du fla, le Scat­ter et bien entendu les séquences des pistes d’ins­tru­ments, de Trig­ger Out et d’ac­cen­tua­tion (128 valeurs par pas). On pour­rait penser que 16 pas c’est insuf­fi­sant : c’est pour cela qu’un motif comprend 8 varia­tions (ABCDEFGH, chai­nables entre deux lettres) et 2 fill-in. Chaque varia­tion de motif peut avoir sa propre longueur, tout comme chaque piste. En lecture, on dispose de certaines fonc­tions orien­tées perfor­mance live, outre les commandes de mixage, d’ef­fet et d’ac­cen­tua­tion : isole­ment / coupure d’une piste (Mute / Shift + Mute), déca­lage fin de tous les pas (Nudge), lance­ment d’une varia­tion, lance­ment d’un fill-in (immé­diat ou en enchai­ne­ment, à la main ou auto­ma­tique­ment toutes les 2–4–8–12–16–32 mesures), chan­ge­ment de kit sans inter­rup­tion du motif… Pour chai­ner plusieurs varia­tions au sein d’un même motif, il suffit de main­te­nir les lettres extrêmes entre lesquelles la lecture doit s’ef­fec­tuer ; tout cela est modi­fiable en live. En revanche, il n’existe pas de véri­table mode Song pour enchai­ner les motifs avec des répé­ti­tions à chaque pas, c’est vrai­ment dommage !

TR-8S_2tof 010.JPGAllez, passons à la program­ma­tion des varia­tions ou fill-in. On a le choix entre le mode pas à pas (grille) ou temps réel. En pas à pas, on choi­sit une piste (instru­ment, Trig­ger Out, accen­tua­tion) et on allume les pas où l’on souhaite qu’un évène­ment soit entré. Cela peut se faire séquence tour­nante ou arrê­tée. Pour entrer des subdi­vi­sions de pas (répé­ti­tions auto­ma­tiques de l’ins­tru­ment), on appuie sur le bouton Sub, on entre la subdi­vi­sion souhai­tée (1/2, 1/3 ou 1/4) et on allume les pas à subdi­vi­ser ; idem pour entrer un fla. Pour entrer un accent, on appuie sur la touche Step de la section Accent, puis tout en main­te­nant le pas à accen­tuer, on règle la quan­tité d’ac­cent (128 valeurs). Inver­se­ment, on peut rapi­de­ment entrer des pas peu accen­tués (Weak Beats) en appuyant sur la touche Shift et le pas consi­déré. Tout cela permet de créer rapi­de­ment des rythmes très expres­sifs, mais ça n’est que le début ! Pour ceux qui préfèrent le temps réel, Roland a tout prévu : en mode d’en­re­gis­tre­ment d’ins­tru­ment, on entre les instru­ments avec les 11 premiers pads lumi­neux de la rangée infé­rieure. On peut aussi utili­ser le pad dyna­mique de droite après avoir sélec­tionné l’ins­tru­ment avec les petits boutons en bas des tranches de mixage. Suivant la vélo­cité, les pads lumi­neux ont une inten­sité variable. En temps réel, on peut enre­gis­trer des fla ou des roule­ments auto­ma­tiques suivant deux subdi­vi­sions. La touche Clear permet d’ef­fa­cer certains pas à la volée.

Mais ce n’est pas tout ! À l’ins­tar des BAR Elek­tron, la TR-8S se voit dotée de la possi­bi­lité d’en­re­gis­trer le mouve­ment des poten­tio­mètres en façade. Cela concerne les poten­tio­mètres de chaque instru­ment, les réglages directs d’ef­fets et l’ac­cen­tua­tion. On voit tout de suite l’in­té­rêt de dispo­ser d’une surface de contrôle aussi géné­reuse. Rappe­lons que pour les tranches d’ins­tru­ments, les trois poten­tio­mètres sont l’ac­cor­dage, le déclin et un contrô­leur assi­gnable à l’un des para­mètres de synthèse décrit précé­dem­ment (commun ou fonc­tion du moteur de synthèse ACB / sample). Les mouve­ments des curseurs linéaires (volume) ne sont pas enre­gis­trables, on aime­rait une option qui permette de prendre la main sur les réglages physiques. On regrette aussi de ne pas avoir un pano­ra­mique indé­pen­dant et/ou une seconde ligne de poten­tio­mètres assi­gnables, même via le menu. Spéci­fi­cité bien pratique, on peut enre­gis­trer des varia­tions pendant que d’autres tournent. Il y a donc trois états diffé­rents pour une varia­tion, repé­rés par la couleur des boutons de sélec­tion : vert en lecture ; rouge en enre­gis­tre­ment + lecture, orange en enre­gis­tre­ment seul ; il y a même un cligno­te­ment pour diffé­ren­cier quand la varia­tion est « en cours de lecture / enre­gis­tre­ment » ou « prête pour lecture / enre­gis­tre­ment ». Merci falken­maze pour avoir pointé cette spéci­fi­cité très utile ! Ultime fonc­tion, qui plaira aux moins inspi­rés ou à ceux qui préfèrent le sort à la créa­ti­vité, le géné­ra­teur aléa­toire de motifs.

Conclu­sion

La TR-8S repré­sente un abou­tis­se­ment dans la série TR lancée il y a plusieurs décen­nies. Elle conserve l’es­prit BAR facile d’ac­cès, avec ses modes de program­ma­tion par grille ou en temps réel, ses motifs 16 pas, ses fill-in et ses réglages directs des percus­sions. Combi­nant la modé­li­sa­tion de TR vintage et la lecture d’échan­tillons, elle corrige la plupart des défauts de la TR-8 : édition complète et mémo­ri­sa­tion des sons, import de samples utili­sa­teur, mémoire consi­dé­ra­ble­ment boos­tée pour les kits et les motifs, section effets digne de ce nom, enre­gis­tre­ment du mouve­ment des commandes, varia­tions de motifs chai­nables, sorties sépa­rées entiè­re­ment confi­gu­rables, sauve­gardes exter­nes… tout en gardant ses quali­tés : modé­li­sa­tion sonore, commandes géné­reuses et espa­cées, work­flow impec­cable, inter­face audio­nu­mé­rique multi­piste. On lui repro­chera une mémoire de samples un peu juste, l’ab­sence de véri­table mode Song, l’unique contrôle assi­gnable par piste d’ins­tru­ment et la qualité du pad dyna­mique. Tout cela est accep­table au regard du prix. La TR-8S éclipse litté­ra­le­ment la TR-8 et trou­vera sa place tant en studio que sur scène, pour ceux qui recherchent à la fois le son, le contrôle et le plai­sir, sans avoir à braquer la banque du coin. Allez hop, Award Qualité / Prix 2018 !

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

  • TR-8S_2tof 001.JPG
  • TR-8S_2tof 002.JPG
  • TR-8S_2tof 003.JPG
  • TR-8S_2tof 004.JPG
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  • TR-8S_2tof 008.JPG
  • TR-8S_2tof 009.JPG
  • TR-8S_2tof 010.JPG
  • TR-8S_2tof 011.JPG

 

9/10
Award Qualité / Prix 2018
Points forts
  • Modélisation ACB très réussie
  • Palette sonore initiale étendue
  • Import de samples utilisateur via carte SD
  • Mémorisation de tous les paramètres sonores
  • Section effets intégrée
  • Plusieurs méthodes d’enregistrement
  • Bonne capacité mémoire pour les motifs
  • Chainage possible de plusieurs motifs
  • Commandes généreuses
  • Prise en main assez aisée
  • Mouvement des commandes enregistré
  • Émission / réception de CC MIDI
  • Sauvegarde des motifs / kits sur carte SD
  • Sorties audio séparées
  • Entrées audio avec Sidechain et effets
  • Interface audio USB multicanal
Points faibles
  • Un peu de navigation dans les menus
  • Qualité moyenne du pad dynamique
  • Pas de véritable mode Song
  • Mémoire pour l’import de samples un peu chiche
  • On aurait aimé deux potentiomètres de plus par tranche
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.