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Fender Precision Bass (1974)
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Fender Precision Bass (1974)

Basse électrique 4 cordes de la marque Fender appartenant à la série Precision Bass

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« Une page d'histoire »

Publié le 07/08/17 à 18:31
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Tout public
Ma PB date de 1974. Elle est "Mocha Brown", une custom color Fender relativement rare, introduite en 1973. Il s'agit d'un fin vernis nitro-cellulosique brun transparent, légèrement pailleté métallique. La finesse de ce vernis, comparée aux vernis polyuréthane ou polyester épais utilisés chez Fender à cette époque, serait favorable à la respiration du bois et la résonance du corps, selon certains spécialistes. Je ne sais si c'est une réalité, mais en revanche, le vernis a, sur ma basse, réagi avec la mousse du stand sur lequel elle avait dû être posée dans une vie antérieure, le ramollissant, et même le dissolvant près de l'attache sangle arrière. C'est classique avec les vernis nitro, même si ça ne console pas. A la finition Mocha Brown étaient associés pick-guard et cache micros plastique noirs.

Le corps de la PB, en 2 parties, est très probablement en frêne, vu son poids : cette basse est à classer dans les enclumes. Manche vissé érable, touche palissandre très fine, 20 frettes. Chevalet en tôle pliée, cache micro métallique. Le résultat final est brut de décoffrage, genre assemblage de planches à peine dégrossies. C'est à l'image du but probablement visé par Léo : faire simple et efficace, et reproductible industriellement.

L'électronique est passive, avec un micro double à simples bobinages, séparé en deux parties. Son niveau de sortie est très puissant pour du passif. Un volume et une tonalité.

L'ergonomie générale est bonne: la basse est très bien équilibrée, le manche, bien que plus large que celui d'une Jazz Bass, reste jouable même si on n'a pas des mains d'étrangleur. Reste le poids, qui peut finir par user les vertèbres. L'action peut être réglée basse, pas au ras des pâquerettes cependant, car comme quasiment tous les manches de cette époque, le radius est assez prononcé. L'intonation peut être ajustée parfaitement.

Mais la force de cette basse, c'est bien sûr les sons qu'on peut en attendre. Attention: pour avoir essayé pas mal de Fender des 70's, la plupart sonnent correctement, certaines ne valent pas une mauvaise copie, et enfin quelques unes sortent du lot. A savoir avant d'effectuer un achat à distance. La mienne se situe plutôt dans les très bons spécimens, à mon avis.

Les sons, donc. Les partis pris de la lutherie sont plutôt favorables à un son claquant, c'est pourquoi j'ai opté pour une touche palissandre, qui amène un peu de rondeur.

On pense souvent qu'une Precision est réservée au rock ou à la pop. En effet, tonalité à fond, au doigts, on obtient par exemple les sons de Bruce Thomas, bassiste d'Elvis Costello période Attractions.
Au médiator, on pense à JJ Burnell
ou à Paul Simonon.


Mais la PB est finalement bien plus polyvalente. Elle est aussi parfaite pour le funk et la soul, d'autant que le slap passe particulièrement bien. En coupant plus ou moins les aigus, on s'ouvre les portes de la Motown, ou encore celles du reggae. En fait, une Précision sait tout faire, elle permet même le jazz quand on s'appelle Michael League :


Enfin, ma Precision préfère certains amplis à d'autres. Elle est particulièrement mise en valeur par mon Bassman Silverface et son 4x12. Normal, puisque Fender a lancé les premières séries de Bassman en 52 spécialement pour amplifier les Precision, sorties en 51. Sur mon Ampeg V4 BH et son 4x10 SVT Heritage, c'est encore un cran au dessus, le grain Ampeg lui allant particulièrement bien. Branchée dans un Ampeg SVT 2, la PB a des ailes, elle ronfle, grogne, et rappelle à tous l'importance du couple basse-batterie. Les guitaristes pleurent, les chanteuses veulent faire retraite dans un ashram, les projecteurs explosent... Tout bassiste qui a une précision entre les pognes finira un jour ou l'autre par se poser cette question : quand va-t-on enfin l'inscrire au patrimoine culturel de l'unesco ?

En attendant ce jour prochain, j'apprécie que ma PB ait eu déjà une longue vie musicale au travers de ses précédents propriétaires. Mais surtout, j'aime ses sons, sa polyvalence, sa jouabilité. Un seul regret: son poids, mais compte tenu de toutes ses autres immenses qualités, elle est pardonnée.





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