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Culture / Société
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Les différentes formes de la Rumba

Les musiques traditionnelles 6

Nous allons aujourd'hui nous intéresser particulièrement aux différents styles qui constituent toute la richesse de la rumba, qu'elle soit de Cuba...ou d'ailleurs.

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Les prin­ci­paux styles de rumba cubaine

Les prin­ci­paux styles de rumba actuel­le­ment pratiqués sont le Yambú, la Colum­bia, le Guaguancó et le Guara­pa­chan­geo. Mais leur ancêtre à tous est la Siguiríya qui a disparu aujour­d’hui. Et pour ceux qui ont suivi ce dossier depuis le début, oui il s’agit bien d’un homo­nyme du palo que l’on trouve en flamenco ! Même s’ils sont assez faibles, il existe des liens entre ce dernier et la rumba. On pense que le Guaguancó aurait été en partie apporté à la Havane par des chan­teurs de flamenco immi­grés, et les parties chan­tées des diffé­rents styles de rumba peuvent reprendre des harmo­nies flamen­cas.

La Colum­bia, dont le nom est tiré de celui d’une gare de la ville de Matan­zas où elle est appa­rue, est une danse exclu­si­ve­ment mascu­line où les parti­ci­pants viennent tour à tour riva­li­ser de virtuo­sité. Bien que profane, elle reprend des éléments des danses céré­mo­nielles Akabuá et Yoruba qu’elle mêle à l’évo­ca­tion des acti­vi­tés quoti­diennes comme par exemple le travail de la terre. Le carac­tère virtuose de la Colum­bia s’ex­prime notam­ment par la rapi­dité d’exé­cu­tion de la danse. 

À l’op­posé on trouve le Yambú qui non seule­ment se danse à deux mais égale­ment sur un rythme plus lent. De ce fait on l’as­so­cie souvent aux personnes plus âgées, soit qu’il soit pratiqué par elles, soit que les jeunes danseurs imitent les mouve­ments poten­tiel­le­ment plus contraints de leurs aînés.

Le Guaguancó, malgré ses possibles liens avec le flamenco évoqués plus haut, est avant tout une évolu­tion du Yambú. Il est plus rapide et ouver­te­ment plus sexuel. En effet, le danseur mascu­lin y cherche perpé­tuel­le­ment à s’ap­pro­prier symbo­lique­ment le sexe de la danseuse (souvent par l’in­ter­mé­diaire d’un foulard), et celle-ci doit toujours l’em­pê­cher d’ar­ri­ver à ses fins. 

Le Guara­pa­chan­gueo quand à lui a été créé par le groupe Los Chini­tos et repré­sente une forme de rumba globa­le­ment plus aérienne et davan­tage axée sur les contre-temps.

La rumba flamenca et la rumba cata­lane

Si ces deux styles musi­caux s’ins­pirent bien d’une tradi­tion musi­cale cubaine, c’est malgré leur nom moins de la rumba d’ori­gine afri­caine que de la guara­cha, une musique du XVIe siècle tota­le­ment diffé­rente d’ins­pi­ra­tion plutôt blanche hispa­nique et dédiée à l’ori­gine prin­ci­pa­le­ment à la satire poli­tique. La rumba flamenca est l’adap­ta­tion de la guara­cha par les gitans anda­lous, et les repré­sen­tants les plus célèbres en sont aujour­d’hui les Gipsy Kings (eh oui !). Elle inspire à son tour la rumba cata­lane, à laquelle notre ami Manu Chao rend hommage dans sa chan­son Rumba de Barce­lona. On peut dire que les rumbas flamenca et cata­lane repré­sentent un exemple de « música ida y vuelta », la musique espa­gnole qui a fait un aller-retour entre le vieux et le nouveau conti­nent.

La rumba congo­laise

Mais concer­nant la rumba le véri­table exemple de « música ida y vuelta » n’est pas espa­gnol, mais bien afri­cain. En effet, depuis les années 40 et 50 se sont déve­lop­pées en Afrique de nouvelles formes de rumba qui n’en portent pas seule­ment le nom mais repré­sentent un véri­table retour aux sources cultu­relles de cette musique. Cette nouvelle rumba tire son nom du fait qu’elle est initia­le­ment appa­rue aux Congos Kinshasa et Braz­za­ville. Mais elle s’est ensuite notam­ment déve­lop­pée en Centra­frique et jusqu’en Côte d’Ivoire où sa rencontre avec le Soukous local a provoqué l’émer­gence du « Coupé Décalé » ivoi­rien.

L’un des prin­ci­paux arti­sans de la rumba congo­laise a été le musi­cien de même origine Antoine Wendo Kolo­soy, que l’on retrouve ici rendant hommage à Paul Kamba, autre pion­nier de ce style :

 

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