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Culture / Société
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Les instruments du flamenco

Les musiques traditionnelles 4

Et nous voici déjà rendus à l'ultime article de notre première série concernant le flamenco, dans lequel nous allons parler des instruments de cette merveilleuse musique !

Accéder à un autre article de la série...

Le chant par-dessus tout

Comme je vous le disais dans l’ar­ticle 1, le flamenco a été au commen­ce­ment une musique exclu­si­ve­ment chan­tée. Le chant (cante) béné­fi­cie donc de la posi­tion royale dans la « hiérar­chie » des artistes flamen­cos, parfois parta­gée avec la danse (baile, de la même racine que notre mot « ballet »). La musique (toque) ne sert souvent que d’ac­com­pa­gne­ment, sauf lorsqu’un musi­cien décide d’en­ga­ger une carrière de soliste comme Paco de Lucia. À tout ceci s’ajoutent les diffé­rentes mani­fes­ta­tions vocales (dont le fameux « Olé ! ») des parti­ci­pants, appe­lées « jaleo ».

La guitare flamenca

guitarra flamencaLa guitare flamenca est une très proche cousine de la guitare clas­sique. L’objec­tif de ce type de guitare est de propo­ser un son plus volu­mi­neux et plus percu­tant que celui de la guitare clas­sique, quant à lui plus doux et plus rond. Il s’agit en effet d’être audible par-dessus la voix des chan­teurs et les frappes de pieds des danseurs.

La caisse de réso­nance est plus étroite et son poids est allégé grâce à l’uti­li­sa­tion d’es­sences de bois spéci­fiques, notam­ment le cyprès médi­ter­ra­néen qui a long­temps valu à l’ins­tru­ment le surnom de « guitare blanche » (guitarra blanca). Ce bois était choisi pour ses carac­té­ris­tiques sonores, mais égale­ment pour sa très grande dispo­ni­bi­lité et son prix donc réduit. La table d’har­mo­nie est géné­ra­le­ment en épicéa. 

On notera que la guitare de Paco de Lucia est une « guitarra negra », sa caisse étant faite de palis­sandre.

La tech­nique de jeu prin­ci­pale de la guitare flamenca est le « rasgueado ». On pour­rait presque le compa­rer à notre « strum­ming », sauf qu’il s’en diffé­ren­cie fonda­men­ta­le­ment par le fait qu’il implique un déroulé des doigts qui viennent grat­ter chacun l’en­semble des cordes.

L’autre tech­nique prin­ci­pale est le « golpe » qui consiste à frap­per la caisse avec les doigts ou la paume pour donner un rôle plus percus­sif à l’ins­tru­ment. D’où parfois l’ajout d’un « pick­guard » spéci­fique à la guitare flamenca : le « golpea­dor ».

Les percus­sions flamen­cas

La toute première percus­sion en flamenco, ce sont les mains ! Elles permettent de faire des « palmas » (frappes de mains), des « pitos » (claque­ments de doigts) ou de frap­per du poing sur n’im­porte quelle surface.

Et bien sûr il y a les casta­gnettes ! Ces dernières sont deux coquilles creuses que l’on tient dans la main atta­chées par un fil et que l’on entre­choque pour produire un claque­ment. Les deux coquilles ne sont pas iden­tiques : l’une d’elles est plus creu­sée que l’autre et produit un son plus grave. Elle est appe­lée la casta­gnette « mâle » et l’autre la « femelle ». On peut voir leur utili­sa­tion dans la vidéo suivante à partir de 1 minute (mais toute la vidéo vaut le coup !) :

Pour complé­ter notre tour des instru­ments percus­sifs employés dans le flamenco, on notera que Paco de Lucia a intro­duit et popu­la­risé l’uti­li­sa­tion du cajón, origi­naire du Pérou. Et enfin, on souli­gnera que l’un des palos du flamenco — le « marti­nete », pratiqué à l’ori­gine par les forge­rons — se pratiquait en s’ac­com­pa­gnant d’un petit marteau frap­pant une enclume ou un autre objet métal­lique ! Mais il semble­rait que cette tradi­tion soit un peu tombée en désué­tude.

La danse, la percus­sion prin­ci­pale

Mais l’ins­tru­ment percus­sif le plus emblé­ma­tique et remarquable du flamenco, c’est sans aucun doute le pied du « baila­dor » ou de la « baila­dora » ! Les danseurs pratiquent une forme parti­cu­lière de claquettes appe­lée le « taco­neo », qui consiste à frap­per le sol prin­ci­pa­le­ment avec le talon. Cette danse s’en­vi­sage comme la traduc­tion physique de la puis­sance expres­sive du chant flamenco.

Ici, une démons­tra­tion par la grande baila­dora Sara Baras :

Certaines formes de flamenco d’ailleurs ne sont que dansées, ou alors réser­vées aux hommes ou bien aux femmes.

Et c’est ici que nous ache­vons notre première série d’ar­ticles consa­crés au flamenco, en intro­duc­tion à notre nouveau dossier autour des musiques popu­laires. J’es­père qu’elle vous aura plu, et nous nous retrou­vons très prochai­ne­ment autour d’autres tradi­tions musi­cales !

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Le rythme du flamenco

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