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Sujet [Bien débuter] Les différentes formes de la Rumba

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1 [Bien débuter] Les différentes formes de la Rumba
les-differentes-formes-de-la-rumba-2921.jpg
Nous allons aujourd'hui nous intéresser particulièrement aux différents styles qui constituent toute la richesse de la rumba, qu'elle soit de Cuba...ou d'ailleurs.



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Accepter qu'on n'sait pas, c'est déjà l'premier pas.

 

MUSICIENS ET PUBLIC, PROTEGEZ VOS OREILLES!

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Belle découverte, merci!

Qui dort, din.

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J'ai bien aimé la Cubaine et la congolaise : les plus musicales a mon gout ...:aime:
Je suis musicien, pas danseur :mdr:
Ceci dit !..... ;):bravo:
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La Columbia, à certains moment, on dirait vraiment de la break dance. Il y a un lien ?

En plein déménagement. Disponibilité aléatoire.

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Citation de jensouniev :
La Columbia, à certains moment, on dirait vraiment de la break dance. Il y a un lien ?


Remarque intéressante.
Peut-être peut-on trouver une relation entre les deux dans le fait que ces deux danses transcendent les mouvements du quotidien.

Accepter qu'on n'sait pas, c'est déjà l'premier pas.

 

MUSICIENS ET PUBLIC, PROTEGEZ VOS OREILLES!

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J'y connais rien du tout et j'ai écouté bien plus de rumba rock que de rumba classique, mais est-ce quelqu'un a une explication sur les similitudes entre la rumba congolaise-kinsha, typiquement fin 70-85 (Papa Wemba, Prince Nico, pour les plus connus) le kompa et d'autres musiques haitiennes de la même époque (Mini all stars, ...)? On a aussi un jeu de guitare qui semble s'appuyer sur les septièmes (là encore j'y connais rien) et des motifs rythmiques très similaires.
J'ai pourtant entendu plusieurs fois que la déportation des esclaves à destination des Antilles n'ait pas affecté cette région, et je doute que les budgets des studios, même si de la requinerie devait exister dans ces milieux, finance des billets open à volonté pour la circulation des musiciens et des idées. Aucun musicien de ces milieux n'a pu me répondre, si vous avez des indices...
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un coup de wikipedia et tu as l'explication du lien entre la rumba congolaise et celle de cuba.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rumba_congolaise
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Citation :
La Columbia, à certains moment, on dirait vraiment de la break dance. Il y a un lien ?


Au XXIe siècle, on peut partir du principe que les danseurs modernes ont tous vu des vidéos de breakdance, pratiquent peut être cette danse et ont ajouté / réinterprété des mouvements de break à leur propose danse. Si nous ,musiciens, passons notre temps à réinterpréter et nous approprier des trucs venus du monde entier et de tous types de musiques, on peut penser que nos amis danseurs font la même chose !

Citation :
J'y connais rien du tout et j'ai écouté bien plus de rumba rock que de rumba classique, mais est-ce quelqu'un a une explication sur les similitudes entre la rumba congolaise-kinsha, typiquement fin 70-85 (Papa Wemba, Prince Nico, pour les plus connus) le kompa et d'autres musiques haitiennes de la même époque (Mini all stars, ...)? On a aussi un jeu de guitare qui semble s'appuyer sur les septièmes (là encore j'y connais rien) et des motifs rythmiques très similaires.
J'ai pourtant entendu plusieurs fois que la déportation des esclaves à destination des Antilles n'ait pas affecté cette région, et je doute que les budgets des studios, même si de la requinerie devait exister dans ces milieux, finance des billets open à volonté pour la circulation des musiciens et des idées. Aucun musicien de ces milieux n'a pu me répondre, si vous avez des indices...


Je n'ai malheureusement pas le bagage technique musical pour parler des similitudes, si quelqu'un veut s'y coller, c'est chouette. Par contre je peux reprendre quelques bases d'histoire mondialisée.

Les mélanges afro-caribéens type Rumba semblent moins dater des 70's que des années 30. Je te conseille l'excellent site radiooooo.com pour t'en apercevoir. Règle ton voyage musical sur l'Afrique de l'Ouest dans les 50's, tu entendras la profusion de rythmes latins réinterprétés.
Pour comprendre ça, il faut d'abord penser que depuis plus de 150 ans, le monde se trouve pris dans des échanges qui sont de plus en plus rapides (mondialisation). Les marchandises circulent, les hommes circulent, les idées et les cultures circulent. L'Afrique n'est pas hors de ce système. Dans les années 40 et 50, il y a une grande mode des musiques caraïbéennes (et latines). Les disques se mettent à circuler. Ils peuvent traverser l'Atlantique. Il y a des déplacements, et parfois des musiciens se croisent. Ca peut être en Afrique, dans les Caraïbes ou dans les métropoles européennes (pense aux soldats coloniaux venus d'Afrique, des Antilles et du Pacifique qui se sont retrouvés en contact en Europe, les musiciens qui se sont alors rencontrés et ont pu s'échanger des plans...). La colonisation a entrainé des déplacements plus ou moins forcés d'hommes et de femmes au 4 coins du monde. Et il faut penser que chaque personne qui se déplace bouge avec ses idées, sa technique, parfois ses disques. Dans le barrage contre le pacifique de Marguerite Duras, il y a de nombreux passages qui fétichisent les disques européens dans un coin paumés de l'Indochine des années 30 (d'ailleurs, si mes souvenirs sont bons, ce sont des disques de musique latine).

Il faut ajouter des vagues de migrations nouvelles à partir des indépendance des pays Africains : par exemple, le Zaïre de Mobutu attire une diaspora caribéenne : des docteurs, des ingénieurs ou des professeurs fuient Haïti ou Cuba et se retrouvent en Afrique. Il y a également des cubains qui sont envoyés aider les révolutionnaires angolais ; l'Algérie indépendante se retrouve au carrefour des politiques du tiers monde et voit défiler des hommes et des femmes venus de toute l'Afrique et des Caraïbes. On peu imaginer que parmi eux se trouvent des musiciens qui arrivent avec leur technique et leurs disques. Ces migrants sont des passeurs de savoirs et des vecteurs de transformation.
En Europe et en Afrique, on retrouve aussi des migrations caribéennes et africaines. Dans les grandes métropoles (Paris, Montréal, New York, Miami), des contacts se créent, des disques s'échangent. Et lorsque les travailleurs migrants reviennent en Afrique ou dans les Caraïbes, ils reviennent avec leur nouvelles techniques et leurs nouveaux disques.

Je n'ai pas souvenir d'un exemple précis d'un voyage lié à la Rumba dans les 40s' ou 30's. Il faudrait que je fouille plus. Mais le type d'échange décris plus haut est assez systématique. Et c'est à peu près ce qui est décrit dans la page wiki de la Rumba Congolaise, à savoir des échanges liés aux Marins qui traversaient l'Atlantique avec leurs disques.

Il peut y avoir plein d'exemples de développements musicaux liés aux déplacements sur des espaces différents :
Dans les Antilles, les échanges étaient assez spontanés. Il y a beaucoup de déplacements d'îles en îles. Et il suffit de peu de personnes pour mélanger et créer de nouveaux styles et sons : dans les années 70, le musicien Haïtien Gordon Henderson se retrouve en exil en Guadeloupe. Il trouve rapidement des musiciens guadeloupéens et dominicains, ils mélangent leurs connaissances et créent un nouveau son, le cadence-lypso (mélange de Cadence haïtienne et de Calypso jamaïcaine), accélèrent le rythme Cadence venu d'Haïti, utilisent les cuivres comme en République Dominicaine, utilisent les nouveaux synthétiseurs. Leur groupe Exile One est un succès en Guadeloupe et dans le reste des Antilles. Ils influencent énormément les scènes guadeloupéennes, martiniquaises et antillaises. Ils influencent à leur tour Kassav' qui crée le Zouk.

On peut prendre aussi l'exemple de Fela Kuti qui quitte son Nigéria fin 50's pour Londres, où il suit des études de médecine. Il revient avec un sérieux bagage musical jazz et latin. Puis dans les 60's, il se rend à Los Angeles pour essayer de faire de la musique. Il galère mais rencontre d'autres musiciens et apprend le funk. Il mélange toutes ses inspirations avec le highlife Nigérian, la musique ghanéenne et travaille ça à son retour au Nigéria. Il nomme cette nouvelle mixture musicale l'Afrobeat.

On peut trouver quelque chose de similaire en Ethiopie avec l'arrivée du musicien arménien Nersès Nalbandian dans les années 1930. Il emmène avec lui un bagage classique, jazz et arménien. Au contact des musiciens locaux, il apprend les bases de la musique éthiopienne, il partage des gammes nouvelles qui deviennent populaires. Et ça pose les bases de la création de l'Ethiojazz.

Bref, il suffit de quelques personnes pour échanger, créer et inventer, ça peut aller très vite.

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Génial, merci mille fois! Ce que raconte le deuxième paragraphe semble hélas très méconnu.