Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
8 réactions
Une pépite anthracite
9/10
Partager cet article

Lancés fin 2019, les deux nouveaux casques fermés K371 et K361 proposent une conception esthétique assez nouvelle pour AKG, et visent à proposer un produit aux nombreuses fonctions : mixage, prise, monitoring en live et écoute HiFi. Aujourd’hui nous testons le K371, le plus haut de gamme des deux. Vrai couteau suisse (venu d’Autriche) ou effets de manche (à air… Trop de jeux de mots ?)… C’est ce que nous allons essayer de savoir.

Test du casque de studio AKG K371 : Une pépite anthracite

Débal­lage

L’em­bal­lage est élégant et sobre, sans fiori­ture. Le casque, repliable, est fourni avec un sac gris anthra­cite confir­mant le carac­tère nomade voulu par AKG. Atten­tion toute­fois, comme souvent chez ce construc­teur, on est sur du 100% plas­tique : la pochette n’ap­por­tera donc pas une grande protec­tion contre les chocs. De plus, le casque est entiè­re­ment serti (diffi­cile d’in­ter­ve­nir pour des petites répa­ra­tions).

AKG_K371-FullDu côté des acces­soires, rien à redire : le K371 est livré avec trois câbles : deux câbles droits de 1,20 m et 3 m et un autre câble, torsadé, de 3 m – beau­coup d’op­tions pour s’adap­ter aux préfé­rences de chacun. Les câbles se connectent au casque grâce à un mini-XLR qui a l’air assez robuste, et sont donc remplaçables. Les câbles se révèlent bien souples. Ils sont accom­pa­gnés d’un adap­ta­teur mini-jack 3,5 mm > 6,35 mm. 

Comme chez son petit frère, les écou­teurs de style circu­mau­ri­cu­laires embarquent des haut-parleurs de 50 mm, mais ceux-ci sont en titane. D’autres points communs : une sensi­bi­lité de 114 dB SPL, une impé­dance assez basse de 32 Ohms et un design presque iden­tique, qui les rend diffi­ci­le­ment discer­nables, mis à part l’ar­ceau couvert de cuir synthé­tique du K371. Les écou­teurs sont orien­tables et permettent de déga­ger une oreille si besoin.

Le casque pèse 255 grammes, un poids assez léger, qui nous a paru assez facile à suppor­ter lors des essais. En revanche, on ressent plus le port du casque au niveau du serrage autour des oreilles. Sans en savoir plus, on présume l’uti­li­sa­tion d’un ressort assez puis­sant, étant donné que les écou­teurs et les mousses reti­rables sont exac­te­ment simi­laires d’un casque à l’autre : quoiqu’il en soit, l’iso­la­tion sonore est supé­rieure à celle offerte par le K361.

La réponse en fréquences annon­cée par le construc­teur est parti­cu­liè­re­ment éten­due, bien en dehors des limites de l’au­di­tion,  entre 5 Hz et 50 kHz, plus que le K361 mais aussi que leur clas­sique K271. Cette exten­sion permet­tra-t-elle une meilleure linéa­rité entre 20 Hz et 20 kHz ? C’est ce que les mesures nous révè­le­ront.

Bench­mark

Si vous êtes un habi­tué de ces tests, vous le savez déjà : nous avons mis en place un proto­cole de mesures objec­tives, afin de complé­ter l’écoute compa­ra­tive subjec­tive. Avec l’aide précieuse de notre parte­naire Sonar­works, nous avons le plai­sir de pouvoir vous four­nir des courbes précises de la réponse en fréquences et du taux de distor­sion harmo­nique (THD), réali­sées à l’aide d’une tête arti­fi­cielle et de maté­riel de mesure de labo­ra­toire.

AKG K371 PAPFR

Comme on le voit, on est sur un profil assez droit, avec des dévia­tions très progres­sives : le K371 descend très grave, mais avec une linéa­rité assez remarquable, excepté une bosse de 45 Hz à 150 Hz. Le carac­tère HiFi mis en avant par la marque semble assez bien maîtrisé de ce côté-là, ainsi que son usage possible pour le mixage. On peut donc s’at­tendre à un bon équi­libre des médiums et des basses. Le haut médium est un peu en retrait, mais une baisse de seule­ment –2,8 dB. La signa­ture sonore AKG se carac­té­rise souvent par une bosse commençant à 5 kHz. Surprise : dans le cas présent, quelques dévia­tions mises à part, la vraie montée est repous­sée à 7 kHz. En revanche, on observe une chute verti­gi­neuse au dessus de 15 kHz. Autre remarque : la linéa­rité d’une oreille à l’autre laisse un peu à dési­rer.

AKG K371 THD

Les mesures de la THD sont quant à elles très satis­fai­santes, N’ex­cé­dant jamais 0,6% même dans les fréquences les plus basses, ce qui est assez rare pour être noté. Quant au médium, on remarque une distor­sion presque tota­le­ment absente. Tout cela laisse présa­ger d’une écoute très précise. Véri­fions main­te­nant sur pièce.

Écoute

AKG K371 : K371 Full 2Richard Hawley – Don’t Get Hung Up In Your Soul (sur True­lo­ve’s Gutter)

Une ballade acous­tique, avec beau­coup de reverb et une diffé­rence de dyna­mique impor­tante entre la voix et la guitare. Ici la linéa­rité se ressent bien dans la guitare et la voix, avec de beaux harmo­niques médiums. La bosse au dessus de 7 kHz apporte un surplus de lisi­bi­lité à l’ar­ti­cu­la­tion, sans masquer le coffre de la voix bary­ton, et les nasales, et sans ajou­ter de sifflantes. Un petit peu plus de fréquences au dessus de 15 kHz aurait apporté un plus (un test rapide de correc­tion de ce défaut avec un égali­seur révèle le côté un peu assourdi de l’en­semble). La réponse en extrême grave du casque noie un peu la contre­basse, en lui ajou­tant un peu trop de bas. La scie musi­cale, qui produit des harmo­niques presque purs, est super­be­ment retrans­crite.

Sun Kil Moon – Butch Lulla­bye (sur Common As Light And Love…)

Sur l’in­tro, on doit entendre à la fois les notes graves, les harmo­niques médiums ajou­tés par la distor­sion, l’at­taque légè­re­ment piquée des notes, tout en sépa­rant bien la grosse caisse qui sonne assez sèche et médium. Le K371 s’en sort très bien : beau suivi de l’ex­trême grave du clavier, sans masquer la pointe sur l’at­taque de la note ni les harmo­niques. Belle sépa­ra­tion de la grosse caisse et du clavier, qui jouent pour­tant sur les mêmes fréquences. Juste avant le premier inter­lude acous­tique, on entend très bien l’in­fra­basse du clavier. La voix parlée est très réaliste, et la bosse dès 7 kHz permet de bien perce­voir les réponses dyna­miques de la reverb.

AKG K371 : K371 FoldedMassive Attack – Tear­drop (sur Mezza­nine)

Un titre avec beau­coup d’ex­trême grave, mais qui ne doit jamais masquer les nombreux détails dans le haut médium et l’aigu. Sur l’in­tro le kick sonne bien défini, avec de l’at­taque mais aussi une sono­rité presque acous­tique, pas fati­gante. Sur le premier couplet, le kick a une réso­nance infra­basse très profonde, mixée assez discrè­te­ment, que ce casque arrive à retrans­crire, ce qui est assez rare. Aucune sifflante sur la voix de Liz Fraser et une bonne présence dans le milieu du spectre : par exemple, le cercle de caisse claire présente pas mal de médiums, et ne sonne jamais comme un clic. Là aussi, le creux à 15 kHz se fait un peu entendre.

Char­lie Mingus – Solo Dancer (sur The Black Saint And The Sinner Lady)

Morceau avec beau­coup de souf­flants jouant dans des tessi­tures simi­laires : c’est très touffu et le but est d’es­sayer de discer­ner les timbres. La linéa­rité du casque permet de remarquer pas mal de détails : des cymbales très bien défi­nies, un piano, parfois noyé, ici bien discer­nable. Avec plusieurs instru­ment à vent jouant dans le grave, plus une contre­basse, la linéa­rité jusqu’à 20 Hz joue un peu aux dépens d’une bonne défi­ni­tion de l’har­mo­nie, qui aurait besoin d’un peu de coupe-bas pour deve­nir moins enva­his­sante.

Edgar Varèse – Ioni­sa­tion (New York Phil­har­mo­nic, dir. Pierre Boulez)

Ici on cherche à juger de l’image stéréo et du suivi de la réver­bé­ra­tion natu­relle de la salle, qui joue sur l’im­pres­sion d’es­pace. L’écoute se fait entre 0:30 et 1:15 min. Le K371 s’en sort très bien : la caisse claire, située à gauche, est doublée d’une réso­nance à droite sur chaque coup un peu puis­sant, le grin­ce­ment à 0:46 min appa­raît vrai­ment à l’avant scène, et la grosse caisse d’or­chestre a une réso­nance longue bien grave. L’image audi­tive est très large, avec un étage­ment impres­sion­nant des instru­ments dans l’es­pace audi­tif.

Conclu­sion

À moins de 200 €, il nous semble évident que le K371 offre un très bon rapport qualité-prix, surtout si on le compare aux autres réfé­rences de la marque (cf. les mesures faites il y a deux ans sur le K712 Pro où le K 371 gagne sur tous les points, en plus d’avoir l’avan­tage d’être fermé). La légè­reté du casque et sa bonne isola­tion phonique pour­ront séduire ceux qui cherchent un casque pour des utili­sa­tions nomades, ou pour faire de la prise. D’au­tant plus qu’il ne nous a pas semblé causer trop de fatigue audi­tive. Atten­tion, toute­fois, la très grande linéa­rité ne présente pas beau­coup d’ef­fet « loupe » : ce n’est donc pas le casque le plus adapté pour se concen­trer sur certaines fréquences de façon analy­tique. Notre impres­sion est plutôt celle d’un bon casque pour l’écoute HiFi ou de rendu « d’en­semble » d’un maste­ring ou d’un mix.

  • AKG_K371-Full
  • AKG_K371-AboveFlat
  • AKG K371 : K371 Folded
  • AKG K371 : K371 Up
  • AKG K371 : K371 Full 2
  • AKG K371 : K371 Cable
  • AKG K371 : K371 Connect
  • AKG K371 PAPFR
  • AKG K371 THD

 

9/10
Points forts
  • Léger
  • Bonne isolation
  • Pléthore d’accessoires
  • Grande linéarité / THD très basse
  • Belle définition des timbres
  • Bon rapport qualité-prix
Points faibles
  • Plastique 100% serti
  • Déviation gauche-droite assez importante (à la mesure)
Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre