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On continue la semaine du casque avec le Beyerdynamic DT-880 Pro, grand frère du DT-770 que nous avions testé lors de notre comparatif des casques à 150€. Vu l'impression que nous avait laissée ce dernier, l'attente était grande vis-à-vis du DT-880... Verdict !

Beyerdynamic DT-880 Pro

Le point commun des casques que nous allons tester toute cette semaine, c’est leur prix, dépas­sant plus ou moins allè­gre­ment la barre des 300€, et leur concep­tion « ouverte » ou semi-ouverte" et leur design « circum-aural » (englobe tota­le­ment l’oreille). Ce dernier détail les condamne à une utili­sa­tion « tracking » : vous ne pour­rez pas faire de prise avec, car le son repisse beau­coup trop et sera fata­le­ment capté par votre micro.

Ces casques se destinent donc à l’écoute et au mixage, avec toutes les précau­tions à prendre bien sûr en ce qui concerne le mixage au casque (le sujet a été abordé dans notre précé­dent compa­ra­tif).

Le premier casque à passer entre nos mains est donc le Beyer DT-880 Pro, dont le petit frère fermé, le DT-770, nous avait fait forte impres­sion lors de notre précé­dent compa­ra­tif. En effet, ce dernier était confor­table, repis­sait très peu et offrait un spectre très étendu : des aigus très précis et des basses bien présentes. Le seul véri­table défaut était le creux vers 80Hz qui pouvait s’avé­rer être un peu ennuyeux en situa­tion de mixage. 

Avec une concep­tion semi-ouverte, le DT-880 Pro parvien­dra peut-être à corri­ger ce défaut. Mais tout d’abord, faisons les présen­ta­tions.

Débal­lage

Le DT-880 Pro est plus onéreux que le DT-700 mais reste dans la four­chette basse des casques que nous allons tester cette semaine : son prix en maga­sin est sous la barre des 300€, plus proche des 250€. Nous sommes donc dans la gamme supé­rieure et cela se voit dès le débal­lage : le DT-880 Pro est fourni avec une housse en nylon, quand on claque près de 300€ dans un casque, ça fait plai­sir.

Dans sa concep­tion et son esthé­tisme, le casque ressemble beau­coup au DT-770 et a les mêmes quali­tés et les mêmes défauts. Il est très confor­table grâce à ses cous­si­nets en velours, son arceau qui adopte bien la forme de la tête (et dont le cous­si­net est remplaçable), en revanche, il n’est pas pliable et le câble n’est a priori pas remplaçable faci­le­ment. Le look est sympa, il passe légè­re­ment moins inaperçu que le DT-770 à cause de ses oreillettes argen­tées, mais rien de bien méchant. L’im­pé­dance est de 250 Ohms, et son poids est de 295 grammes. Le câble torsadé fait 3 mètres, il y a un adap­ta­teur jack/mini-jack fourni, et il s’agit d’un casque « semi-ouvert », ce qui est censé, d’après le construc­teur, garder le meilleur des deux mondes. 

Côté acces­soires, on pourra ache­ter des cous­si­nets de rempla­ce­ment, en cuir ou en velours, noir ou gris clair.

L’avis de Red Led

Johnny Cash – Hurt

Sur cette chan­son, le DT-880 Pro est très bon. La voix de Johnny Cash est bien équi­li­brée, on a le coffre, le nez et les sibi­lantes qui sont présentes sans être trop agres­sives. L’at­taque de la guitare acous­tique Martin est bien marquée, mais l’ins­tru­ment est peut-être légè­re­ment trop brillant. Ce morceau permet de consta­ter que la dyna­mique du casque est plutôt bonne. Rien à redire, le Beyer­dy­na­mic s’en sort très bien.

Beyerdynamic DT-880 Pro

Massive Attack – Angel

C’est LE morceau pour tester le bas ! Avec le DT-770 Pro, on se souvient d’un problème dans le bas du spectre : une réso­nance mal venue. Avec le DT-880 Pro, le bas est beau­coup mieux et reste homo­gène. La basse ronronne bien et pour­tant le kick n’a pas de mal à trou­ver sa place. On entend bien les petits détails de la produc­tion et l’on constate qu’il n’y a pas d’ef­fet de masque. Ce qui est un très bon point !

Metal­lica – Enter Sand­man

Place au métal­lur­gistes cali­for­niens avec cet extrait du Black Album. Ici, le char­ley et les cymbales font un peu mal. Sur certaines chan­sons comme celle-ci, le Beyer peut se révé­ler un peu fati­gant. En revanche on profite d’un certain détail et on discerne sans problème le délai sur la voix lead. Les doublages de voix se détachent bien, mais sans plus. Le bas du spectre est consis­tant et nous semble repré­sen­ta­tif. Le Beyer montre quelques limites avec cette chan­son, même si cela reste très accep­table.

Michael Jack­son – Libe­rian Girl

Sur cette chan­son de Bambi, le Beyer s’en sort très bien. La basse et la batte du kick sont présents et se disso­cient bien. Côté voix, celle de Michael a du coffre, et les sibi­lantes ressortent peut-être un peu trop, à la limite de l’agres­si­vité. Les nappes de synthé sont correc­te­ment retrans­crites et la spatia­li­sa­tion est très bonne. De plus les diffé­rents éléments se détachent aisé­ment. Le haut du spectre nous fait vrai­ment penser au DT-770 Pro, le bas nous semble plus droit et nous ne retrou­vons pas le problème « du creux des 80 Hz » du 770.

Miles Davis – Seven Steps to Heaven

Sur ce morceau de jazz, la contre­basse est très lisible et la superbe trom­pette est bien retrans­crite et homo­gène. Le piano à gauche ressort bien, et tous les détails se détachent sans problème. L’image stéréo est bonne et il n’y a globa­le­ment rien à redire, un sans faute ! 

Conclu­sion de Red Led

Le premier avan­tage du DT-880 Pro, c’est son prix : il reste le moins cher de notre compa­ra­tif. Il garde les quali­tés du DT-770 Pro, qui nous avait séduits l’an­née dernière, et corrige même un défaut qui nous gênait. En effet, le bas du spectre est beau­coup plus homo­gène qu’avec le DT-770, exit le pénible creux à 80 Hz. Le haut du spectre est toujours aussi détaillé, à la limite du fati­gant parfois, mais il reste un modèle de confort. En revanche il n’est pas pliable et demeure assez impo­sant. Le DT-880 Pro est donc dans la lignée du DT-770 Pro et corrige même son prin­ci­pal défaut ! Très bon rapport qualité/prix.

  • Prix
  • Confor­table
  • Largeur du spectre
  • Cous­si­nets dispo­nibles en pièces déta­chées
  • Bas du spectre homo­gène
  • Fati­guant dans certaines situa­tions
  • Câble non remplaçable 

L’avis de Will Zégal

Beyerdynamic DT-880 Pro

On retrouve la construc­tion typique de chez Beyer et un look propre manquant un peu de person­na­lité. Le confort est impec­cable au niveau des oreilles, mais l’ar­ceau a un point de pres­sion sur le crâne. Je n’ai pas réussi à trou­ver de posi­tion où celui-ci ne finisse pas par se montrer un peu gênant. Heureu­se­ment, comme avec la plupart des casques ouverts, on a un peu de lati­tude dans le posi­tion­ne­ment du casque ce qui permet de chan­ger de temps en temps l’en­droit où l’ar­ceau s’ap­puie.

J’ai aussi des réserves au niveau de l’écoute. On retrouve en grande partie la signa­ture sonore (et les quali­tés) du DT-770 en version amélio­rée. C’est-à-dire qu’on a heureu­se­ment perdu le curieux trou dans le bas. On retrouve par contre le côté un peu dur et fati­guant des aigus. Mais globa­le­ment, le son est très bon. Un DT-770 en mieux, ça ne peut qu’être bien. 

Mais on est quand même loin du sans-faute. Malgré les aigus marqués, certains morceaux passent moins bien sur ce casque que sur d’autres écoutes. Ainsi, sur « Stay » de Calexico, les cuivres manquent beau­coup de pêche et je constate comme un voile sur la voix de Paul Simon. Sur « Army Drea­mers », le métal­lo­phone se retrouve aussi légè­re­ment en retrait. Étrange !

Conclu­sion de Will Zégal

Je retrouve chez ce casque la même impres­sion que m’avait lais­sée le DT-770 : dans le pelo­ton de tête de sa caté­go­rie, mais avec quelques défauts qui n’en feraient pas forcé­ment mon choix person­nel si l’on ne consi­dère pas la ques­tion du prix. Car, avec son tarif agres­sif et ses nombreuses quali­tés, c’est un choix haute­ment recom­man­dable pour presque tous les utili­sa­teurs, surtout au budget contenu.

  • Plutôt confor­table
  • Excel­lente couver­ture spec­trale
  • Super tarif 
  • Aigus un peu fati­gants
  • Sorte de « voile » sur certains sons
  • Point de pres­sion de l’ar­ceau 

L’avis de Los Teignos

Lou Reed – Walk on the wild side

Ce sont presque des retrou­vailles avec ce casque qui me rappelle les choses que j’ai­mais dans le DT-770 : une écoute qui ne manque pas d’air, et qui parvient à bien déta­cher les diffé­rents éléments du mix. Toute­fois, il semble que le 880 corrige le manque de basses de son petit frère. Je ressors le 770 pour compa­rer et c’est effec­ti­ve­ment le cas : le 880 offre un bas plus homo­gène, mais sans doute aussi des aigus moins précis que le DT-770. Reste que c’est sur ce casque que la voix de Lou Reed est la plus natu­relle de tous les casques du compa­ra­tif.

Beyerdynamic DT-880 Pro

Gorillaz – Feel Good inc.

Dans le sillage du DT-770, Beyer propose un casque offrant beau­coup d’air dans les aigus (et donc des éléments qui se détachent bien les uns des autres) tout en offrant un bas plus consis­tant, très appré­ciable sur ce morceau. Il est du coup dur de prendre en défaut le casque qui a ma préfé­rence sur ce coup.

The Racon­teurs – Conso­ler of the lonely

Bien sous tout rapport ce casque propose un bas rela­ti­ve­ment consis­tant (merci pour la basse) et des aigus bien détaillés au risque d’être un peu agres­sifs : la réso­nance de la caisse claire est bien distincte, de même que les doublages de voix sous-mixés.

Also sprach Zara­thus­tra

Moins grande gueule dans le bas que le Senn­hei­ser ou l’Ul­tra­sone, le Beyer se montre malgré tout à la hauteur de ce début où il permet d’en­tendre l’es­sen­tiel de ce qui se passe en bas, même si on le sent au taquet de ses possi­bi­li­tés (une oscil­la­tion est présente sur ce casque unique­ment, et il m’est dur de déter­mi­ner si elle fait partie de l’en­re­gis­tre­ment où si elle tient au fait que les HP du casque vibrent à cette fréquence). En haut, on note le discret souffle présent sur l’en­re­gis­tre­ment. Lorsqu’ils arrivent, les cuivres manquent un peu de brillance mais hormis cette réserve, le casque se débrouille plutôt bien sur la suite, parve­nant à une forme de compro­mis entre les diffé­rents casques avec lesquels je l’ai comparé.

Pink Floyd – Time

Le passage des pendules en début de morceau est un brin fati­guant, révé­lant un aigu un peu agres­sif mais on se détend ensuite avec l’orgue et les roto­toms, dont les réso­nances graves ne sont pas oubliées. La suite est du même acabit, avec un casque qui refuse de se concen­trer sur un registre parti­cu­lier. Un rendu homo­gène, dira-t-on…

Conclu­sion de Los Teignos

J’avais adoré le côté aéré du DT-770 qui grâce à ses aigus perfor­mants, déta­chait bien les diffé­rents instru­ments d’un mix, et je dois dire qu’avec ce 880, je retrouve ce qui m’avait plu… et même un peu plus. Là où le DT-770 avait un trou dans le bas, le 880 s’en tire mieux car il propose un rendu plus homo­gène : c’est flagrant sur les voix notam­ment, qui demeurent natu­relles et équi­li­brées là où la signa­ture spec­trale de tel ou tel casque a vite fait de rendre un timbre nasillard ou sourd. Confor­table mais chaud et lourd, le DT-880 a le bon goût d’être le moins cher de ce compa­ra­tif. Il n’a pas le bas de l’Ul­tra­sone, ni l’aigu de l’AKG, mais pour le tracking comme pour le mixage, si je ne devais en garder qu’un seul, ce serait celui-là.

  • Confor­table
  • Rendu homo­gène sans gros point faible
  • Excellent rapport qualité / prix
  • Chaud à la longue
9/10
Award Légende
Points forts
  • Confortable
  • Rendu homogène sans gros point faible
  • Excellent rapport qualité / prix
  • Coussinets disponibles en pièces détachées
Points faibles
  • Chaud à la longue
  • Câble non remplaçable
  • Fatiguant dans certaines situations (aigus notamment)

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