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Baloran The Triko
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Test du The Triko de Baloran

Chorus de la marque Baloran

Prix public : 840 € TTC
Test écrit
170 réactions
L’été sera chaud !
9/10
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Un triple chorus pur analo au son chaud avec des mémoires et un contrôle intégral MIDI, tel est le propos de The Triko, premier produit de la jeune société Baloran. Quand, en plus, c’est un membre Audiofanzine qui est aux commandes, on y regarde à trois fois… Trikocorico ?

Les effets d’en­semble ont joué un rôle majeur dans l’his­toire de la synthèse. D’abord inté­grés aux strings machines, ils sont en grande partie respon­sables de leur son si singu­lier, avec un côté planant et stra­to­sphé­rique (citons les Roland VP-330, Eminent Solina String, Logan String Melody, Elka Rhap­sody, Korg Lamb­da…). Dans ces machines, on trouve des chorus simples, doubles ou triples. Au début des 80’s, certains synthés poly­pho­niques furent équi­pés de chorus simples ou doubles ; en parti­cu­lier ceux à DCO, pour élar­gir un son jugé trop étroit : Roland Juno/JX, Korg Poly800, Elka Synthex, Kawai SX-240… Quelques marques ont aussi proposé de très bons effets externes en rack dès le milieu des 70’s, tels que les Roland SBF-325 (chorus/flan­ger), Roland SDD-320 (spatia­li­sa­tion 3D), Dyna­cord Tam-19… Le point commun à ces effets, c’est l’uti­li­sa­tion de plusieurs lignes à retard analo­giques modu­lées par des LFO. Au cœur du dispo­si­tif, des BBD (acro­nyme de Bucket Brigade Delay : chaîne de délai consti­tuée par un très grand nombre de circuits char­gés les uns après les autres). Le problème des BBD analo­giques de cette époque, c’est qu’ils ne sont plus produits depuis un bon moment…

Morale de l’his­toire, si on veut se payer un vrai effet d’en­semble analo­gique, il faut aujour­d’hui se tour­ner vers le vintage, où le moindre rack un peu réputé et en bon état se négo­cie à plus de 500 euros, souvent pour un chorus simple ou double. Avec ce type d’ef­fet, l’in­té­gra­tion au monde actuel de la produc­tion, avec son besoin en mémoires et en auto­ma­tions (bref, la partie numé­rique) pose problème ; sans parler de la main­te­nan­ce… La solu­tion numé­rique, maté­rielle ou virtuelle, est la seule alter­na­tive, mais le son est vrai­ment diffé­rent : il manque la magie d’un bon vieux chorus analo­gique, avec ses subti­li­tés, sa largeur stéréo, le son qui tourne sans être défor­mé… Seule alter­na­tive ? Plus main­te­nant, puisque Balo­ran, une toute jeune société basée dans le Pas-de-Calais créée par un de nos membres, vient de mettre sur le marché The Triko, un module en rack 1U recréant, avec des BBD contem­po­rains et des circuits analo­giques discrets, non pas un, non pas deux, mais trois chorus analo­giques, en y ajou­tant des commandes numé­riques, des mémoires et une connec­tique pro. Vite, ma pelote et mes aiguilles !  

Endroit et envers

Baloran The Triko

The Triko est un rack 19 pouces 1U construit dans une solide et profonde coque en métal noir. La façade est en inox brossé de plusieurs milli­mètres d’épais­seur, avec une séri­gra­phie rouge en relief (impres­sion numé­rique). Cela confère à The Triko une allure sérieuse et une parfaite visi­bi­lité. L’er­go­no­mie est parti­cu­liè­re­ment soignée ; elle est d’ailleurs la résul­tante de longues discus­sions sur les forums, Balo­ran ayant eu la bonne idée de mettre son carac­tère bien trempé de côté pour écou­ter ses copains et clients poten­tiels (cf. photo avec les diffé­rentes évolu­tions, du premier proto­type au modèle commer­cial). Du coup, on a un inter­rup­teur marche/arrêt, 3 diodes de contrôle du niveau d’en­trée (bapti­sées « Too Shy », « Smiley », « Too Much », dont la portée philo­so­phique du sens n’échap­pera pas aux plus pers­pi­caces), 8 pous­soirs lumi­neux, un écran LED 2 × 16 carac­tères et 3 enco­deurs-pous­soirs cran­tés. Les 8 pous­soirs lumi­neux servent à appe­ler direc­te­ment les menus de jeu ou d’édi­tion : Load, Save, Inputs, Master, Chorus 1, Chorus 2, Chorus 3, Card (exten­sion d’ef­fets, nous y revien­drons). En combi­nant 2 pous­soirs, on peut passer en mode System ou Bypass, c’est billard ! Main­te­nir l’un des 8 boutons plus d’une seconde permet d’ac­cé­der immé­dia­te­ment à l’un des 8 programmes favo­ris, parmi les 128 mémoires. Une fois dans un menu, on utilise les 3 enco­deurs-pous­soirs à droite de l’écran. Le premier navigue dans les pages menus de manière linéaire, les deux autres permettent d’édi­ter 2 para­mètres dispo­nibles en même temps dans chaque page. Lorsqu’il faut vali­der certaines actions, on appuie sur l’en­co­deur en ques­tion et le tour est joué. Les valeurs sont, elles, entrées en direct. Pour gagner du temps, on peut incré­men­ter les pages en appuyant plusieurs fois de suite sur le bouton lumi­neux du menu souhaité. Bref, impos­sible de se perdre ou de perdre son temps en faisant son Triko…

Baloran The Triko

La machine étant desti­née à aller dans un rack, on aurait aimé pouvoir régler direc­te­ment l’angle de vision de l’écran, soit avec un poten­tio­mètre en façade, soit via le menu. Dans la version testée, il faut ouvrir le capot et régler un ajus­table sur la carte élec­tro­nique de façade. Balo­ran va étudier une alter­na­tive plus pratique pour ceux qui bougent tout le temps (par rapport à) leur Triko. Niveau connec­tique, bien­ve­nue chez les Ch’t… euh, pros. L’en­semble des prises est situé à l’ar­rière : sorties stéréo XLR, sorties stéréo jack 6,35 symé­triques/asymé­triques (The Triko accepte les jacks TRS et TS, les seconds étant à enfon­cer à mi-parcours pour avoir un niveau atté­nué type –10 dB), 8 entrées ligne jack 6,35 TS, MIDI In/Out (Out/Thru commu­table par logi­ciel) et prise secteur IEC 3 broches (alimen­ta­tion interne, bravo !). Toute la connec­tique est vissée, ancrée, c’est du très bon boulot. L’in­té­rieur de la machine respire la même classe : PCB noir avec réfé­rence directe des compo­sants séri­gra­phiée, marques haut de gamme, majo­rité de compo­sants analo­giques traver­sants, CI montés sur supports… c’est beau ! 

Grosse maille

Baloran The Triko

Pour appré­cier le son de The Triko, nous avons fait appel à des machines emblé­ma­tiques : un EIII, un Matrix-12, un OBX, un OB-1 et un VP-330. Nous avons commencé par un chorus solo, histoire de voir le poten­tiel de la machine à faible dose. Une banque de Wurlit­zer de l’EIII, déjà en stéréo à l’ori­gine, a ainsi été réchauf­fée avec une belle subti­lité : le grain d’ori­gine est conservé tout en étant arrondi et légè­re­ment élargi. Ensuite, nous avons traité un cuivre filtré d’OBX : le chorus solo est subtil, élar­gis­sant un poil le son en conser­vant le grain, là encore. C’est une qualité appré­ciable que l’on ne retrouve pas sur tous les tri-chorus (on pense à celui du Solina par exemple qui filtre violem­ment). Puis viennent 3 tests d’échos : un écho clean sur une voix humaine d’OB-1, respec­tant bien la répé­ti­tion et le clic d’en­ve­loppe ; ensuite un écho ping pong sur un synchro d’OB-X, avec un léger effet de pleu­rage audible quand la basse entre et traîne ; enfin un écho Tape long sur un son Fair­light Sahar joué à l’EIII, doux comme on les aime.

Chorus Solo1 (EIII)
00:0000:23
  • Chorus Solo1 (EIII) 00:23
  • Chorus Solo2 (OBX) 00:24
  • Echo Clean (OB1) 00:39
  • Echo Space (OBX) 00:42
  • Echo Tape (EIII) 00:20
Baloran The Triko

On attaque alors les effets d’en­semble avec réver­bé­ra­tion (carte option­nelle) : le premier sur des banques EIII bien connues des fans de Depeche Mode ; le deuxième sur un son flûté d’EIII ; le troi­sième démontre la qualité des trois chorus sur le son de chœur du VP-330, traité sans son effet d’en­semble interne ; à notre sens, The Triko le dépasse en musi­ca­lité, épais­seur et largeur, sans déna­tu­rer le son d’ori­gine. Après un flan­ger simple sur une basse Moog jouée à l’EIII, on attaque les sons Art of Noise piqués par l’EIII aux banques Fair­light : petit chorus et grosse réverbe sur des percus­sions vocale. Vient ensuite un piano FM étriqué joué au Matrix-12, qui prend tout de suite une ampleur incroyable, avec là encore un beau respect du grain origi­nel. Les quatre derniers exemples sont des effets de modu­la­tion lente entre les trois chorus : d’abord deux sons de pianos élec­triques typiques échan­tillon­nés sur l’EIII (MKS-20 et DX7), qui prennent une largeur et une hauteur superbes, tout en conser­vant leurs attaques de tines si carac­té­ris­tiques ; puis des cuivres brillants d’OBX, qui scin­tillent davan­tage, tout en tour­nant légè­re­ment en stéréo. Enfin, des strings mono de Matrix-12 qui s’en­ri­chissent consi­dé­ra­ble­ment et gagnent tout de suite en soyeux.

Ens Rev1 (EIII)
00:0000:27
  • Ens Rev1 (EIII) 00:27
  • Ens Rev2 (EIII) 00:27
  • Ens Rev3 (VP 330) 00:38
  • Flan­ger Solo (EIII) 00:26
  • Triko LRV1 (EIII) 00:25
  • Triko LRV2 (Matrix 12) 00:25
  • Triko Slow1 (EIII) 00:36
  • Triko Slow2 (EIII) 00:25
  • Triko Slow3 (OBX) 00:28
  • Triko Slow4 (Matrix 12) 00:26

Trois points

Baloran The Triko

The Triko est donc un triple chorus analo­gique à base de BBD, le tout sous contrôle numé­rique pour pouvoir mémo­ri­ser tous les réglages, dumper les sons et pilo­ter les para­mètres en CCI MIDI (7 bits) ou NRPN (14 bits). Un éditeur/biblio­thé­caire stan­da­lone tour­nant pour le moment sur PC (Windows 7/8/10) est d’ailleurs déjà dispo­nible, pour ceux qui ne peuvent se passer d’écrans et de souris (plus d’in­fos sur www.balo­ran.com). Aux trois chorus peut s’ajou­ter un quatrième effet, dispo­nible sur une carte fille option­nelle qui vient se gref­fer sur la carte mère (voir ci-après). L’édi­tion est ultra simple : on para­mètre les 8 entrées ligne (mixage avec atté­nua­tion et pano­ra­mique réglables pour chaque entrée), on touille les valeurs des trois chorus et de la carte option­nelle, on dose les signaux globaux mouillés et secs en sortie et on met tout cela en mémoire. On peut bien évidem­ment partir d’un programme déjà en mémoire ; le site de Balo­ran permet­tra aux Triko­teurs de télé­char­ger de nouveaux programmes, de les parta­ger ou de mettre à jour l’OS par Sysex.

Baloran The Triko

Entrons main­te­nant au cœur des chorus. Les trois sont placés en paral­lèle et disposent des mêmes para­mètres, à quelques excep­tions près. Ils reçoivent le mixage mono de tous les instru­ments connec­tés aux entrées audio (les signaux non trai­tés étant mixés en niveaux et pano­ra­miques vers le bus stéréo « Dry »). Les réglages de pré-mixage sont sauve­gar­dés avec chaque programme ; mais il est possible de les rendre globaux, en bascu­lant la fonc­tion « Mix Load » de « Program » à « Global » dans le menu Load, bien vu ! Pour chacun des trois chorus, on peut régler la forme d’onde (aucune, sinus, triangle, carré, S&H, aléa­toire, Tape ou Chorus 2), le retard (2 à 25 ms), la profon­deur de modu­la­tion, le niveau de sortie (atté­nua­tion) et le pano­ra­mique. L’onde « Tape » corres­pond à la modé­li­sa­tion d’un écho à bande. La posi­tion « Chorus 2 » permet de synchro­ni­ser la vitesse des chorus 1 et/ou 3 à celle du chorus 2 ; le para­mètre « Rate » du (ou des) chorus synchro­nisé(s) devient alors un réglage de dépha­sage (en degrés). En réglant les phases respec­tives des chorus 1 et 3 sur 120 et 240° et en choi­sis­sant le sinus comme onde du chorus 2, on se rapproche de tri-chorus de fameuses string machines. Sans oublier d’écar­ter les posi­tions stéréo des chorus extrêmes pour encore plus d’am­pleur. Déci­dé­ment bien spéci­fié, le chorus 2 dispose d’un circuit de feed­back addi­tion­nel, permet­tant de le trans­for­mer en flan­ger. Excellent !

Sans nœuds

Baloran The Triko

Au niveau supé­rieur du programme, il reste quelques para­mètres astu­cieux à régler, pour animer davan­tage le son : un LFO global ajoute un signal sinu­soï­dal aux modu­la­tions des chorus, avec une profon­deur et une vitesse program­mables. On peut aussi créer une modu­la­tion dyna­mique avec un contrô­leur physique au choix (molette de modu­la­tion, vélo­cité, pres­sion) ou l’en­ve­loppe du signal d’en­trée, à assi­gner à une desti­na­tion d’ef­fet, avec quan­tité de modu­la­tion para­mé­trable (unique­ment posi­tive). La liste des desti­na­tions englobe la profon­deur de modu­la­tion des chorus, leur vitesse de modu­la­tion, les profon­deurs et vitesses, le niveau FX global, le niveau Dry global et les 7 para­mètres d’ef­fets de la carte option­nelle. Nous avons demandé à Balo­ran s’il pouvait augmen­ter le nombre de cordons de modu­la­tion de 1 à 4 ; c’est à l’étude, donc nous surveille­rons de près les futures mises à jour d’OS, puisque tous ces routages de modu­la­tion sont numé­riques.

Les sorties stéréo des 3 chorus sont alors mélan­gées vers le bus stéréo « FX », avec, rappe­lons-le, leurs réglages de niveaux et pano­ra­miques indé­pen­dants. Si une carte option­nelle est connec­tée, le bus FX lui est envoyé pour trai­te­ment final, la carte dispo­sant de son propre réglage de niveau et pano­ra­mique pour sa sortie FX (cf. enca­dré). Les signaux stéréo Dry et FX sont enfin dosés, mixés et envoyés aux sorties stéréo physiques. Dommage que la carte option­nelle soit placée en sortie des chorus, mais l’idée était d’ajou­ter un effet d’am­biance derrière les effets d’en­semble, comme nous allons le voir main­te­nant. 

Trame et chaîne

Nous avons vu que The Triko pouvait accueillir une carte fille option­nelle, appor­tant de nouveaux effets en sortie des chorus. Balo­ran nous a fourni The Triko avec la FV-1, une carte délai/réverbe numé­rique basée sur la puce du même nom (d’autres cartes d’ex­ten­sion d’ef­fets sont à l’étude)…

Baloran The Triko

La FV-1 est capable de géné­rer 8 algo­rithmes distincts : écho à bande, délai ping pong, écho clean, réverbe Gate, réverbe Plate, réverbe Small Hall, réverbe Hall et réverbe « Balo­ran ». On peut atté­nuer les hautes fréquences grâce à un filtre passe-bas, régler le temps de délai/réver­bé­ra­tion, le nombre de répé­ti­tions, la forme d’onde de modu­la­tion, la vitesse de modu­la­tion, la profon­deur de modu­la­tion et un para­mètre spéci­fique à l’ef­fet : niveau de la seconde tête de lecture pour les échos et pré-délai pour les réver­bé­ra­tions. Le nombre de répé­ti­tions permet d’al­ler jusqu’à l’auto-oscil­la­tion et même de la dépas­ser, un effet bien connu des chambres d’écho à bande ; il agit même sur les algo­rithmes de réverbe. La modu­la­tion dispose des mêmes formes d’onde que les chorus ; les modu­la­tions rapides ne sont pas audibles lorsque l’al­go­rithme est une réverbe. Sur un délai, on obtient des effets de pleu­rage très réalistes.

Trikote-le toi-même

Pour les plus coura­geux ou les adeptes du fer à souder, Balo­ran livre, pour une somme réduite, des kits de The Triko, compre­nant les cartes peuplées en CMS (de quelques CMS devrait-on dire), les compo­sants traver­sants, l’écran, les commandes, la connec­tique, l’ali­men­ta­tion élec­trique et le boîtier. Sans oublier les sché­mas de montage et la procé­dure de cali­brage. Pour amateurs éclai­rés, bien­ve­nue dans le monde du DYI !

Niveau quali­ta­tif, les algo­rithmes sont fran­che­ment bien program­més, avec du goût, de la variété et de la musi­ca­lité. On ne note pas de bouclage intem­pes­tif (sauf quand c’est inten­tion­nel) ou d’agres­si­vité. On s’est pris à ne pas abuser du filtre passe-bas, la colo­ra­tion reste belle, pas du tout métal­lique. Balo­ran a vrai­ment bien bossé sur cette partie numé­rique (autant que sur les parties analo­giques), sans tomber dans la démons­tra­tion tape-à-l’œil ou la complexité comme en témoignent les exemples audio. C’est aussi très agréable de complé­ter un chorus, fût-il triple ou flangé, par une réverbe ample ou un écho sympa­thique. La carte mère limi­tant l’uti­li­sa­tion de la carte fille en aval des chorus, on devra se passer d’ef­fets d’in­ser­tion tels que disto, simu­la­teur d’am­pli, compres­seur, etc. Signa­lons pour être complet qu’un tarif avan­ta­geux est prévu pour ceux qui souhaitent ache­ter The Triko avec la carte instal­lée d’usine. Sympa ! 

Accro au Triko !

Quel plai­sir de retrou­ver le vrai son analo, chaud et émou­vant, des effets d’en­semble d’an­tan. Grâce à The Triko, toute nappe pâli­chonne reprend des couleurs, touche, envoûte, s’élar­git. Les effets sont faci­le­ment acces­sibles, avec tous les para­mètres éditables. Les mixages sont aisés, tant qu’on reste au niveau ligne. Le flan­ger sur le chorus central et le port d’ex­ten­sion font de The Triko bien plus qu’un triple chorus. Au-delà du son de chorus pur analo et de la qualité de construc­tion excep­tion­nels, la partie numé­rique vient enfon­cer le clou : quel pied de pouvoir sauve­gar­der ses réglages, dumper la mémoire et auto­ma­ti­ser les commandes. Bref, un module rare, atta­chant, qui à la fois ravive la nostal­gie et respire l’ori­gi­na­lité : l’in­no­va­tion serait-elle deve­nue la préro­ga­tive des petites struc­tures ? Bravo Balo­ran, pour un coup d’es­sai, c’est un coup de maître. Triko­co­rico !

 Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

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Inter­view de Laurent Leca­te­lier, Triko­teur de la société Balo­ran

Baloran The Triko

AF : Laurent, peux-tu nous présen­ter ta société ?

LL: La jeune société Balo­ran est née du besoin d’or­ga­ni­ser la diffu­sion des projets exis­tants (The Triko, LL113) et bien sûr de « profes­sion­na­li­ser » la concep­tion des nouveaux… que certains connaissent déjà ;) 

Qui sont ses fonda­teurs et quel est leur parcours ?

Admi­nis­tra­ti­ve­ment, je suis l’unique fonda­teur. Mon parcours est sinu…­soï­dal. Il y a trente ans, la musique, l’élec­tro­nique et le son m’ont amené à l’in­for­ma­tique (déve­lop­pe­ment et hard­ware) qui est deve­nue ma profes­sion ; cela a repré­senté une paren­thèse de la même durée, loin des instru­ments analo­giques. Il y a quatre ans, les claviers ont recom­mencé à enva­hir mon espace, puis la construc­tion d’un modu­laire Yusynth a achevé ma récon­ci­lia­tion avec le fer à souder. Enri­chis de mes expé­riences profes­sion­nelles, les projets d’aujour­d’hui, mixant les deux tech­no­lo­gies, ont commencé à surgir. Main­te­nant, les commu­nau­tés telles qu’Au­dio­fan­zine et Anafrog ainsi que les copains ne sont pas étran­gers à la nais­sance de cette société ;)

Pourquoi t’es-tu lancé dans la concep­tion d’un effet analo­gique sous contrôle numé­rique ?

The Triko est au départ la carte de sortie d’un gros chan­tier que je pour­suis depuis quelque temps. Il aurait été inima­gi­nable pour moi que la chaîne analo­gique s’ar­rête avant les sorties audio ;)

Qu’est-ce qui fait de The Triko un produit unique en son genre ?

J’at­tends que vous me le disiez ;) 

Quelles diffi­cul­tés as-tu rencon­trées et comment les as-tu surmon­tées ?

Le choix des Digi­pots (poten­tio­mètres analo­giques à commande numé­rique, NDLR) m’a fait reprendre à zéro la carte prin­ci­pale. Idem pour le panneau avant, où ce sont les copains du Web qui m’ont fait reprendre toute l’er­go­no­mie dans un temps …très court : D Certains points de la program­ma­tion, tels que la mise à jour par Sysex des puces, m’ont bien chauffé le cuir chevelu. Mais globa­le­ment, j’aime cela, c’est du Lego : on fabrique un truc et on joue avec : des heures à faire du son.

Parle-nous un petit peu de ce port d’ex­ten­sion : qu’as-tu prévu ?

Avec Olivier, un cama­rade musi­cien et desi­gner talen­tueux des façades de The Triko, nous réflé­chis­sons à une carte « de colo­ri­sa­tion » avec des trans­for­ma­teurs audio qu’on pour­rait pous­ser « un peu ». Je réflé­chis aussi à de nouveaux algo­rithmes pour faire évoluer la FV-1 (un Phaser entre autres…).    

À partir de quel moment consi­dé­re­ras-tu que The Triko est un succès ?

Si cette aven­ture me permet­tait d’al­ler encore plus loin, plus vite dans mes autres projets, ça serait vrai­ment un succès ;)

Quel pour­rait être le prochain produit signé Balo­ran ?

Le prochain, je ne sais pas encore, mais les cartons ne sont pas vides. Avant tout, je rêve de pouvoir avan­cer/termi­ner rapi­de­ment The River (NDLR : un gros s… a… p… m… et p… grmtbw­krpvctjk­schrrrrrr… tût tût tût…), de propo­ser une nouvelle version habillée de LL113 (la boîte à tout faire), compa­tible avec « l’an­cienne » bien sûr ;) D’autres petits modules, plus à l’at­ten­tion des DIYers sont aussi prévus. 

9/10
Points forts
  • Le son d’un vrai (triple) chorus analogique vintage
  • Les trois chorus mélangeables et modulables
  • Le mode flanger sur le chorus central
  • L’ergonomie bien pensée
  • La mémorisation de tous les paramètres
  • Les possibilités de mixage internes
  • La modulation dynamique par contrôleur physique
  • L’automation intégrale via les CC Midi
  • La connectique professionnelle
  • Le port d’extension pour cartes d’effets additionnels
  • La construction très soignée
Points faibles
  • Les entrées audio uniquement en niveau ligne
  • La nécessité d’ouvrir la machine pour ajuster l’angle de l’écran
  • La carte optionnelle fixée en aval des chorus
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.