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Korg Taktile 49
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Test du Korg taktile 49

Clavier maître MIDI 49 touches de la marque Korg appartenant à la série Taktile

Prix public US : $349 incl. VAT
Test écrit
40 réactions
(Do not) touch !
7/10
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Présentés au NAMM 2014, les taktile, membres de la nouvelle série de contrôleurs MIDI signée Korg, n’avaient pas encore transité par nos bureaux. Le modèle taktile 49 est là, et on le décortique.

Ancienne est l’his­toire du construc­teur japo­nais en matière de contrô­leurs MIDI, dont certains sont emblé­ma­tiques du genre, de par leur richesse fonc­tion­nelle ou de par leur concept. Si l’on remonte jusqu’à 1984, on trou­vera ainsi le Korg RK-100 (pour Remote Keyboard), un des nombreux Keytar, un modèle portable pour tous les joueurs de clavier souhai­tant riva­li­ser en termes de présence scénique avec le guitar hero du groupe. Histo­rique­ment, ce n’est pas le premier du genre (pensons aux Powell Probe créé par Roger Powell du groupe Utopia, datant de 1977, ou aux Roya­lex Probe de Jan Hammer et Davis Clavi­tar de George Duke, datant tous deux de 1980), mais il a marqué son temps, même s’il ne dispo­sait pas de réponse à la vélo­cité ni a fortiori d’af­ter­touch (à la diffé­rence de son concur­rent sorti la même année, le Yamaha KX5). 30 ans après, Korg a d’ailleurs décidé d’en sortir une nouvelle version, le RK-100S, qui devrait arri­ver inces­sam­ment.

Machine de test

Korg Taktile 49
Korg Kontrol Editor 1.50
taktile CS plug-in 1.00
Korg USB Midi Driver 1.2.1(r4)
MacPro Xeon 3,2 GHz
MacBook Pro 2,3 GHz
OS 10.9.4
Logic Pro 10.0.7
Divers synthés stan­da­lone

Même s’ils sont bien plus que de simples contrô­leurs, les Kaoss Pad (et leurs nombreuses décli­nai­sons) ont aussi marqué leur temps (depuis leur sortie en 1999) par leur inclu­sion du contrô­leur tactile avec deux axes x-y (offrant trois flux MIDI, x, y et x+y). Et, depuis le début des années 2000, le construc­teur a offert une longue liste de divers contrô­leurs, notam­ment dans des formats minia­tu­ri­sés, comme les Micro­Kon­trol, PadKon­trol, la série des nano (nano­Key, nano­Pad et nano­Kon­trol), puis sa décli­nai­son en nano­Se­ries 2, ou encore celle des micro­Key.

Après toute cette « peti­tesse », Korg revient dans le secteur des claviers de commande à touches de taille « normale » truf­fés de contrôles, avec les taktile, dispo­nibles en version 49 et 25 touches, ainsi qu’une ligne embarquant des sono­ri­tés du Triton, bapti­sée (logique­ment) Triton taktile (elle aussi en 25 et 49). La version ici testée est le taktile 49, vendu envi­ron 320 euros en maga­sin.

Intro­du­cing Korg taktile 49

Korg taktile 49

L’élé­gant carton blanc renferme le clavier, deux manuels multi­lingues (présen­ta­tion dérou­tante façon carte routière à déplier…), un code pour télé­char­ger des logi­ciels (voir l’en­ca­dré) et un câble USB. Ce dernier est bien trop court : en effet, les connexions du taktile 49 se trouvent sur son côté droit, et l’on peut tout juste connec­ter le clavier en ayant par exemple son laptop placé derrière (les connexions sur le MacBook Pro étant du côté gauche…). Des écono­mies de bout de chan­delle, le câble forçant sur ses prises et donc sur celles du clavier et du Mac, d’au­tant que Korg insiste dans son guide des para­mètres pour qu’on l’uti­lise plutôt qu’un autre…

Puisqu’on en est aux connexions, saluons quand même la présence d’un duo MIDI DIN In/Out (le clavier devient auto­nome avec un adap­ta­teur secteur, hélas non fourni, comme c’est devenu la règle chez tous les fabri­cants), d’une entrée pédale inter­rup­teur (pas de demi-pédale possible, on est dans l’in­ter­rup­teur basique) et d’une autre contrôle continu (typique­ment pour une pédale de volume ou d’ex­pres­sion).

 Logi­ciels à gogo

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’in­dé­pen­dam­ment du clavier lui-même, Korg bichonne l’ache­teur de ses produits, notam­ment via le bundle logi­ciel fourni, que l’on ira récu­pé­rer grâce au code fourni dans l’em­bal­lage du taktile. Que l’on en juge : un M1 Le, avec possi­bi­lité d’up­gra­der vers la Legacy Collec­tion pour 99 $. Un EZdrum­mer Lite et un coupon de réduc­tion de 30 € sur n’im­porte quelle version d’Able­ton Live. Plus les Lounge Lizard Session, Ultra Analog Session et Strum Acous­tic Session d’Ap­plied Acous­tic Systems. Et encore un Reason Limi­ted. Et pour finir la collec­tion Digi­tal Synsa­tions d’UVI. 
Bref, une offre logi­cielle complète pour commen­cer à produire dès la récep­tion et l’ins­tal­la­tion du clavier. Merci m’sieur Korg !

L’en­semble est conçu dans un maté­riau plas­tique semblant résis­tant même si l’on peut appliquer une légère torsion au clavier en le saisis­sant sur ses côtés. Au menu, 16 pads sensibles à la vélo­cité, 49 touches semi-lestées (dont l’im­plé­men­ta­tion est légè­re­ment incli­née, sensibles à la vélo­cité, mais pas d’af­ter­touch ? En 2014 ?), deux molettes (dont une assi­gnable), sept inter­rup­teurs dédiés aux contrôles des STAN, huit inter­rup­teurs, huit faders et huit rota­tifs, un Touch Pad (touch, x et y) et un slider tactile d’in/dé-crémen­ta­tion, un arpé­gia­teur (six types, 50 patterns) et un écran OEL qui, malgré sa petite taille (128×64 points) est parfai­te­ment lisible et donne les indi­ca­tions néces­saires et suffi­santes. Le clavier, étant USB Compliant, est alimenté dès bran­che­ment, et reconnu auto­ma­tique­ment dans les logi­ciels instal­lés (il faut parfois cocher la case corres­pon­dante dans les préfé­rences desdits logi­ciels). Préci­sion : l’en­voi de l’af­ter­touch peut être effec­tué via la ModW­heel, même si ce n’est pas l’uti­li­sa­tion à laquelle on l’as­signe d’ha­bi­tude (leurs deux noms sont clairs, non ?).

Il pourra donc sembler étrange de devoir instal­ler un driver MIDI sur le site de l’édi­teur, ainsi que le plug-in CS Control Surface, mais ils seront indis­pen­sables pour la bonne gestion des STAN, Logic ou Gara­ge­Band (version 10 pour les deux) en ce qui nous concerne. L’es­sai a été effec­tué sans, le clavier est reconnu (il envoie les infor­ma­tions MIDI de base), mais on ne dispose abso­lu­ment pas des raffi­ne­ments prévus par le construc­teur). On y télé­char­gera aussi le Korg Control Editor. On pren­dra aussi soin de bien lire les Read Me lors de l’ins­tal­la­tion des divers logi­ciels, car de nombreuses restric­tions sont formu­lées (entre autres l’im­pos­si­bi­lité d’uti­li­ser deux taktile simul­ta­né­ment).

Au travail !

Korg taktile 49

Tout d’abord, le tour du proprié­taire : le clavier répond plutôt agréa­ble­ment, avec une résis­tance légère, mais comme tous les claviers dans cette gamme de prix, les touches pivotent légè­re­ment autour d’un axe hori­zon­tal. Rien de rédhi­bi­toire cepen­dant, et plutôt avec un jeu moindre que chez d’autres concur­rents (voir aussi enca­dré Un comparo de poids…). Les boutons pous­soirs et pads sont assez rassu­rants, les faders et rota­tifs un peu moins, ces derniers bougeant beau­coup sur leur axe. Côté molettes, pas grand-chose à dire, à l’ex­cep­tion de la molette de pitch qui montrait vers le bas un cran (une résis­tance) en plus de celui central. Cran qui a disparu après que l’on a fait bouger la molette dans son loge­ment de façon hori­zon­tale, mais qui revient de temps en temps.

Les deux pavés tactiles montrent une soli­dité augu­rant une longé­vité certaine. Atten­tion cepen­dant, le plas­tique du taktile marque dès la plus légère trace de gras, et le maté­riau des pavés tactiles n’y échappe pas. 

Korg taktile 49

Le prin­cipe de la gestion MIDI repose sur des Scenes, corres­pon­dant à un ensemble de réglages sauve­gar­dés dans une confi­gu­ra­tion que l’on stockera dans les empla­ce­ments prévus (14, dont sept déjà assi­gnées, Basic MIDI, Cubase, Digi­tal Perfor­mer, Live, Gara­ge­Band/Logic, Pro Tools et Sonar). La procé­dure d’ins­tal­la­tion et de confi­gu­ra­tion du clavier pour chaque logi­ciel est assez simple et expliquée dans le manuel, sachant que l’on est parti­cu­liè­re­ment gâté avec les STAN d’Apple, puisqu’une fois le CS plug-in installé, à l’ou­ver­ture de Logic par exemple, le taktile 49 est immé­dia­te­ment reconnu et assi­gné, et bascule auto­ma­tique­ment en Native Mode, Logic.

Et là, total plai­sir ! Toutes les commandes de trans­port, de sélec­tion de pistes, de banques de pistes (par huit) sont effec­tives, les faders itou, et l’on passe en un geste des commandes Mute aux Solo et à l’ar­me­ment des pistes pour l’en­re­gis­tre­ment. Pour un peu, on se croi­rait presque sur une mini Eupho­nix… C’est une boutade évidem­ment, les deux produits ne sont pas compa­rables.

Korg taktile 49

Mais l’ef­fi­ca­cité est au rendez-vous, le regrou­pe­ment commandes-clavier étant très effi­cace, empê­chant de perdre concen­tra­tion ou inspi­ra­tion. Et si l’on ne dispose pas de retour visuel comme sur un Nocturn ou une Eupho­nix déjà mention­née (pas plus que de faders auto­ma­ti­sés comme sur cette dernière), le petit écran OEL affiche les valeurs réelles des commandes modi­fiées, et non pas les valeurs MIDI : ainsi au lieu du 0–127, on lit, par exemple, –64/+63 pour le pan, ou toutes les valeurs en dB pour le volume. Si l’on bouge rapi­de­ment fader ou rota­tif, la valeur affi­chée saute direc­te­ment de celle de départ à celle d’ar­ri­vée, si on le bouge lente­ment, l’écran affiche toutes les valeurs dispo­nibles. Le Touch Pad peut même rempla­cer la souris (avec le clic droit sur le petit curseur).

Bien sûr, tout n’est pas aussi rose : impos­sible de placer un marqueur, malgré une touche dédiée. On ne pourra pas non plus bascu­ler les contrôles pour passer en mode édition de plug-ins (préci­sion, on est toujours dans Logic). Et le Touch Pad envoie les derniers contrôles auxquels il était assi­gné, et il n’y a pas moyen de les modi­fier une fois dans la STAN. Bien entendu, on peut utili­ser les diffé­rents modes d’as­si­gna­tion à l’in­té­rieur du logi­ciel hôte pour se caler sur ceux envoyés… 

Un comparo de poids…

Retour de nos mesures maison de l’en­voi de la vélo­cité (qui est, rappe­lons-le, une mesure de la vitesse, et non de la force, avec laquelle on attaque une note) : courbe de réponse à la vélo­cité linéaire (quand c’est possible), neuf lâchers d’un poids de 100 grammes sur la même touche blanche (le bord du poids est à la verti­cale de celui de la touche, le poids est posé sur la touche sans le lais­ser peser, suivi d’un lâcher brusque), puis moyenne des neuf, avec indi­ca­tion des valeurs les plus faible et plus forte.

Voici le résul­tat pour le taktile 49 : 

  • Korg taktile 49 : vélo­cité 67–73 (moyenne 69,5, avec trois fois 69).

Un bon résul­tat, montrant une réponse cohé­rente.

Voici le rappel des mesures précé­dentes : 

Du pad et des notes 

Korg taktile 49

Mais le taktile ne fonc­tionne pas qu’en mode Native (c’est-à-dire dédié à une STAN), on peut aussi l’uti­li­ser comme un « simple » contrô­leur. Et là aussi, le fabri­cant a su inté­grer des fonc­tions inté­res­santes : le Touch Pad, en mode Touch Scale envoie des notes MIDI, selon une tona­lité et une gamme, mode ou inter­valle (à choi­sir parmi 35 propo­si­tions). Les pads peuvent agir en mode Chord/Scale pour envoyer des accords en fonc­tion de la gamme sélec­tion­née, selon huit varia­tions diffé­rentes (construc­tion de l’ac­cord).

Un arpé­gia­teur est aussi fourni, offrant six modes (Up, Down, Alt1, Alt2, Random et Trig­ger) et 50 patterns diffé­rents, un temps de Gate, une éten­due (d’une à quatre octaves), Key Sync (une synchro au redé­clen­che­ment via le clavier ou l’un des deux pads de contrôle), un Swing réglable et un mode Latch. 

Natu­rel­le­ment, tous les contrô­leurs peuvent être assi­gnés, avec choix du canal, du type de commande (CC, note, Program Change, Pitch Bend, etc.), de la plage d’ac­tion (réglages de valeurs mini­male et maxi­male), du type de compor­te­ment (pour les boutons, en bascu­le­ment ou momen­tané), on dispose de huit réglages de vélo­cité plus un envoi de valeur constante pour le clavier, de même type de réglages même si moins four­nis pour le Trig­ger Pad, etc. Le tout pouvant être sauve­gardé dans un des empla­ce­ments mémoire et rappelé instan­ta­né­ment. Bravo. 

Bilan

Très rapide : excellent clavier/contrô­leur, qui pour­rait atteindre le sans-faute dans sa caté­go­rie, ne serait-ce l’ab­sence incom­pré­hen­sible (hors opti­mi­sa­tion des coûts, bien enten­du…) de l’af­ter­touch. Un manque pour moi rédhi­bi­toire, mais qui pourra ne pas être d’une telle impor­tance pour d’autres utili­sa­teurs. 

Ceux-ci y trou­ve­ront alors un ensemble très bien conçu, avec deux pavés tactiles, l’offre logi­cielle jointe étant de plus un apport consi­dé­rable. Une option très sérieuse en tout cas, sous réserve que le fonc­tion­ne­ment en mode Native dans d’autres STAN soit aussi effi­cace que dans Logic (il n’y a a priori pas de raison d’en douter) et une inclu­sion dans la réflexion néces­saire avant toute prise de déci­sion d’achat d’un clavier-maître dans cette caté­go­rie. Il y a de fortes chances pour que la balance penche en sa faveur… 

  • Korg taktile 49
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7/10
Points forts
  • Concept et réalisation
  • Nombreux contrôleurs assignables
  • Pavés tactiles
  • Emplacements de sauvegardes
  • Principe de Scenes pour contrôle de STAN
  • Clavier agréable et régulier
  • Deux banques de Pads
  • Offre logicielle très généreuse
  • Duo MIDI
  • Écran OEL, petit mais très utile
  • Retour-écran des valeurs
  • Logiciel Kontrol Editor
Points faibles
  • Pas d’aftertouch clavier
  • Résistance sur le Pitch
  • Pas de bascule en mode Edit Plug-In
  • Pas de modification possible du Touch Pad une fois en mode Native
  • Modifications du tempo sur le taktile non reconnues dans Logic ou les synthés
  • Touche Marker non fonctionnelle dans Logic
  • Quid de la solidité des faders et rotatifs ?

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