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D'Addario XL Nickel Wound Bass 4-String
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Test des d'Addario EXL170, Ernie Ball Super Slinky Bass, Ernie Ball Slinky Cobalt et Elixir Nanoweb Stainless Steel

Corde basse de la marque D'Addario appartenant à la série XL Nickel Round Wound

Test écrit
61 réactions
Un testeur dans les cordes

Une fois n'étant pas coutume, j'ai le plaisir de vous proposer un test original. Pour être tout à fait franc c'est même du jamais vu dans le milieu étriqué de la presse spécialisée qui entretient votre passion, votre art, que dis-je, votre raison de vivre. Car nous sommes réunis aujourd'hui pour comparer quelques jeux de cordes de basses. Oui vous avez bien lu et on ne lésinera pas sur les accessoires habituels tels que extraits sonores, photographies dignes du Pulitzer et bien sur les figures de style littéraire qui trouveraient sans mal leur place au sein d'un numéro du Cirque d'Hiver.

Toutes les occa­sions sont bonnes…

Quand on m’a parlé du fait de tester un jeu de cordes, je me suis bien sûr demandé si je n’avais pas perdu quelques crédits auprès de la rédac­tion ou s’il était encore ques­tion d’une blague que je n’au­rais pas comprise, avec mes faibles moyens intel­lec­tuels de testeur se prenant un peu trop souvent au sérieux. Et puis avec le temps, le dessin d’un proces­sus de test a germé dans mon esprit, telle la stra­té­gie de combat d’un grand maître de guerre.

À la base, il était ques­tion de parler d’un seul jeu de cordes, une nouveauté sortie chez Ernie Ball, dont la sortie était marquée par une belle entre­prise du service marke­ting de chez High­tech distri­bu­tion : le four­nis­seur nous a donc envoyé un jeu des nouvelles Cobalts et nous proposa de poser quelques ques­tions au grand maître de chez Ernie Ball, à savoir son fils, Ster­ling. Puis, durant le salon de Franc­fort au milieu d’une multi­tude de cadeaux en nature propo­sés insi­dieu­se­ment à votre servi­teur, afin d’at­ti­rer ses bonnes grâces, se trou­vaient deux jeux des nouvelles Élixir Nano­web.

J’avais donc l’oc­ca­sion de compa­rer ces deux nouveau­tés au sein d’un même papier et comme Audio­fan­zine ne recule devant aucune dépense pour satis­faire ses lecteurs, on m’a donné des crédits pour ache­ter deux jeux supplé­men­taires plus clas­siques, afin d’op­ti­mi­ser ce compa­ra­tif. En conclu­sion, je vous propose d’es­ti­mer ensemble les cordes suivantes : Ernie Ball Nickel Slinky et Ernie Ball Cobalt, un bon vieux jeu de d’Ad­da­rio et la nouveauté de chez Elixir. Et non content de propo­ser un simple compa­ra­tif sonore, je vous propose par la même un test d’usure des cordes en seconde partie.

Cordes à sonner…

Voici un petit descrip­tif des cordes testées ci-dessous, d’un tirant iden­tique (45–100) :

D’Ad­da­rio EXL 170

D'Addario EXL170

Un gros clas­sique au rayon de nos cordes, qui connaît un succès notoire depuis quelques décen­nies, autant par leur carac­tère neutre passe-partout que par leur prix raison­nable. Elles se retrouvent assez souvent montées d’ori­gine sur de nombreuses marques d’ins­tru­ments. Ces cordes embal­lées hermé­tique­ment et bobi­nées aux États-Unis se composent d’un acier rudi­men­taire et d’un plaquage en nickel. Agréables au toucher, ni rêches ni trop lubri­fiées, le stan­dard de la marque sonne ronde­let quand on le joue aux doigts. La dyna­mique d’un jeu au slap n’est pas force­ment mise à bien par l’em­ploi de ces cordes qui assurent plus faci­le­ment un low-end et un signal corpu­lent qu’une brillance et une dyna­mique soute­nues.

Le jeu de 45–100 présente un tirant assez fort de 78 kg, qui paraît plus consé­quent que les autres jeux testés. Je me repose sur l’ef­fet que leur montage a produit sur le réglage du manche de la Jazz Bass Clas­sic 60 utili­sée sur ce test, qui pour le coup s’est légè­re­ment creusé.

  • Low-end favo­risé
  • Prix acces­sible
  • Conforte un jeu au doigt
  • Manque de brillance, pas top pour le slap
  • Durée de vie assez limite pour ceux qui veulent conser­ver une bonne dyna­mique

Ernie Ball Super Slinky Bass

Ernie Ball Super Slinky Bass

Fer de lance de la marque, dont la fabri­ca­tion de cordes fut l’ac­ti­vité première, la série Slinky s’est bien démo­cra­ti­sée sur le marché malgré un prix légè­re­ment supé­rieur aux stan­dards. Fabriquées aux États-Unis, les Slin­kies proposent une âme en acier, bobi­née de nickel. Très agréables au toucher, légè­re­ment plus glis­santes que des d’Ad­da­rios ou des GHS (on aime ou on n’aime pas, moi j’ap­pré­cie), les Slin­kies étaient marque­tées pour ce trait de sensua­lité et une apti­tude à mettre en valeur les percus­sions. Person­nel­le­ment, je trouve le rendu de ces cordes bien équi­li­bré entre brillance et tenue des graves. Ça claque quand on slappe et ça gronde tout de même aux doigts (avec une pointe de brillance en plus), quant au rendu au média­tor, j’es­time, malgré mon faible niveau dans ce style, qu’il est tout à fait hono­rable. Il manque un poil de punch par rapport aux Elixir et les nouvelles Cobalt d’Er­nie Ball.

Autre avan­tage de ces cordes, elles se montent très vite, car elles ne demandent pas trois heures pour se détendre. Un point que j’ap­pré­cie parti­cu­liè­re­ment, puisque j’ai dû me taper cinq chan­ge­ments de cordes dans une même jour­née et que je ne vous cache­rais pas que cet exer­cice fut des plus labo­rieux.

  • Bon équi­libre géné­ral entre low-end et dyna­mique
  • Agréables sous les doigts mais légè­re­ment plus glis­santes que les stan­dards plaqués nickel
  • Durée de vie moyenne pour ceux qui les préfèrent claquantes
  • En France, elles sont plus chères qu’un autre stan­dard 

Elixir Nano­web Stain­less Steel 

Elixir Nanoweb Stainless Steel

La marque a fait sensa­tion sur le marché, il y a quelques années main­te­nant, en propo­sant des cordes entiè­re­ment gainées d’un enduit poly­mé­rique (plus préci­sé­ment du téflon de chez Gore-tex) qui isole les cordes de tout encras­se­ment et garan­tit ainsi une durée de vie supé­rieure à la normale. Le budget moyen d’un guita­riste en cordes étant parfois consi­dé­rable, la marque s’est impo­sée sur ce simple argu­ment écono­mique. D’un carac­tère tout à fait neutre, pour ne pas dire plat, les Elixirs se déclinent en deux gammes : les plaquées nickel et récem­ment les cordes en acier inoxy­dable. L’em­ploi de l’al­liage brut est censé assu­rer une dyna­mique supé­rieure aux modèles nicke­lés, en gros plus de brillance sans le coté rugueux propre à l’acier, compensé par l’em­ploi du fin revê­te­ment en téflon adou­cis­sant consi­dé­ra­ble­ment le toucher.

En soi, il est vrai que ces cordes présentent un toucher soft. Car si je les compare aux trois autres marques, elles sont nette­ment plus glis­santes que la concur­rence malgré le nickel qui compose leur revê­te­ment. C’est ici un choix qui fera débat entre ceux qui appré­cient des cordes glis­santes et leurs confrères qui préfèrent les cordes plus abra­sives. Pour ma part, je trouve leur contact un poil trop soft. Quant à la dyna­mique avan­cée par le construc­teur sur l’em­bal­lage, elle est certes appré­ciable à l’oreille sans forcé­ment briller par essence.

À l’écoute, on a plus l’im­pres­sion d’avoir une tranche de médiums en moins qu’un surplus d’ai­gus. Le son reste donc assez rond aux doigts pour une tension du manche moindre (lors de leur montage, un réglage du manche se fait direc­te­ment pres­sen­tir). À l’op­posé des Slin­kies, les Elixir demandent lors de leur montage à être longue­ment déten­dues avant de se stabi­li­ser à l’ac­cor­dage. À noter, ces Elixir présentent pour moi le meilleur sustain de cette sélec­tion.

  • Bonne assise des graves sur le jeu aux doigts
  • Très bon sustain
  • Meilleure durée de vie

+ ou – Cordes glis­santes

  • Pas plus claquantes que ça, enfin un peu plus que la normale sans briller pour autant par rapport à de l’acier non traité
  • Demandent un temps supplé­men­taire avant de se stabi­li­ser à l’ac­cor­dage

Ernie Ball Slinky Cobalt

Ernie Ball Slinky Cobalt

La nouveauté de la marque a été présen­tée à la fin de cet hiver. Ici le neuf concerne direc­te­ment l’al­liage du bobi­nage qui n’est ni en acier, ni en nickel mais fait d’un alliage en cobalt. Présen­tée comme une révo­lu­tion par la marque, l’in­no­va­tion vise à pous­ser le gain du signal (le cobalt étant censé ampli­fier le phéno­mène d’in­duc­tion élec­tro­ma­gné­tique), tout en favo­ri­sant la brillance. Voilà pour le contenu marke­ting qui appuie la sortie du produit sur le marché, qu’en est-il dans la réalité ?

Pour ce qui est du gain, il a une diffé­rence évidente de niveau avec les modèles de la marque nicke­lés et sur ce test, il faut bien avouer que ces cordes envoient sensi­ble­ment plus que ses concur­rentes. Un simple coup d’œil sur le vumètre confir­mera mon affir­ma­tion. Concer­nant la brillance souli­gnée par l’em­ploi des Cobalts, elle est en effet légè­re­ment supé­rieure au rendu des Nickel Wound, mais il me semble à l’écoute que c’est tout le spectre du signal qui se retrouve à la hausse. Le rendu des graves est rela­ti­ve­ment conservé et les médiums, dans leur tranche la plus haute, semblent souli­gnés lorsqu’on joue aux doigts. Je trouve donc ces cordes bien balan­cées pour le jeu au média­tor et le slap, car elles offrent une dyna­mique qui sied parfai­te­ment à ces styles de jeu. Le rendu aux doigts n’a pas ma préfé­rence, ques­tion de goût, pour ma part je préfère un signal un poil moins sophis­tiqué dans les médiums.

Pour le reste, le grain que proposent les Cobalts est en effet fort appré­ciable. La couleur de l’al­liage se rapproche du Stain­less Steel, sans accro­cher pour autant les doigts. En fait, le contact des Cobalts se rapproche des sensa­tions du plaqué nickel de la marque, en plus souple et plus lubri­fié. Le sustain quant à lui n’est pas aussi bon que chez Elixir sans pour autant faire défaut lorsqu’on joue.

Le défaut notable de ces cordes s’est révélé à l’écri­ture tardive de cet article qui a précédé de quelques semaines les enre­gis­tre­ments. Car en ressor­tant la Jazz Bass (montée pour les besoins de ce test avec exclu­si­ve­ment des cordes de Sol afin d’es­ti­mer leur propen­sion à l’usure), je me suis rendu compte que la corde en Cobalt présen­tait des signes d’oxy­da­tion (des petites tâches noires appa­rentes ici et là), il ne semble pas que cela ait affecté le son pour autant et un coup de chif­fon régu­lier aurait peut-être suffi à éviter la chose. Mais quoi qu’il en soit, je trouve que pour une corde qui a été posée il y a moins de deux mois, c’est un peu tôt pour sortir le Frameto.

  • Plus de gain (testé et approuvé)
  • Contact sympa au toucher, corde très souple
  • Un poil de brillance et de hauts médiums en plus sans perdre trop de graves 
  • Sensi­bi­lité de l’al­liage Cobalt à l’oxy­da­tion

Inter­view de Ster­ling Ball

Pourquoi user du Cobalt comme alliage ?

Lorsque nous nous sommes lancés sur une nouvelle gamme de cordes, notre objec­tif était de propo­ser un grain nouveau qui soit effi­cace. Nous cher­chions avant tout à augmen­ter le gain et la clarté et nous avons du tester plus de trois cents alliages pour obte­nir une corde qui soit à la fois méca­nique­ment plus perfor­mante, tout en renforçant le phéno­mène d’in­duc­tion élec­tro­ma­gné­tique. Notre formule faite d’acier et de cobalt s’est avérée la plus adap­tée et apporte une tona­lité nouvelle dont nous sommes très satis­faits.

Quelles cordes utili­sez-vous person­nel­le­ment ?

J’uti­lise des Regu­lar Slinky Cobalt sur toutes mes guitares ! J’ai une Albert Lee montée en double et une Reflex comme guitares prin­ci­pales en studio et pour écrire. La Luke III me fait de l’oeil, je pense m’en offrir une prochai­ne­ment. Côté basse, j’uti­lise des filets plats sur ma 25e anni­ver­saire et des cobalts sur ma Stin­gRay.

Les Cobalts sont-elles propres à un style musi­cal ?

Les Cobalts passent partout, elles assurent un son plus clair et un gain supé­rieur, dans n’im­porte quel style, du jazz au métal. Elles sont aussi poly­va­lentes que ce que l’on peut trou­ver sur le marché actuel.

Le cobalt va t’il rempla­cer le nickel ? 

Le cobalt est utilisé pour ouvrir de nouveaux hori­zons sonores et nous pensons que sur de nombreux points, les Cobalts assurent mieux que leurs concur­rentes. Le plaqué nickel a encore un avenir et les cordes en cobalt ne siéront pas à tous. Mais je pense que l’uti­li­sa­tion du cobalt est la plus grosse inno­va­tion de ces trente dernières années.

Pourquoi ne pas avoir gainé les Cobalts ?

L’avan­tage prin­ci­pal de ces cordes et d’as­su­rer un grain qui perdure. La force méca­nique de cet alliage est bien supé­rieure à ce qui existe. Les cordes en cobalt sonnent plus et plus long­temps que n’im­porte quelle autre corde en alliage clas­sique non gainé. Notre but était d’as­su­rer les perfor­mances tonales, nous n’avons pas ressenti le besoin d’uti­li­ser de revê­te­ment supplé­men­taire.

Tous les enre­gis­tre­ments ici bas ont été effec­tués sur une Jazz Bass Mexi­caine Clas­sic 60 avec la tona­lité ouverte à toute blinde, direc­te­ment insé­rée dans la carte son. 

cordes origine Fender 45–100
00:0001:10
  • cordes origine Fender 45–10001:10
  • d’Ad­da­rio EXL 17001:09
  • Ernie Super Slinky 01:09
  • Elixir Nano­web Stain­less Steel01:14
  • Ernie Cobalt Slinky01:12

Et l’usure dans tout ça ?

Voici une tenta­tive (je dis tenta­tive, car je ne suis pas certain de la perti­nence de la chose) d’es­ti­ma­tion d’usure des diffé­rents jeux de cordes testés. Pour la chose, j’ai monté les cordes de sol de chaque jeu sur la Jazz Bass (pourquoi les cordes de sol ? afin de garder une tension à peu près simi­laire à celle d’un jeu complet). Vous me pardon­ne­rez les frisouilles intem­pes­tives et certaines vibra­tions de cordes tout à fait invo­lon­taires. Il semble que jouer sur une basse accor­dée en G-G-G-G ne soit pas une entre­prise des plus évidentes et je dois avouer que l’ac­cès à la tige de réglage sur cette Reis­sue mexi­caine m’a dissuadé de tout réglage. Pour chaque corde, j’ai enre­gis­tré un chro­ma­tisme de six notes, en trois fois, avec trois semaines d’in­ter­valle entre les prises. Je vous laisse maîtres d’es­ti­mer le résul­tat obtenu. Quant à moi, je me prépare à l’éven­tua­lité d’un test de pontets, d’at­tache-cour­roie et de vis de fixa­tion de micro. Main­te­nant que la porte est ouverte, on ne se refu­sera rien chez Audio­fan­zine.

G d’Ad­da­rio
00:0000:19
  • G d’Ad­da­rio00:19
  • G Ernie Regu­lar00:19
  • G Elixir00:19
  • G Cobalt00:19

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